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La NEF, référence de la finance éthique

LA NEF,

RÉFÉRENCE DE LA FINANCE ÉTHIQUE

Unique en France, la Nef est une coopérative financière qui offre des solutions d’épargne, de crédit et de financement participatif, orientées exclusivement vers des projets ayant une utilité écologique, sociale, et/ou culturelle. Sa mission, depuis près de 30 ans, est de fournir à chacun les moyens d’être acteur de la transition écologique et sociale de notre société.

Fidèle à son principe fondateur “Pour que l’argent relie les hommes”, la Nef crée des outils financiers de participation citoyenne, pour mettre en marche et accompagner des nouvelles façons de produire, de consommer, d’entreprendre, d’habiter.

Les projets qu’elle soutient au quotidien sont ceux qui construisent la société de demain : agriculture biologique et paysanne, énergies renouvelables, entrepreneuriat social, filières bio, insertion, développement local, associations, pédagogies alternatives, logement social, commerce équitable, etc.

Être une banque autrement

La Nef propose une offre sobre et transparente, basée sur une tarification équitable et par-dessus tout, qui a du sens. Elle a su développer une véritable expertise du financement des filières bio, des énergies renouvelables ou encore de l’insertion par l’activité économique.

Ses équipes de conseillers, de banquiers itinérants et ses groupes locaux de sociétaires sont présents sur le terrain. Ils rencontrent épargnants et entrepreneurs et participent activement au développement local d’une économie durable au service de l’humain. Plus largement, les pratiques de la Nef sont guidées par une éthique forte de la relation humaine.

  • Transparence totale : seul établissement financier français à publier chaque année la liste complète de ses financements ;

  • Seul établissement financier français agréé ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) ;

  • Aucune présence sur les marchés financiers ;

  • Rapport entre salaire le plus faible et le plus élevé inférieur à 5 ;

  • Siège social à énergie positive.

La Nef une coopérative vivante

Bien plus qu’un établissement financier, la Nef est une coopérative portée par ses sociétaires qui font vivre au quotidien son projet de développement d’une nouvelle économie plus solidaire et humaine.

Comment épargner, investir et financer avec la Nef

DONNER DU SENS À VOTRE ARGENT Vous souhaitez épargner de manière responsable ? Vous cherchez un placement en accord avec vos valeurs ? La Nef vous propose des solutions d’épargne et de crédit qui répondent à vos besoins et contribuent au développement d’une économie au service de l’humain.

ENTREPRENDRE EN RESPECTANT VOS VALEURS Vous êtes : une société, une entreprise individuelle, en activité libérale, un agriculteur, une association, une commune… Vous souhaitez créer, développer ou reprendre une activité ayant une dimension sociale, culturelle ou écologique ? La Nef vous propose une offre adaptée à vos besoins, à votre situation professionnelle et au développement de votre territoire.

Contacter la Délégation Particuliers Immeuble Woopa 8 avenue des Canuts CS 60032 69517 Vaulx-en-Velin 04.81.65.00.00 delegation.particuliers@lanef.com

Contacter la Délégation Professionnelle de Lyon Immeuble Woopa 8 avenue des Canuts CS 60032 69517 Vaulx-en-Velin 04.72.69.64.43 delegation.lyon@lanef.com

Crowdfunding éthique : financer autrement vos projets durables

Grâce à la plateforme Zeste, la Nef vous accompagne dans la réussite de votre campagne de dons. Vous pouvez ainsi collecter des fonds dans les meilleures conditions, en vous appuyant sur ce qui fait votre force : votre entourage, la communauté de personnes qui partagent vos valeurs et vos usagers.

En savoir plus : www.zeste.coop

La métropole et le défi des reports modaux vertueux : Le projet Tramway Connecté

ROGER Mona, Université Nice Côte d’Azur, Laboratoire TransitionS

MASSE Gael, Université Nice Côté d’Azur, Laboratoire TransitionS

Comment habiter la métropole urbanisée du XXIème siècle et s’y déplacer de manière plus vertueuse ? Enjeu sociétal majeur, la question est ancrée au cœur du territoire de Nice Côte d’Azur, en pleine transition vers un réseau de transports en commun connecté et multimodal. Confronté à une offre de modes de déplacements propres de plus en plus étoffée, comment les usagers se saisissent-ils de ces alternatives et quels sont les facteurs environnementaux et sociétaux favorisant les reports modaux ?

État des lieux et perspectives azuréennes.

Présentation et objectifs

Le challenge reposait sur la perception de la qualité de l’air intérieur et la perception des usagers vis à-vis du tramway connecté. Pour information, la ligne 2 du tramway de la ville de Nice est en construction pour une partie des rails et fonctionnelle sur le tronçon « Magnan-CADAM ». Dans sa finalité, cette ligne rejoindra le Port à Magnan et CADAM à l’Aéroport. Globalement, notre problématique questionne comment un transport doux comme le tramway peut-il changer la perception des usagers sur leur environnement quotidien, comme la perception de la qualité de l’air (Joumard, 2003).Pour répondre à cela, les membres du laboratoire URE // TransitionS ont exploré les perceptions des usagers du tramway métropolitain Nice côte d’Azur afin de cerner les dynamiques de déplacements et le poids de la question de la qualité de l’air dans les reports modaux.Nous avons également exploré comment le tramway connecté peut être un facteur incitatif d’adhésion à ce mode de transport vertueux. Par « connecté », nous entendons que ce tramway sera relié à la ville et à ses usagers, en leur proposant des services nouveaux par le biais des outils numériques (applications, écrans, etc.).En utilisant pour notre enquête des outils ludiques et/ou relatifs au champ des humanités numériques (Bouzidi et Boulesnane, 2017), nous avons cherché à contourner les limites des techniques exploratoires traditionnelles.

Observations

La nouvelle ligne de Tramway dessert 210 000 personnes. Elle permet notamment d’effectuer la liaison entre le port de Nice et l’aéroport Nice Côte d’Azur en 26 minutes pour 1€50 (tarif en vigueur sur le réseau Ligne d’Azur). Or, 55% des touristes interrogés nous ont confié utiliser les transports en commun durant leur séjour, notamment pour des raisons économiques. On peut ainsi aisément supposer que ce nouveau moyen de transport sera largement plébiscité par ces derniers.Aussi, on estime une baisse du trafic routier, soit environ 20 000 voitures en moins le long de la promenade des Anglais, réduisant les émissions de gaz à effet de serre introduites dans l’atmosphère et pointée du doigt par les commerçants comme principale source de pollution dans leur quartier. Ainsi, si la pollution ternit l’image que les niçois ont de leur quartier, les 2400 arbres plantés le long du nouveau tronçon permettront sans doute d’améliorer la perception de cet environnement.Par ailleurs, les usagers des transports en commun ont dévoilé différents aspects de leur rapport aux reports modaux. Lors de notre étude qualitative sur ce panel, un quart des sondés a montré sa préférence pour la voiture malgré une conscience des désavantages écologiques qu’elle présente. Les autres ont souligné l’importance de la mobilité active dans son quotidien, ainsi que la volonté d’emprunter le nouveau tramway, qualifié de « transport écologique » par nos sondés.L’étude qualitative auprès des usagers (de leurs reports modaux à leurs connaissances sur les thèmes du développement durable) s’est effectuée grâce à un outil méthodologique innovant : Un Jeu de plateau créé par le Laboratoire //TransitionS.

Extrait issue de la retranscription d’une partie (4 joueurs, 25 minutes de jeu) : « Marine : Là je prends… le tram. Morgane : Moi je vais prendre le chemin bleu. Marine : T’as voulu prendre le chemin à pieds parce qu’il y a des bonus ? Morgane : Non parce que je suis écolo dans l’âme. Marine : Ouais mais le tram c’est écolo aussi. »   (Nuage de mots réalisé à partir des retranscriptions des parties) On perçoit le verbe hésiter relativement présent, et c’est justement autour de cette hésitation que porte une partie de notre étude, comprendre comment les décisions sont prises en matière de choix de transport. Les mots durable, écolo, et responsable sont également présents ce qui montre que les sujet est bien remis en contexte par les participants.

