Archives de catégorie : Économie & Consommation

Le supermarché coopératif La Meute à Grasse depuis 2015

Comment s’est montée Coop La Meute ?

Aujourd’hui, Coop La Meute est une supérette collaborative sous statut d’association loi 1901 qui s’est constituée en groupement d’achat collaboratif avec pour objectif de créer un supermarché coopératif et collaboratif.Fin 2014, le Club des Entrepreneurs de Grasse monta un atelier sur le thème : «Et si l’alimentation redevenait facteur de lien social». Une poignée de participants  fut interpellée par le film « Park Slope » présenté par Tom Boothe, fondateur de La Louve, à Paris.

Les premiers échanges firent émerger l’idée de créer à Grasse un projet similaire, tout en prenant en compte nos caractéristiques locales et notre envie de défendre une agriculture de proximité.Le 23 janvier 2015, l’association loi 1901 « La Meute du Pays de Grasse » a été déposée par les sept membres fondateurs avec pour principe de base “Le beau, Le bon, Le juste », et le rejet d’une alimentation déconnectée d’un développement durable, avec un postulat : ensemble, dans un collectif bénévole, imaginatif et enthousiaste, on peut changer la donne !

Dès le début, des producteurs locaux ont été associés à la démarche, pour affirmer la valeur de la terre, la défense de l’agriculture et d’une juste rétribution du travail, le retour du goût dans nos assiettes, l’urgence d’une nourriture exempte de produits chimiques dangereux pour la santé.La mise en pratique de nos idées a suivi, selon le principe simple : « apprendre en marchant », en s’appuyant sur l’engagement individuel de chacun de fournir 3 h de travail toutes les 4 semaines.

Les débuts

Un  groupement d’achats a été lancé en novembre 2015 avec les 50 premiers adhérents, et les premières ventes de maraîchage se sont faites dans un petit local  de 15 m2 prêté par deux de nos membres. Un lieu de stockage et d’accueil plus grand est vite devenu nécessaire. Avec les premiers bénéfices réalisés et une opération de financement participatif  réussie, un hangar a été loué et rénové par nos membres à partir  d’avril 2016 pour une inauguration de notre magasin de 70 m2 le 23 Juin 2016. En deux ans, nous sommes passés à plus de 150 membres.

Fin juin 2018, il a fallu chercher un nouveau local. Grâce à deux ans de bonne gestion, nous avons été capables de prendre un local plus grand, 200 m², afin de passer de la taille “ épicerie” à la taille “supérette”. Aujourd’hui tous nos produits secs sont disponibles en libre service, nos produits frais sont toujours en pré-commande via un site internet, et les adhérents viennent chercher leurs produits les jeudis de 16h à 19h30, les vendredis de 17h à 19h, les samedis de 10h à 12h.Au 30 Juin 2018, Coop La Meute, c’est 140 membres à jour de leur cotisation, dont 120 actifs, 55 fournisseurs, avec un catalogue de 600 produits dont environ 130 en stock permanent, et, aujourd’hui 175 produits activés (environ 50 produits frais).CA : 73 k€ sur l’exercice 2016-2017, et 35 k€ sur les 6 premiers mois 2017-2018, avec, à cette date, une trésorerie de 14 k€.

Paramètres juridiques

Nous sommes une association loi 1901 à but non lucratif  qui réinvestit la totalité des bénéfices dans son développement.A terme, nous pensons opter pour une SAS à capital variable, ce qui permettra d’acquérir des fonds propres pour investir, renforcer la crédibilité et poursuivre un développement autonome.

Gouvernance

Nous avons opté pour une organisation par groupes de travail (appelés comités) qui sont en charge de leur domaine de compétences. Leurs propositions sont discutées tous les 15 jours lors des cocons (comité de coordination). Sont présents lors des cocons, les membres du bureau, les coordinateurs de chaque comité et/ou un représentant désigné de ce comité. Au total, deux membres de chaque comité peuvent être présents, sauf en cas de thématique spécifique lié à un comité en particulier .Les décisions sont prises à la majorité et sont actées dans les compte-rendus, lesquels sont accessibles à tous les membres de l’association.

Des comités sont nés et se sont étoffés autour de grandes thématiques :

  • Magasin (organisation des journées de ventes, création et suivi des fiches d’activité et procédures, formation des nouveaux équipiers, groupe zéro déchet), local (aménagement, travaux),
  • Finances (caisse, budget, bilan), achats/ventes (choix et suivi des producteurs, des fournisseurs et des produits, développement du catalogue, gestion du site marchand, objectif zéro déchet), enlèvement (organisation de l’enlèvement des denrées chez nos producteurs), ressources humaines (accueil, gestion et suivi  des membres : qui fait quoi, fiches d’activité, médiation, bref, tout ce qui tourne autour des gens et de la formation, planning),
  • Café Meute, communication (lettre#hebdo, réseaux sociaux et participation de Coop La Meute aux manifestations extérieures, création des supports visuel et site web, réunions d’informations publiques), maui (maîtriser astucieusement les usages de l’informatique),  service clients (récolter, transmettre et suivre les remontées de nos adhérents).

Le fonctionnement

Une semaine d’organisation c’est quoi ?

1) le samedi après midi, ouverture du site de commande, annoncé par l’envoi de l’hebdo qui reprend les infos clés pour la semaine à venir.

2) le site de commande reste ouvert jusqu’au lundi soir pour des commandes à retirer le jeudi de 16h à 19h30, le vendredi de 17h à 19h ou le samedi de 10h à 12h. Une deuxième plage de commande est ouverte du mardi matin au jeudi soir, pour des produits à retirer le samedi matin.

3) le mardi, une équipe s’occupe de compiler les commandes des adhérents afin de passer les commandes aux fournisseurs.

4) le mercredi, un binôme est chargé de faire les impressions des commandes qui seront utilisées par l’équipe magasin pour faire préparer les commandes clients.

5) le jeudi, le matin, des «cueilleurs» se rendent chez les producteurs pour récolter les produits, les identifier et les rapporter au local. L’après-midi, l’équipe magasin se met en route. S’enchaînent alors les équipes pour le pré-pesage, la préparation des paniers et leur distribution à laquelle s’ajoute la vente libre, accompagnés de deux postes de caissiers et d’un poste d’accueil.

