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L’éducation à l’environnement avec O.S.E (On Sème Ensemble)

Stages pour enfants en immersion et projet de ferme pédagogique et thérapeutique

Par Maï Boulom

C’est en effectuant un stage de découverte des métiers de l’agriculture (ADEMA) au lycée agricole d’Antibes que l’aventure a commencé. À l’issue de ce stage, je me suis investie au sein de l’association des Jardins Partagés de Terra Segurana à Colomars, pour y développer notamment le pôle pédagogique. Il me tenait à cœur d’aborder l’éducation à l’environnement à travers des activités ludiques et artistiques. C’est donc ce que j’ai mis en place et expérimenté pendant un an, avec l’École de la Nature. J’ai pu mettre en œuvre des pédagogies alternatives avec des enfants d’âges très variés. J’ai également pu animer des ateliers mixtes avec des enfants d’IME (Instituts Médico-Éducatifs).

L’expérience fut fort enrichissante, mais la distance restant tout de même problématique (une heure de trajet), il me semblait essentiel de créer un tel lieu sur ma commune de résidence : Levens. Après une rencontre avec le maire, ce dernier m’a demandé de rédiger une présentation détaillée de cette ferme pédagogique et thérapeutique en permaculture, telle que je l’imaginais (avec une dizaine de pôles interdépendants). Le projet a été merveilleusement bien accueilli par la commune, qui l’a mis en avant pour répondre à un appel à projet pour l’agenda 21. Et nous avons récemment reçu une réponse positive, qui va nous permettre d’amorcer ce projet.

Techniquement comment fait-on pour organiser des ateliers d’éducation à l’environnement destinés aux enfants ? Si on a de l’expérience et des compétences, on peut déjà commencer par enseigner ce qu’on connait. En ce qui me concerne : la découverte des plantes sauvages, le jardinage en permaculture, la cuisine-santé, mais aussi la compréhension de ses émotions, les arts : le théâtre, la peinture, le land-art sont les supports sur lesquels je me suis appuyée pour faire passer le message d’une nécessaire transition écologique et citoyenne.

Le statut de bénévole au sein de l’association m’a permis de « tester » les ateliers avec les enfants dans le cadre de l’École de la Nature. À travers les activités proposées, le but est d’autonomiser les enfants, de leur faire prendre conscience de leurs dons et talents, tout en éveillant leur curiosité au contact de la nature. Il s’agit pour eux d’apprendre à se connaitre en découvrant l’écologie. Les enfants sont capables d’une créativité et d’une imagination incroyable. S’ils désirent s’épanouir en les mettant au service de projets éthiques et inspirants, nous aurons tout gagné.

Afin de pérenniser mon activité : l’association souhaitait m’embaucher en septembre 2017 en contrat CAE. Ces derniers ayant été supprimés pendant l’été, il a fallu que je cherche d’autres solutions pour pérenniser mon emploi. Après avoir suivi une formation en création d’entreprise, je me suis finalement tournée vers la coopérative d’emploi (comme Mosaïque). Je démarrerai mon activité d’animatrice nature en janvier 2019.

En parallèle, j’ai participé à la création de l’association O.S.E (On Sème Ensemble), domiciliée à Levens. C’est avec cette association que j’ai pu présenter le projet de ferme pédagogique et thérapeutique « les jardins d’OSE » au maire. Et c’est avec O.S.E également que nous pouvons prétendre à des subventions publiques, à commencer par celle de l’agenda 21, qui va permettre de prendre en charge l’animation d’ateliers d’initiation à la permaculture au sein des écoles et de la maison de retraite de la commune. Ils nous serviront de support pour impliquer les citoyens de Levens dans la conceptualisation du jardin (la première phase du projet).

Économiquement parlant, il s’agit pour nous de relever le défi de prouver que ce modèle est viable. Chaque pôle des jardins d’OSE pourra générer les ressources suffisantes à la création d’emplois.

Afin de pouvoir accueillir les enfants dans le cadre de l’école de la nature, nous avons dû, dans un premier temps, « jongler » juridiquement parlant pour pouvoir pratiquer ces ateliers avant de déclarer un accueil collectif pour mineur, qui est une étape longue et fastidieuse mais absolument nécessaire, si l’on souhaite pérenniser l’activité. C’est donc ce à quoi je vais m’atteler à Levens, une fois les infrastructures mises en place.

En ce qui concerne les activités que je souhaite développer en coopérative d’emploi, les animations permaculture seront rémunérées par les associations qui proposeront ce type de prestations.

Le mode de gouvernance d’O.S.E est celui d’une association soumise à la loi 1901. Chaque adhérent a la possibilité de prendre part au projet. Nous sommes soumis également au regard de la municipalité, qui est propriétaire des lieux. Et enfin, nous souhaitons lors de la conceptualisation des jardins d’OSE impliquer les citoyens de Levens à la conceptualisation et l’aménagement des jardins. Nous souhaitons, par ailleurs, nous pencher davantage sur les techniques de gouvernance empruntées à la sociocratie. Nous sommes d’ailleurs à la recherche de personnes, associations ou entreprises spécialisés dans ce domaine, afin de nous guider à travers cette démarche.

Nous avons commencé par établir un prévisionnel sur 3 ans, avant d’ouvrir la ferme au public. En attendant la municipalité nous laisse à disposition un autre terrain (déjà cloturé) pour débuter nos activités : les permateliers du mercredi (éducation à l’environnement à travers les arts).

Il existe à Levens une multitude de ressources humaines dotées de talents et de savoir-faire incroyables. La plupart ne demande qu’à partager. Il s’agit donc avant tout de mettre en relation ces personnes, à travers les activités proposées par l’association au sein de la commune et de les inviter à de s’impliquer dans le projet.

Un Foyer d’Accueil Médicalisé pour adulte atteints de troubles autistiques ouvrira ses portes en 2019 à proximité des futurs jardins d’OSE. Leur projet pédagogique sera tourné autour des jardins. Nous allons donc pouvoir mettre en place de nombreux ateliers interpersonnels et intergénérationnels.

Une expérience humaine unique nous attend : l‘aménagement des jardins d’OSE pourrait créer dans un premier temps une dizaine d’emplois, et encore bien plus si les initiatives se multiplient et si nous développons tous les pôles imaginés autour des jardins.

Site : https://osepermaculture.wixsite.com/o-s-e

Partageons notre expérience, autour de nos enfants avec Grandissons

Grandissons

Partageons notre expérience autour de nos enfants avec Grandissons

Grandissons est une association à but non lucratif loi 1901, créée par 3 jeunes mamans de Cagnes-sur-Mer et Nice en décembre 2013. Pourquoi ? Parce que nous nous sommes rendu compte que la parentalité était moins difficile à 3 que seule, et que le soutien entre pairs, les moments de conversation entre adultes, les échanges de conseils et de moments agréables étaient essentiels.

Notre association offre un espace de parole, de partage, d’échange et de rencontre à Nice et Cagnes-sur-Mer. Bientôt, ces actions devraient aussi être menées dans la vallée du Paillon.

Grandissons accueille toutes les personnes intéressées ou concernées par l’éducation et la parentalité.

L’objectif de l’association est de réunir des parents, issus de tous pays et de tous horizons, pour partageret échanger sur tous les sujets en rapport avec la parentalité, afin qu’aucun parent ni aucune famille ne se retrouve isolé avec son enfant si ce n’est pas son souhait.

Nous proposons des cafés des parents, des ateliers parents-enfants, des séances d’information, de discussions et d’échanges, ouverts à tous les parents avec leurs enfants et animés uniquement par des parents bénévoles. Ensemble on parle d’accouchement, d’alimentation, d’éducation bienveillante, de communication et de langage…

Nous organisons également des évènements comme des conférences, des manifestations publiques … Nous nous sommes chargées de la gestion globale des évènements (comptabilité, réservation, logistique…)

Nous avons à notre actif plusieurs conférences, dont une avec un conférencier étranger reconnu internationalement (Carlos Gonzalez).

Nous trouvons des lieux d’accueil, majoritairement chez des particuliers adhérents de l’association, plus occasionnellement avec des cafés alternatifs. La Mairie de Cagnes-sur-Mer met à notre disposition deux locaux une fois par mois. Nous diffusons l’information via les réseaux sociaux et notre Info-lettre mensuelle.