Bibliographie : Bouzidi Laïd, Boulesnane Sabrina. Les humanités numériques. Enjeux et apports des recherches en humanités numériques. Les Cahiers du Numérique, p.19-38, 2017. Joumard Robert. Les enjeux de la pollution de l’air des transports. Transports et pollution de l’air, Jun 2003, Avignon, France. Inrets, 1 (92), pp.233-240, 2003, actes.

La consommation énergétique et les enjeux de la transition écologique

Nathalie Lazaric (Directrice de Recherches CNRS, GREDEG – Groupe de Recherche en Droit, Économie, Gestion)

La région SUD PACA est caractérisée par une forte croissance démographique, tant au niveau des agglomérations qu’au niveau des zones rurales. Il en découle des tensions importantes sur l’approvisionnement énergétique, amplifiées, d’une part, par une fragilité du système électrique et, d’autre part, par la forte consommation locale et le développement rapide de l’urbanisation. La région est, par conséquent, en dépendance énergétique. En effet, si la consommation de la région SUD PACA représente 8 % de la consommation nationale, sa production énergétique primaire représente 1 % de la production nationale, ce qui permet de couvrir seulement 10 % de sa consommation effective. Cette situation est souvent jugée critique et accentue les tensions sur l’approvisionnement électrique, la région, et plus précisément les Alpes-Maritimes, étant par ailleurs en situation de péninsule électrique car située en « bout de réseau ». Au niveau des principaux postes de consommation (cf. Figure 1), le secteur industriel (33 % au niveau local contre 19 % au niveau national) est prédominant du fait de la présence de grandes infrastructures, telles que l’Etang de Berre, qui contribue à accroître fortement la consommation énergétique.

Figure 1 : Consommation d’énergie finale par secteur d’activité (Source : ORECA)

Consommation régionale Consommation nationale

Par ailleurs, le secteur des transports (35 % ) est le principal consommateur d’énergie et représente le principal poste d’émissions des gaz à effet de serre. Le transport routier est, en 2016, responsable de plus de 52 % des émissions d’oxydes d’azote NOx et de 32 % de celles de particules fines PM2.5. Le principal émetteur des particules fines est le secteur de l’habitat et du tertiaire (36 % ). Au niveau de la consommation énergétique de l’habitat et du tertiaire, le chauffage représente 75 % de la consommation. Ce poids très important du chauffage est une caractéristique régionale liée à la faible performance énergétique locale et la surreprésentation des chauffages électriques. La vétusté de l’équipement énergétique (équipement en double vitrage insuffisant dans les bâtiments collectifs, et réhabilitations thermiques très en retard par rapport au niveau national), conjuguée à un taux de pauvreté élevé dans la région, conduisent à une précarité énergétique qui devrait être une priorité en matière de politique publique locale pour les partenaires publics et privés. En 2012, 16,9 % des ménages vivent en dessous du seuil de pauvreté. La région SUD PACA est la troisième région touchée par la pauvreté, derrière la Corse et le Nord-Pas de Calais. Un ménage sur huit vit en situation de vulnérabilité énergétique en 2012, selon les données de l’INSEE. Cette vulnérabilité touche les logements anciens chauffés au fioul et à l’électricité. La rénovation des logements anciens, l’amélioration thermique des logements sociaux et le remplacement des chauffages énergivores sont aussi les principaux enjeux de la transition écologique et énergétique de la région.

Au niveau de la production régionale d’énergie, fortement dépendante de l’approvisionnement national, il existe d’importantes singularités. La production hydraulique reste importante et constitue 58 % de la production locale, le second poste étant le bois (27 %) et le photovoltaïque (8 % ), ainsi qu’on peut le voir dans la Figure 2 ci-dessous.

Figure 2 : Production régionale d’énergie primaire par filière en 2016 (Source : ORECA)

La production hydraulique est principalement réalisée par les barrages construits sur la Durance et le Verdon. Ces barrages, édifiés après la seconde guerre mondiale pour alimenter la région, n’ont pas connu de véritable essor. Comme on peut le constater dans le tableau suivant (Tableau 1), la part de l’hydraulique est en baisse constante ces dernières années. Ces barrages sont aussi fortement controversés. Représentant, pour les uns, une énergie verte, ils sont aussi décriés, par d’autres, comme néfastes pour l’environnement et pour les milieux aquatiques. Ils sont dans tous les cas à l’interface des préoccupations environnementales actuelles : l’eau et l’énergie.

Tableau 1 : Situation de l’hydroélectricité en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Source : ORECA)

Nombre de grands barrages

21

Nombre de petites centrales

143

Puissance installée

3 222 MW

(Source RTE)

2009

Production (en Gwh)

10 010

Si le bois reste une filière très dynamique pour la région et représente 27 % de la production locale, il est intéressant de souligner le fort essor des installations photovoltaïques (cf Tableau 2) qui fournissent 8 % de la production locale. La filière a bénéficié d’importants soutiens institutionnels, ce qui a permis à la région SUD PACA d’être la deuxième région solaire en France raccordée au réseau. L’énergie solaire thermique, qui consiste à capter l’énergie du soleil pour produire de la chaleur (l’eau chaude ou le chauffage pour les particuliers) constitue une énergie d’appoint. Le Tableau 3 montre son essor récent, soutenu par d’importants dispositifs locaux, ce qui explique sa diffusion récente en termes de surfaces installées.

Tableau 2 : Installations photovoltaïques raccordées (Source : ORECA)

Année

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018 (au 30/03)

Nombre d’installations

25 370

27 758

29 932

31 892

32 944

33 938

34 842

35 184

Puissance (MW)

385

531

664

766

870

945

1 111

1 147

Tableau 3 : Le solaire thermique collectif en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Source : SOeS de ORECA)

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

Surface installée (m²) – Collectif

22 986

26 193

26 999

28 077

29 286

29 911

30 441

30 558

Nombre d’installations collectives

385

443

469

487

508

518

520

525

Surface installée (m²) – Individuel

81 275

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

Surface installée (m²) – Total

158 000

178 000

195 000

221 000

240 000

252 000

ND

ND

Pour conclure, il faut souligner que si l’offre reste très tournée vers les énergies renouvelables, elle est insuffisante (voire dérisoire) pour faire face à la croissance des besoins locaux. La transition écologique passe donc par une maîtrise de la consommation locale à travers une diversité des sources d’approvisionnement et une amélioration de la performance énergétique des bâtiments. Un effort important doit, par ailleurs, être réalisé au niveau des infrastructures de transport, encore largement insuffisantes et conduisant à augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Enfin, la transition écologique requiert une attention aux disparités sociales et la nécessité d’inscrire cette question dans la conduite des politiques publiques pour réduire la précarité énergétique, accroître les infrastructures publiques et préserver la cohésion sociale du territoire.

Sources  : ORECA (Observatoire régional de l’énergie et du climat) ; INSEE, « Provence-Alpes-Côte d’Azur est la troisième région touchée par la pauvreté », dossier Provence-Alpes-Côte d’Azur, 4 juin 2016 ; Rapport ELPE (État des lieux de la précarité énergétique) 2011.

Les Jardins du Loup, un jardin permacole et pédagogique à Pont du Loup

Association Les Jardins du Loup

  1. Nature et genèse de l’alternative :

A l’origine il y a 2 porteuses de projet en fin de quarantaine qui partagent l’envie de vivre une « sobriété heureuse » en pleine nature. L’une a acheté en 2006 un terrain de 7500m² en restanques étroites très pentues au bord du Loup, à l’entrée des gorges ; des arbres de 15m y ont remplacé les cultures de jasmin et bigaradiers abandonnées 30 ans plus tôt. L’accès au terrain est compliqué : 300m à pied ou en 4×4.
Le site est très beau et comporte une petite maison à restaurer ; la rénovation écologique démarre, le jardin naturel déjà mulché, le mode de vie recherché est décroissant.
C’est la découverte de la permaculture en 2010 qui créé le déclic avec, au-delà de ses applications agricoles, les solutions qu’elle propose pour créer des systèmes résilients, sa proposition de modèle alternatif de société, de paradigme.
Le projet se dessine : créer sur place une activité en accord avec nos envies et nos valeurs pour diffuser les solutions qu’offre la permaculture encore méconnue, produire de la nourriture saine avec la nature et pas contre elle, partager les connaissances, créer de l’emploi, du lien social, dans un lieu résilient. L’association les Jardins du Loup est créée en décembre 2011 avec 5 amis réunis autour de ses valeurs et objectifs : expérimenter et diffuser les principes et techniques de l’agroécologie et la Permaculture auprès des particuliers et des collectivités, transmettre les connaissances et éduquer à l’Environnement et au développement soutenable.

