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Partager un autre modèle énergétique avec Energie Partagée

Par Vincent Baggioni, Association Energie Partagée

Relocaliser l’énergie entre les mains des citoyens au plus proche des ressources d’énergies renouvelables, telle est la mission d’Énergie Partagée.

Pour cela, notre mouvement propose de jouer pour les acteurs locaux, le rôle de facilitateur et d’ensemblier afin qu’ils portent eux-mêmes des projets d’énergies renouvelables dans l’intérêt de leur territoire. En région PACA, comme dans d’autres régions de France, un animateur est mis à disposition pour accompagner les projets en émergence. Des formations sont proposées aux porteurs afin de les rendre autonomes. Un outil d’investissement solidaire permet de cofinancer les projets localement et/ou nationalement afin d’assurer leur gouvernance citoyenne. Bref, il s’agit de consolider la capacité des acteurs locaux, collectivités territoriales, acteurs économiques ou habitants, à développer ces installations en leur ouvrant leur capital et leur gouvernance de manière significative pour mieux en partager les bénéfices (financiers, emplois, pédagogie) dans l’intérêt des territoires.

L’implication de chacun pour la transition de tous

Énergie Partagée est né en 2010 d’un regroupement d’acteurs, avec l’ambition d’impliquer les citoyens dans la production d’énergies renouvelables locales et la maîtrise de l’énergie, pour en favoriser le développement dans les territoires. Puisque la transition énergétique « politique » est trop lente à venir et trop centralisée, les citoyens doivent montrer la voie concrète en se regroupant et en développant des projets locaux rentables, éoliens, solaires, hydrauliques, etc. avec comme seuls critères, l’intérêt général et la durabilité.

« Les citoyens doivent montrer la voie concrète en se regroupant et en développant des projets locaux ». Inspiré par les exemples danois ou allemands (en Allemagne, 50% de l’électricité d’origine renouvelable est issue de projets « citoyens »), le mouvement s’est doté d’un fonds d’investissement solidaire dédié au renforcement du capital de ces projets citoyens locaux d’énergies renouvelables.

Chacun peut investir à partir de 100 €  dans le fonds « Énergie Partagée » et aider à la réalisation de projets éoliens, solaires, biomasse, etc. qui ont en commun le respect de la Charte « Énergie Partagée ». Cette dernière exige que le projet soit guidé par un souci d’écologie et de non-spéculation, maîtrisé par les citoyens, ancré dans le territoire et ait une gouvernance démocratique.

5.000 souscripteurs, des dizaines de projets accompagnés et soutenus

En 7 ans, 277 projets ont été accompagnés. De nombreux projets portés par des collectifs citoyens ont été créés, dopés par le désir de valoriser les ressources des territoires et la perspective d’un autre horizon énergétique. Des collectivités locales jouent le jeu, aux côtés de porteurs de projet, bien conscientes que cette transition énergétique locale saura dynamiser leur tissu social et économique, et préserver ce terroir si précieux.

Les 5 000 souscriptions du fonds d’investissement citoyen ont permis de collecter 16, 5 millions d’euros qui ont servi à financer une cinquantaine de projets, toutes filières confondues (électricité, chaleur, gaz, cogénération). La région PACA à elle seule représente 317 actionnaires pour environ 1 million d’euros collectés. Au niveau national, l’association regroupe 151 adhérents, dont 19 en PACA.

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur : un terroir énergétique exceptionnel

Malgré son immense potentiel, la région ne couvre que 10% de ses consommations énergétiques finales. Cette situation la rend très dépendante d’approvisionnements extérieurs et alourdit considérablement la facture énergétique régionale (12% de son PIB, soit 16 milliards d’euros par an). C’est autant d’argent qui ne profite pas aux circuits de richesses locaux. Changeons de modèle !

Déjà des réalisations…

« Réussir la transition énergétique passe par la construction de projets communs entre habitants, entreprises, collectivités… Et c’est l’ambition de Lucisol : croiser des acteurs, mêler des cultures et donner un nouvel élan partagé pour le territoire. »

La société LUberon CItoyen SOLaire – LUCISOL (Apt – 84) est née de la volonté d’une entreprise d’installer une centrale photovoltaïque sur la toiture de ses locaux, afin de produire sa propre énergie, et de son désir d’y associer les citoyens. Le projet, créé sous la forme d’une coopérative, a rassemblé 104 citoyens, dont les souscriptions (99 000 €) représentent les deux tiers de la mise de fonds. Complétée par Énergie Partagée (50 000 €), leur apport est suffisant pour maîtriser la gouvernance du projet (dont le montant total est de 340 000 €). Mise en service en Juillet 2016, la centrale produit environ 250 000 kWh, soit l’équivalent de la consommation de 100 foyers par an. Aujourd’hui, la coopérative continue à rassembler des fonds pour réaliser d’autres projets.… et d’autres à venir

 « Cette centrale fait partie de l’histoire Velauxienne et elle ne pouvait pas disparaître comme tant d’autres, laissées à l’abandon en France, alors que nous avons besoin d’une énergie locale et saine. Nous allons tout faire pour embarquer avec nous le plus de monde possible et démontrer que chaque citoyen peut décider de l’énergie que nous consommons. »« Au fil des rencontres avec les élus, on a su convaincre la municipalité de l’intérêt du projet. »

Hors service depuis 2012 après la casse de sa turbine, la centrale hydroélectrique de la Marie-Thérèse à Velaux (13) est en passe de reprendre du service ! Et cela grâce à Enercoop PACA et aux habitants des alentours qui vont pouvoir, via le financement citoyen, contribuer à son redémarrage. La turbine devrait générer 510 MWh/an, soit l’équivalent à la consommation de 160 foyers par an. La société Provence Énergie Citoyenne a ainsi été créé le 9 mai 2016 par 29 associés, bien décidés à mener à terme ce projet. Aujourd’hui, les études sont en cours de finalisation et bientôt pourra débuter la réhabilitation.

À Ventabren, à 50 km de Marseille, des habitants ont convaincu la municipalité de les soutenir dans le développement d’un parc solaire au sol. Les fondateurs du projet l’inscrivent dans une vision plus large : reconquête énergétique et agricole d’une friche, mise en place d’une politique « Énergie Positive » à l’échelle de la commune… Le parc prendra en effet place sur un terrain en friche enclavé entre l’autoroute et la ligne TGV. La puissance installée de 5 MW produira 7 900 MWh / an, soit la consommation de près de 2500 foyers. L’investissement total représente 5,3 millions d’euros, dont 1 million en fonds propres (amenés à 30 % par Énergie Partagée et SERGIES) et 4,3 millions d’emprunt bancaire. Le projet est en cours de développement, l’étude d’impact étant achevée. Son financement local a permis de collecter 11 054 € sur les 150 000 € requis.

Nice Coop’

Nice Coop’ a pour projet de créer un supermarché coopératif et participatif innovant, à but non lucratif, géré et gouverné par ses membres, pour ses membres.

Basé sur le modèle économique d’une coopérative, ce supermarché sera une surface de vente tout ce qu’il y a de plus classique, à ceci près qu’on y trouvera ni clients, ni patrons, ni salariés ! Uniquement des membres qui joueront tous ces rôles à la fois.