6) le vendredi, un binôme est présent de 16h30 à 19h30 pour distribuer les paniers préparés le jeudi et faire de la vente en libre service, et le soir, actualisation du site de commande pour la semaine suivante.

7) enfin, le samedi matin, les «cueilleurs» retournent chez les producteurs pour récolter les produits pour la distribution du jour, ils les livrent au local où l’équipe magasin se charge de la préparation et  de la distribution accompagnée d’un «caissier».

Une trentaine d‘adhérents est donc nécessaire chaque semaine, soit 120 toutes les 4 semaines pour la partie visible de l’iceberg (organisation des journées de ventes), tandis que s’agite en coulisse, l’intégralité des comités pour toutes les tâches «hors planning» mais indispensables à la bonne marche de notre épicerie coopérative.

Prospective

Depuis le début, notre fonctionnement se veut coopératif et collaboratif et repose uniquement sur l’engagement  de nos membres d’effectuer 3h au minimum toutes les 4 semaines.Pour arriver au supermarché coopératif, ouvert sur 5 jours, nos ambitions sont d’atteindre les 500 adhérents actifs, avec un catalogue de 1600 à 2000 références en produits actifs (2500 au total), un nombre suffisant de fournisseurs en phase avec ce catalogue.Ce supermarché comportera un espace de convivialité pour humaniser la distribution alimentaire avec le concept  de « consomm’acteur ».

Nice Coop’

Nice Coop’ a pour projet de créer un supermarché coopératif et participatif innovant, à but non lucratif, géré et gouverné par ses membres, pour ses membres.

Basé sur le modèle économique d’une coopérative, ce supermarché sera une surface de vente tout ce qu’il y a de plus classique, à ceci près qu’on y trouvera ni clients, ni patrons, ni salariés ! Uniquement des membres qui joueront tous ces rôles à la fois.

Nice Coop’ est une initiative citoyenne née d’un désir partagé d’agir sur la production et la distribution de produits de consommation courante dans le respect de l’humain et de l’environnement.

Nice Coop’ s’inscrit dans un changement de modèle non seulement de consommation mais aussi sociétal pour créer du lien et favoriser la collaboration. Ce changement commence en chacun de nous par nos choix individuels et au niveau collectif par l’adhésion au modèle participatif.

Une belle aventure humaine qui porte déjà ses fruits !

Vous trouverez toutes les informations utiles pour nous rejoindre sur notre site internet :

http://nicecoop.fr/

Le modèle des coopératives : les SCOP et les SCIC

Une SCOP, c’est quoi ?

Une société commerciale SARL, SAS ou SA impératif de rentabilité sur son marché

Une société coopérative et participative :

  • Salariés associés majoritaires : au moins 51% du capital

Devenir associé d’une Scop développe l’esprit de responsabilité. Chacun prend conscience de son rôle dans la chaîne de création de valeur.

  • Gouvernance démocratique : 1 associé = 1 voix
  • Répartition des bénéfices équitable :

– une part pour tous les salariés (25 % minimum), sous forme de participation

– une part mise en réserves dans l’entreprise pour renforcer ses fonds propres

– éventuellement une part pour les associés (33 % maximum) sous forme de dividendes

 

Pourquoi crée-t-on une SCOP ?

– créer ex-nihilo : Développer un outil de travail pour exercer collectivement son métier

– transmettre l’entreprise : Assurer la pérennité en l’absence de successeur

– reprendre une entreprise en difficulté : Préserver l’emploi et le savoir faire

– transformer l’association : Développer des ressources propres, simplifier la gouvernance

Des SCOP qui réussissent  

Une SCIC, c’est quoi ?

Une société commerciale SARL, SAS ou SA impératif de rentabilité sur son marché

Une société coopérative d’intérêt collectif :

  • Porter un projet d’utilité sociale et collective
  • Un ancrage territorial
  • Le multi-sociétariat : les salariés (ou producteurs), les bénéficiaires du service ou des produits, autres (collectivités territoriales, bénévoles, partenaires financiers,…) avec une gouvernance démocratique
  • Une quasi non lucrativité : de 57,5% à 100% des bénéfices mis en réserves dans l’entreprise

Pourquoi crée-t-on une SCIC ?

– créer ex-nihilo : Porter un projet d’utilité sociale sur un territoire, en rassemblant diverses parties prenantes

– transformer l’association : Développement des ressources propres, ouvrir la gouvernance

– transformer une société : Impliquer les parties prenantes sur le territoire

Le commerce équitable engagé avec Artisans du Monde

Le commerce équitable engagé: soutenir des organisations d’agriculture familiale pour promouvoir une souveraineté alimentaire mondiale respectueuse de l’environnement Dans un contexte de libéralisation des échanges et du commerce, le monde agricole a subi le modèle d’agriculture intensif, qui s’appuie sur une agro-industrie dominée par de grandes firmes multinationales. Ceci cantonne les pays producteurs du sud dans un rôle de fournisseur de matières premières, freinant tout développement des industries locales et a conduit à une situation de faim
récurrente pour les paysans de la planète (augmentation actuelle du nombre de personnes souffrant de la faim a 825 millions), une très grande pauvreté, avec des populations qui ne peuvent plus vivre sur leur terre et doivent émigrer dans les grandes villes ou dans nos pays dans l’espoir, illusoire, d’une meilleure situation. Cela a aussi entraîné une uniformisation des variétés, des modes de production basés sur la monoculture qui contribuent à une diminution rapide et inquiétante de la biodiversité ainsi
qu’à la dégradation de l’environnement (produits chimiques, déforestation,…).
Pour essayer de contrer ces phénomènes le commerce équitable, depuis les années 50 a défini un partenariat commercial visant à soutenir une plus grande équité dans le commerce mondial et l’a mis en application par de nombreuses initiatives. Ce contrat couvre les aspects économiques, sociaux et environnementaux comme décrit ci dessous :