  1. Paramètres techniques :

Le site présente un fort potentiel pour le transformer en paradis permacole productif et pédagogique : terre vierge de pollution, zone Natura 2000, eau de source à profusion par gravité, ensoleillement réduit à cause des gorges mais suffisant, bioclimat grâce aux falaises, à la rivière. Dès le début, des bénévoles réguliers et impliqués viennent aider à l’aménagement et à la remise en culture des terres. En 2012 une subvention du FSE nous permet d’embaucher le premier salarié qui travaille 3 jours /semaine au Jardin Participatif.
Les années suivantes, plusieurs projets sont développés avec différents partenaires associatifs ou institutionnels : lancement d’un jardin collectif hors-sol à Grasse, expérimentations sur la valorisation des bio-déchets, création d’un réseau de parrainage en lombricompostage, animations de modules de formations (au compostage, au jardinage naturel) et d’ateliers de sensibilisation, accompagnement de projets, organisation d’événements, de fêtes, etc.
Le développement d’une production maraîchère professionnelle s’avère compliqué pour différentes raisons (difficulté d’accès et de livraison, ½ temps insuffisant au jardin, manque d’amendement sur place) ; nous avons réduit nos ambitions en visant maintenant le plus d’autonomie alimentaire possible, la vente de quelques productions et le partage des excédents.

  1. Paramètres économiques et financiers :

Démarrage du Jardin Nourricier Permacole et Participatif en 2012 avec une subvention de 22.000€ sur 30 mois (Europe + Région PACA) qui nous a permis de démarrer, acheter les premiers équipements (protection anti-faune, abris, composts, serre), embaucher les premiers salariés en contrat aidé et lancer les activités de l’association.
Depuis, plusieurs activités ont été développées pour essayer d’équilibrer notre budget annuel (autour de 40.000€ en 2017) : la vente des surplus de productions aux adhérents (légumes, plants, safran), l’organisation d’ateliers et de formations payants ou à participation libre, les prestations d’animation, de formation ou d’accompagnement, les dons, cotisations et les subventions pour mener des actions ou des expérimentations extérieures (autofinancées à 20% minimum), en forte baisse depuis le désengagement financier des collectivités locales sur les sujets environnementaux.

Nous essayons de nous autofinancer au maximum pour rester « libres » et refusons les dons d’entreprises non inscrites dans les valeurs écologiques et humaines. Notre équilibre financier lui, reste très précaire voire critique parfois, ce qui nous érige difficilement en modèle économique…

  1. Paramètres juridiques,

Nous avons choisi le statut associatif car il est relativement léger, souple dans les possibilités de moyens d’actions et surtout il porte nos valeurs (pas de but d’enrichissement personnel). Il nous permet de mener légalement l’ensemble de nos actions, d’embaucher du personnel, de facturer des prestations dans le cadre de la loi et de déposer des dossiers de demande de subvention. Sous certaines conditions, une association peut être habilitée à émettre des reçus fiscaux à ses généreux donateurs, ce qui est notre cas. Nous avons aussi obtenu un numéro de formateur.
Le statut de SCOOP a été évoqué à une période où nous étions plus nombreux, sans être retenu.

  1. Mode de gouvernance de l’action,

Gouvernance démocratique avec C.A.et Bureau élus lors de l’AG annuelle. Environ une centaine d’adhérents à jour de cotisation annuelle (à montant libre depuis 2016, auparavant 15€).
Organisation de plusieurs « forums ouverts » avec les bénévoles pour connaître leurs attentes, leurs envies, leur capacité d’engagement sur les actions. Création d’outils collaboratifs en ligne.
Gouvernance des salariés « horizontale » (pas de hiérarchie et référence directe au C.A.).

  1. Temporalités du montage et du fonctionnement,

Après une phase de développement chronophage et bénévole, l’embauche des premiers salariés a eu lieu en 2012 grâce au financement du FSE : d’abord une jardinière, puis une des porteuses de projet comme coordinatrice et développeuse de projets + une animatrice + un coordinateur technique / Maître Composteur en 2014, au plus fort de nos activités (2.5 ETP en CUI/CAE). Repassés à 2 salariés (1.1 ETP) en droit commun depuis 2016 (coordinatrice/animatrice et jardinière/formatrice/maître composteur). Si elle veut garder ses emplois, la polyvalence est indispensable pour une petite structure comme la nôtre, tout comme le bénévolat. Beaucoup de bénévolat ! Les actions en partie subventionnées que nous menions « à l’extérieur » nous permettaient de mener d’autres actions entièrement bénévoles ou à participation libre.
Nous avons développé plusieurs outils de communication dès le départ : création d’affiches et de visuels, site internet, réseaux sociaux et près de 2000 foyers sont abonnés à notre newsletter.

  1. Paramètres humains et prospective d’évolution.

L’association a bénéficié depuis sa création de l’aide de beaucoup de bénévoles qui se sont investis à différents niveaux dans son développement. Et apportent soutien moral, motivation, idées neuves, énergie… C’est là que nous puisons la force de continuer à essayer de faire changer les choses autour de nous ! C’est aussi dans les retours émouvants que nous recevons parfois en cadeau, par une visite surprise ou un mail d’un-e ancien-ne bénévole qui nous raconte tous les changements positifs que nous avons inspirés ou accompagnés dans sa vie ou dans son jardin.
En revanche, les tentatives que nous menons auprès des collectivités locales du 06 deviennent trop décevantes et nous avons renoncé fin 2018 à chercher des subventions pour des projets visant à développer des pratiques soutenables « à l’extérieur ».
2019 sera l’année de l’adaptation et de la transition pour les Jardins du Loup avec un nouveau projet que nous espérons vecteur de résilience : la création d’une guinguette associative à vocation pédagogique sur une belle restanque au bord du Loup. Pour sensibiliser les milliers de touristes qui s’y baignent ou promènent chaque année, pour valoriser nos productions, pour compléter nos ressources. Et rester libres !

Jardin pédagogique en permaculture du Petit Pessicart

Jardin pédagogique en permaculture du Petit Pessicart

(Nice, association d’éducation à l’environnement Shilakong)

  1. Nature et genèse de l’alternative, de son contexte

    Après avoir vécu le changement climatique dans un gorge inondée de l’Himalaya nommée Shilakong (littéralement « vallée de l’éthique »), les membres fondateurs créent une association d’éducation à l’environnement portant le nom de cette gorge. S’appuyant principalement sur la permaculture, elle a pour objet de « faciliter les transitions individuelles et collectives vers des modes de vie éthiques et durables », et intervient auprès des enfants comme des adultes.

    En septembre 2015, lors d’une journée thématique dédiée à la systémie1 que nous organisons, nous présentons la permaculture et une membre de l’association nous indique qu’elle possède un terrain qui pourrait nous intéresser… Confrontés à l’urgence climatique et motivés par la reconnexion humain-nature et les questions éducatives, nous entreprenons d’y créer un jardin pédagogique en permaculture, afin d’y accueillir enfants et adultes. Pour y parvenir, nous formalisons concept, mission et vision du projet comme suit :

    Le concept :  »concevoir et créer collectivement un jardin démonstratif et pédagogique, s’inspirant des principes éthiques et des principes de conception de la permaculture, où les enfants ont l’espace de concevoir ensemble leurs jardins potagers et d’approfondir leur rapport à la nature.

    Le lieu est un espace de partage de connaissances, qui permet de s’immerger dans la nature et de donner l’opportunité au public de développer sa créativité. Les infrastructures permettent d’accueillir enfants et adultes dans un cadre harmonieux ».

    La mission :  »faire découvrir la permaculture par la démonstration, la pratique et la formation. La permaculture nous permet de reconsidérer les liens qui unissent l’humain à la Terre, tant par l’aspect matériel (nourriture, fibres, énergies…) qu’immatériel (bien être, conscience, organisation humaine, vision du monde et de la société). L’approche systémique qu’elle implique nous invite à une transformation individuelle et collective ».