Nice Coop’ est une initiative citoyenne née d’un désir partagé d’agir sur la production et la distribution de produits de consommation courante dans le respect de l’humain et de l’environnement.

Nice Coop’ s’inscrit dans un changement de modèle non seulement de consommation mais aussi sociétal pour créer du lien et favoriser la collaboration. Ce changement commence en chacun de nous par nos choix individuels et au niveau collectif par l’adhésion au modèle participatif.

Une belle aventure humaine qui porte déjà ses fruits !

Vous trouverez toutes les informations utiles pour nous rejoindre sur notre site internet :

http://nicecoop.fr/

Naissance d’Incroyables jardins urbains

Trois voisins ont cherché à lancer les  »Incroyables Comestibles » dans leur quartier de Valbonne Sophia-Antipolis, une technopole située dans les Alpes-Maritimes. Ils ont repéré un endroit propice et ont pris contact avec les élus de la ville pour leur présenter le projet. Le jeudi 21 avril 2016, l’autorisation d’utiliser les bacs de la Calade des Troubadours, pour y faire pousser des plantes potagères, a été accordée. La Calade Potagère des Troubadours était née, tout comme les  »Incroyables Comestibles Sophia-Antipolis ».

Les plantations

Les premières plantations ont eu lieu dès fin avril 2016. Trois coins à thème ont vu le jour : un coin  »apéritif » (trois sortes de tomates cerises accompagnées de radis), un coin  »ratatouille » (aubergines, courgettes, poivrons et ail) ainsi qu’un coin  »dessert » (avec sa fontaine à fraises). La mobilisation des voisins et de leurs enfants pour les plantations et l’arrosage a été impressionnante.

Le 5 mai 2016, dans le cadre des « Journées Internationales de la Permaculture », la Calade Potagère des Troubadours a été officiellement inaugurée. A cette occasion, des affichettes avec “QR Code” ont été placées, permettant en les scannant avec un téléphone portable, d’obtenir des informations concernant l’entretien et la récolte des variétés plantées.

La première récolte de fraises s’est faite moins d’un mois après les premières plantations.

Depuis, de nombreuses récoltes ont eu lieu et d’autres coins à thèmes se sont ajoutés. L’idée a alors inspiré d’autres habitants du quartier, répartissant ainsi les plantations sur différents lieux.

La grainothèque

Le 13 mai 2017, la médiathèque de Valbonne Sophia-Antipolis a inauguré sa grainothèque : un lieu d’échange collaboratif de graines issues de cultures sans engrais chimiques et reproductibles, qui repose sur un échange gratuit. Il s’agit de se réapproprier les semences, les savoirs (au travers des livres sur l’agriculture) et les savoir-faire (au moyen d’ateliers de jardinage).

La “Green Route”

Le 27 janvier 2018, la  »Green Route » des Incroyables Comestibles a vu le jour, reliant les différents espaces de plantations entre eux, avec la médiathèque comme point de départ. Cette  »Green Route » est un circuit pédagogique de découverte des actions entreprises par les habitants au cœur de la ville pour faire de la collectivité un espace de convivialité et de partage à la fois beau et innovant autour de l’agriculture urbaine solidaire.

Trois conteuses de l’Association  »Contes d’Ici et d’Ailleurs », ont régalé les oreilles des participants, avec des contes sur le thème de la nature, lors d’une balade contée organisée par le médiathèque le long de cette Green Route dans le cadre de la semaine européenne du Développement Durable : une balade pour visiter les potagers urbains, s’arrêter dans les espaces de plantation pour écouter des contes, puis se retrouver autour d’un goûter.

Le verger partagé

Le 16 mars 2018, un verger partagé financé par la ville de Valbonne Sophia-Antipolis a été créé. Grâce aux services municipaux et à l’association  »C’Mieu », la cinquantaine d’arbres et arbustes ont été plantés en une demi-journée. Ce verger compte de nombreuses variétés d’arbres et d’arbustes sur une centaine de mètres : prunier, cerisier, pommier, poirier, jujubier, kiwi, framboisier, groseillier, vigne, etc. En début d’été sont apparus des mûres, des pommes, un tapis de fleurs de courgettes et quelques tomates clandestines issues du compost.

Retour aux sources

Le 11 juillet 2018, des variétés de graines des  »Incroyables Comestibles Sophia-Antipolis » ont été apportées en Angleterre aux  »Incredible Edible Todmorden », qui sont les initiateurs du mouvement des  »Incroyables Comestibles » à l’échelle internationale.

mBio7, l’éco-matériau innovant pour la construction d’habitations

 

www.mbio7.com

Concours Lépine Paris 2015 : Médaille du Ministère des affaires étrangères et du développement international

mBio7, l’éco-matériau innovant
pour la construction d’habitations

mBio7 est un panneau en bois moulé, qui permet de bâtir facilement et rapidement des habitations d’urgence et durables, un gisement mondial de matière première bois issu du recyclage, inépuisable

mBio7 s’adapte à tous les styles d’habitations. Ses performances antisismiques, écologiques et résistantes au feu lui confère autant d’avantages attendus des ONG notamment dans la reconstruction d’urgence, mais aussi à destination des collectivités locales et des particuliers.

mBio7 est issu de recyclage de résidus sans déforestation
mBio7 est un piège à CO²

Les propriétés uniques de mBio7
– Matériau imputrescible, anti-thermite, fongicide, ininflammable, adapté à l’antisismique (non sécable)
– Matériaux de remplissage illimités et locaux (cellulose, paille, laine, terre, béton ou autres…)
– Logistique facilitée : gain de place en stockage et transport
– Facilité d’assemblage
– Auto-construction sans besoin en eau
– Modulable et transformable à volonté
– Faible coût
– Légèreté

Techniques d’assemblage et de construction

Après un transport optimisé par le faible poids et la compacité de l’empilage, le montage en décalé des panneaux et l’assemblage par vissage des zones de croisement des pattes inclinées garantit la rigidité de la construction sans utiliser d’ossature. Sans distorsion géométrique, le mur épais de 14 cm a alors une face extérieure et une face intérieure finies et prêtes à être (éventuellement) décorées.

L’assemblage aura aussi créé une zone interne de 12 cm que l’on remplira si nécessaire de l’isolant de son choix, après passage des gaines techniques (eau, électricité), garantissant une isolation confortable intégrée à la structure.

Cet assemblage très rapide ne nécessite aucune maîtrise préalable des techniques de maçonnerie traditionnelle et n’utilise qu’un appareillage léger (visseuse, scie et niveau). L’eau n’est pas utile pour cette technique de construction.

mBio7, une vocation humanitaire et mondiale

La demande mondiale en reconstruction d’urgence est gigantesque et continue : chaque tremblement de terre, cyclone ou mouvement de réfugiés engendre, hélas… un besoin énorme de reconstruction d’urgence à faible coût. La Banque Mondiale et le HCR de l’ONU cherchent en vain, depuis bien des années, à financer des « maisons de l’urgence » à très faible coût (moins de 300 € le m²), incluant, eau et électricité…

mBio7 a comme double intérêt que toute personne, sans connaissance particulière de construction, peut assembler nos panneaux :

. la main d’œuvre locale est à même de reconstruire sans formation aucune, avec mBio7 et les matériaux à disposition sur site

. les sinistrés, eux-mêmes, deviennent acteurs de leur survie et de leur avenir.