La garantie que ces échanges suivent les règles définies a été certifié par des « labels » dont les plus connus sont celui de Max Havellaar (aujourd’hui Fair Trade Labeling Organization), celui de la WFTO (Worldwide Fair Trade Organization), et d’autres comme ci dessous, qui définissent un cahier
des charges incluant les 3 volets, validés par un organisme de certification comme ECOCERT

Le commerce équitable est un mouvement pluriel qui peut prendre une ou plusieurs des composantes commerciales (ventes de produits), éducatives et politiques (plaidoyer).
Commerce Équitable France, le collectif national de concertation et de représentation des acteurs de commerce équitable français agit pour que ces principes aient vocation à irriguer l’ensemble de l’économie, au « Sud » comme au « Nord », dans une nécessité de repenser globalement les modes de production et de commercialisation. Actuellement soutien à l’agriculture , agroforesterie, bio, local et équitable s’unissent pour une convergence vers une Transition Écologique et Citoyenne.
Les denrées agricoles les plus échangées au niveau international sont le sucre, le café, le cacao. Nous illustrerons donc notre présentation sur ces exemples, mais bien d’autres peuvent être considérées car non cultivables en France ou en quantité suffisante avec une meilleure empreinte carbone totale (incluant production et distribution), ce sont par exemple le thé, le coton, les épices, le riz, le quinoa…
Ces 3 produits sont le symbole d’une culture coloniale, surtout cultivés à l’origine par des esclaves noirs au Sud et consommés au Nord, et aujourd’hui par des travailleurs et enfants exploités.
• La coopérative de café CECOVASA au Pérou a pu miser sur la qualité, le bio, la formation, le rôle de la femme, la construction d’une usine locale de traitement, la lutte contre la culture illicite de la coca et devenir leader régional.
• La coopérative de cacao el Ceibo en Bolivie a pu créer une filière directe et autonome et se doter de capacités de transformation,et promouvoir l’agroécologie pour une souveraineté alimentaire et fournir un chocolat bio sans lécithine de soja (souvent OGM)
• Le collectif Alter Trade et l’ONG Panay Fair Trade Center aux Philippines qui fournit un sucre de canne complet et bio, sont des symboles de réussite de la réforme agraire et d’une agriculture qui respecte la biodiversité, partage les revenus de manière juste, milite pour l’émancipation des femmes et maîtrise complètement sa chaîne de production.

Dans les Alpes Maritimes, 2 associations œuvrent pour vous permettre de redonner du sens à vos achats, vous permettent d’être acteur d’alternatives concrètes en vous offrant ces produits alimentaires du Sud, mais aussi ceux de petits producteurs locaux en bio, et un artisanat original
et de qualité, qui seul permet de continuer a faire vivre la richesse des traditions culturelles et offrir un revenu complémentaire ou essentiel à ces populations en détresse politique et/ou environnementale.
Elles offrent également les 3 facettes d’un commerce équitable engagé, c’est à dire les ventes en boutique bien sur, mais aussi les interventions en milieu scolaire ou universitaire, et la participation aux actions de plaidoyer/sensibilisation national ou local, ce sont :

Artisans du Monde, 5 rue Vernier à Nice, ouverte depuis maintenant 20 ans et qui initié également une librairie engagée, Mots du Monde à ses cotés. Le réseau Artisans du Monde est une fédération de plus de 120 associations dans toute la France et qui a initié sa propre centrale d’achat Solidarmonde, membre de WFTO.

La Maison du Commerce Équitable à Mouans Sartoux, membre relais Artisans du Monde, et soutien au label « Territoire de Commerce Équitable » attribué à la ville de Mouans Sartoux

Le commerce équitable engagé

Le commerce équitable engagé:

soutenir des organisations d’agriculture familiale pour promouvoir une souveraineté alimentaire mondiale respectueuse de l’environnement.

Dans un contexte de libéralisation des échanges et du commerce, le monde agricole a subi le modèle d’agriculture intensif, qui s’appuie sur une agro-industrie dominée par de grandes firmes multinationales. Ceci cantonne les pays producteurs du sud dans un rôle de fournisseur de matières premières, freinant tout développement des industries locales et a conduit à une situation de faim récurrente pour les paysans de la planète (augmentation actuelle du nombre de personnes souffrant de la faim a 825 millions), une très grande pauvreté, avec des populations qui ne peuvent plus vivre sur leur terre et doivent émigrer dans les grandes villes ou dans nos pays dans l’espoir, illusoire, d’une meilleure situation. Cela a aussi entraîné une uniformisation des variétés, des modes de production basés sur la monoculture qui contribuent à une diminution rapide et inquiétante de la biodiversité ainsi qu’à la dégradation de l’environnement (produits chimiques, déforestation,…).
Pour essayer de contrer ces phénomènes le commerce équitable, depuis les années 50 a défini un partenariat commercial visant à soutenir une plus grande équité dans le commerce mondial et l’a mis en application par de nombreuses initiatives. Ce contrat couvre les aspects économiques, sociaux et environnementaux comme décrit ci dessous :
La garantie que ces échanges suivent les règles définies a été certifié par des « labels » dont les plus connus sont celui de Max Havellaar (aujourd’hui Fair Trade Labeling Organization) , celui de la WFTO (Worldwide Fair Trade Organization), et d’autres comme ci dessous , qui définissent un cahier des charges incluant les 3 volets, validés par un organisme de certification comme ECOCERT.