    Enfin, la vision :  »le jardin est utilisé comme support de développement du pouvoir créatif individuel et collectif. D’autre part, il nous permet de mettre en lumière l’intelligence de la nature, de laquelle il nous semble essentiel de se rapprocher ».

    3 ans plus tard, le Jardin répond aux objectifs initiaux2 par la création d’une forêt-jardin et grâce à différentes activités, menées auprès de publics variés :

    – organisation de formations d’ « Introduction à la permaculture » et d’un cycle de chantiers formatifs au design circulaire par des formatrices certifiées,

    – création d’un groupe de design en permaculture, afin de concevoir, réaliser et entretenir les différentes zones du Jardin (fin 2017),

    – organisation de journées participatives, permettant de découvrir et apprendre la permaculture par la pratique (une vingtaine de journée depuis le 13 mai 2017, date de l’ouverture au public),

    – organisation d’ateliers de land-art et poterie pour enfants, et, à partir de septembre 2018, ateliers  »Permaculture » tous les mercredis des périodes scolaires pour les 3-6 ans et les 7-12 ans,

    – organisation d’événements (Fêtes des possibles, concerts, piques-niques 0 déchets…), ainsi que d’une rencontre entre enseignants, formateurs Espe, parents, éducateurs et infirmières en pédopsychiatrie sur le thème des « projets nature »,

    – réception de classes (maternelle et primaire) depuis février 2018, ainsi que d’un centre aéré sur 2 journées lors des vacances d’été 2018.

2. Paramètres techniques

Situé à Nice, le terrain surplombe la ville depuis la colline de Pessicart. Il se trouve à quelques centaines de mètres de la piscine du Piol et du lycée du Parc Impérial, et à quelques minutes en transport motorisé du centre ville, via un escalier communal desservi par les lignes de bus n°17 et 63. Exposé Sud-Ouest, le terrain offre une vue sur la mer d’un côté et sur la colline de Saint-Pierre de Feric de l’autre. Il assure une atmosphère paisible et propice au bien-être général du public ainsi qu’à celui de la biodiversité.

Le terrain occupe une superficie d’1 hectare, dont environ 4000 m2 sont réellement utilisés pour la création d’espaces potagers ou thématiques, et un accueil du public sécurisé. Le reste est composé de pentes importantes et d’une végétation dense et sauvage, représentative du milieu calcaire, qu’il nous semble essentiel de préserver.

3. Description des paramètres économiques et financiers

La réhabilitation et l’aménagement ont et continuent de nécessiter des fonds, notamment pour l’achat d’outillage (jardinage et construction), d’essences d’arbres et arbustes (création d’une foret comestible), de matériel pédagogique et de matériaux d’éco-construction. L‘efficacité de la permaculture en ce qui concerne la collecte et le stockage de l’eau en permet une très faible consommation (environ 10m2 par an). Enfin, l’association débourse plus d’une centaine d’euros annuels d’assurance, et à peu près autant pour son site Internet et nom de domaine (shilakong.org).

Face à ces dépenses, nous avons entrepris entre novembre 2017 et janvier 2018 un financement participatif sur la plateforme Zeste de la banque Nef, qui s’est soldé par plus 7200€ de contributions (une fois les 8 % de frais de la plateforme déduits). Cours de permaculture, ateliers pour enfants et adultes et événements complètent le modèle économique. L’équipement en matériel pédagogique a été en majorité financé par les 9èmes Trophées de l’Environnement de la Ville de Nice (1800€, auxquels s’ajoutent 400€ pris sur le financement participatif).

Nous souhaitons éviter au maximum que les classes aient à payer leurs projets et sorties au Jardin, et avons donc entrepris des démarches vis-à-vis des collectivités afin qu’elles financent les classes demandeuses. En cohérence avec les démarches de décroissance et de zéro-déchet, nous utilisons dès que possible les ressources renouvelables du terrain (balustrades, etc), la circularité (toilettes sèches), la récupération ou encore le don pour nos aménagements et autres besoins. Enfin, un partenariat avec le semencier Kokopelli, ainsi que des dons de membres et sympathisants, nous ont permis d’éviter quasiment toute dépense pour l’achat de graines et plants.

4. Description des paramètres juridiques

L’association Loi de 1901 est déclarée en Préfecture depuis 2013. Elle dispose d’un bureau de forme classique (Président, Vice-Présidente, Trésorière, Secrétaire) paritaire femmes/hommes, et d’une centaine de membres, dont une quarantaine d’actifs.

Le terrain est quant à lui occupé via un « commodat », ou prêt à usage, contrat très répandu dans le cadre agricole. Nous souhaiterions évoluer vers un bail, qui devra être civil étant donné que les baux agricoles induisent une requalification possible en « bail à ferme » très contraignant pour le propriétaire.

5. Mode de gouvernance de l’action

Nous nous appuyons sur les principes de la sociocratie pour nos séances de travail. En groupe de design, nous avons convenu de 11 principes pour guider notre action3. Nous sommes à ce jour organisés en 3 pôles : Jardin du Petit Pessicart, perma-pédagogie et support, ce dernier pôle comprenant des fonctions classiques telles que la communication ou la gestion financière et administrative. La permaculture dite « humaine » (organisations humaines inspirées des écosystèmes) nous a permis de réaliser un design de notre association afin de rendre son organisation explicite et de faciliter l’intégration des nouveaux venus et la répartition des taches et fonctions associatives. Ainsi, lors d’un forum réalisé en mai 2017, les membres actifs se sont positionnés dans un ou plusieurs pôles et sous-pôles sur le design associatif par des étiquettes indiquant leurs centres d’intérêts et l’ampleur de l’implication qu’ils souhaitaient.

Enfin, des groupes se créent et se dissolvent (pilotage, projets, design, jardinage, pédagogie…) en fonction des besoins et des disponibilités des membres.

6. Description des temporalités du montage, du fonctionnement

A notre prise de contact avec le lieu, en octobre 2015, il était en grande partie recouvert de ronces et d’ailantes et souillé à certains endroits par des décharges sauvages de divers objets et matériaux, à l’exception d’une zone d’environ 1500m2 déforestée pour l’horticulture qui s’y pratiquait jusqu’aux années 1970. Aucun sentier ou escalier ne subsistait et 2 cuves de stockage d’eau étaient encore présentes, mais plus étanches. Sur cette base, nous avons entamé 3 ans de réhabilitation et d’aménagements en suivant les principes, éthiques et méthodologies de conception de la permaculture.

Un travail bénévole régulier conséquent (estimé en cumulé à plus d’un temps plein), des ateliers et une vingtaine de chantiers participatifs rassemblant en moyenne vingt personnes ont permis la mise en place d’une grande partie du design en 15 mois (rétrospective en images dans la présentation/vidéo).

Avec deux zones potagères sécurisées (une forêt-jardin et un  »keyhole »), une serre, des toilettes sèches, un système d’irrigation, un abri, un espace forestier de rassemblement/formation et un ensemble de chemins et escaliers recréés, le Jardin a reçu en 2018 ses premières sorties scolaires et souhaite obtenir l’agrément (lieu et associatif) de l’Éducation Nationale prochainement.

7. Description des paramètres humains et prospective de votre évolution

Notre projet et l’évolution que nous souhaitons qu’il connaisse mettent au centre le retissage des liens humains à des fins de résilience et de partage de connaissances. Nous souhaitons donc continuer de développer l’intelligence collective au sein de l’association en nous attachant à l’aspect organisationnel (permaculture humaine) mais aussi à la libération du pouvoir créateur et à la mise en confiance. Une entrave constatée à l’initiative individuelle (présente de notre point de vue dans le projet comme dans la société) est en effet la  »peur de mal faire », que nous souhaitons limiter par la formation, le travail en groupe et la prise de conscience de la nécessaire expérimentation (dédramatisation de l’erreur, détachement du résultat, facilitation de l’expression de la créativité).