L’impact psychologique est alors très bénéfique.

Par ailleurs et hors contexte de catastrophe, des millions de personnes vivent dans des logements de fortune, avec un confort pour le moins précaire.

Il y a 3,5 millions de mal logés en France, dont 600 000 enfants

Notre concept permettra une construction économique accessible aux budgets plus modestes et aux organismes d’aide sociale.

La capacité d’auto-construction se rajoutera aux nombreux atouts économiques et écologiques du concept « MBio7», pour le bien de la planète et de l’humanité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maison de la Semence Paysanne Maralpine (MSPM)

Par Maxime Schmitt,

Gestion collective d’un système de semences autonome au service des paysans

Paysans, jardiniers, chercheurs et chefs cuisinier s’associent en collectif pour valoriser collectivement les semences de la bio-région des Alpes-Maritimes. Ce terroir français et italien où coexistent climat méditerranéen et chaîne des Alpes est un écrin de graines à préserver, cultiver et transmettre.

Nous collectons les graines !

Le collectif parcourt le territoire à la recherche de variétés-population, de « graines anciennes » cultivées et adaptées depuis des générations. Préserver le patrimoine semencier, c’est aussi documenter les histoires des communautés paysannes et transmettre les savoir-faire agronomiques et culinaires associés.

Une grainothèque ressource

La MSPM offre un lieu de stockage des graines et assure la redistribution des semences au sein du collectif. Pour être préservée durablement, nous multiplions et sélectionnons les graines en réalisant un accompagnement technique sur la non-hybridation, le taux de germination, une sélection massale cohérente avec le collectif… Les besoins agro-économiques des paysans et les attentes gustatives des fins gourmets définiront les protocoles de sélection.

Formez-vous !

Diffuser la connaissance, c’est faire germer les graines de nos esprits. Introduction au thème des semences, formation approfondie pour maintenir une variété ou enseignement général à la reproduction de semences : ces temps d’apprentissage ancrent des savoirs génétiques et législatifs nécessaires à la préservation du vivant.

Une bibliothèque dédiée à la souveraineté alimentaire

Les semences paysannes, des histoires de luttes et périls, passées et futures, réunies dans un lieu de consultation multisupport : essais, films, livres, thèses …

Notre mission : réintégrer les semences paysannes à notre quotidien !

1 – La rareté sur le marché – donc le coût économique de ces graines, le manque de temps & de connaissances, ainsi que les pertes de rendement, font partie des freins.


2 – Nous construisons un argumentaire scientifique mettant en évidence l’intérêt économique, social et environnemental de l’usage quotidien de variétés-population.

3 – Nous sensibilisons les acteurs de la distribution (magasins bio, restaurants, épiceries…) et élu.es.

4 – En garantissant ces circuits économiques, nous incitons les paysans à réintégrer ces graines dans leur patrimoine semencier.

5 – La dynamique est entretenue par une communication et des évènements de promotion de la biodiversité.

Un « Lycée en Transition » Le Lycée Dumont d’Urville à Toulon

En quelques mots

« Dumont en transition » est un projet visant à fédérer les initiatives en faveur d’un lycée plus solidaire et plus durable.

Le but est d’impliquer les élèves et les adultes dans une démarche citoyenne et éco-citoyenne.

Le projet a été validé par le CA, l’an dernier : il a tout l’appui des instances représentées au CA, c’est-à-dire l’administration, les parents d’élèves et les collectivités territoriales, sans oublier les enseignants et les autres personnels.

Action

Diagnostic à l’origine de l’action

Au départ, il y a, comme dans tant d’autres établissements, l’idée d’un potager partagé, pour créer du lien entre adultes, entre élèves et adultes, tout en sensibilisant aux problématiques de l’alimentation durable.

Puis nous avons élargi notre projet au concept de « transition ».

Il y a des lycées en transition (lycée Beck à Guebwiller), mais aussi des villes ou des régions « en transition ».

L’exemple d’Ungersheim, ville en transition, décrit par Marie-Monique Robin dans le film (projeté aux élèves en 2016) « Qu’est-ce qu’on attend ? », nous a également inspiré.

Il s’agissait donc d’impliquer les élèves dans des modifications possibles et réalisables du fonctionnement du lycée.

*La CHARTE de la TRANSITION du 2 juin 2017 a été rédigée par les élèves

Elle a été lue en classe et distribuée à partir de la rentrée 2017-2018 avec le carnet de correspondance

Elle est utilisée dans la formation des éco-délégués, pilotée par « Dumont en transition »

Nombre d’élèves et niveau(x) concernés

Tous les élèves, de la seconde aux classes préparatoires sont concernés.

A la fois sur la base du volontariat et de façon parfois plus directive en inscrivant des classes sur des initiatives, non sans les avoir consultées.

La filière technologique s’est également engagée, des 1ères et T STMG jusqu’aux BTS assistant de gestion.

Le réseau interpersonnel des enseignants a joué un rôle déclencheur.

Cela offre à ces élèves une perspective de valorisation et de meilleure intégration dans l’établissement.

Bref, du lien et du sens.

Les élections des éco-délégués, dans lesquelles Dumont en transition s’est grandement investi, ont d’ailleurs également atteint ces sections, traditionnellement en retrait, qui ont fourni des éco-délégués.

Description

Lors des ateliers et forum de 2017, 10 thématiques ont été proposées aux élèves :

1. POTAGER, VERGER
2. CANTINE, ALIMENTATION
3. RÉDUCTION DES DECHETS
4. ÉDUCATION, ÉDUCATION ALTERNATIVE, RÉSEAU ECO-ECOLES
5. BIODIVERSITÉ
6. TRANSPORTS
7. COMMUNICATION
8. SOLIDARITÉ
9. ÉNERGIES
10. DÉMOCRATIE AU LYCÉE

1. POTAGER, VERGER


Le potager a été créé de toute pièces (de récup) par les élèves et les adultes et a produit courgettes, tomates, fraises, et salades. Un système d’irrigation automatique a été mis en place, avec l’aide d’élèves de Terminale pour la conception et l’exécution. Un citronnier,un abricotier et un pommier ont été planté par les élèves.

Les élèves ont aussi fabriqué du mobilier de jardin (à base de palettes de récup) qui est fréquenté.

Le potager devrait être agrandi et d’autres arbres fruitiers plantés.

La création de bac de culture a permis d’initier les élèves et adultes à la permaculture ,au bio et au cycle de la plante

Dans un premier temps nous avons bénéficié de la participation d’un conseiller en permaculture de l’association « Soleio » et Colibris Toulon.

2. CANTINE, ALIMENTATION

Des discussions avec l’intendante et les personnels de la restauration scolaire ont eu lieu à propos d’une alimentation bio à la cantine. Elles réunissaient l’intendante, le proviseur, le chef cuistot, un représentant d’Agribio Var, d’Ecosciences et « Dumont en transition ».