Le commerce équitable est un mouvement pluriel qui peut prendre une ou plusieurs des composantes commerciales (ventes de produits), éducatives et politiques (plaidoyer).
Commerce Équitable France , le collectif national de concertation et de représentation des acteurs de commerce équitable français agit pour que ces principes aient vocation à irriguer l’ensemble de l’économie, au « Sud » comme au « Nord », dans une nécessité de repenser globalement les modes de production et de commercialisation. Actuellement soutien à l’agriculture , agroforesterie, bio, local et équitable s’unissent pour une convergence vers une Transition Écologique et Citoyenne.
Les denrées agricoles les plus échangées au niveau international sont le sucre, le café, le cacao. Nous illustrerons donc notre présentation sur ces exemples, mais bien d’autres peuvent être considérées car non cultivables en France ou en quantité suffisante avec une meilleure empreinte carbone totale (incluant production et distribution), ce sont par exemple le thé, le coton, les épices, le riz, le quinoa…
Ces 3 produits sont le symbole d’une culture coloniale, surtout cultivés à l’origine par des esclaves noirs au Sud et consommés au Nord, et aujourd’hui par des travailleurs et enfants exploités.
• La coopérative de café CECOVASA au Pérou a pu miser sur la qualité, le bio, la formation, le rôle de la femme, la construction d’une usine locale de traitement, la lutte contre la culture illicite de la coca et devenir leader régional.
• La coopérative de cacao el Ceibo en Bolivie a pu créer une filière directe et autonome et se doter de capacités de transformation,et promouvoir l’agroécologie pour une souveraineté alimentaire et fournir un chocolat bio sans lécithine de soja (souvent OGM)
• Le collectif Alter Trade et l’ONG Panay Fair Trade Center aux Philippines qui fournit un sucre de canne complet et bio, sont des symboles de réussite de la réforme agraire et d’une agriculture qui respecte la biodiversité, partage les revenus de manière juste, milite pour l’émancipation des femmes et maîtrise complètement sa chaîne de production.
Dans les Alpes Maritimes, 2 associations œuvrent pour vous permettre de redonner du sens à vos achats, vous permettent d’être acteur d’alternatives concrètes en vous offrant ces produits alimentaires du Sud, mais aussi ceux de petits producteurs locaux en bio, et un artisanat original et de qualité, qui seul permet de continuer a faire vivre la richesse des traditions culturelles et offrir un revenu complémentaire ou essentiel à ces populations en détresse politique et/ou environnementale.
Elles offrent également les 3 facettes d’un commerce équitable engagé, c’est à dire les ventes en boutique bien sur, mais aussi les interventions en milieu scolaire ou universitaire, et la participation aux actions de plaidoyer/sensibilisation national ou local, ce sont :

Artisans du Monde, 5 rue Vernier à Nice, ouverte depuis maintenant 20 ans et qui initié également une librairie engagée, Mots du Monde à ses cotés. Le réseau Artisans du Monde est une fédération de plus de 120 associations dans toute la France et qui a initié sa propre centrale d’achat Solidarmonde, membre de WFTO.

La Maison du Commerce Équitable à Mouans Sartoux, membre relais Artisans du Monde, et soutien au label « Territoire de Commerce Équitable » attribué à la ville de Mouans Sartoux

La NEF, référence de la finance éthique

LA NEF,

RÉFÉRENCE DE LA FINANCE ÉTHIQUE

Unique en France, la Nef est une coopérative financière qui offre des solutions d’épargne, de crédit et de financement participatif, orientées exclusivement vers des projets ayant une utilité écologique, sociale, et/ou culturelle. Sa mission, depuis près de 30 ans, est de fournir à chacun les moyens d’être acteur de la transition écologique et sociale de notre société.

Fidèle à son principe fondateur “Pour que l’argent relie les hommes”, la Nef crée des outils financiers de participation citoyenne, pour mettre en marche et accompagner des nouvelles façons de produire, de consommer, d’entreprendre, d’habiter.

Les projets qu’elle soutient au quotidien sont ceux qui construisent la société de demain : agriculture biologique et paysanne, énergies renouvelables, entrepreneuriat social, filières bio, insertion, développement local, associations, pédagogies alternatives, logement social, commerce équitable, etc.

Être une banque autrement

La Nef propose une offre sobre et transparente, basée sur une tarification équitable et par-dessus tout, qui a du sens. Elle a su développer une véritable expertise du financement des filières bio, des énergies renouvelables ou encore de l’insertion par l’activité économique.

Ses équipes de conseillers, de banquiers itinérants et ses groupes locaux de sociétaires sont présents sur le terrain. Ils rencontrent épargnants et entrepreneurs et participent activement au développement local d’une économie durable au service de l’humain. Plus largement, les pratiques de la Nef sont guidées par une éthique forte de la relation humaine.

  • Transparence totale : seul établissement financier français à publier chaque année la liste complète de ses financements ;

  • Seul établissement financier français agréé ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) ;

  • Aucune présence sur les marchés financiers ;

  • Rapport entre salaire le plus faible et le plus élevé inférieur à 5 ;

  • Siège social à énergie positive.

La Nef une coopérative vivante

Bien plus qu’un établissement financier, la Nef est une coopérative portée par ses sociétaires qui font vivre au quotidien son projet de développement d’une nouvelle économie plus solidaire et humaine.

Comment épargner, investir et financer avec la Nef

DONNER DU SENS À VOTRE ARGENT Vous souhaitez épargner de manière responsable ? Vous cherchez un placement en accord avec vos valeurs ? La Nef vous propose des solutions d’épargne et de crédit qui répondent à vos besoins et contribuent au développement d’une économie au service de l’humain.

ENTREPRENDRE EN RESPECTANT VOS VALEURS Vous êtes : une société, une entreprise individuelle, en activité libérale, un agriculteur, une association, une commune… Vous souhaitez créer, développer ou reprendre une activité ayant une dimension sociale, culturelle ou écologique ? La Nef vous propose une offre adaptée à vos besoins, à votre situation professionnelle et au développement de votre territoire.

Contacter la Délégation Particuliers Immeuble Woopa 8 avenue des Canuts CS 60032 69517 Vaulx-en-Velin 04.81.65.00.00 delegation.particuliers@lanef.com

Contacter la Délégation Professionnelle de Lyon Immeuble Woopa 8 avenue des Canuts CS 60032 69517 Vaulx-en-Velin 04.72.69.64.43 delegation.lyon@lanef.com

Crowdfunding éthique : financer autrement vos projets durables

Grâce à la plateforme Zeste, la Nef vous accompagne dans la réussite de votre campagne de dons. Vous pouvez ainsi collecter des fonds dans les meilleures conditions, en vous appuyant sur ce qui fait votre force : votre entourage, la communauté de personnes qui partagent vos valeurs et vos usagers.