Résilience (permanence) et partage de connaissance (pédagogie) nous amènent enfin logiquement à ce que nous appelons la perma-pédagogie. Cette approche ne se limite pas aux projets scolaires et s’étend sur les tous les ateliers, événements et formations que nous proposons aux différents publics4. Au niveau scolaire, nous souhaitons travailler cette année avec une trentaine de classes de cycle 2 (Cp, Ce1, Ce2), mais aussi expérimenter avec une classe de cycle 1 (Grande Section de maternelle) et une autre de cycle 3 (cm1-cm2 en REP+ / éducation prioritaire).

Nous continuons d’imaginer des ponts entre programmes de l’Éducation Nationale et permaculture5, afin qu’entre éducations populaire et nationale, le Jardin du Petit Pessicart devienne un centre d’expérimentation des liens entre nature, permaculture, apprentissage et bien-être des enfants et des adultes.

1 Interdependence Day, septembre 2015, avec et au Court Circuit Café (ESS, astro-physique, permaculture, etc).

2 – Démontrer la capacité de la permaculture à nourrir les hommes tout en régénérant l’écosystème,

– reconnecter enfants et adultes à la nature,

– proposer une cadre pédagogique naturel afin de donner plus de sens et de concret aux apprentissages scolaires,

– créer une bulle d’avenir à 2 pas d’un centre ville.

Les 11 principes du JPP sont : TENDRE VERS LE « ZÉRO HYDROCARBURES », CULTIVER LA BEAUTÉ, FAVORISER LES SYSTÈMES OUVERTS, CHERCHER UN MAXIMUM DE REPRODUCTIBILITE, PRATIQUER UN HUMOUR ÉCLAIRÉ, transformer les problèmes en opportunités, CULTIVER LA PATIENCE, ETRE ATTENTIF À L’INCLUSION, ASSURER LA TRANSPARENCE DES DÉCISIONS ET ACTIONS, CÉLÉBRER LA VIE, PROMOUVOIR LES ÉCHANGES ET LE PARTAGE (déterminés de façon collégiale par le groupe de design en décembre 2017).

4 A ce jour : enfants, adultes, familles, adolescents et adultes en remédiation psychiatrique, étudiants, groupes de travail en recherche de cohésion.

5 Projet pédagogique disponible sur demande à pedagogie@shilakong.org

Jardins collectifs et pédagogiques de la Métropole.

Conférence  aux Assises par Silvia Pelegri Pedret et Pauline Campesato (Équipe Agenda 21, Direction du Développement Durable, Service de l’Environnement, Métropole Nice Côte d’Azur)

La Métropole Nice Côte d’Azur comprend 49 communes, dont Nice est la ville principale, et 550 000 habitants. Elle est engagée dans une démarche de développement durable, concrétisée dans son Agenda 21.

La Métropole Nice Côte d’Azur accompagne les communes désireuses de créer des jardins collectifs et pédagogiques sur leur territoire, par le biais:

  • D’une assistance à maîtrise d’ouvrage. Pour exemple, la rédaction d’une proposition de convention de mise à disposition et de règlement intérieur généraliste qui peut être adaptée à chaque projet particulier.

  • D’un soutien financier, notamment dans le cadre de l’Appel à projets (AAP) Agenda 21 métropolitain, à destination des communes inscrites dans cette démarche. Son objectif est d’encourager les projets de grande qualité en matière de développement durable et de participer au développement local des territoires. Les éditions 2015 à 2018 de l’AAP ont permis de subventionner 18 projets en rapport avec les jardins collectifs et pédagogiques, portés par 12 communes du territoire et le SIVoM Val de Banquière, pour un total de 60 385 €.

Les jardins collectifs (familiaux, partagés, d’insertion et solidaires) et pédagogiques sont des espaces investis d’une mission de développement durable selon ses trois composantes – environnementale, sociale et économique. Ils constituent l’un des maillons de la biodiversité urbaine, une source d’échanges de savoirs, de bonnes pratiques et de moments festifs entre les habitants, et un outil de lutte contre la pauvreté offrant un complément de ressources.

La Métropole Nice Côte d’Azur a souhaité, dans le cadre de son Agenda 21, encourager la création de jardins collectifs et pédagogiques sur son territoire. Elle a alors établi, en août 2015, un état des lieux qui est mis à jour chaque année. Ainsi, en août 2017, il existait sur le territoire métropolitain au moins 160 jardins, dont : 40 jardins collectifs (22 familiaux, 16 partagés, 1 d’insertion, 1 solidaire) répartis sur une surface de plus de 90 600 m² et 16 communes et 125 jardins pédagogiques répartis sur une surface de plus de 14 600 m² et 16 communes.

Contact : agenda21(à)nicecotedazur.org

Site : http://www.nicecotedazur.org/

Introduction à la permaculture

par Jade Journeaux, Association Permacultive1

La permaculture, au delà d’une technique de jardinage

Souvent réduite à une technique de jardinage écologique, la permaculture est la contraction des termes anglais PERMANENT-AGRICULTURE.

Née de l’observation de la nature et des communautés humaines préindustrielles, la permaculture a commencé par imaginer des systèmes agricoles stables et éthiques, moins énergivores, moins mécanisés, et non polluants. La permaculture invite à une vision systémique des systèmes agricoles: en prenant en considération les intrants et les sortants d’un système, elle vise la résilience, la stabilité et la production abondante de nourriture, de matériaux et de fibres textiles sans épuiser les ressources planétaires. C’est à partir des premiers Cours Certifiés de Permaculture (ou  »Permaculture Design Course » en anglais) enseignés par les fondateurs du mouvement en Australie que d’autres aspects de la vie humaine ont commencé à  prendre une importance fondamentale dans la descente énergétique et la transformation de la société. Tous les besoins humains peuvent être reconsidérés avec la permaculture et nécessitent indéniablement une transformation pour permettre la survie de l’humanité sur une planète aux ressources limitées. La permaculture devient alors  »culture de la permanence ». « La permaculture n’est pas seulement une autre façon de jardiner, c’est une autre façon de concevoir et d’agir sur le monde, un changement philosophique et matériel global, en même temps qu’un ensemble de stratégies de résilience face aux métamorphoses, sinon aux effondrements qui s’annoncent. » Yves Cochet.

Aux origines

C’est en Australie, à la fin des années 70, qu’apparaît le terme  »permaculture ». Ses fondateurs Bill Mollison et David Holmgren publient un premier livre en 1978 (permaculture one). Masanobu Fukuoka, agriculteur japonais a fortement inspiré les fondateurs avec ses concepts d’agriculture naturelle et de non-agir : La révolution d’une seul brin de paille est un livre de référence pour les permaculteurs.

Les éthiques et les principes

Au cœur de la permaculture se trouvent 3 éthiques, valeurs fondamentales qui guident la réflexion et l’action. Ces éthiques nous invitent à explorer nos besoins humains et à reconsidérer nos liens avec la Terre et tous les organismes vivants, invisibles ou non, de manière harmonieuse et respectueuse du vivant. Les principes de conception, eux, nous guident vers cette transformation sociétale. Ils peuvent être appliqués universellement à l’échelle personnelle, économique, sociale et politique, pour hâter le développement d’une utilisation soutenable des terres et des ressources. Ce sont de courtes déclarations que l’on peut retenir sous la forme d’un aide mémoire pour aider aux choix inévitablement complexes pour la conception et l’adaptation des systèmes écologiques de subsistance.

contact : contact@permacultive.org site : https://www.permacultive.org

L’association permacultive a pour but de diffuser, valoriser, transmettre et enseigner les éthiques, les principes et les méthodes de conception de la permaculture dans les Alpes-Maritimes par le biais de Cours Certifié de Permaculture et d’ateliers.

Jade Journeaux enseigne des introductions à la permaculture depuis 2013 et développe des jardins pédagogiques à Nice pour petits et grands pour faciliter l’apprentissage par l’action.

Impact des enjeux écologiques et climatiques sur l’alimentation en eau de la Métropole Nice Cote d’Azur en rive gauche du Var

Luc Allard (Directeur général de la Régie Eau d’Azur, Métropole Nice Côte d’Azur)

Le littoral métropolitain en rive gauche du Var bénéficie historiquement d’une ressource en eau abondante et de grande qualité. Il le doit à sa position au pied des montagnes du Mercantour, ainsi qu’aux grands travaux réalisés par nos prédécesseurs au XIXème siècle, en l’occurrence la construction d’un canal de 30 km de long prélevant l’eau de la Vésubie à Saint Jean la Rivière, pour l’amener jusqu’à la colline de Rimiez.