La question épineuse des appels d’offre, dans le cadre du Code des Marchés Publics a été au centre des débats.

Les réunions ont débouché sur l’élaboration de 5 repas bio dans l’année. Le potager va fournir les herbes aromatiques (persil, coriandre,thym, oignons et ciboulettes)

Ces 5 journées seront le théâtre d’animations autour du bio à la cantine (sensibilisation des élèves, invitation de producteurs).

Le bio à la cantine aura comme préalable (ne serait-ce que financier) une réduction du gaspillage alimentaire.

Une classe de 1ère STMG a travaillé sur ce thème appelé plan anti gaspi.

Il y eu 3 phases

*mesure détaillée du gaspillage alimentaire (1semaine par les élèves , sensibilisation au tri)

*sensibilisation et présentation des résultats avec l’association Bio-sphère à l’ensemble des classes de seconde.

*deuxième mesure du gaspillage alimentaire (1 semaine et présentation des résultats)

Dans la foulée deux sondages ont été réalisés par les élèves (Thème 1 : Repas Bio et local ; Thème 2 : pertinence d’un repas végétarien au restaurant scolaire)

Les résultats et les actions sont détaillées dans le plan anti Gaspi transmis.

3. RÉDUCTION DES DÉCHETS

Le nettoyage des pelouses par les élèves a été un acte fort et symbolique (plus de 60 kgs de déchets recyclés).

Le lycée est engagé depuis longtemps dans une démarche de recyclage et de tri sélectif.

Cette année, « Dumont en transition » met en place un système simple de récupération du papier dans chaque salle et à la salle de photocopies. Dans le cadre de l’action nationale appelée « défi papier  »,il est mis a disposition des élèves les photocopies de la salle des professeurs non utilisées afin qu’ils s’en servent de brouillon.Testé dans quelques classes, il devient un réflexe chez les élèves.

Des élèves de classes de seconde sont allées plus loin dans la démarche, après une rencontre avec les agents ARL et l’intendante du lycée dont le thème était le recyclage et la réduction des déchets  au sein du lycée.

Ils ont imaginé la fabrication d’un éco-brouillon entièrement fait à partir des déchets de la salle des photocopies(papiers et cartons)

Ces éco-brouillons sont rechargeables ,une vidéo de démonstration a été mis en ligne sur le site Atrium du lycée et sur la page facebook « dumont en transition ».

Le matériel nécessaire a été mis à dispositions des élèves à la vie scolaire.

Un atelier de démonstration a été aussi mis en place .

Un appel a été fait aux enseignants pour qu’ils fabriquent avec leur classe ces éco-brouillons en cours d’ EMC.

Environ une centaine de ces eco-brouillons circulent dans l’établissement.

Toujours dans une optique de réduction et recyclage des déchets,l’association zéro déchet Toulon est intervenu pour apprendre aux élèves à fabriquer leurs propres produits de ménages et de toilette.

Un composteur 3 bacs est en cours d’élaboration (à partir de palettes), il s’agit alors si possible de composter les déchets verts de tailles et tontes effectuées par les ARL du lycée avec qui l’emplacement du composteur a été choisi.

L’idée est aussi de composter les restes (fruits et légumes non servis ) en fin de service de la restauration scolaire, ce qui fait le lien avec le Projet anti gaspi menée par la première STMG1

Pour finir

Une serre en bouteilles plastiques recyclées avec récupérateur d’eau de pluie est en cours de fabrication.

A ce jour deux panneaux sont quasiment finis.

La Serre aux dimensions honorables nécessitent l’emploi de 1200 bouteilles , pour cela les élèves ont lancé une campagne « appelé défi bouteille » appelant les lycéens à ramener des bouteilles vides pour ce projet.

L’appel a moyennement fonctionné au lycée Dumont D’Urville, nous avons du faire appel au Sittomat pour récupérer les bouteilles vides de la colonne de collecte du lycée.

Le lycée Bonaparte de Toulon et une école primaire de la ville Pierrefeu ont participé honorablement à la collecte.

C’était alors l’occasion de parler du sittomat et du travail de collecte et de recyclage de la ville de Toulon.

A terme, L’objectif est de faire une grainothèque, de faire des semis pour alimenter le potager cultivé en bac façon permaculture et bio.

Des plants pourront être distribués aux élèves en fin d’année scolaire à planter sur leur balcon ou en jardin.

Encore donner du sens et partager nos actions.

5. BIODIVERSITÉ

Un gros projet MPS (« Méthodes et pratiques scientifiques ») sur la biodiversité a démarré l’année dernière.

Il concerne la biodiversité en ville.

En cours de SVT les élèves ont installé à proximité du potager, un hôtel à insectes et un nichoir à oiseau, avec des panneaux explicatifs.

*L’espace vert du lycée dédié aux projets regroupés sous le sigle « Dumont en transition » est ainsi une aire de travail toute trouvée pour mettre en place des protocoles de mesure, de préservation et de promulgation de la biodiversité. Nos actions s’inscrivent donc dans une démarche de transition écologique que beaucoup de professeurs du lycée Dumont d’Urville, avec le soutien de la direction, ont adopté dans leur enseignements cette année.

*Cette année nous avons installé au sein du lycée un rucher pédagogique connecté (2 ruches) avec un projet de former à l’apiculture une soixantaine d’élèves mais aussi des adultes volontaires (personnel de l’établissement, parents d’élèves).

L’idée est de former des ambassadeurs de la bio diversité. Plus généralement il s’agit aussi de sensibiliser les élèves au rôle de la bio diversité et à la menace qui pèse sur les insectes pollinisateurs.

Encore une fois cela permettra de donner du sens aux actions Dumont en transition.

Il s’agit ici de s’inscrire dans le plan écologique du développement durable, et de faire comprendre aux élèves que la biodiversité est un patrimoine à préserver pour les générations futures et qu’il est possible d’agir dans ce cadre au quotidien.

a) Découverte de la biodiversité des oiseaux:

Après une première séance de découverte du concept de sciences participatives, les élèves ont ainsi été invité à participer à deux programmes du Muséum d’histoire Naturelle: Vigie nature école sur ordinateur en classe et Bird lab, une app sur leur téléphone ce qui a permis le travail en extérieur.

Ils ont ainsi pu jouer à des Quizz en ligne pour apprendre à reconnaître les oiseaux.

Puis nous avons construit deux mangeoires en matériaux recyclés, dans l’optique d’une éducation au développement durable, dans l’espace potager « Dumont en transition ».

Ainsi les piquets porteur étaient faits de branche issue du débroussaillage, les plateformes en cagette.

Le proviseur, dont les fenêtres du bureau données sur ces mangeoires nous a alors signalé les allers et venus d’un goéland, faisant fuir les plus petits oiseaux.

Suite à une sortie à l’écoferme de la barre, les élèves ont découvert l’écosystème « Haie », et les oiseaux y vivant par observation à l’affût en petit groupe de 4 ou 5, ceci a été rendu possible grâce aux nombreux animateurs de la ferme.