En savoir plus : www.zeste.coop

Boomerang, épicerie indépendante en vrac, labellisée Bio, pour une consommation écologique et responsable

Genèse

L’Epicerie Boomerang a été créée à Mouans Sartoux début 2016 par Laura Giacco et Thomas Franchi, diplômés en management et marketing.

Après avoir vécu des expériences professionnelles qui leur sont apparues en décalage avec leurs valeurs, Laura et Thomas ont eu la volonté d’agir de manière positive pour un nouveau mode de fonctionnement économique. Nourris par leur implication dans des associations – Colibris, projet cueillette solidaire – ils ont suivi la formation bio de la Ferme Sainte Marthe, puis se sont lancés dans un projet d’épicerie en vrac, bio et local.

Le concept de l’épicerie est de proposer un lieu convivial où l’on trouve tous les produits alimentaires et non alimentaires du quotidien en vrac et donc sans emballage à usage unique. L’objectif est de proposer des produits de qualité, si possible locaux et en circuit court, au juste prix pour une clientèle consciente de l’impact écologique de sa consommation. Pour permettre d’aller au bout de la démarche, l’épicerie s’est dotée d’un outil de lavage professionnel afin de proposer un service de bouteilles consignées.

Bien loin de la maximisation des profits que l’on rencontre habituellement en économie linéaire, l’enjeu ici est de valoriser la réduction des déchets à la source et d’alimenter une chaîne de valeur vertueuse pour l’environnement. Des bénéfices difficilement quantifiables, mais qui ont une incidence pratique dans notre quotidien : « on gaspille moins et l’on sort moins la poubelle ». Ainsi, en consommant dans cette épicerie on va  :

Réduire : Le vrac, c’est acheter la juste quantité pour réduire le gaspillage alimentaire, acheter au juste prix, réduire ses déchets ménagers.

Réutiliser les contenants : Les clients peuvent apporter leurs propres contenants et ainsi augmenter la durée de vie des ressources. Les bouteilles consignées sont partagées : privilégier l’utilisation sur la possession.

Refuser : En limitant l’approvisionnement pour certains produits à des zones de production locales et régionales, l’épicerie dirige la demande vers des produits transformés ou créés le moins loin possible, quitte à ne pas la satisfaire (fruits et légumes locaux et de saison, valorisation des artisans locaux).

L’épicerie en chiffres

Magasin de 60 m2, ouvert 8h par jour, 5j par semaine.

Trois salariés: Laura et Thomas à plein temps, une salariée en alternance 3j par semaine.

900 produits de tout type, provenant de 100 fournisseurs.

Entre 40 et 50 clients par jour pour un panier d’environ 15 euros.

Plus 3000 bouteilles consignées en circulation, nettoyées et remises en circulation sur place.

30% des clients font leurs courses entièrement avec leurs contenants et consignes.

Réduction des déchets d’emballage au niveau local pour 50 personnes par jour.

Description des paramètres économiques et financiers

Lors du montage en 2015, Boomerang a obtenu deux prêts d’honneur de la part d’Initiative Terre d’Azur (taux 0%, 8000 € chacun). Un financement participatif KissKissBankBank (177 personnes pour un montant de  7700 €) a permis à l’épicerie de s’équiper d’un outil de lavage de bouteilles.

Sur 3 ans, on observe une croissance de 10% du chiffre d’affaires par an. 35% du chiffre d’affaire est généré par des produits locaux (rayon de 250 km).

En outre, Boomerang est un acteur de l’ESS à différents titres:

Au niveau des fournisseurs : relocalisation de l’économie avec le concours des artisans locaux avec lesquels l’épicerie échange les contenants, des entreprises d’insertion pour les légumes, les fruits, la confection de biscuits…, des associations. Ils s’appuient sur la bonne volonté des producteurs et associations qui font l’effort de modifier leur mode de distribution en faveur du Zéro Déchet.

Au niveau de l’emploi : l’épicerie accueille en partenariat avec la Mission locale et Les Jardins de la Vallée de la Siagne, centre d’insertion par le travail, des stagiaires en difficulté. Le but pour eux est d’expérimenter une mise en situation de travail pour reprendre confiance dans le monde du travail. L’épicerie a accueilli plus de 10 stagiaires, dont l’une a été recrutée en alternance vente en milieu rural, afin de contribuer au développement de l’épicerie.

Les bénéficiaires de l’épicerie Boomerang dépassent ceux d’un commerce conventionnel pour englober l’ensemble des acteurs de l’écosystème dans lequel s’inscrit l’épicerie : outre les porteurs de projets, les clients, les fournisseurs, ils incluent les collectivités locales qui bénéficient de la réduction des déchets.

Description des paramètres juridiques

L’épicerie boomerang est une SARL créée en octobre 2015 sous le nom commercial Vrac Lab.

Description du mode de gouvernance

« Le projet est dirigé par Thomas et Laura, les créateurs. Ils pilotent Boomerang à partir de tout ce qui vient, la prise de décisions est nourrie par tous les apports des réseaux, clients, fournisseurs, partenaires qui interviennent directement dans le processus opérationnel du magasin (conseils, partage, envie,…).

Le projet ne consiste donc pas seulement en l’évitement des déchets mais en une réflexion beaucoup plus large sur la notion de l’essentiel. Il s’agit de faire du magasin un lieu de convivialité, d’expérience sensorielle et d’accompagnement, ce qui n’est pas présent dans d’autres magasins de vrac. Il y a aussi une recherche systématique, quand cela est possible, de partenariat étroit avec les fournisseurs locaux, dans une logique réciprocitaire.

Le magasin est un lieu d’échange et d’expression. Par l’implication des clients, la pédagogie va dans les deux sens, le magasin est un lieu de convivialité et d’échanges permanents.

Le projet génère des envies de contribuer par le bénévolat, mais il existe une difficulté à aller plus loin dans l’implication d’autres acteurs dans la gouvernance (à cause du statut SARL). Il y a des pistes d’améliorations, par exemple, accepter la participation de bénévoles lors de manifestations. »

Extrait remanié de l’expertise ESS réalisé par Geneviève Fontaine, T.E.T.R.I.S.