Grandissons est attentive à certaines réalités parentales demandant un soutien spécifique: allaitement maternel, grossesse et accouchement, éducation bienveillante, multilinguisme, familles monoparentales…

En ce qui concerne le multilinguisme, nous avons la chance d’être accueillis chaque mois à l’École des Parents de Nice. Grandissons y propose des ateliers lors desquels un locuteur étranger, recruté chaque mois parmi les participants aux ateliers et les réseaux sociaux, vient présenter sa langue et sa culture. Ainsi, les enfants de tous âges se voient présenter des danses traditionnelles, des vidéos, des livres, des images, des musiques, des plats… de différents pays du monde.

A l’École des Parents, nous avons également proposé des rencontres internationales entre les familles expatriées et des séances d’information sur le bilinguisme.

Nous tenons à jour un site internet enrichi de nos recherches personnelles, expériences et réflexions. Ce site se veut participatif, c’est-à-dire que chaque personne ayant envie de partager un article avec Grandissons, en lien avec la parentalité, est la bienvenue. Un comité de lecture lit les articles proposés, qui s’ils correspondent aux valeurs défendues par l‘association, sont publiés par les administrateurs du site.

Nous avons aussi une bibliothèque participative particulièrement variée. Chacun des propriétaires garde ses livres à son domicile et les met à disposition de l’emprunteur, en général lors des rencontres que nous proposons.

Tous nos ateliers et rencontres sont gratuits sauf ceux qui engendrent des coûts, tels que les conférences, et dans ce cas, nous proposons les prix les plus abordables possible afin que cela soit accessible au plus grand nombre.

L’idée centrale de l’association est le respect de l’enfant, du parent et de la famille.

Quelques témoignages de parents

Sandra : Grandissons m’a apporté les informations et les échanges nécessaires dans les recherches sur la parentalité positive. Moins isolée, plus documentée et mieux accompagnée, j’ai eu les ressources pour changer mon mode d’éducation. Grandissons m’a accompagnée sur une partie de ma vie, pour que je Grandisse !!

Angélique : Grandissons m’a permis de me mettre en confiance avec mes valeurs.

Ludivine : Grandissons m’a aidé à avoir confiance en moi.

Élisabeth : l’association m’a permis de participer à des rencontres d’éveil à différentes cultures et langues (Anglais, Arabe…) adaptées aux plus jeunes.

Faten : l’association nous a apporté des rencontres, des échanges pas loin de chez moi, sur Cagnes-sur-Mer

Isabelle : Échange, convivialité, une association qui crée du lien !

grandissons(à)yahoo.com

tél.: Frédérique 0664210858 // Lise 0762244354  fredamole(à)hotmail.fr

Site Internet : https://grandissons.org/

Facebook : https://facebook.com/grandissons.asso

Agriculture péri-urbaine: le Jardin Forêt de quartier « Zeta di Zappa » à Cunéo

DESCRIPTION DE LA NATURE ET GENÈSE DE L’ALTERNATIVE, DE SON CONTEXTE

Le 8 septembre 2011 à Cunéo, dans un contexte à ce moment-là national et international, un groupe spontané de personnes est né, animé par l’intention d’être « rebelles », pas des témoins passifs, mais des acteurs, présents dans la réalité « par amour de ce nouveau monde auquel nous rêvons tous ». Le lieu d’action, essentiellement politico-culturel, était alors les places publiques.
Puis, dans une situation générale changée, s’est révélée l’exigence de s’exprimer à travers des actes concrets de changement et de responsabilité. Le projet s’est alors éloigné de la ville et l’attention s’est orientée sur la nature, sur la terre, le groupe a changé et Zdizappa est né (juillet2012).
Nous avons commencé avec des actions de « Guerrilla gardening », en arrangeant les parterres en centre ville. Dans le même temps, nous avons développé le projet “OrtocomuneaCuneo”, petits modules potagers partagés, à réaliser dans un grand espace public abandonné, mais le manque de réponse de la mairie et l’impossibilité d’accès à l’eau a finalement rendu le projet impraticable.
Fin 2014 s’est présentée l’occasion de collaborer avec la Maison du Quartier Donatello, une association de 2° niveau qui accueille différentes réalités sociales du territoire pour réaliser un projet d’agriculture urbaine sur une zone de propriété communale en gestion directe. L’endroit est le “Donatello”, un quartier populaire de la banlieue de Cuneo, où résident des personnes défavorisés et des familles d’immigrés. Pendant ce temps, le groupe Zdizappa approfondit le sujet du ‘food forest’ ou ‘jardin forêt’, un écosystème productif qui imite la nature, en utilisant des plantes comestibles, avec une gestion inspirée de l’agriculture naturelle. Mais le ‘food forest’ se veut également être une place conçue pour alimenter les relations, lieu de rencontres et d’échanges, d’expériences culturelles, de proximité, de créativité et de plaisir.
À ce moment là, avec la terre et l’idée, nous nous sommes lancés, cette fois dans un projet qui concernait essentiellement le quartier.
À partir de ce dimensionnement, qui est le quartier, nous n’avons pas perdu de vue la ville… et le monde. Autant que possible, nous participons à des événements et nous entretenons des relations avec d’autres associations, également dans d’autres endroits, qui ont aussi une vision responsable, créatrice et solidaire de transformation de la réalité. Agir localement et penser globalement!

DESCRIPTION DES PARAMÈTRES TECHNIQUES

Les conditions initiales

La zone d’installation du ‘jardin forêt’ est un jardin public d’une superficie d’environ 1700 m2 entourés d’ immeubles. La surface, à part 3 tilleuls, se présentait comme un pré vert régulièrement tondu par la mairie. L’herbe était emporté. Le terrain n’était pas pauvre en matière organique comme on aurait pu s’y attendre mais il était riche en micro-organismes utiles (bactéries, champignons…) afin de créer un sol riche d’humus.
Techniques adoptées pour le projet Le projet a été réalisé selon les principes de la permaculture, avec un choix attentif aux plantes selon leur aide réciproque (azote fixateurs ou bio accumulateurs), ou selon leur utilisation (plantes à bois pour le paillis, comestibles, rappel pour abeilles
et papillons, etc.). Il a été décidé de commencer avec l’installation des deux premiers niveaux du ‘food forest’: l’arboré et l’arbustif, en utilisant des ordres définitifs. Les niveaux herbacés suivants, des tubercules et racines, coprisuolo et des plantes grimpantes, seront introduits graduellement et localement, en évaluant l’adaptation.
Sauf exceptions, toutes les essences sont comestibles ou peuvent être utilisées comme plantes médicinales. Les essences utilisées sont de notre flore locale et rustique principalement. Une partie des arbres (pommiers et poiriers) sont des variétés anciennes et locales récupérées par le Comizio Agrario de Mondovì.
Nous avons diversifié l’environnement en modulant l’entretien et en augmentant la biodiversité, ainsi qu’en créant des niches écologiques.
Pour cela, quelques hôtels à insecte ont été construits dans la forêt, ainsi qu’un nid pour oiseaux sur un érable déjà présent sur place.

Techniques adoptées pour les plantations

Les plantations des arbres et des arbustes ont été faites en automne 2015. Pour l’installation, nous avons sollicité la collaboration de volontaires de quelques associations locales et d’autres personnes qui ont soutenu le projet. Il n’y a pas eu de labour, mais les plantations ont été faites dans des trous; du compost et du paillis ont été mis pour couvrir le trou de plantation. Pour les deux premières années, les plantes ont été protégées avec des filets plastiques hauts de un mètre, fixés avec des cannes de bambou. Tous les ans on procède avec des ajouts de compost et de nouveaux paillis.

Techniques adoptées pour développer la fertilité du sol

Du “jardin forêt”, moins de matières organiques ne sort (fruits et légumes) que ce qui y entre (paillis, compost, feuilles, etc.). L’herbe, une fois coupée, est redistribuée sur le manteau herbeux. Aujourd’hui, le paillis est composé de paille et d’herbe fauchée, ainsi que de feuilles des arbres des parcs limitrophes.
Une partie de la matière verte et brune est transformée en compost, en tas d’au moins un mètre cube. Le compost produit, en plus d’être utilisé pour développer les plantes directement, est utilisé pour produire du fumier liquide foliaire entre le “thé de compost” et l’acide humique.