Les notions ainsi découvertes ont pu être appliquées de retour au lycée: Les mangeoires ont été refaites avec des plate-formes plus robustes, et placées au plus près de haie.

b) Découverte et enrichissement de la biodiversité végétale du lycée:

Les élèves ont utilisé une clé de détermination papier, mais aussi de l’app sur téléphone « clé de forêt » de l’ONF pour évaluer la biodiversité végétale du lycée (plan en Annexe 2)

A venir: élaboration de panneau nominatif au pied de chaque plante, avec précision sur l’origine de l’espèce et les conditions climatiques qu’elle supporte afin de sensibiliser le plus grand nombre au lycée.

Création d’une prairie mellifère pour nos abeilles.

7. COMMUNICATION

L’actualité de « Dumont en transition » est retracée au travers d’une page facebook « Dumont en transition ». https://www.facebook.com/Dumont-en-transition-353549578328272/

Cette page essaie aussi de se faire l’écho d’initiatives comparables menées dans les autres établissements.

Elle publie également l’actualité associative locale en rapport avec la transition, ainsi que des informations plus générales sur le même thème.

Elle a pour ambition d’être source de liens, d’inspirations et de projets

Le CDI met à la disposition de « Dumont en transition » un espace mural (avec récup papier et piles) où l’on peut afficher l’actualité et les actions Dumont en transition.

Le site Atrium du lycée affiche aussi les actions menées par Dumont en transition.

Engagement eco citoyen :

« Dumont en transition » s’est engagé cette année, pour favoriser les élections d’élèves au CVL en organisant le passage des candidats dans les classes. Le nombre de votants a clairement augmenté.

« Dumont en transition » a intégralement organisé l’élection des éco-délégués (avec un relatif succès : 45 élus). L’an prochain, cette élection des éco-délégués devrait être couplée à celle des délégués de classe.

L’an dernier, les premiers élèves éco-délégués sont allés témoigner de l’expérience Dumont en transition à la foire bio de La Farlède puis sur le carré du port, à l’occasion de la semaine européenne du développement durable, avec le concours de l’association « Colibris »

Modalités pratiques de mise en œuvre

Le fonctionnement de « Dumont en transition » est rythmé par des « événements », qui sont autant de rassemblements d’élèves et d’adultes et donnent l’impulsion au reste des projets.

En 2016-2017, à la suite de la projection (fondatrice) du film « Demain », nous avons sollicité les élèves pour réfléchir sur les cinq thématiques du film (alimentation, énergie, recyclage, démocratie, économie).

Les élèves se sont vraiment emparés des sujets, ont discuté de manière responsable et fourni des listes de propositions précises. Il fallait voir l’effervescence des ateliers ! Il se passait quelque chose.

C’est là qu’ont émergé des propositions qu’on tient à mener à terme comme le bio à la cantine ou la création d’un verger (où les élèves « puissent se servir »).

En 2017-2018, les réunions sont et seront encore les temps forts du projet : diffusion du film « Nouveau monde»,suivi d’atelier débat avec le réalisateur Yann Richet, , animations et stands lors de la journée de l’engagement citoyen en avril, animations et stands lors de semaine du développement durable.

En 2018-2019 ; le lycée a reçu une étape du Tour Alternatiba pour une étape du midi le 13 septembre.

A cette occasion l’ensemble des secondes ont été sensibilisées à la transition écologique et au projet DET.

Des ateliers et stands ont été proposés aux élèves toute la journée avec succès.

Ce fut un moment festif et très rassembleur.

Effets constatés

  • sur les acquis des élèves

Dans une époque marquée par l’individualisme, « Dumont en transition » promeut les valeurs des biens communs et de l’altruisme.

Il fournit un cadre propice aux élèves, qui peuvent y exprimer ces valeurs qu’ils partagent.

La récupération du papier ou le nettoyage des pelouses, au-delà des quantités concernées, sensibilisent et installent des réflexes durables, on l’espère du moins, qui seront pérennisés année après année.

En tout cas, ils sont ainsi légitimés par la collectivité. Les élèves qui ont nettoyé les pelouses ou ceux qui portent les papiers au container, sont des porte-parole « naturels » du projet.

Nous informons au mieux les élèves sur les prolongements de ces initiatives, après le bac.

Par exemple, nous les avons informés des évènements liés à la semaine du développement durable dans les universités.

Par des actions concrètes (potager ; verger, composteur, serre etc…) nous voulons donné du sens à la notion de développement durable.

Cette année de nombreux élèves bacheliers sont restés abonnés à la page facebook et communiquent encore avec « Dumont en Transition ».

  • sur le leadership et les relations professionnelles

La direction, et en premier lieu le proviseur, soutient le projet et joue un rôle de facilitateur, par exemple en banalisant les heures lors des « évènements » organisés par « Dumont en transition ».

Ils sont présents lors des évènements organisés et n’hésitent pas à défendre le projet.

L’intendante, malgré ses contraintes budgétaires, essaie de répondre à nos demandes, en réaffirmant son soutien. Le projet rencontre néanmoins des difficultés de financement (voir § « difficultés rencontrées »)

  • sur l’école / l’établissement

« Dumont en transition » ne fait pas encore l’unanimité, ni chez les enseignants, ni chez les agents.

Certains pensent qu’on s’écarte des missions traditionnelles de l’école.

Nous pensons au contraire que nous jouons à plein notre rôle éducatif, en phase avec les réalités qui nous entourent.

Mieux, « Dumont en transition » commence à donner une tonalité, une couleur à tout le lycée

Des exemples anecdotiques mais significatifs : les meubles de jardin construits par élèves, à partir de palettes récupérées, connaissent une fréquentation croissante. Lors des ateliers, les élèves ont demandé un atelier « menuiserie » pour en construire d’autres. L’infirmière a amené une élève anxieuse sur le mobilier autour du potager, pour lui offrir un peu de calme.

Les pelouses inspirent.

Des élèves tournent autour du potager par curiosité, ou par interet, des fraises, des citrons, des brocolis, des salades , du persil, des oignons disparaissent…….

  • plus généralement, sur l’environnement

Le lycée, installé aux abords du centre-ville, peut jouer un rôle de vitrine et impulser des effets d’entraînement, auprès des établissements environnants (écoles, collèges, lycées).

L’autre grand lycée du centre-ville, le lycée Bonaparte vient de se déclarer (06/10/17) « en transition ».

« Dumont en transition » peut aussi donner des idées au reste de la ville.

« Dumont en transition » a noué un contact avec un jardin partagé installé au pied d’un immeuble proche.

Il est question qu’ils utilisent le compost de Dumont. Encore du lien.

Nous espérons aussi que des élèves, qui ont partagé des expériences au sein de « Dumont en transition », puissent être un jour les initiateurs de projets sur leur lieu de vie.

 

Lutter contre le gaspillage alimentaire avec les Éco-Charlie

Par Emilie Ceccato

QU’EST-CE QUE L’ASSOCIATION « LES ÉCO-CHARLIE » ?

« Les Éco-Charlie » est une association à but non lucratif (Loi 1901), créée en 2016 à Paris, dans le but de lutter contre le gaspillage alimentaire et plus largement promouvoir l’éco-citoyenneté et le bien vivre ensemble.