Temporalités du montage

2014 : Sourcing des producteurs et contact avec les associations locales

Fin 2015 : Création de la SARL Vrac Lab, obtention des deux prêts d’honneur, succès du financement participatif qui permet à l’épicerie de s’équiper d’un outil professionnel de lavage de bouteilles consignées

Janvier 2016  : Ouverture de l’épicerie après presque un an et demi de préparation

Septembre 2016 : Certification Agriculture Biologique par Qualisud

Octobre 2016 : Début de la vente ambulante zéro déchet en mobilité douce avec le vélo-vrac lors de manifestations ponctuelles

Mars 2017 : Mise en place d’un jardin partagé de quartier avec les habitants, les associations et les commerçants

Mai 2017 : Organisation du 1er festival zéro déchet avec la participation d’associations du territoire pour sensibiliser le grand public sur cette thématique

Description des paramètres humains

Au niveau des clients: développement d’un mode de distribution qui élimine à la source les déchets. Les clients participent à la mécanique en ramenant les bouteilles consignées, en se servant eux-mêmes, en faisant l’effort de penser à tarer chaque contenant : ils sont consom’acteurs. Ils affluent et échangent au sein du projet, le font évoluer (suggestions de produits…). Si Thomas et Laura sont  les fondateurs de l’épicerie Boomerang, ce sont les clients les réels acteurs d’une consommation alimentaire plus responsable, qui chaque jour agissent concrètement pour un mode de vie raisonné et participent activement à la maîtrise de leur empreinte environnementale.

Au niveau des réseaux: Boomerang agit comme activateur de réseau, en établissant des liens de confiance avec ses partenaires. Ces relations basées sur la confiance permettent l’échange de conseils, des coups de main. Au sein du Réseau Vrac, la  solidarité est très forte et très présente (recherche de fournisseurs). EcoScience Provence a fourni le support technique pour le procédé de lavage et d’embouteillage pour la consigne.

Épicerie Boomerang à Mouans-Sartoux, 04 93 12 10 22,  http://www.boomerang.bio/

Biotechnologie marine, source d’économie locale durable, quels enjeux pour l’avenir ?

Michèle Barbier (Institut de Science et Ethique, Nice : www.sciencethics.org ; Commission Internationale pour l’Exploration Scientifique de la Mer Méditerranée : www.ciesm.org)

Les biotechnologies marines, une source d’économie locale et durable, quels défis pour l’avenir ?

Les océans et les mers représentent 70% de la surface de notre planète et abritent plus de 90% de la biosphère terrestre. Les macro- et micro-organismes marins vivent dans des conditions extrêmes de température, de lumière, de pression et de salinité. Pour assurer leur survie, ils ont dû développer des capacités métaboliques uniques résultant en une gamme de métabolites secondaires avec des activités bien spécifiques. Beaucoup de ces métabolites représentent des produits commerciaux de grande valeur pour l’industrie et leur potentiel en termes de structure, de chimie et de physiologie est exploité par la(es) biotechnologie(s) marine(s). Pour exemple, la trabectédine, un métabolite extrait de l’ascidie Ecteinascuidua turibnata, est un médicament antitumoral commercialisé sous la marque Yondelis®, par PharmaMar, une société espagnole. Ce médicament est approuvé en Europe, en Russie et en Corée du Sud pour le traitement du sarcome avancé des tissus mous.

La biotechnologie marine est une technologie clé qui soutient le développement de la bioéconomie dans le but de fournir de nouveaux produits et services à la société.

C’est un marché émergent : des efforts sont déployés pour exploiter la biodiversité marine en identifiant de nouveaux produits chimiques. À l’heure actuelle, plus de 20 000 produits naturels d’origine marine ont été identifiés, ouvrant de grandes opportunités pour le développement de la biotechnologie marine. Seulement en 2012, 1241 nouveaux composés ont été décrits (Hurst D., et al., 2016). Le marché mondial des produits et procédés biotechnologiques marins est actuellement estimé à 4,8 milliards d’euros (ERA-MBT, 2017). Une grande partie de la recherche en biotechnologie marine est concentrée aux États-Unis, en Asie et en Extrême-Orient. Les pays d’Europe du Nord ont défini les biotechnologies marines comme l’une des priorités nationales. Alors que les points chauds de la biodiversité marine sont situés dans la zone équatoriale, seuls dix pays possèdent 90% des demandes de brevet associées aux gènes marins et, parmi les dix premiers, les trois premiers représentent 70% : États-Unis, Allemagne, Japon (Arnaud-Haond et al., 2011).

Qui détient quoi ?

Comment les Nations-Unies et la Commission Internationale pour l’Exploration Scientifique de la Mer Méditerranée (CIESM) assurent un partage équitable

En raison des questions de propriété intellectuelle non résolues, comme celle de savoir qui possède les ressources génétiques marines et leurs produits chimiques et qui a accès aux données du savoir, de nouvelles recommandations juridiques et politiques ont été élaborées. La Convention sur la diversité biologique (CDB), SEUL instrument international traitant de manière exhaustive de la diversité biologique et du traité international (UNCLOS – Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, 1982), met l’accent sur le développement du partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources avec les communautés locales et vise à garantir les pays fournisseurs ou utilisateurs.

Les zones maritimes de l’UNCLOS confèrent la souveraineté sur 200 miles (zone économique exclusive, ZEE) et 350 miles (plateau continental) aux pays adjacents de cette zone.

Le Protocole de Nagoya

Le Protocole de Nagoya (2010) décrit l’engagement de la Convention sur la diversité biologique à sauvegarder la biodiversité pour les générations futures. Il fournit un cadre juridique pour l’accès et l’utilisation des ressources, dans le but d’assurer un partage équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, de promouvoir le transfert de technologie, les profits de la recherche, aux pays fournisseurs-propriétaires des ressources, de renforcer les capacités et de garantir la conservation et une utilisation durable des ressources génétiques. À ce jour, 104 pays sont parties au protocole de Nagoya.

Le Protocole de Nagoya s’applique à la recherche scientifique ou à l’utilisation commerciale des ressources génétiques marines, conformément à l’espace maritime défini par l’UNCLOS.