Entretien

L’entretien de la forêt est moindre. Dans la partie arborée, l’herbe est laissée et presque jamais tondue.
Dans la partie destinée au pré, l’herbe est tondue mais n’est pas emportée ou si elle est emportée, elle est compostée et réintroduite donc crée un cercle vertueux.
L’irrigation est faite rarement et seulement pour certains zones.

DESCRIPTION DES PARAMÈTRES ÉCONOMIQUES ET FINANCIERS

Le groupe s’est interrogé plusieurs fois sur le rapport à l’argent.
Jusqu’à aujourd’hui, il a consciemment choisi de réduire au minimum les dépenses et l’utilisation de l’argent en général, de ne pas rechercher de sponsor par exemple, pour un choix de sobriété et de liberté de condition, qui fait partie de notre vision, ainsi que pour voir si il était possible d’activer des alternatives plus créatrices, dynamiques, et fertiles.
Nous avons remarqué que l’argent investi crée des accélérations confortables, providentielles parfois, mais qu’il crée également des problèmes de « fragilité » des projets, comme si les choses n’avaient pas eu le temps de prendre racines, de se faire une place, un parcours, d’être sentie et voulue, et grandir selon les possibilités réelles de la situation. Quelque chose de semblable à l’usage des engrais dans l’agriculture conventionnelle.
L’argent est arrivé de toute façon (et nous en sommes reconnaissants!) essentiellement par la participation aux avis et, dans une moindre mesure, à l’auto-financement, jamais officialisé en formes rigides.
En 2015 nous avons participé et gagné un concours organisé par une association, le WSF Collective, dans le cadre d’un festival sur l’environnement durable nommé ‘Green Park Festival’, qui a mis à disposition de notre projet 1000 euros pour l’acquisition des 110 premiers plants (arbres et arbustes) du jardin forêt de Via Rostagni.

En 2016, en collaboration avec la Maison du Quartier Donatello, nous avons adhéré au projet “semi de quartier”, conçu pour requalifier et régénérer deux autres espaces verts dégradés du quartier. Le Projet est soutenu par la “Compagnia di Saint Paolo”, via le collectif “Cittadino Albero” et a pour objectif de fédérer et créer une communauté autour du sujet de l’agriculture urbaine. Entre 2017 et les premiers mois de 2018, avec une contribution d’environ 3000 euros, s’est réalisé: un second jardin forêt à Via Bellisario et la zone des potagers partagés à Via Rostagni, en plus de l’acquisition de quelques outils et machines (scie). En outre, “semi de quartier” prévoit aussi quelques parcours de formation pratique en agriculture urbaine selon les principes de l’agriculture urbaine (aujourd’hui, 600 euros ont été investis dans des cours gratuits pour les résidents).
À souligner, finalement, que pour la gestion ordinaire de l’espace pris en charge par le groupe Zdizappa, la dépense moyenne annuelle est d’environ 500 euros, comme le montrent les bilans des années passées; dépense à laquelle parfois nous faisons face grâce à des ressources qui nous arrivent (dont nous sommes également reconnaissants!) sous forme de dons ou d’échanges.
A tour de rôle, un membre du groupe tient « la caisse », c’est-à-dire la comptabilité d’entrées et sorties, et met régulièrement à jour la situation dans un rapport de confiance et de transparence.

DESCRIPTION DES PARAMÈTRES JURIDIQUES

Le groupe a choisi, au moins jusqu’à maintenant, de ne pas avoir de forme
juridique.
En cas de besoin, lorsqu’il est nécessaire de recourir à une entité ayant une responsabilité juridique, le groupe Zdizappa fait référence à la Maison du Quartier Donatello, qui, comme écrit, est une association de second niveau.

DESCRIPTION DU MODE DE GOUVERNANCE DE L’ACTION

Pour gérer la réunion, nous avons adopté la méthode du consensus, qui est un processus décisionnel de groupe qui a comme objectif d’aboutir à des décisions partagées, qui répondent aussi aux objections. Dans la méthode du consensus, le conflit; qui est inévitable, est valorisé et géré de manière constructive. Chaque personne porte une partie importante de vérité, les objections ne sont pas perdues mais peuvent être porteuses d’autres réflexions pour amener des nouvelles solutions. C’est un élargissement de vision qui demande disponibilité et souplesse pour modifier son propre point de vue.
La méthode utilise des techniques et des stratégies précises pour gérer les réunions.
Elle prévoit un roulement des rôles à l’intérieur du groupe, et nécessite des
documents fondateurs dans lesquels le groupe reconnaît sa mission, ses accords de base, d’ordres du jour clairs et préétablis. Finalement, des  évaluations et feedbacks aident le groupe à corriger le tir lorsque c’est nécessaire.

DESCRIPTION DES TEMPORALITÉS DU MONTAGE, DU FONCTIONNEMENT

Automne 2014: projet du “jardin forêt”;
Printemps 2015: formation sur le “food forest” à l’institut Italien de Permaculture de Pietro Zucchetti à Scagnello, Cuneo;
Automne 2015: réalisation du “jardin forêt” de rue Rostagni avec les plantations de 110 plantes, avec la participation de nombreux volontaires et formation avec Onorio Belussi d’Adro, BS, qui est propriétaire d’un des plus vieux jardins forêt d’Italie;
Automne 2016/Printemps 2017: formation sur la “méthode du consensus” par Lucilla Borio de l’ecovillaggio de Torri Superiori, Imperia,;
Automne 2016: formation sur la fertilité du sol, gratuit, tenu par Pietro Zucchetti de l’institut italien de Permaculture;
2016/2017: suivi des installations des autres niveaux végétaux de la forêt;
Automne 2017: conception et réalisation du second jardin forêt de rue Belisario.
Formation théorique et pratique sur la forêt jardin par l’institut italien de
Permaculture.
Automne 2017/primavera 2018 réalisation des grands caissons pour l’horticulture partagée. Ont été réalisés 14 parterres surhaussés d’environ 5 m2 l’un, assignés aux résidents pour la culture.

DESCRIPTION DES PARAMÈTRES HUMAINS ET PROSPECTIVE

Le sujet de l’impact, de l’implication par rapport au quartier est un sujet ouvert. Il n’y a pas eu d’hostilité vis-à-vis du projet, ou alors seulement quelques petits épisodes:
quelques peurs, traces de présence de jeunes « de nuit » et quelques plaintes sans suite. En général, la forêt a toujours été respectée; malgré le fait qu’il n’y ait pas de clôtures et qu’elle soit toujours ouverte, ses fruits n’ont presque jamais été touchés.
Seulement, l’objectif de la participation, de l’intégration dans le cœur du projet a été atteint seulement en partie, avec des implications temporaires. Nous avons reçu de nombreux compliments, qui sont cependant restés sans suite « active ». Seul Luigi, un habitant âgé des immeubles environnants a offert pour plus d’un an une collaboration pratique continue et enthousiaste.
La Maison du Quartier nous soutient, mais développe des activités qui concernent essentiellement les jeunes, avec des activités extra scolaires, sport, musique, sujets résolument plus proches de leurs intérêts. Cependant, peut être qu’une plus grande collaboration et une meilleure coordination pourrait porter ses fruits.
Sur le terrain de la forêt, les initiatives ont grandies: une rencontre avec le quartier pour présenter le projet avant de commencer (une vingtaine de personnes, nombreuses personnes âgées), des collaborations avec le Centro DisturbiAlimentari, avec un groupe de boy-scout, des fêtes d’anniversaire de la forêt, des fêtes de l’ensemencement, un concert de harpes, des activités pour écoles maternelles et élémentaires appréciées par les enfants et les professeurs, mais qui n’ont pas rapprochées les familles, des ateliers (de compost, hôtels à insecte, etc…)
auxquels ont participé pour la plupart des gens extérieurs au quartier, voire même d’autres villes.
Cette année, une zone réservée aux potagers a été isolée, laissée au soin de personnes seules ou de groupes, avec pour objectif d’augmenter l’implication des habitants. Cette initiative semble permettre un plus grand mouvement et de grandes possibilités de relations directes entre le groupe et entre les gens intéressés.
Nous avons probablement investit trop peu sur la communication directe ou peut-être aussi sur la forêt, étant un projet né à l’extérieur de la réalité du quartier, c’est un peu comme une plante replantée, qui a besoin de s’acclimater, de prendre racines et de croître avant de pouvoir être vraiment « vue » et « bien-aimée. »
Les deux dernières années ont apporté des petites évolutions en ce qui concerne la participation et la conscience du projet à l’intérieur de la communauté.
Le projet “semi de quartier” avec les potagers partagés, le recouvrement d’autres espaces verts,les formations pour les résidents, la convention récente avec les jeunes du lycée artistiques “Ego Bianchi” de Cuneo, l’intérêt de quelques résidents (Brunella, Piero, Rosaria et autres) sont des pistes importantes sur lesquelles repartir pour redonner une nouvelle poussée au développement du projet “food forest” dans le quartier.
Les projets futurs devront donc viser à impliquer davantage les résidents qui cultivent les potagers, et les faire participer à la gestion.
On prévoit d’élargir le réseau de “food forests” dans le quartier avec, à l’avenir, le recouvrement d’un espace vert abandonné et peut-être commencer à recevoir d’autres quartiers, la naissance d’une petite pépinière qui rendrait les paysans urbains autonomes dans la production de leur propres plantes, la réitération des parcours didactiques, en allant plutôt vers la formation ouverte aux écoles et aux résidents, une plus grande conscience du rôle politico-culturel à consommer en ville pour sa propre communauté, et enfin la consolidation des relations avec des associations, organismes et instituts de recherche sur les sujets importants du changement de paradigme socio-économique qui nous inspire.