Nous sommes un groupe d’amis ayant décidé de combiner nos convictions et nos compétences afin d’agir localement au service d’une lutte qui nous semble déterminante pour notre avenir et celui de la planète : le gaspillage alimentaire. Nous récupérons les invendus alimentaires des enseignes Bio pour en faire bénéficier des personnes en situation de précarité et d’isolement social. Notre action de proximité nous permet de toucher des populations dans le besoin et de créer du lien social. Venus de tous horizons et avec des expériences très diverses, nous sommes persuadés de pouvoir avoir un impact positif au niveau local. Bénéficiant de l’adoption de la loi n°2016-138 du 11 février 2016 (qui régit – entre autres – les conditions de dons des distributeurs du secteur alimentaire et encourage ces derniers à faire don de leurs invendus alimentaires propres à la consommation humaine à toute association proposant de récupérer ces dits invendus), nous avons commencé notre action contre le gaspillage alimentaire à Paris.

Un an plus tard, nous avons pu étendre nos actions à Nice avec une dizaine de nouveaux bénévoles. Ainsi, en se rassemblant, en s’informant et en agissant ensemble, dans le cadre d’une association loi 1901, nous souhaitons que nos actions aient un impact positif sur la population qui nous entoure.

LES ACTIONS DE L’ASSOCIATION

Partant du constat que le monde associatif autour de la grande précarité était suffisamment bien organisé, nous avons décidé d’orienter notre action autour de ceux que l’on nomme « les précaires invisibles ». Ce sont des personnes en situation de précarité qui connaissent des difficultés à se nourrir convenablement (tant sur la quantité, la qualité que sur la diversité) : travailleurs pauvres, femmes seules avec des enfants, chômeurs de longue durée ou encore personnes isolées. Parce que nous refusons l’assistanat, nous avons mis en place le concept des « Éco-Paniers ». Ainsi, tous nos bénéficiaires sont avant tout eux-mêmes les acteurs de la lutte contre le gaspillage alimentaire et nous les intégrons à part entière au processus global de récupération d’invendus, appelé les « récoltes ». Les récoltes Éco-Charlie, basées sur un modèle inclusif se déroulent en plusieurs temps :

La tournée : nous faisons le tour des magasins partenaires à Paris et à Nice, entre 18h00 et 18h30, horaire convenu avec les magasins en amont. La collecte : nous récupérons des denrées alimentaires à l’aide de sacs à dos et de chariots auprès des gérants de magasin. Le tri : nous réalisons un tri et une répartition des denrées par nature (produits laitiers, fruits, légumes, céréales…) dans un local qui nous est gracieusement prêté pour nos récoles hebdomadaires. Le partage équitable : sur une grande table du partage, dans le respect mutuel et la bonne entente, chaque récoltant vient remplir son éco-panier de manière équitable en fonction de ses besoins et ceux de ses coéquipiers de récolte. De plus, une partie des récoltes est réservée à des associations caritatives, qui vont pouvoir transformer les aliments en repas pour les plus démunis. Cela permet aux bénéficiaires d’être soutenus mais aussi d’aider en retour. Aujourd’hui, nous réussissons à avoir un triple impact positif : lutte contre le gaspillage alimentaire, aide aux personnes dans le besoin et lien social. Nous valorisons des produits qui étaient destinés à la poubelle en les rendant accessibles gratuitement à des personnes en difficulté et en sortant de la démarche classique d’assistanat : les bénéficiaires de notre action participent eux-mêmes à la récupération de nourriture, ce qui les positionne de manière responsable dans l’association, face au gaspillage, face à leurs difficultés ou à celles des autres. De plus, nos actions permettent une mixité et un lien social rare entres personnes qui n’auraient eu que peu d’autres occasions de se lier ainsi, d’égal à égal, abolissant ainsi les positions stigmatisantes d’assistant/assisté.

Association Les Éco-Charlie | Le groupe local niçois

QUELQUES CHIFFRES

Nous avons débuté les récoltes d’invendus alimentaires d’alimentation biologique au mois de mai 2017 dans le quartier de Garibaldi et aujourd’hui nous récupérons dans 7 magasins biologiques de Nice. Les récoltes s’effectuent 3 fois par semaine (lundi, mercredi et vendredi) et sont redistribuées aux récoltants, au nombre de 17 par récolte. Nous comptons environ 60 récoltants actifs et 200 adhérents dans les Alpes Maritimes. Nous reversons aussi une partie de nos invendus à plusieurs associations locales. Une partie de nos récoltes de la semaine est réservée à l’association « Un geste pour tous » qui les transforme en repas chauds pour faire des maraudes auprès de personnes dans le besoin. Nous reversons également les aliments secs et produits pour bébé à l’association « Habitat et Citoyenneté », intervenant auprès de migrants.

Nous récoltons les invendus de la boulangerie bio « La Baguette magique » à Nice nord, les jours de semaine à 19h30 et le dimanche à 13h30, soit aux heures de fermeture. Chaque soir, nous redistribuons ces invendus (pains, pizzas, viennoiseries, pâtisseries) à des associations telles que « Soupe de nuit » ou « MIR » directement lors de leurs maraudes dans le quartier de la Libération ou encore à « La Zonmé ». Nous distribuons parfois directement aux personnes en situation de précarité dans la rue.

Association Les Éco-Charlie | Nos idées & convictions

A TRAVERS NOS ACTIONS, NOUS LUTTONS

Contre le gaspillage alimentaire : les aliments ont le statut de déchets alimentaires mais sont pourtant encore consommables ; Contre la “mal-alimentation” : ces bénévoles ont accès à une qualité alimentaire à laquelle ils ne peuvent financièrement prétendre; Contre la précarité et l’exclusion sociale : les “récoltants” vont nouer des liens et pouvoir échanger avec d’autres personnes qu’ils auront l’habitude de voir tout en récupérant de la nourriture pour la semaine; Pour une réinsertion sociale : les récoltants sont les acteurs de notre action et de leur émancipation. Pour un circuit court : les récoltes se font à pied ou à vélo, à l’échelle d’un quartier pour limiter l’empreinte carbone.Après ces deux expériences réussies, nous souhaitons aujourd’hui pouvoir dupliquer le modèle dans plusieurs quartiers de Paris et dans d’autres grandes villes de France.

L’importance des sols

Ghislain Nicaise

Composition

On y trouve du minéral, de l’eau, des gaz, et des matières organiques dont… beaucoup d’êtres vivants.
Le sol cultivable est formé de petits granulés séparés par des vides.
C’est dans ces espaces (de l’ordre de 50 % en vol.) que vont circuler les gaz et l’eau, indispensables aux racines. La dimension et le volume total de ces « vides » vont donc être importants. Un sol trop compact, ou un sol trop sec, ne permettront pas le développement des végétaux que nous souhaitons.