La Charte CIESM sur le partage équitable

En 2014 et 2015, l’initiative scientifique mondiale, la Journée d’échantillonnage des océans, financée par la Commission européenne dans le cadre du projet MicroB3, visait à étudier la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes dans les eaux marines par la génomique, la science du séquençage des gènes et leur signification. Plus de 150 équipes scientifiques ont participé à cette initiative, dans le monde entier, laquelle a soulevé la question des « Avantages de la recherche pour qui ? ». À l’époque, le Protocole de Nagoya était en discussion et aucune législation n’avait encore été adoptée. Michèle Barbier, membre du projet, a élaboré des recommandations éthiques, via une Charte : la Charte CIESM sur l’accès et le partage des bénéfices issus des ressources génétiques marines.

Cette charte, largement présentée à l’Institut européen de bioinformatique (Cambridge, Royaume-Uni) et lors de nombreuses conférences (Oxford, Royaume-Uni ; Bruxelles, Belgique ; Szeczin, Pologne) permet de mettre l’accent sur le développement d’un partage juste et équitable des bénéfices découlant de l’utilisation des ressources marines avec les communautés locales et de garantir les pays fournisseurs ou usagers.

Alpes-Maritimes et tourisme: entre les (trop) pleins et les vides

Sylvie CHRISTOFLE (Université Nice Sophia Antipolis) 1

La Côte d’Azur est une conurbation de plus d’un million d’habitants (INSEE), en voie de métropolisation et dotée d’une technopole d’envergure, Sophia-Antipolis ; elle est un haut–lieu du tourisme mondial avec près de 1% du total des arrivées internationales (Côte d’Azur Touriscope, Chiffres clés, 2016).
Néanmoins, cette dynamique touristique insuffle assez peu, sauf notables exceptions, le Moyen et le Haut Pays, localisés pourtant à quelques kilomètres et deux heures maximum de route de la Méditerranée, et offrant des atouts de qualité : paysages, authenticité, villages perchés, montagne… ainsi que la présence du Parc National du Mercantour et du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur.
Pourquoi le tourisme, qui a permis de faire accéder ce littoral azuréen, autrefois marginal, à une attractivité internationale, peine-t-il depuis plus d’un siècle à dynamiser l’arrière-pays maralpin ?
La mise en place du mythe de la Riviera devenue Côte d’Azur s’est effectuée à partir de la seconde moitié du XVIIIe . Elle a concerné presque exclusivement le littoral, les montagnes du Haut Pays composant certes un arrière-plan paysager mais ne restant qu’exceptionnellement fréquentées.
L’intensification et la diffusion du tourisme commence à toucher les montagnes azuréennes qu’à la fin du XIXe. Cependant, la mise en tourisme va y rester limitée.
A contrario, le littoral des Alpes-Maritimes devient un noyau de la villégiature hivernale européenne.
Aujourd’hui, cette riviera, côte rocheuse entre mer et montagnes, concentre, sur seulement quelques kilomètres de profondeur, outre les hommes et les activités (fonctions administratives, sanitaires, commerciales, d’enseignement et de recherche, etc.), la majeure partie des équipements : gares routière, ferroviaire, autoroute, 3e aéroport de France en transport de voyageurs 2 . Le littoral est donc « plein ».
L’arrière-pays est structuré en plusieurs espaces, en fonction de l’urbanisation et de l’accessibilité, en lien avec l’important relief. Les densités humaines sont ainsi faibles dans les communes de la zone montagneuse, sous les 20 hab./km2 , excepté les bourgs de fond de vallée du moyen pays, mais toujours en deçà des 100 hab./km2
Le Moyen Pays (isochrone : 1h maximum par rapport à la côte), se scinde en deux entités. La première bénéficie de la proximité avec le bassin d’emplois du bord de mer, se révèle de plus en plus urbanisée et liée au fonctionnement littoral. Le Moyen Pays plus éloigné de la côte demeure marqué par un fonctionnement d’essence rurale et une dispersion relative des populations.
Le Haut pays est plus montagnard, et de très larges pans d’espaces sont vides d’occupation humaine ; la nature sauvage y a ses droits, particulièrement la zone au cœur du parc national du Mercantour.
L’espace maralpin est donc constitué de pleins et de vides territoriaux avec un gradient qui suit la distance à la mer, l’altitude et les principales vallées (Var, Vésubie, Tinée…)