Zéro Phyto dans les espaces verts de la Métropole

Silvia Pelegri Pedret et Pauline Campesato  (Équipe Agenda 21, Direction du Développement Durable, Service de l’Environnement, Métropole Nice Côte d’Azur)

La Métropole Nice Côte d’Azur comprend 49 communes, dont Nice est la ville principale, et 550 000 habitants. Elle est engagée dans une démarche de développement durable, concrétisée dans son Agenda 21. Dans le cadre de son Agenda 21 et de sa politique en faveur de la préservation de la biodiversité, la Métropole a souhaité promouvoir le « Zéro phytosanitaire » sur son territoire. Ainsi, depuis 2012, elle n’utilise plus aucun produit phytosanitaire pour l’entretien de ses routes et de leurs dépendances. Aussi, la Métropole vise à favoriser les échanges de bonnes pratiques entre les communes et à les encourager à s’engager dans des démarches « Zéro phytosanitaire ». Pour ce faire, elle est en train d’établir un état des lieux de l’utilisation de produits phytosanitaires par les communes du territoire. Les nombreuses municipalités qui se sont lancées dans le « Zéro phytosanitaire », se trouvent confrontées à une contradiction : comment concilier leurs nouveaux modes d’entretien des espaces verts, plus respectueux de l’environnement et de la santé des citoyens, avec les exigences esthétiques de ces derniers ? Ceci nécessite la mise en place d’actions de sensibilisation afin de modifier le regard porté par les citoyens sur les plantes spontanées (« mauvaises herbes »), en l’amenant à plus de tolérance. La Ville de Nice met en œuvre une politique « Zéro phytosanitaire » : 100% des parcs et jardins ainsi que les jardins et les cours des crèches et des écoles, 100 % des abords de voirie, 100% des cimetières et 85% des sites sportifs sont entretenus sans produits phytosanitaires. Cela a entraîné l’utilisation de méthodes alternatives telles que la lutte biologique, le paillage, l’utilisation de plantes couvre-sol, le désherbage manuel et mécanique, l’acceptation de la flore spontanée par communication auprès des administrés, l’utilisation de pelouses synthétiques, etc.

Contact : agenda21(à)nicecotedazur.org

Site : http://www.nicecotedazur.org/

« Vous avez dit déchets ? » Approche succincte du traitement des déchets des ménages dans les Alpes-Maritimes

Jean-Raymond Vinciguerra (Conseiller Départemental des Alpes-Maritimes)

Tous les chiffres cités dans cette présentation proviennent des comptes rendus des prestataires en matière de déchets, il est difficile de les contester puisqu’ils correspondent à une obligation légale de transparence. Toutefois, les rapports pour l’année 2017 n’ont pas été publiés par SONITHERM et SMED06, seul UNIVALOM est en règle avec cette obligation légale de parution.

Pour ne pas fausser l’exposé des tonnages nous nous baserons sur les rapports d’activité 2016, tous disponibles.

Il existe quatre équipements de traitement des déchets dans les Alpes-Maritimes : deux centres dits « de valorisation énergétique » l’un à Antibes-Biot géré par UNIVALOM, l’autre à Nice-l’Ariane, géré par SONITHERM ; un Centre de Valorisation Organique (CVO, correspondant au compostage) à Le Broc, géré par le SMED ; un centre de tri des emballages ménagers à Cannes-Mandelieu géré par le SMED. Enfin, deux cimenteries qui absorbent des déchets semi transformés dans leurs fours.

On remarquera qu’il n’existe qu’un seul CVO et deux sites de traitement par incinération (plus les cimenteries).

Nous ignorons volontairement les déchetteries qui relèvent de l’apport volontaire et pas de la collecte.

Présentation des tonnages de collecte traités à SONITHERM (Nice), UNIVALOM (Antibes) et SMED06 (Le Broc) :

Pour la SONITHERM :

On remarquera que TOUT ce qui est collecté est brûlé ; les 54.853 « hors OMA » proviennent essentiellement des boues de STEP « séchées ».

Pour UNIVALOM (Antibes) ;

Un bel équilibre entre incinération et valorisation, UNIVALOM fait de vrais efforts.

Pour SMED 06 :

On remarquera que la valorisation matière (but initial de la création du CVO du Broc) représente moins de 15% du résultat de traitement de SMED06, le recours à l’incinération et à la co-incinération (Combustibles Solides de Récupération vers les cimenteries) sont majoritaires.

La production de recyclage matière semble bien inclure la capacité du centre de tri de Cannes-Mandelieu.

Enfin l’avant-dernier dernier tableau fait le point sur la masse totale collectée et traitée, en augmentation :

Cette augmentation du tonnage traité est en contradiction au moins apparente avec la loi Grenelle qui prévoit une diminution constante de la collecte de 7% par an.

Il faut toutefois signaler que si les traitements font « gonfler » le tonnage traité, il y a une explication simple : l’incinération des déchets produit de 15 à 20% mâchefers qu’il faut enfouir, donc traiter une seconde fois…

Le choix de l’incinération massive fait accroître les traitements sans que l’on puisse en déduire une augmentation de la collecte.

C’est la version déchets de la multiplication des pains… Mais cette multiplication n’est pas un don du ciel, elle a un coût. Le tout dernier tableau donne une idée du coût par habitant pour le simple traitement

SONITHERM

CHIFFRE D’AFFAIRE

34 607 600 €

SOIT : 91,430 M€ 84,50 €/hab.

VALOMED

CHIFFRE D’AFFAIRE

29.042.055 €

SMED

TOTAL DES RECETTES

27.782.114 €

(hors collecte, transports, stockage, déchetteries, tri des emballages ménagers…)

Pour résumer : il faut insister sur les faits suivants :

  • L’incinération représente plus de 60% des traitements

  • La valorisation représente moins de 20% des traitements

  • La loi Grenelle dispose que le recyclage matière et organique du produit de la collecte doit atteindre un taux de 35 % en 2012 et 45 % en 2015. (ces rapports datent de 2016…)

De surcroît, les traitements en cascade engendrent un besoin de transport qui n’est pas sans coût. À quoi correspondent ces besoins de transport ? Toutes les collectes aboutissent à des quais de transferts où la collecte est concentrée dans des semi-remorques.

Trois destinations à partir des quais de transfert :

1/ La décharge (destination finale)

2/ L’incinérateur, destination intermédiaire puisque les mâchefers doivent être acheminés à nouveau vers une décharge.