Les sols cultivables sont au départ une production des êtres vivants

Les sols forment un écosystème complexe menacé

Dans la décomposition d’une litière une chaîne alimentaire est à l’œuvre: ces êtres vivants sont interdépendants et nécessaires.
Bactéries (au sens large), champignons, animaux, végétaux contribuent tous à faire un sol. Au rythme de 0,1 à 0,02 mm/an il leur faut de 10 000 à 50 000 ans pour atteindre une épaisseur d’1 m. Le sol nourrit les êtres
vivants mais sans respect des êtres vivants pas de sol. L’agriculture dite conventionnelle, par la suppression de la couverture organique,
par l’utilisation de pesticides et d’engrais de synthèse, réduit les sols à leur partie minérale.
L’érosion exporte en moyenne 1mm/an de sol.
Ils sont affectés ou détruits
– par les insecticides
– par les fongicides
– par les acaricides
– par l’exposition au soleil
– par la perte de matière organique
– par la sécheresse.
Depuis 7000 ans nous consommons ce sol, l’agriculture a ainsi transformé 2 milliards d’ha en déserts (C. & L. Bourguignon : 1 milliard d’ha rien qu’au XXe siècle soit 18 fois l’hexagone français). La disparition des auxiliaires, sous l’effet des traitements dits “phytosanitaires”, favorise les pestes.

Le sol vivant est un lieu de production de fertilisants

Prenons l’exemple de l’azote, nécessaire à toute forme de vie : les
racines sont à peu près incapables d’utiliser directement l’azote organique
ou l’azote gazeux. Il leur faut sur place le cation ammonium (NH 4+ ) ou l’anion nitrate (NO 3- ) qui sont recyclés par des bactéries. Ces ions sont facilement dissous par la pluie. L’agriculteur qui apporte de l’ammonitrate observe rapidement une croissance des feuilles mais il n’a pu apporter
exactement ce qui était utilisé : l’excédent va être lessivé et polluer les
cours d’eaux ou les nappes souterraines.
Pire, il va mettre hors service les systèmes naturels de recyclage des animaux et végétaux morts qui forment la litière. S’il n’a pas assez de biomasse morte pour faire une litière, il pourra semer une fabacée qui héberge des bactéries capables d’utiliser l’azote de l’atmosphère.
Le cycle du carbone est une autre merveille qui pourrait absorber l’excédent de CO2 produit par l’humanité…

Ligne 16 Média Participatif et web citoyen à l’Ariane, Nice

par Tania Cognée

Ligne16 est un média participatif, un site web citoyen de proximité:

Média parce qu’il informe sur des sujets citoyens, des initiatives de quartier, des portraits d’habitants, des lieux du territoire…

Participatif parce que ce sont les citoyens qui font l’information, qui choisissent les sujets au comité de rédaction, qui réfléchissent dessus, qui s’interrogent et vont faire des interviews pour comprendre davantage le sujet.Ils s’initient au journalisme numérique, à la réalisation de reportages jusqu’à la publication sur le site web www.ligne16.net. Ils débattent de sujets en organisant des émissions radios qu’ils animent.

Pour réaliser un média qui nous ressemble, raconter avec nos mots, nos idées, nos envies, notre façon de voir la vie aux travers de vos yeux… Créer ensemble, par la participation active de chacun, un Média de proximité. Ligne 16 est tout d’abord un lien entre les personnes d’un même quartier mais aussi une ouverture vers l’extérieur, grâce à une diffusion internet. Donner à voir une véritable image du quartier… Devenir Le Média…

Le cœur du projet est l’aventure et la rencontre créée par les participants lors d’un reportage:

-phase de préparation

-phase de collecte des informations (son, photos, …)

-phase de traitement (article, montage son sur logiciel libre Audacity, tri et traitement des images jusqu’à la publication sur Ligne16.net (site WordPress).

Matériel de Ligne16 :

ZOOM H4 (captation sonore), câble + micro / appareil photo / caméra + téléphone portable pour les photos. Pour les émissions : câblage + micros + H6 + haut-parleur + petite régie

NATURE ET GENESE

> En 2013, le site web citoyen www.ligne16.net a été créé à l’Ariane par l’association La Boîte, à l’initiative de Katia Vonna Beltran photographe et vidéaste. Il s’agissait de réaliser un média différent qui donne une autre image du quartier de l’Ariane, de relayer les initiatives développées, d’être plus proche de la réalité et de la vie de ce quartier de Nice. Le nom « Ligne16 » a été trouvé par les jeunes du quartier, relatif au bus Ligne16, unique transport en commun qui relie le quartier au centre ville.

Un Média Citoyen, créatif et ludique où l’on s’amuse à fabriquer et que l’on prend plaisir à regarder. Avec une identité visuelle et graphique…

> En 2015/2016, Le Hublot a fait un partenariat avec la Boite (FEJ, Fond d’Expérimentation Jeunesse) durant deux ans avec le projet « Art Mobilis », un parcours en réalité augmentée, permettant de mettre en lumière les reportages de Ligne16 en RA (une ballade à l’Ariane ; des QR Code permettant via l’application Art mobilis développée par le Hublot d’écouter un reportage sur le lieu où était installé le QR Code)

Site du projet « Art mobilis » : https://sites.google.com/a/lehublot.net/artmobilis/media-citoyen   Reportage sur le média citoyen du parcours final à l’Ariane : http://www.ligne16.net/echos-de-la-journee-ligne16-art-mobilis/

>Tania Cognée (responsable de l’espace numérique du Hublot), a orienté davantage le média sous une forme journalistique. Un comité de rédaction composé d’habitants se réunissait dans un local mis à disposition tous les vendredis matins. Le travail en partenariat sur un projet commun (le FEJ) avec le Hublot a renforcé le projet du média et son intérêt d’un média citoyen.  Katia partant sur d’autres chemins, Tania a repris le projet pour le poursuivre et le faire évoluer.

> Septembre 2016 à juillet 2017 :

L’association le Hublot, centre de création multimédia, porte désormais le projet du média. Tania Cognée, salariée du Hublot qui s’occupe de l’espace numérique, organise alors tous les mercredis des ateliers pédagogiques « Devenez web reporters ! » avec un groupe constitué, autour du journalisme numérique. Douze jeunes (de 12 à 18 ans) viennent et travaillent sur le projet IPM (Identités Parcours Mémoire) et les sujets de reportages des quartiers. Ils sont initiés aux techniques de reportage (phase de préparation des interviews, des sujets, … / phase de collecte d’informations avec sons, photos et vidéos / phase de traitement de la collecte jusqu’à la publication sur le média).

Tout en continuant à produire des reportages multimédia dans les quartiers, avec les partenaires du territoire (associations portant des initiatives, …), Ligne16 travaille sur la mémoire des quartiers Est avec :

>quartier des Abattoirs : histoire de ce site industriel et de la vie de quartier développée autour.

>quartier Bon Voyage : origine des habitants

>quartier de l’Ariane : les femmes

Site du projet : http://www.ligne16.net/memoires/le-projet/

Un partenariat avec Casa doc’ a permis la réalisation d’un film documentaire sur l’ensemble de nos recherches sur l’Histoire des quartiers Est : http://www.ligne16.net/memoires/film-documentaire/

Ligne16 organise également des émissions radio publiques où les participants à l’atelier « Devenez web reporters » sont les animateurs radio de l’émission, les régisseurs, photographe, vidéaste…

Ex. Émission sur les abattoirs : http://www.ligne16.net/1ere-emission-publique-des-web-reporters/

>Septembre 2017 à juillet 2018

Le média participatif propose cette année de modifier le fonctionnement en proposant un comité de rédaction ouvert aux intéressés (jeunes plus âgé-es) tous les mercredis à 17h. Ce comité décide des sujets à traiter, les participants peuvent évidemment en proposer. Tania Cognée qui coordonne propose également des événements et sujets liés aux quartiers Est et à l’actualité.