L’étude touristique vient renforcer l’analyse des écarts entre littoral et montagne. Les espaces et les pratiques sembleraient, de prime abord, complémentaires. Le littoral est spécialisé en tourisme balnéaire, de réunions et de congrès, versé dans le grand évènementiel (carnaval de Nice, festival de Cannes…, le shopping, et est plus récemment engagé dans la reconnaissance touristique de son patrimoine matériel et immatériel. Les territoires de l’intérieur s’appuient sur des pratiques fondées sur la nature, la découverte, la détente, le repos et le sport. Néanmoins, deux éléments majeurs différencient nettement le fonctionnement touristique de ces deux entités spatiales.
En premier lieu, existe un fort différentiel dans la fréquentation. En effet, le département des Alpes-Maritimes a reçu environ 11 millions de touristes en 2016 générant près de 70 millions de nuitées (4.2% des nuitées touristiques en France) et 5,8 milliards d’euros de dépenses afférentes (Côte d’Azur Touriscope, Chiffres clés, 2016). Cependant, à peine 12 % des séjours s’effectuent dans le Moyen Pays et 4 % dans le Haut Pays. Seulement 600 000 touristes hors résidents azuréens, fréquentent donc l’arrière-pays, dont la moitié dans le seul périmètre « neige » (près de 300 000), c’est-à-dire principalement les stations (Côte d’Azur Touriscope, Chiffres clés, 2016).
En second lieu, les hébergements touristiques, notamment marchands, sont majoritairement concentrés sur le littoral. La ville de Nice dispose ainsi de près de 200 hôtels et presque 10 000 chambres, deuxième pôle national après Paris3. Cannes, Antibes, Menton… concentrent parallèlement les infrastructures touristiques. Le total de tous les hébergements marchands hors littoral reste inférieur à 20 000 lits sur les 150 000 des Alpes-Maritimes. A contrario, si le Moyen Pays présente peu d’hébergements non marchands, le Haut Pays se distingue par un fort nombre de résidences secondaires, représentant environ 125 000 lits, particulièrement à Auron, Isola 2000 et Valberg, soit de 50 à 90 % des hébergements dans ces communes !
Ces fortes disparités semblent faire écho à une mise en tourisme tardive des espaces, les montagnes maralpines, contrairement à celles de Haute-Savoie, ayant connu une fréquentation touristique temporellement décalée et parallèlement très différente de celle du littoral. Alors que la mise en
tourisme de la vallée de Chamonix, sous l’impulsion des villégiateurs anglais, est contemporaine de celle de Nice, au milieu du XVIII e siècle, il va falloir attendre plus de 100 ans avant que la montagne maralpine connaisse une véritable fréquentation touristique.
Les principaux acteurs de la touristification de l’arrière-pays n’ont pas été les touristes étrangers comme sur la côte mais les militaires, la haute société locale, plus tard les enfants des colonies de vacances. Un début d’autonomisation de ces lieux par un développement touristique a pu parfois être opéré, comme en attestent d’anciens guides touristiques et des récits relatant la présence ponctuelle de personnalités à différentes époques 4 . Néanmoins, la plus grande part du fonctionnement est en rapport étroit avec le littoral depuis la fin du XIX e et les bifurcations du système, notamment au niveau des temporalités saisonnières, vont encore renforcer ce lien. En effet, après plus de 100 ans de séjours prolongés sur le littoral en hiver, la très grande majorité des touristes fréquentant la « French Riviera » n’a toujours pas initié de fréquentation de l’arrière-pays à la fin du XIXe .
La fréquentation des lieux est donc le fait de très nombreux habitués, essentiellement azuréens. Bien sûr, l’apport, notamment économique, de cette clientèle maralpine et monégasque est remarquable.
Les hébergements marchands profitent aussi de cette clientèle locale, autour des pics de fréquentation de fin de semaine et de vacances scolaires de l’académie, générés par une clientèle « captive ».
Cependant, ces rythmes rendent les lieux vulnérables aux aléas climatiques : le faible enneigement et le mauvais temps ont des conséquences immédiates sur les chiffres d’affaires quand, au contraire, des week-ends bien enneigés sous un ciel d’azur voient converger des dizaines de milliers de véhicules saturant routes et parkings, voire hébergements 5 au point parfois d’empêcher tout accès aux stations.
Pour résumer, le littoral présente des pratiques touristiques variées et attire de très nombreux visiteurs, générant un tourisme allogène, national et international. A contrario, l’arrière-pays propose des activités de loisirs et de tourisme spécialisées dans le sport et la nature (essentiellement ski et randonnée), et ont un rayonnement bien plus limité, essentiellement les Alpes-Maritimes et Monaco, sauf Auron, Valberg et Isola 2000. Les facteurs historiques sont des éléments-clefs de compréhension : ils trouvent aujourd’hui leur prolongement, d’une part, dans la dimension spatiale essentiellement azuréenne des acteurs du système « touristique » et, d’autre part, dans une dynamique territoriale globale rendant le tourisme de moins en moins visible au sein d’un espace en voie de métropolisation.


1 Présentation adaptée d’un travail de recherche en Géographie, intitulé « L’arrière-pays maralpin, marge d’un haut lieu du tourisme mondial » publié par C. Hélion et S. Christofle dans Tourisme et périphéries – La centralité des lieux, ouvrage coordonné par N. Bernard, C. Blondy et P. Duhamel, Presses Universitaires de Rennes, 2017.
2 Plus de 11,5 millions de passagers en 2013, dont près de 4,2 millions en low cost : Union des Aéroports Français, http://www.aeroport.fr/les-aeroports-de-l-uaf/nice-cote-d-azur.php. Nice Côte d’Azur (incluant Nice, Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez) est parallèlement le 2 e pôle européen d’affaires de France après le Bourget avec 46 936 mouvements d’avions en 2013 (Observatoire du Tourisme Côte d’Azur, http://www.cotedazur-touriscope.com/pdf/chiffres/2014/B001_CC_2014.pdf )
3 Selon l’Office du Tourisme et des Congrès de Nice.
4 Par exemple est exposée en 2014 à Saint-Etienne-de-Tinée la correspondance entre le général de Gaulle et G. Pompidou, ce dernier étant alors en villégiature à Auron.
5 Ainsi, des touristes peuvent rapidement ne pas trouver d’offre, sans même parler de qualité. Le faible nombre de lits en marché aboutit rapidement à un complet remplissage par les « Littoraux » les semaines de congés d’hiver. Hors saison, les hébergements ferment car ils ne trouvent pas d’intérêt économique à rester ouverts : c’était notamment le cas du plus grand hébergement collectif de Saint-Etienne-de-Tinée, ouvert « toute l’année », mais… pas pendant certains congés de la Toussaint ! Enfin, le stock de skis (ou d’autres matériels sportifs estivaux) des loueurs peut être vidé dès le matin, rendant impossible la pratique souhaitée par les touristes (cas du mercredi 05 mars 2014 à Gréolières-les-Neiges). Source : enquêtes terrain C. Helion.

Mozeika, coopérative d’activités et d’emplois à Nice

MOZEIKA, Coopérative d’Activités et d’Emploi :
une innovation économique et sociale pour le citoyen

La Coopérative d’Activités et d’Emploi (CAE) Mozeika à Nice est une SCOP d’accompagnement des entrepreneurs qui propose le nouveau statut d’entrepreneur-salarié. Cette innovation sociale prévue par le Code du travail, offre à tout professionnel indépendant un statut social, alternatif aux statuts existants. C’est une véritable opportunité : pouvoir combiner l’autonomie du travailleur indépendant avec les avantages du salariat. L’entrepreneur-salarié devient ainsi acteur de son développement dans une entreprise partagée. Mozeika s’inscrit dans cette transition : permettre au citoyen de disposer des outils pour maitriser pleinement son devenir professionnel.