3/ Le centre de valorisation, dont les résultats de traitement non valorisables (majoritaires) sont acheminés vers la décharge ou l’incinérateur donc, à nouveau, production de mâchefers réacheminés vers la décharge.

NB : il n’y a pas de décharge dans le 06.

Un mot sur les centres de tri d’emballages ménagers :

Les centres de tri des emballages ménagers dans les alpes maritimes ont une capacité de tri de l’ordre de 42.000T/an (Cannes-Mandelieu : 32.000T/an + Le Broc : 10.000T/an) ; le ratio des emballages par rapport au tonnage d’OMR collectés est de l’ordre de 20%, donc le tonnage à traiter dans les Alpes-Maritimes avoisinerait les 200.000T.

En guise de conclusion, les solutions à apporter pour sortir de la situation actuelle et se rapprocher des buts de la loi :

I/ Réduire la collecte :

Multiplier les colonnes d’apport volontaire (Verre – Papier-Journaux – revues)

Multiplier les déchetteries : une déchetterie pour 25.000 habitants (Soit une quarantaine pour le département)

Multiplier les centres de tri des emballages ménagers (Pour atteindre une capacité de tri de 200.000 tonnes/an)

II/ traiter différemment :

La clé du problème réside dans la collecte séparée des déchets secs et des déchets fermentescibles.

Si les fermentescibles sont collectés à part, ils ne seront pas pollués par des déchets ou micro déchets non fermentescibles et on obtiendra un compost de bien meilleure qualité, plus aisément compatible avec la norme européenne d’éligibilité en amendement agricole.

Si les déchets secs sont collectés à part, ils ne seront pas souillés par des déchets humides, on augmentera ainsi le tonnage des déchets secs valorisables en matière (papiers, cartons, certains plastiques). On peut envisager des centres de tri dédiés à la filiérisation de ces déchets vers le recyclage.

C’est une conception radicalement différente de la chaîne de traitement des déchets, les déchets sont composés de matières très différentes, pourquoi vouloir les traiter en mélange ? Sauf à vouloir faciliter le travail des prestataires qui ne disposent que d’outils de traitement de déchets collectés en mélange.

Faut-il désespérer ou se donner les moyens de changer le présent pour bâtir un autre avenir ?

 

 

Vélo: les initiatives existantes dans les Alpes-Maritimes et le lien avec les structures du national 

De la fédération sportive aux collectifs d’usager, panorama des initiatives locales et des structures nationales  qui permettent de promouvoir et de développer la pratique du vélo sous toutes ses formes : Vélo-école, bicycode, vélo taf, Vélorutions, ateliers participatifs de réparation etc.)

Par Guillaume Juan – Association Cyclotrope 

Dans nos villes nous n’avons pas besoin de plus de voitures sans conducteur, nous avons besoin de plus de conducteurs sans voiture. Marco Te Brömmelstroet, Pays-Bas

Les initiatives vélos existent depuis bien longtemps sur la Côte d’Azur. Tout d’abord, dans une dynamique sportive, et depuis les années 2000, elles ont pris une autre dimension, plus proche de l’utilisateur déplacement.

A Nice, le tout premier atelier de réparation ouvert a été le Bicibar, qui proposait à la fois un repas bio et de la réparation de vélos… puis en 2009 l’atelier Viavelo a été créé, et s’est vu offrir des pièces détachées par l’association  »Un petit vélo dans la tête » de Grenoble. Puis en 2014/2015, c’est  »Choisir Vélo » qui a vu le jour sur Grasse.

Parallèlement, le mouvement  »Vélorution06 » faisait ses premiers tours de manifestives. Côté militantisme,  »VIVA06 », plus organisé et plus officiel, était là aussi, et plus récemment encore le collectif  »Nice à Vélo » s’active pour une véritable politique cyclable à Nice. Le 06 compte l’existence de 2 vélo-écoles (Cyclotrope & Choisir Vélo) à l’heure actuelle, l’activité prenant de l’ampleur, notamment par la prise en compte du « savoir rouler » par l’éducation nationale, d’autres pourraient voir le jour.

D’un côté, des dynamiques citoyennes et/ou associatives, de l’autre, des professionnels qu’ils soient réparateur vélo, distributeur, ou encore dans la livraison de colis, de plis et de nourriture.

Toutes ces actions trouvent une résonance au national par le biais de la FUB (fédération des usagers de la bicyclette) créée en 1980, ou bien encore l’ »Heureux cyclage » pour ce qui est des ateliers de réparation, le Club des Villes et territoires cyclables qui se fait la voix des élus, la FFCT (fédération française de cyclotourisme) qui devient la FFVélo, entre autres…

Le 14 septembre 2018, le gouvernement a dévoilé le  »plan vélo », et prévoit un budget de 350 millions d’euros sur 7 ans avec l’objectif de multiplier par 3 l’usage du vélo en France, soit de 3 à 9 %, sachant que Strasbourg est déjà à plus de 10 % de part modale pour le vélo !

Cette conférence se veut être un panorama non exhaustif de ce qui existe déjà pour donner envie de s’y joindre, et prendre conscience du monde des possibles tout en donnant la possibilité de créer d’autres actions et mouvements ailleurs sur le territoire. L’association Cyclotrope est mobile dans toutes les Alpes-Maritimes !

contact(à)lecyclotrope.net

Site web : www.lecyclotrope.net.

Retrouvez-nous sur FB : Vélo école Cyclotrope

 

Végétalisation et Biodiversité urbaine à la portée de tous

1/Description du sujet, des mots-clés :
Mot clé à définir: politique d’urbanisation, ville, végétalisation urbaine, habitat, agriculture urbaine, biodiversité
2/Historique des problématiques, contexte actuel
Démographie, urbanisation intensive, problèmes urbains, perte du lien avec la nature, alimentation en circuits très long, besoin de biodiversité en ville, végétalisation et Agriculture Urbaine pour repenser un cadre de vie équilibré entre les urbains et la biodiversité en ne retenant que les aspects positifs de la ville et sa magie.
3/Panel des solutions existantes et en réussite
Végétalisation: Bosco Verticale, Jardin pédagogique Collège Pierre Mendes France, Jardin Partagé : Cuneo,
4/Exemples en cours de réussite autour de nous
Léa, Cité de l’agriculture, Exemple Pro : Terre de Monaco
5/Panel d’organisations, ou pointeurs associés, supportant la transition dans le domaine.
Parisculteurs, l’AFAUP, Potager en ville agence

1) Voyons quelques mots clefs

L’urbanisation​ décrit l’augmentation de la population en ville.​ Pendant longtemps, la politique d’urbanisation​ n’a donné qu’une importance relative à la végétalisation et à la biodiversité dans les villes, celle-ci étant essentiellement liée à son embellissement. Depuis la COP21, en 2015, les villes associent cette politique à la gestion du changement climatique.


En France, l’INSEE définit la Ville​ par une population d’au moins 2 000 habitants, dont les habitations doivent être à moins de 200 mètres l’une de l’autre. Ce critère permet de définir ce qui relève de l’urbain et ce que l’on considère comme périurbain ou rural.
La ville du XXI siècle et les projets d’​habitats​ sont face à un dilemme : d’une part répondre aux besoins croissants de logements et de commerces, et d’autre part lutter contre le réchauffement climatique, les pollutions et un cadre de vie inadapté à l’être humain. Cela nécessite une végétalisation urbaine​ accrue et différente qui peut prendre plusieurs formes. Les projets doivent réconcilier deux ambitions : construire et végétaliser. On entend par habitat non seulement le domicile mais également l’ensemble des lieux de vie des citadins : une entreprise, un supermarché, un restaurant, une salle de sport, un établissement public. C’est dans les métropoles que le besoin de végétalisation se fait le plus ressentir du fait de l’impact négatif de leurs activités sur l’environnement.
Concernant la production alimentaire, l’​agriculture urbaine​ est une des formes que peut prendre la végétalisation. Il n’y a pas de consensus sur la définition de l’agriculture urbaine, mais on peut la considérer comme toute pratique agricole ou pastorale réalisée en ville. La végétalisation peut également être appliquée au loisir, à la santé, etc… Il n’existe pas à ce jour d’indicateur spécialisé permettant de quantifier la part de végétalisation d’une ville. Dans les deux cas, la végétalisation doit se faire sans intrants chimiques pour être non polluante.
En ville, l​a biodiversité​ représente un enjeu tout aussi important. Au fil des années, le manque de végétalisation dans les villes a conduit à la perte d’un grand nombre d’espèces pourtant fondamentales à la vie. C’est en 1988 qu’apparaît le mot “biodiversité” pour décrire la diversité et la variabilité des organismes vivants. Il est repris en 1992 au sommet de Rio qui reconnaît pour la première fois en​ droit international​ que la conservation de la diversité biologique est une préoccupation commune pour l’ensemble de l’humanité, et est consubstantielle au processus de développement. L’enjeu pour les villes est de ramener un grand nombre d’espèces végétales, qui vont attirer insectes, oiseaux, arachnides, abeilles… C’est cette biodiversité urbaine qui permet le bon fonctionnement des écosystèmes et recrée des dynamiques biologiques naturelles comme la pollinisation, nécessaire à la reproduction des plantes.
Pourquoi a-t-on alors tant besoin de végétalisation et de biodiversité aujourd’hui ? En quoi la végétalisation et le retour de la biodiversité amélioreraient-elles le bien-être des citadins ? Comment faire pour y parvenir ?