Le canal reste la ressource en eau très majoritaire de la ville de Nice ainsi que des autres communes littorales métropolitaines en rive gauche du Var, et même de la Principauté de Monaco. Les champs captants de la nappe alluviale du Var (« Sagnes » et « Prairies ») complètent l’alimentation du réseau à l’ouest de Nice. Une puissante installation de pompage d’eau de surface du Var à l’embouchure du vallon du Roguez assure par ailleurs, depuis une trentaine d’années, le secours de l’alimentation des usines de traitement, en cas de défaillance ou d’entretien du canal de la Vésubie.

Carte : Ressources d’eau de la Métropole Nice Côte d’Azur en rive gauche du Var

Plusieurs éléments résultant des variations du climat ou des mesures de maintien de la biodiversité modifient la disponibilité des ressources en eau. Ils ont amené la Métropole à engager un programme d’investissement majeur pour réorganiser l’alimentation du littoral en rive gauche du Var.

En premier lieu, le régime de la rivière Vésubie a évolué ces dernières années . Même si les séries chronologiques de débit sont difficiles à exploiter du fait de la suppression d’un point de mesure en 1971 et de la création d’un autre point en 2010, la tendance est celle d’une réduction des débits en été. Ce qui ressort néanmoins clairement de la dernière décade c’est un rapprochement de l’étiage du cours d’eau de la saison estivale, et de plus en plus tôt. Vraisemblablement lié à une fonte de neige plus précoce, ce phénomène rapproche la période des plus bas débits de celle des plus fortes consommations estivales.

Tableau : Occurrence des débits minimaux sur 3 jours consécutifs – station d’Utelle Pont du Cros (source DREAL Paca)

ANNEE

Date

2011

22 oct – 24 oct

2012

24 mar – 26 mar

2013

03 déc – 05 déc

2014

19 fév – 21 fév

2015

07 sep – 09 sep

2016

25 sep – 27 sep

2017

24 aou – 26 aou

L’année 2017 a révélé quant à elle une sécheresse prolongée dans les mois d’automne. Celle-ci a affecté la réalimentation naturelle de certaines sources en montagne et provoqué quelques tensions sur l’alimentation en eau lors des vacances d’hiver 2018 (cas de la station de ski de Colmiane par exemple).

En second lieu, pour maintenir la biodiversité dans la rivière Vésubie, le débit réservé laissé dans le cours d’eau à Saint Jean la Rivière a été doublé par arrêté préfectoral en 2014, dans la période de forte consommation d’eau estivale.

Enfin, pour limiter l’impact des crues à venir, et restituer l’écoulement naturel du Var, les barrages existants sont progressivement abaissés. A ce stade, le seuil n°8 face au vallon du Roguez est concerné. Le chantier d’abaissement en cours du seuil n°8 du Var compromet le fonctionnement de la prise d’eau de secours évoquée plus haut et impose des mesures alternatives de grande ampleur.

Ainsi, la nécessité de constituer un secours alternatif à la station du Roguez, la disponibilité moindre du canal de la Vésubie et, plus largement, la volonté de la Métropole de renforcer la sécurité de l’alimentation en eau nécessitent une profonde réorganisation du système d’alimentation en eau potable et des modes de gestion.

La reprise en régie du service public de l’eau à Nice et la création d’une régie personnalisée de l’eau sur 42 communes métropolitaines

L’urgence et l’ampleur des études et travaux à déployer, la grande hétérogénéité des moyens techniques, humains et financiers entre littoral et montagne ainsi que les interférences entre les deux secteurs ont amené la Métropole à renforcer la gouvernance du service de l’eau et concentrer les moyens dans un opérateur public unique – la Régie Eau d’Azur (REA) – présent sur l’ensemble du bassin versant hydrographique en rive gauche , de Saint Dalmas le Selvage à Cap d’Ail. L’association des compétences de maîtrise d’ouvrage et d’exploitant dans l’établissement public et son administration directe par les élus représentant les différents territoires autorise une grande réactivité. La mise en place de la régie a ainsi permis à la Métropole, depuis 2014, de doubler le rythme des investissements nécessaires, de surcroît avec une vision de long terme.

Concernant le système d’alimentation en eau, un programme exceptionnel d’investissement est engagé depuis 2015 en rive gauche du Var :

Des mesures d’économie d’eau dans le haut pays.

Des compteurs individuels sont déployés dans les deux tiers des communes du haut pays encore facturés au forfait, assortis de campagnes de recherche de fuite et du renouvellement des réseaux les plus fuyards. La seule tarification proportionnelle va ramener les consommations d’eau à des valeurs communes, vraisemblablement inférieures d’au moins un tiers aux prélèvements précédents. La démarche est suffisamment conséquente pour influencer à la marge le débit d’étiage de la Vésubie.

Une restructuration des ressources et des réseaux ainsi que des mesures d’économie d’eau, dans le secteur littoral/moyen pays.

En premier lieu, le projet consiste à diminuer la dépendance du littoral en rive gauche par rapport à la seule ressource Vésubie. Les capacités de prélèvement dans la puissante nappe du Var sont développées. Un nouveau champ captant verra le jour au Roguez dans les deux prochaines années, assorti d’un renforcement des capacités de pompage dans le champ captant des Prairies. Une modification des conduites de transport du réseau accompagne le dispositif, afin de mettre celui-ci en capacité de refouler les eaux des Sagnes et Prairies vers l’est et le nord-est du secteur littoral rive gauche. A l’échéance d’une dizaine d’années, celui-ci constituera un vaste secteur interconnecté capable d’être alimenté par la nappe du var ou par le canal de la Vésubie .

En parallèle, une mesure emblématique consiste à préserver et réhabiliter le canal de la Vésubie. Il s’agit de maintenir une deuxième ressource d’eau de qualité – qui plus est gravitaire – pour assurer la sécurité d’alimentation du littoral. Il s’agit aussi de supprimer les importantes pertes d’eau sur les 30 km du canal : en l’espèce, près de 10 % des volumes prélevés, soit de l’ordre de 5 millions de mètres cubes sont « perdus » chaque année . L’importance et la complexité des investissements et de leur réalisation ont repoussé ces travaux depuis des décennies, jusqu’à imaginer, il y a plus d’une dizaine d’années, d’abandonner le canal au profit des seules ressources du Var.

La volonté métropolitaine, assortie des nouvelles capacités apportées par la Régie Eau d’Azur, a permis d’engager ces travaux et notamment de réaliser l’une des étapes les plus délicates : la réhabilitation du canal sous le village perché de la Roquette sur Var. D’autres opérations seront programmées dans les secteurs plus « fuyards » du canal ainsi que des recherches de fuites et renouvellements conséquents sur le réseau de distribution.

Photo : accès du canal de la Vésubie dans le tunnel réhabilité de la Roquette sur Var

Conclusion

La Métropole Nice Côte d’Azur est confrontée comme ailleurs aux effets des modifications climatiques sur ses ressources en eau. Elle dispose encore de réserves significatives avec la nappe du Var, mais les adaptations de son système d’alimentation en eau seront très importantes et coûteuses dans les dix prochaines années. Au-delà de l’importance des travaux à réaliser, des modifications des comportements de consommation seront indispensables, tant de la part des usagers domestiques que des professionnels et des services urbains. La Métropole permet une coordination efficace des moyens parmi les activités dont elle exerce la compétence. Des pistes telles que l’adaptation des espèces végétales à des climats plus secs ou la réutilisation des eaux usées traitées 1 offrent des perspectives.

L’avenir verra également l’opportunité de réaliser l’interconnexion entre les deux rives du Var afin de ménager la possibilité d’un secours mutuel.

Enfin, l’enjeu de l’alimentation en eau potable reste indissociable de celui de la production d’énergie, compte tenu de la géographie métropolitaine. Les microcentrales hydroélectriques (tant sur l’eau brute que sur l’eau traitée) vont ainsi par exemple permettre à la régie Eau d’Azur de passer en configuration d’énergie positive dès 2019.

