Énergie

Éditorial rédigé par le collectif Synergie de la Transition Alpes Maritimes.

 

L’énergie conditionne la quasi totalité des activités du territoire.

La transition énergétique est une thématique sur laquelle nous pouvons établir des constats et des prospectives assez précises, malgré le flou relatif entourant le niveau des réserves pétrolières à coût acceptable. Les milieux pétroliers constatent et prévoient une augmentation constante de la consommation mondiale (et donc hélas de la libération de CO2 et aggravation du chaos climatique) jusqu’à à 2040 (Source AIE 2017), sans toutefois intégrer les changements liés au bouleversement climatique, à la possibilité de pénurie, ou à toute autre forme de crise. Les milieux économiques prévoient l’augmentation inévitable du coût du pétrole avec sa raréfaction.

Une région à la traine sur l’éolien…source « Panorama de l’électricité renouvelable 2017

Notre département consomme majoritairement des énergies fossiles issues du pétrole, carburants et gaz, environ 2/3 de la consommation énergétique totale, le tiers restant ( en tonnes équivalent-pétrole) étant de l’électricité [Source AirPaca ]. Cette énergie a toujours été abondante et peu chère jusqu’à maintenant. En électricité, la région PACA réussit une baisse de la consommation de 1.2% entre 2010 et 2016.

De nombreux spécialistes de l’énergie s’accordent cependant pour prévoir une augmentation globale du coût de l’énergie pétrolière et électrique en Europe dans les prochaines années, pour diverses raisons largement diffusées à ce jour, et notamment liées à la finitude des ressources pétrolières à bas coût d’ici une à deux décennies, ainsi qu’à l’augmentation du coût de l’électricité nucléaire. D’autres spécialistes évoquent la possibilité d’éventuelles pénuries ponctuelles, certaines pouvant devenir plus fréquentes, liées à divers facteurs économiques, géo-politiques ou environnementaux corrélés aux crises émergentes. Il semble donc que nous sommes sur le point de devoir envisager un autre modèle que celui des cent dernières années, avec moins d’abondance, moins de sécurité.

Entre Golfe-Juan et Monaco la nuit en 2017

Bien que nous n’ayons pour l’instant jamais eu de conscience locale du poids environnemental de notre consommation, il est cependant parfaitement quantifiable que notre consommation locale est importante, non seulement par rapport à la consommation mondiale, mais également par rapport à la consommation nationale. Le secteur du luxe, et certains secteurs touristiques sont de gros consommateurs. L’augmentation des températures moyennes en saison chaude provoque un énorme pic de consommation avec les climatisations, et accentue le réchauffement des villes.

La consommation pétrolière a également un impact environnemental: Nice est la ville la plus polluée des 15 métropoles Françaises en pollution aérienne moyenne toute l’année, devant Paris, alors qu’elle n’a aucune pollution industrielle. Pollution essentiellement due aux transports. [source Métroscope 2017] Cette consommation du territoire littoral (90% de la population du 06), influe également à son échelle sur le climat mondial par la libération de gaz à effet de serre et de polluants divers.

 

Diminuer la consommation dans certains secteurs gourmands, comme l’habitat, le commerce ou les transports, peut significativement faire baisser notre impact sur la planète et sur la durabilité de ses ressources actuelles. L’isolation des bâtiments, l’optimisation des transports collectifs, la diminution des transports individuels, la mutation des transports durs vers les transports doux, et tant d’autres stratégies sont les actions de transition les plus raisonnables et les plus faciles à mener dans des temporalités compatibles avec les mandats électifs.

Au Tricastin, la centrale la plus proche du 06: 4 réacteurs de 40 ans à bout de souffle et 4 milliards d’Euros de travaux prévus à partir de 2019 pour prolonger de 10 ans. Et après ?

Sur l’énergie électrique, il est également nécessaire d’anticiper la baisse de la production nationale issue du nucléaire, dans les décennies à venir, tout simplement parce que les centrales nucléaires sont en fin de vie, et que leur prolongation ne peut pas excéder de beaucoup les durées prévues à l’origine (la radioactivité fragilise les cuves d’acier des réacteurs, et on ne sait pas les changer). Les milieux du nucléaire connaissent l’état et l’age des centrales, le volume & la problématique des déchets, de l’approvisionnement en uranium, ainsi que les temporalités de mise en place de nouveaux dispositifs. Les retards importants, les surcoûts importants se succèdent dans ce domaine, alors que croît la conscience collective du danger de ces technologies et de leurs conséquences sur des dizaines de milliers d’années.

Toiture photovoltaïque en Suisse. Imaginons déja toutes les toitures des ZI du département….

Mais aucune politique globale de transition ne survient dans ce domaine. La France est en retard sur les ENR, comme le département. Il y a plus d’éoliennes, de centrales photovoltaïques, de chauffage d’eau chaude solaire en Alsace, en Allemagne, en Grèce ou en Catalogne que dans notre région pourtant ensoleillée et venteuse.

Photovoltaique en PACA: Le département est bon dernier, et produit 9 fois moins que le Var…

Du côté des ENR, même s’il faut progresser sur le stockage et sur les réseaux maillés à l’échelle locale, le coût de l’électricité ENR est désormais inférieur au coût du nucléaire démantèlement et stockage de déchets compris. Au vu de la dépendance quasi totale du département aux importations d’énergie, Il semble  incontournable d’investir  dans la réduction de notre dépendance, avant la survenue de crises énergétiques liées aux ressources ou au climat. L’histoire énergétique de la France générant une inertie étatique importante dans ce domaine, il apparait nécessaire que cette transition énergétique passe par l’implication citoyenne, non seulement au niveau de la production, mais également au niveau de l’économie d’énergie et de la distribution.

Consommer moins, produire, partager, à l'échelle du citoyen, du quartier, du village, du territoire....

Les Assises mettront en lumière différentes stratégies individuelles et collectives pour limiter notre consommation, produire de l’énergie localement dans un modèle diversifié et solidaire impliquant toutes les filières possibles.

ATTENTION, L’ INSCRIPTION AUX JOURNÉES EST OBLIGATOIRE (pour cause de Vigipirate)


Et bien sûr, c’est à un repas BIO ET LOCAL que nous vous convions à la mi-journée ainsi qu’au goûter, concocté par nos meilleurs collectifs de transition alimentaire du département ! INSCRIPTION OBLIGATOIRE afin de prévoir les quantités

Ce même jour, jeudi 1er novembre 2018, le deuxième amphi accueillera la thématique Solidarités