2) Historique

En 3 décennies, le département des Alpes-Maritimes a vu sa population augmenter de plus 200 000 personnes, portant à 1 082 014 le nombre d’habitants au titre du recensement de population de 2012, soit une évolution de +22,7 %. En 2012, près de 30% de la population des Alpes-Maritimes a plus de 60 ans (soit 1,6 point de plus qu’en 2004) (données Economie 06). La croissance démographique a conduit à une urbanisation massive et précipitée et à de nombreux problèmes, symboles de la mauvaise qualité de vie en ville: pollution de l’air, saleté, îlots de chaleur urbains, inondations, nuisances sonores, mobilité difficile, insécurité, coût de la vie, manque de lien à la nature, dépendance de circuits alimentaires longs, isolement social, etc… En Mai 2018, l’Union Européenne a attaqué la France en pointant 14 zones de dépassement chronique des taux dont Nice. La végétalisation est une des solutions envisagées pour améliorer le bien-être en ville et accélérer la transition écologique urbaine. Elle permettrait de limiter les menaces sanitaires, sociales et alimentaires qui pèsent sur les citadins car non seulement elle peut produire des aliments, mais aussi dépollue l’air, les sols et l’eau, réduit la température de la ville, diminue le ruissellement, améliore l’isolation phonique, favorise la mobilité douce, l’esthétique, et change en profondeur le mode de vie des urbains par ses vertus sociales. Végétaliser sa ville​, c’est la rendre résiliente.
Une des solutions d’aménagement urbain, pour lutter contre les îlots de chaleur urbain, a été les parcs. Il s’avère que ceux-ci représentent de véritables îlots de fraîcheur. Plus les parcs sont grands, plus le refroidissement est important.
Pourtant, aux alentours des parcs, l’espace urbain ne perd en moyenne qu’un degré. En ce qui concerne les alignements d’arbres, ceux-ci ont également un effet refroidissant sur la ville, notamment par l’ombrage qu’ils fournissent. En fonction des espèces d’arbres, le piéton peut bénéficier d’une baisse des températures allant jusqu’à 2°C. Pourtant, au-delà de 100 mètres, plus aucun bénéfice n’est ressenti.
Des jardins thérapeutiques peuvent également être aménagés dans des hôpitaux, des maisons de retraites, etc… car la proximité à la nature a de grandes vertus sociales et contribue au bien être des patients.
En milieu urbain, la végétalisation et le développement de la biodiversité prennent des formes différentes des milieux ruraux, car les contraintes sont spécifiques: densité de l’aménagement, structures inadaptées, activités anthropiques, etc… C’est pourquoi des techniques culturales adaptées comme l’hydroponie ont vu le jour, comme la culture verticale ou
vegitecture, qui permet de végétaliser des façades ou des murs intérieurs pour gagner de l’espace. Les toits peuvent également être exploités, mais cela amène des problèmes de structure, notamment leurs poids.
Concernant l’agriculture urbaine, le principal frein à son développement est le prix du foncier urbain, en particulier dans les Alpes Maritimes. La solution pourrait alors être d’intégrer dans les documents d’urbanisme des parcelles spéciales, dédiées à cette activité et qui ne subiraient pas cette pression foncière.
Pour conclure, la végétalisation touche tous les milieux, toutes sortes d’établissements, tous les acteurs de la ville, elle est à la portée de tous. Ce processus qui profite à tous nécessite l’implication de tous pour être soutenable. Un autre regard sur la ville est en train de naître grâce à ce mouvement, qui permettra à terme de ne retenir que les aspects positifs de la ville et de garder la magie de cette vie urbaine qui attire tant de monde!
Voyons à présent un panel de solutions existantes et en réussite.

3) Solutions existantes

Plusieurs solutions sont envisagées pour accélérer la végétalisation des villes en fonction de leurs caractéristiques (aménagement existant, configuration géographique, volonté politique, intérêt citoyen, etc…)
Citons l’exemple du “Bosco Verticale” de Milan, projet immobilier, inauguré en 2014,. Il a été imaginé par l’architecte Stephano Boeri, avec l’aide d’horticulteurs et de botanistes. Deux grandes tours de 26 et 18 étages ont été construites dans Milan, avec la particularité d’abriter quelques 800 arbres, 4500 arbustes et 15000 plantes, distribués sur toutes les façades en fonction de l’exposition soit au total, presque deux hectares de forêt. Selon Boeri, cette forêt verticale offre un microclimat aux habitants et favorise le développement de la biodiversité. La construction a débuté en 2009 et a nécessité des renforcements structurels pour prendre en compte le poids de la forêt. Ceux-ci ont engendrés des surcoûts estimés à environ 5% du coût habituel. Ce projet haut de gamme n’est pas destiné à toutes les populations.
L’entretien de la forêt est compris dans les charges de copropriété, et les habitants n’ont donc pas le droit d’y toucher. Ce sont uniquement les critères esthétiques et climatiques qui ont été pris en compte dans ce projet, mais pas du tout l’aspect social…
Toujours en Italie, mais dans un tout autre contexte, un projet d’agriculture urbaine a été initiée par des citoyens dans un quartier défavorisé de Cunéo. En Juillet 2012, un collectif appelé ZdiZappa, s’est formé autour d’un projet en agriculture urbaine. Un terrain a été trouvé dans un quartier périphérique. Cet espace fait environ 1700m2 et est entouré d’immeubles. Le projet a réellement commencé en 2014, avec la création d’un jardin-forêt, sur le principe de la permaculture, en y intégrant un maximum de biodiversité. Pour cela, des nichoirs et des hôtels à insectes ont été aménagés. Les premières plantations ont été faites en 2015 en utilisant du paillage, du compost et des filets de protection. L’entretien du jardin-forêt est minime. En 2017 et 2018, un deuxième jardin-forêt et une zone de 14 potagers partagés de 5m2 ont été aménagés sur le terrain à destination des résidents. Depuis le début du projet, cet espace est resté totalement ouvert au public et a été respecté par les habitants. Cette exemple, qui est autant une aventure humaine que environnementale, montre toute la dimension sociale que peut prendre un projet citoyen.
Une autre initiative d’agriculture urbaine, à but pédagogique cette fois, a été développée au collège Pierre Mendès-France à Paris. Depuis 2014, une ferme urbaine s’est implantée autour de l’établissement. Ce sont au total environ 4500m2 qui sont dédiés à cette activité. Le jardinage est utilisé comme un outil d’éducation dans cette zone située à seulement cinquante mètres du périphérique. La ferme comprend différentes cultures alimentaires et nonalimentaires, du seigle, du blé, de l’orge, des fleurs d’oignons, et des petits élevages. Dans cet exemple, l’objectif n’est pas d’arriver à une grosse production alimentaire. Ce collège fait partie du réseau d’éducation prioritaire et certains jeunes en difficulté scolaire s’épanouissent dans la culture du jardin de l’école. Les élèves participent de manière volontaire, ainsi que pendant leurs cours de SVT et peuvent même repartir chez eux avec leur production.