Évolution et professionnalisation de l’écoconstruction en France et en région SUD PACA.

Richard Lacortiglia (Association le Gabion)

Cette présentation va porter sur l’évolution de l’écoconstruction et la professionnalisation de cette approche en France et en région SUD PACA. Elle abordera les perspectives de développement de cette filière professionnelle et les freins à cette approche, en espérant que les objectifs de la réglementation écologique 2020 seront maintenus, et que les moyens de l’appliquer seront donnés aux entreprises. En complément, cette présentation mettra en avant la nécessité d’une politique impliquant concrètement les occupants dans les travaux et les mesures d’économies d’énergie de leur logement. L’approche technique et réglementaire actuelle est nécessaire mais elle ne parvient pas à traiter avec l’ampleur nécessaire la rénovation thermique du bâti existant.

Mon nom est Richard Lacortiglia. Toute ma vie a été consacrée avec mon épouse au social et au bâtiment. Nous avons créé il y a 25 ans cette année, l’association le Gabion, à Embrun dans les Hautes Alpes, qui gère un chantier d’insertion avec 17 salariés en contrats aidés et un centre de formation. Le Gabion est spécialisé en restauration du patrimoine et en écoconstruction ( http://gabionorg.free.fr/ ). Je vais résumer notre activité car c’est à partir de cette expérience de chantier décalée que je me fonde pour développer les propos qui vont suivre.

Dans le cadre du chantier d’insertion, nous avons beaucoup travaillé à la restauration de l’abbaye de Boscodon (Crots, Hautes-Alpes), pour laquelle nous avons réalisé les menuiseries, et à de nombreux chantiers patrimoniaux en maçonnerie pierre, enduits chaux, en charpente, en couverture ardoise, etc.. Il y a une très grande proximité entre le bâti ancien et l’écoconstruction et très naturellement avec nos formateurs et encadrants nous sommes allés vers ce que nous appelions la construction en matériaux naturels, c’est-à-dire utilisant des matériaux fournis par notre environnement depuis toujours : le mélèze de pays, la pierre, l’ardoise, le plâtre, la chaux, la paille, la terre. Nous nous sommes beaucoup intéressés à la construction en terre, briques et enduits, et nous avons été l’un des acteurs majeurs du développement (encore très modeste) de la construction « paille» en France.

Avec nos salariés, qui ne sont pas du bâtiment, nous avons construit pour notre association un bâtiment de 600m² (200m² sur 3 niveaux). Nous avons construit ce bâtiment expérimental en totalité par nous-mêmes avec principalement des matériaux de notre environnement immédiat : terre du site, paille des environs, pierres de la Durance qui coule à 50 m, mélèzes de la scierie pour l’ossature, la charpente, les planchers et une majorité des meubles.

Le bâtiment expérimental de l’Association Le Gabion, à Embrun

Ce bâtiment consomme environ 400€ de pellets par an pour le chauffage malgré une implantation dans un lieu particulièrement froid et masqué toute la matinée en hiver.

Dans le domaine de la formation nous avons organisé des formations courtes sur ces techniques pour les professionnels et les auto-constructeurs. Depuis 15 ans nous assurons, dans le cadre du Programme Régional de Formation, une formation diplômante « Ouvrier Professionnel en Restauration du Patrimoine » de 9 mois. Depuis 5 ans nous avons créé une autre formation diplômante sur le même modèle « Ouvrier Professionnel en Eco-Construction ». Nous accueillons environ 50 stagiaires par an sur ces deux formations. Ce sont des adultes en reconversion professionnelle, ayant souvent un niveau d’études élevé, qui ont pour projet de créer leur entreprise.

La prise de conscience sur les problèmes engendrés par notre manière de construire a commencé avec le choc pétrolier de 1973 qui a vu le prix du pétrole multiplié par 4. En 1974 une première réglementation thermique est créée. Cela a conduit, pour des raisons économiques et non écologiques, à introduire le double vitrage et une isolation de 10 cm dans les murs et de 20 cm en toiture et permis le recours au chauffage électrique. Les Réglementations Thermiques successives ont conduit à une réduction par trois de l’exigence réglementaire pour le bâtiment neuf et il faut s’en féliciter. La réduction de la consommation d’énergie conduit à une réduction de rejets de CO² et autres gaz à effet de serre. Ainsi, progressivement, les objectifs environnementaux se sont agrégés aux objectifs énergétiques, notamment avec le Grenelle de l’environnement. Mais l’approche est restée très technique et réglementaire. D’autres sujets sont apparus comme les problèmes de santé dans l’habitat avec l’amiante et les Composés Organiques Volatils (COV).

Dans ce contexte, l’écoconstruction a été portée par les auto-constructeurs, des non professionnels. Ils ont cherché des solutions qui répondaient à leurs aspirations écologiques, de santé et d’économie, souvent sans mesurer pleinement l’ampleur de leur projet. Ils se sont tournés largement vers la construction à ossature bois, l’isolation en paille ou en chanvre, les enduits en terre ou chaux. Cela a été possible grâce à la loi française sur les permis de construire qui n’impose pas une étude de structure par un bureau d’étude, ce qu’ils auraient eu du mal à justifier. Nous avons fait une étude exhaustive en 2010 sur les constructions « paille » en région PACA. Nous avons trouvé 112 réalisations et en recoupant avec les autres informations du Réseau Français de la Construction Paille nous avons estimé qu’il devait y avoir en France entre 2500 et 3000 réalisations.

Cartographie des constructions « paille » en région PACA (2010). Étude réalisée par l’Association Le Gabion.

Curieusement à la même période il n’y avait que 300 maisons paille en Allemagne alors qu’ils étaient très en avance dans les travaux de recherche. La répartition des réalisations au sein de la région PACA est aussi très instructive. Les Hautes Alpes ont 40 fois plus de constructions paille par habitant que les Alpes-Maritimes et 180 fois plus que les Bouches du Rhône !! Il y a certainement de nombreuses explications d’ordre technique, climatique et culturel, et je ne m’aventurerai pas à les chercher. Par contre il serait intéressant d’actualiser ces chiffres pour vérifier les évolutions.

Depuis 2010, nous assistons à une professionnalisation de la construction paille notamment avec de grands projets. Cela a été possible grâce à la validation des règles professionnelles de la construction paille rédigées par des membres du Réseau Français de la Construction Paille et par l’essai au feu réalisé par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) financé par la région PACA et le bureau d’étude structure bois Gaujard Technologies basé à Avignon. Des réalisations importantes ont été conduites comme l’isolation phonique d’une partie de la friche de la Belle de Mai à Marseille, la salle polyvalente de Mazan (Vaucluse, 1,2 million d’euros), des écoles à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine ; respectivement 14 et 17 millions d’euros), etc. Mais à l’échelle du secteur de la construction en France cela reste anecdotique.

Un travail comparable se termine dans le domaine de la construction terre avec la publication prochaine des règles de bonnes pratiques. Dans ce domaine aussi des évolutions techniques sont importantes. Certaines entreprises ont mis en place des processus pour réaliser des grands projets ; En Autriche une usine produit des murs porteurs en pisé. En France certains essais de terre coulée comme du béton de ciment semblent prometteurs.

L’approche purement technique et énergétique prime sur une approche écologique. J’ai été amusé de voir sur internet le Guide des formations à l’éco-construction (au niveau master : https://www.orientation-environnement.fr/formations-diplomantes-ecoconstruction/ ).  Pratiquement toutes proposent uniquement des formations sur l’énergie.

Pour ceux qui veulent avoir une approche écologique limitant au maximum les prélèvements de matériaux non renouvelables ou aisément recyclables sur la planète, la réglementation énergétique 2020 qui devrait succéder à la réglementation thermique 2012 donne un peu d’espoir. Les bilans CO² sur le cycle de vie vont normalement favoriser le bois, la terre, les fibres végétales par rapport aux matériaux à forte énergie grise. Mais 2020 c’est demain et les entreprises ne sont pas préparées et ignorent pour la plupart ce qui devrait s’appliquer. Il est nécessaire de lancer une information nationale sur cette évolution sinon elle sera inapplicable.