4) Réussites autour de nous:

A Nice Nord, en avril 2018, dans le quartier de Las Planas, face à l’insécurité et la saleté des espaces verts de la cité, une habitante s’est appropriée une initiative citoyenne. Après avoir demandé l’autorisation à Côte d​’Azur Habitat (office public de l’habitat​ des Alpes-Maritimes) de disposer d’une des parcelles de la cour, cette habitante a entrepris l’aménagement d’un potager en plein cœur de la cité. D’abord seule, ce sont ensuite plusieurs voisins qui ont apporté leur aide et un potager de plus de 20m2 a pu être aménagé grâce notamment à l’aide bénévole d’un professeur du lycée horticole d’Antibes. Toutes les générations s’y sont intéressées, et les idées affluent chaque jour. Cet espace a avant tout une vocation sociale car il propose un espace nouveau que les habitants s’approprie. Un des objectifs est à court terme d’y faire venir l’école de quartier.
La Cité de l’Agriculture est une association d’intérêt général née à Marseille en 2015. Son ambition est de faire émerger une société ouverte, attentive et protectrice des ressources naturelles, où s’inventent de nouveaux modes de production agricole, plus proches des citoyens, en faveur d’une alimentation plus saine, plus locale, plus durable. Le projet de la Cité de l’Agriculture vise à soutenir, faciliter, et promouvoir le développement de l’agriculture urbaine en France en faisant de la métropole marseillaise son premier territoire d’action. De plus, la Cité de l’Agriculture réalise des expertises au service des acteurs publics et privés pour développer des modes alternatifs de production agricole en ville et en péri-urbain.
Des entreprises commerciales se sont également emparés de ce sujet, comme la société Terre de Monaco.
Depuis 2016, Terre de Monaco propose des offres d’aménagement de potager, en sol ou hors sol. Pour un particulier avec une terrasse ou un balcon privé qui souhaite aménager un potager. Terre de Monaco conçoit le potager sur mesure et propose l’entretien ainsi que des cours tout au long de l’année en échange d’un coût forfaitaire. Terre de Monaco propose une collaboration personnalisée avec des chefs de cuisine, des architectes, des promoteurs immobiliers et des paysagistes. Pour des surfaces plus grandes, la société propose d’exploiter le bien, en échange des coûts d’entretien, d’un éventuel loyer ou de panier de fruits et légumes produits sur la parcelle exploitée. Les produits seront alors récoltés et vendus sous le label de Terre de Monaco. Terre de Monaco exploite aujourd’hui cinq sites dans la principauté, soit environ 1400m2 de maraîchage.
Ainsi, ces différents exemples montrent que les acteurs et les formes de la végétalisation de la ville sont multiples.
Voyons maintenant quelles organisations supportent la transition dans ce domaine.
5) Organisations dans ce domaine:
Depuis 2016, la ville de Paris a lancé un grand programme, “Les Parisculteurs”. La Ville et ses partenaires se mobilisent pour végétaliser 100 hectares de bâti d’ici 2020 dans la capitale, dont un tiers consacré à la production alimentaire. Une charte “Objectif 100 hectares” a été signée par 33 entreprises, acteurs publics et parapublics engagés aux côtés de la ville pour contribuer à la végétalisation du bâti parisien et au développement de l’agriculture urbaine pour porter l’ambition de démonstration et d’accélération des initiatives parisiennes d’agriculture urbaine et de végétalisation sur les toits, façades et murs. Aujourd’hui, 41 nouveaux partenaires ont rejoint la Charte.
L’association Française Agriculture Urbaine Professionnelle (AFAUP) est une association à rayonnement national ayant vocation à fédérer les professionnels de l’agriculture urbaine et faciliter les liens avec les autres acteurs de la ville, le monde agricole et le grand public. Les créateurs avaient à cœur de voir se développer une agriculture urbaine multiforme, aussi bien associative qu’ entrepreneuriale, low-tech que high-tech, s’installant au sol, sur les toits ou même dans les parkings. Sont admis les consultants, fournisseurs, exploitants, animateurs, acteurs de l’insertion par le travail, porteurs de projets créateurs de lien social, de projets à vocation pédagogique, concepteurs de paysages comestibles…
A Nice, l’association Potager en Ville est une Agence Végétalisation et Biodiversité Urbaine. Sa mission principale est de proposer aux citadins de porter un autre regard sur leur ville en les aidant à repenser leur cadre de vie et trouver un équilibre entre leurs besoins et ceux de la biodiversité.​ ​ Son objectif est d’intégrer de la végétalisation dans la ville, sous forme d’agriculture urbaine alimentaire et non alimentaire soutenable. Pour ce faire, l’agence fédère tous les acteurs et tous les projets sur ces sujets, et crée une communauté de particuliers, professionnels, associations et collectivités afin de générer un réel mouvement. Elle intervient sous différentes formes d’événements et services.

Vallée du Gapeau en Transition: succès et difficultés d’une initiative citoyenne depuis 2016 près de Toulon (83)

par Julien GUIMARD

En bientôt 3 ans d’existence, l’association La Vallée du Gapeau en Transition a créé une dynamique territoriale, jusqu’alors inexistante, réunissant des centaines de personnes ayant comme dénominateur commun de vouloir construire ensemble un avenir dans lequel « le principe écologique de la communauté serait devenu le facteur principal de l’organisation sociale ». Avec les collectifs voisins des Colibris, Pierrefeu, Terre de Partage, le lycée Dumont en Transition, l’association Souleù…, d’innombrables liens ont été créés entre citoyens de l’aire toulonnaise pour construire ensemble la résilience des territoires en s’appuyant sur la richesse des savoirs et savoirs-faire des acteurs locaux (producteurs, artisans, associations…). De ces liens solides et durables (entre habitants mais aussi avec les producteurs, les acteurs de l’économie locale ou encore les collectivités territoriales…) sont nés divers projets collectifs :

  • Créations d’un magasin bio coopératif dénommé La Cerise sur Le Gapeau, sur la Farlède, pour consommer et apprendre à consommer autrement ;

  • Organisation d’un marché de producteurs bio mensuel ;

  • Restauration d’un lieu collectif, Solleiô, sur Solliès-Toucas ;

  • Émergence d’une dynamique de coopérative citoyenne d’énergie partagée sur la Vallée du Gapeau ;

  • Accompagnement des communes souhaitant introduire des produits bio et locaux dans les repas des cantines scolaires et autres lieux publics ;

  • Création sur la Vallée du Gapeau et sur le bassin toulonnais d’une monnaie locale complémentaire dénommée La Fève ;

  • Développement et accompagnement de jardins partagés ;

  • Proposition de pratiques éducatives transversales aux divers projets en cours dans le cadre d’une éducation au développement durable…

Le succès de ces initiatives réalisées ou en cours repose sur le fait qu’une majorité de citoyens, de toutes origines sociales ou professionnelles, ont pris conscience que chacun avait localement une part à jouer pour laisser un monde viable aux générations futures. La Vallée du Gapeau en Transition s’inscrit dans un mouvement plus vaste de territoires en transition qui, réunis à l’échelle internationale sous une dynamique dénommée Transition Network, donne à chacun la possibilité d’agir collectivement et positivement.

Site: http://gapeautransition.org/

Un exemple de démocratie participative : l’Agenda 21 de Correns ( 83)

Par Isabelle Doussan, actuelle présidente de l’association Correns 21, http://corrensagenda21.fr

Pour rappel, les agendas 21 sont nés d’une recommandation de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement qui s’est tenue en 1992 à Rio. Un agenda 21 peut se définir comme un programme d’actions, « pour le 21ème siècle », de développement local, déclinées selon les trois dimensions du développement durable. Si, dans leur grande majorité, les agendas 21 sont définis et mis en œuvre par les collectivités territoriales, la commune de Correns1, a fait un choix différent. En effet, en 2008, le conseil municipal en a confié la responsabilité aux habitants eux-mêmes, avec pour principales recommandations :

  • d’associer toutes les volontaires au sein du village à cette démarche,

  • d’assurer la cohérence de la démarche au sein de la population et de la municipalité

  • de fixer après avoir partagé un diagnostic, des objectifs concrets et quantifiables dans le domaine du développement durable.

Concrètement, un collectif de corrençois s’est réuni en comité de pilotage (Copil), dont la présidence a été confiée à une personne qui n’était pas liée à l’équipe municipale. La composition de ce comité a été pensée afin de réunir, autant que possible, les différents points de vue et représenter les principales catégories de la population (âge, profession, association, etc.) et quatre membres du conseil municipal ont été invités à y siéger, au titre de citoyens ordinaires. Le Copil a ensuite créé quatre commissions de travail2.

La première tâche que s’est assignée ce groupe a été d’informer l’ensemble de la population de Correns du projet, et de lui demander son avis sur les grandes questions. Un questionnaire a été distribué, qui a montré un intérêt certain d’une majorité de la population et une quarantaine de personnes se sont portées volontaires pour se joindre aux équipes déjà au travail. En parallèle à cette concertation, un travail de recherche sur les documents de la commune a été effectué (PLU, données INSEE, etc.) et une vingtaine d’entretiens ont été réalisés auprès de personnes choisies selon leur statut professionnel, leur âge, leur participation à la vie du village, etc.Un « diagnostic partagé » a pu alors être fait qui a conduit à identifier la situation de Correns (ressources et handicaps) et son devenir (opportunités et menaces)3.Le travail réalisé et les premiers résultats obtenus ont été alors consignés dans un document (27 pages) largement distribué auprès de la population de Correns sous le titre : « Un agenda 21 pour Correns, diagnostic partagé ». Sur la base de cette information détaillée, un débat a été organisé, auquel a participé plus d’une centaine de personnes. Cet échange est venu enrichir les analyses réalisées et a renforcé la volonté d’appropriation de cette démarche par le plus grand nombre. Une fois le diagnostic réalisé, débattu et validé, une dizaine d’actions ont été retenues parmi les nombreuses proposées par les groupes de travail.

Les membres des commissions du Copil se sont alors répartis le travail, en vue de produire pour chacune de ces actions une fiche précisant le contexte et les éléments du diagnostic, les activités en cours, les actions à mettre en œuvre et les priorités, les résultats et les impacts attendus, ainsi que le budget correspondant. Un schéma permet d’illustrer le travail de cartographie des différentes composantes d’intervention.

Presque dix ans plus tard, on compte de très nombreuses actions réalisées ou toujours en cours : la mise en place de panneaux « points info biodiversité » à l’entrée du village ; la création d’un site internet4, la réalisation de plusieurs études scientifiques sur la faune, la flore et les pratiques agricoles ; l’édition d’un livret sur le patrimoine culinaire de Correns ; une AMAP bois de chauffage ; des jardins partagés sur une parcelle mise à disposition par la mairie ; l’analyse des consommations énergétiques et leur réduction dans les bâtiments communaux et chez les particuliers.

Au-delà de ces actions, l’agenda 21 a très certainement participé, autant qu’il a profité, de la dynamique générale de Correns en faveur du développement durable. En effet, Correns, qui a vu la quasi-totalité de la viticulture convertie en bio dès 1997, s’est autoproclamé « 1er village bio de France ». Toutefois, malgré un environnement privilégié et une municipalité très ouverte aux enjeux sociaux et écologiques5, le bilan a été fait en mai 2018 d’un essoufflement des actions de l’agenda 21 et d’un moindre intérêt des corrençois. Aussi, à l’occasion de l’AG de l’association Correns 216, en mai 2018, et du renouvellement de sa présidence, il a été décidé de relancer une phase de consultation de la population, qui s’est d’ailleurs renouvelée depuis 10 ans, afin d’établir un nouveau diagnostic, et ainsi pouvoir repenser la stratégie de l’agenda 21 et les actions concrètes à mener.

Isabelle Doussan, actuelle présidente de Correns 21

  1.  Correns est un village de 893 habitants en 2015, situé dans le centre Var au nord de Brignoles, sur les rives de l’Argens. http://www.correns.fr/

  2.  1/Partage et gestion du territoire ; 2/ Gestion des ressources et des déchets ; 3/ Communication, culture et éducation ; 4/Production, transformation et consommation responsable.

  3.  Les «ressources» correspondent aux « plus » de la commune (les atouts). Les « opportunités» représentent les éléments qui, s’ils se réalisaient, deviendraient des «ressources» importantes pour Correns. Les « handicaps » correspondent aux «moins» de la commune (les faiblesses) Les « menaces» représentent les éléments qui, s’ils se réalisaient, deviendraient des «handicaps» importants pour Correns.

  4.  http://corrensagenda21.fr/

  5.  Voir par ex. http://loulabo.org/

  6.  Association constituée fin 2011 dans l’objectif de faciliter la mise en œuvre des actions et en particulier pouvoir déposer des demandes de subvention

Initiatives Eco-Citoyennes sur la mobilité douce à Sophia Antipolis avec Travisa

par Stéphane Nedonsel

TRAVISA (TRAvailler et VIvre à Sophia-Antipolis) est une association loi 1901, constituée le 2 septembre 2002, dans le but de représenter, auprès des collectivités territoriales, toutes les personnes, étudiant, travaillant et/ou vivant à Sophia Antipolis. Ceci afin de les mettre en contact et faciliter la communication, pour toutes les questions ayant trait à l’aménagement du territoire, à la protection de l’environnement et la transition écologique de ce parc. Travisa supporte les initiatives communales, associatives, citoyennes et privées pour promouvoir et faciliter la mobilité douce sur le plateau de Sophia Antipolis.

Nous agissons comme porteur de projets ou d’idées et nous nous rapprochons ensuite d’experts à même de développer ce projet ou cette idée : associations, administration,… Le citoyen étant toujours au centre de notre organisation. Nous sommes depuis 14 ans reconnus par la qualité de nos travaux et ainsi nous siégeons au sein du Conseil De Développement de la CASA. Nous sommes notamment intervenus sur :

– La gestion des déchets en essayant dans réduire la quantité à la source : projet Corporate Garden Made in Sophia. Il s’agissait d’inciter les sociétés, restaurants et particuliers à s’équiper en composteur afin de recycler les restes alimentaires et autres déchets fermentescibles. Le compost obtenu devenait un engrais pour de futurs légumes cultivés dans des jardins partagés Les légumes étaient de plus consommés localement.

– Le nettoyage de la nature dans le parc de Sophia : World CleanUp Day en Septembre 2013 (Let’s Do It France) Un travail de géolocalisation des déchets a été fait avant le jour J afin de répartir les groupes d’intervention : application Let’sDoI. Environ 72 personnes (adultes et enfants) se sont mobilisés durant 2 heures lors d’une pause déjeuner en semaine et un samedi matin. Plus de 3,6 tonnes de déchets ont été récupérées. La CASA via son service Envinet a mis à notre disposition deux bennes afin d’évacuer les déchets et s’est occupé de leur tri.

– La semaine Européenne de la mobilité : VéloSophia. Nous relayons auprès de notre réseau associatif l’opération Challenge de la Mobilité. Nous organisons un comptage des cyclistes à différents points d’entrée de la technopole. Nous distribuons des kits visibilité (lampe, chasubles, …). Nous accompagnons et aidons les novices afin de leur indiquer les meilleurs itinéraires en fonction de leur parcours respectifs.

– La création d’une carte des pistes cyclables et la création d’une communauté des cyclistes du quotidien : #Vélosophia. Nous travaillons en collaboration étroite avec les administrations compétentes à créer de nouvelles infrastructures et améliorer celles existantes. Nous utilisons un outil collaboratif de cartographie OpenStreetMap afin de localiser les différents points à améliorer ou corriger. Nous mettons cette carte à disposition de l’administration afin qu’elle n’ait pas besoin de refaire un travail fastidieux et donc coûteux. La qualité des informations que nous mettons à la disposition est validée.

– Nous utilisons également un outil collaboratif (un Slack) afin de pouvoir traiter plusieurs sujets au sein de la communauté des cyclistes. https://velosophia.slack.com L’administration a également accès à cet outil afin de réagir vite à nos demandes.

Travisa est membre des réseaux FNAUT (Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports) et FUBICY (Fédération des Usagers de la Bicyclette).

Site http://travisa.org/