Pour le bâti existant, la rénovation thermique ne décolle pas. L’approche purement technique et économique ne répond pas à ce problème majeur. Tout est mis en œuvre, avec sans doute la volonté de créer des emplois, pour présenter la rénovation thermique comme une question réservée aux professionnels. Les aides y sont assujetties et un auto-constructeur qui veut isoler sa maison ne bénéficie d’aucune aide même pour l’achat des matériaux. La politique actuelle doit être complétée par une mobilisation de tous. Si l’objectif de réduction forte des gaz à effet de serre est réellement l’un des objectifs poursuivis, nous pouvons tous agir sur notre habitat ancien : mettre des joints aux fenêtres, réaliser des survitrages dans certains cas au lieu de changer toutes les menuiseries, veiller à supprimer les courants d’air.

L’approche actuelle cherche à atteindre dans tous les travaux envisagés des performances maximum pour ne pas tuer le gisement, mais il en résulte des coûts prohibitifs pour la majorité des personnes. Une autre approche pourrait consister à concentrer tous les efforts sur une petite partie de l’habitat, la pièce à vivre, en veillant aussi à son confort. Il est important d’offrir une palette plus large de solutions que le tout ou rien actuel pour permettre à la rénovation thermique de l’existant de prendre un réel essor. Enfin, la consommation de biens et d’énergie dépend beaucoup de notre manière de vivre. La consommation d’énergie peut varier du simple au double suivant notre comportement. C’est donc à nous d’agir.

Quelques sites internet :

État des lieux : les inégalités sociales de santé dans le département des Alpes-Maritimes

Lionel LE GUEN, Président MGEN des Alpes-Maritimes

Serge SCHIANO DI COLELLO, Directeur MGEN des Alpes-Maritimes

Emmanuelle RUDIO, Déléguée MGEN des Alpes-Maritimes

De quoi parle-t-on ?

En France, on note une amélioration globale de la santé et une amélioration de l’espérance de vie en constante augmentation et la France se situe au-dessus de la moyenne européenne en matière d’espérance de vie en bonne santé. Ainsi, entre 2005 et 2015, l’espérance de vie des hommes a progressé de 2,2 ans et celle des femmes de 1,2 an, pour atteindre respectivement 78,9 et 85,0 ans1. Pourtant, malgré ces indicateurs positifs, la France est, parmi les pays d’Europe de l’Ouest, le pays où l’on note des inégalités de mortalité parmi les plus importantes. Ces inégalités sont persistantes et s’aggravent au fil des ans.

Ces inégalités face à la santé sont sociales et liées à l’accès aux soins (absence de mutuelle, dépassement d’honoraires, discrimination par refus de soins à des bénéficiaires de la CMU). Mais cette première cause n’est pas la principale contrairement à ce que l’on pourrait penser. Elles sont en effet directement liées à la position qu’occupent les individus dans la hiérarchie sociale. Ainsi, en France, un cadre de 35 ans peut espérer vivre 10 ans de plus qu’un ouvrier, sans limitation fonctionnelle.

Les inégalités varient également selon les territoires et trouvent leur origine dans les conditions de vie construites dès l’enfance, à travers différents facteurs tels que l’éducation, l’emploi, le logement. Ainsi, à âge égal, le taux de mortalité prématurée des hommes sans diplôme est multiplié par 2,5 par rapport à ceux ayant fait des études supérieures. Pour les femmes, il est de 1,9².

Le schéma ci-dessous explique comment les différents déterminants de la santé interagissent entre eux3 :

Qu’en est-il dans les Alpes Maritimes ?

Les caractéristiques de notre département en matière d’accès aux soins et de santé publique peuvent être résumées ainsi : une surreprésentation des médecins spécialistes et chirurgiens4, un taux de pauvreté en augmentation, des pratiques discriminatoires avérées concernant les patients bénéficiaires de la CMU, un taux de renoncement aux soins plus élevé que la moyenne nationale, une population dense concentrée sur le littoral et clairsemée dans l’arrière-pays, une pression immobilière forte.

Une répartition inégale des professionnels de santé :

Cette inégalité est territoriale.

Surreprésentation des médecins spécialistes libéraux :

On dénombre 83,5 médecins spécialistes pour 100.000 habitants dans les Alpes-Maritimes, alors que la moyenne nationale est de 49. Une très forte proportion d’entre eux pratique le dépassement d’honoraires.

Surreprésentation des chirurgiens libéraux :

On dénombre 44 chirurgiens pour 100.000 habitants dans notre département, là où la moyenne nationale est de 27. 92% d’entre eux sont en secteur 2.

Un renoncement aux soins parmi les plus élevés de France5 :

Des enquêtes teasing de Médecins du monde révèlent des pratiques discriminatoires concernant les patients bénéficiaires de la CMU et un renoncement ou report des soins qui toucherait 1/3 des patients dans le département6.

Sur 2814 personnes interrogées, 878 ont déclaré avoir renoncé aux soins au cours des 12 derniers mois. Le taux de renoncement aux soins dans les Alpes-Maritimes figure parmi les plus élevés en France, il arrive en deuxième position parmi les 22 départements français où il a été mesuré7.

Une population caractéristique8 :

– 92% de la population PACA vit dans des communes urbaines

– Une population plus âgée que la moyenne nationale

– Précarité et inégalités socio-économiques importantes

Un taux de pauvreté élevé9 :

En 2015, ce taux s’élevait à 15,2% alors qu’en France, il était de 14,3%.

Quelles solutions les Mutuelles peuvent-elles proposer ?

La raison d’être des Mutuelles est l’accès à la santé. À ce titre, les Mutuelles de santé financent la CMU permettant l’accès à tous à une complémentaire santé et mettent en place des réseaux de soins et des Centres Médicaux et Dentaires.

À Nice, un Centre Médical et Dentaire accessible à tous sans dépassement d’honoraires

Depuis sa création il y a plus de 70 ans, la MGEN a pour objectif de faciliter l’accès aux soins pour tous et créé des Etablissements de santé. À Nice, et à l’instar de ce qui est pratiqué à la Mutualité Française avec les Services de Soins et d’Accompagnement Mutualistes (SSAM), la MGEN est propriétaire du Centre Médical et Dentaire situé 17 rue Robert LATOUCHE.

Plus de 300 rendez-vous médicaux y sont planifiés chaque jour auprès des 52 médecins généralistes et spécialistes qui y officient.

Ce Centre Médical et Dentaire offre à tous les assurés sociaux sans distinction, un accès à toutes les disciplines de médecine, d’orthoptie, d’orthodontie, ainsi qu’à des soins dentaires et d’implantologie. Il est d’ailleurs possible de prendre rendez-vous en ligne grâce au lien suivant :

https://www.mgen.fr/etablissements/centres-medicaux-et-dentaires/centre-de-nice/prendre-un-rendez-vous/

L’assuré social qui se fait soigner au Centre Médical de Nice bénéficie du tiers payant s’il peut justifier de son adhésion au dispositif « médecin traitant », en présentant sa carte vitale et mutuelle. Le Centre Médical de Nice applique les tarifs de secteur 1 fixés par la Caisse Primaire d’assurance maladie et n’applique aucun dépassement d’honoraires. Ce dispositif permet un accès aux soins au plus grand nombre. Il contribue ainsi à réduire le taux de renoncement aux soins. Les inégalités sociales de santé ne sont pas une fatalité et les Mutuelles de santé, aux côtés de l’assurance maladie, apportent des solutions pour contribuer à les réduire.

Références

1 https://www.gouvernement.fr/indicateur-esperance-de-vie

2 Basset B. (sous la direction de). Agences régionales de santé. Les inégalités sociales de santé. Saint-Denis : INPES, coll. Varia, 2008 : 208 p.

3 D’après Dahigren et Whitehead (1991)

4 Chiffres clés 2016, ARS PACA

5 Baromètre du renoncement aux soins, observatoire du non-recours aux droits et services – août 2017

6 Programme Territorial de Santé des Alpes-Maritimes, orientations stratégiques – ICARS

7 Baromètre ODENORE – Observatoire des non-recours aux droits et aux services – 2017

8 Plan pour renforcer l’accès territorial aux soins

9 PRAPS 2018-2023 – ARS PACA