De 14h à 17h est un après-midi, sous forme de workshop, pour travailler sur le média : préparation des interviews, traitement de la collecte d’informations (tri et choix des photos à mettre dans le reportage, traitement du son avec montage sur audacity…). Écriture des articles.

Le comité de rédaction est aujourd’hui composé de personnes très impliquées. Des jeunes (16 à 18 ans), et des moins jeunes (une habitante de l’Ariane à la retraite, une personne de 50 ans intéressée par la photographie, … ).

>Septembre 2018 à juillet 2019

REPRISE le mercredi 3 octobre 2018 à 14H :

Présentation du projet « Devenez web reporter » de Ligne16.

• 14H : Ligne16 vous présentera son projet « devenez web reporter! » >Présentation du média participatif www.ligne16.net >Comment participer? >Travailler un sujet, préparer une interview, la réaliser, faire des photos, les traiter, écrire un article, …, et publier sur le site.

>Participer au comité de rédaction >Les émissions publiques (être animateur de l’émission, chroniqueur, photographe…)

• 16H : visite des locaux de l’Entre-Pont suivi d’un pot/goûter convivial. L’aventure continue à partir de septembre avec un nouveau projet : l’organisation d’un cycle d’émissions publiques de janvier à juin 2019, tous les derniers jeudis du mois à 18H.

Les sujets ont été travaillés avec le comité de rédaction et sont tous liés au monde numérique qui nous entoure. Les émissions proposent un échange autour de témoignages et seront animées par les web reporters qui participent au média.

Tél. 04.93.31.33.72 / Tania Cognée – tania(à)lehublot.net Le Hublot c/o L’Entre-Pont au 89 route de Turin 06300 Nice.

Les transports du futur : les objets roulants légers

Gabriel PLASSAT

Les transports du futur : les objets roulants légers.
Approche prospective des transports légers de demain et moyens de se les approprier. Aider tous les acteurs de l’écosystème dans les transformations en cours.

Ingénieur ADEME transportsdufutur(à)gmail.com

L’écart entre la réalité de nos transports et les objectifs à atteindre pour respecter, entre autres, les plafonds des émissions de polluants et la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) ne cesse de croître. Aucun acteur seul ne trouvera la solution. Pas de technologie ni sauveur ni héros. La transformation en cours est intégrale. Ce sont les conditions, le contexte, le substrat qu’il faut transformer.

DEPUIS DES ANNÉES… Depuis les premiers signes émis en 1972 (club de Rome) et 1973 (premier choc pétrolier), rien n’a vraiment changé. Nous avons agi et agissons à la marge. La situation est tellement commode, confortable. Personne ne paie le prix de sa mobilité et de ses conséquences. Ni l’automobiliste pour qui les multiples taxes ne parviennent à compenser les externalités réelles produites, ni l’usager des transports en commun, ni le voyageur en avion, le carburant alimentant l’appareil étant complètement détaxé. Sans signal de retour pour nous limiter dans notre exigence, la mobilité se consomme goulûment. Excepté la congestion, les externalités restent peu visibles à celles et ceux qui ne veulent pas les voir.

Depuis des années, nous avons produit, conçu, expérimenté des « morceaux » de solution. Mal reliées aux autres composants du « système de transport », ces tentatives échouent à changer les pratiques de mobilité.

Depuis des années, nous attendons LA solution (technique) magique qui va tout résoudre : la voiture électrique, l’hydrogène, puis le véhicule autonome ou, récemment, le MaaS (« mobility as a service »). Sans rien changer à nos processus privés et publics, à nos cultures respectives, à nos organisations, cette solution serait capable de résoudre congestion, pollution, dérèglement climatique et autre épuisement des ressources. La rencontre du pétrole, du moteur à combustion interne et plus d’un siècle de travail ont construit une technologie extrêmement difficile à déloger car elle a conditionné nos modes de vie et nos imaginaires. « La clé dans la poche est tellement commode. »

Depuis des années, nous savons qu’il faut décloisonner, casser les silos, travailler en transversal. Et concrètement ? Rien de neuf dans toutes les organisations privées ou publiques. La culture s’impose à toutes les stratégies. Nous croulons sous les rapports des commissions indiquant toutes les actions à engager dans les vingt prochaines années. La pratique du « Il faut… » ne fonctionne pas, lancer de grands plans non plus.

Depuis des années, nous imaginons des futurs centrés sur des objets roulants, avec des vies organisées selon les mêmes temporalités, avec les mêmes emplois, avec les mêmes codes sociaux. Nos imaginaires restent pauvres, prévisibles et, finalement, stériles.

Depuis des années, nous pensons le soutien à l’innovation de la même façon. Créés pour soutenir des filières industrielles établies et structurées après la guerre (énergie, automobile, chimie…), des processus se sont construits pour apporter des aides publiques à des changements industriels incrémentaux réalisés dans des contextes relativement stables.

Plus récemment, nous pensions que ce renouveau viendrait des start-up : des dynamiques, des solutions « plug & play », permettant aux autres de faire comme avant tout en limitant les dommages collatéraux portés aux acteurs établis. Là encore, nous découvrons les limites.

COMPLEXUS, CE QUI EST TISSÉ ENSEMBLE. Le sujet de la mobilité est un système complexe au sens de Edgar Morin. « Complexus », ce qui est tissé ensemble. Vouloir penser, puis changer ce système implique de s’y plonger, d’accepter ses contradictions apparentes issues des nombreuses boucles rétroactives en tentant de comprendre les différentes cultures et points de vue sans vouloir les changer.

La révolution numérique transforme ce secteur, comme les autres, mais avec ses spécificités. Et c’est probablement là le point clé. Alors que certains numérisent leur ancien produit industriel, d’autres pensent les problèmes des citoyens à travers le numérique. Alors que certains vont continuer à vouloir que chacun ait une clé dans la poche, d’autres ne vont penser qu’à la retirer.

En Europe, les États jouent un double jeu : l’un à l’échelle de l’Union et l’autre à celle des nations protégeant leurs industries. Sans vision cohérente affirmée avec des moyens associés pour placer l’Europe aux frontières de l’innovation dans les transformations, nous regardons les événements comme des menaces, tentant d’ériger des barrières, agissant de façon dispersée sans logique de mutualisation. Pourtant, l’Europe a presque toutes les conditions pour être le leader international : des acteurs historiques de rang mondial dans tous les domaines, des villes avec une multitude de solutions déjà déployées, un riche vivier d’entrepreneurs. En l’absence de GAFA et de plates-formes numériques à l’échelle, une autre stratégie doit être imaginée : l’open innovation et la production industrielle de briques open source. Pour cela, le rôle des acteurs publics est à réinventer. Notre principal problème est la vitesse de mise en œuvre et de changement. Un calendrier s’impose à l’Europe : la Chine et les États-Unis ; un autre s’impose à tous : le dérèglement climatique.

ET LES CINQ PROCHAINES ANNÉES ? À court terme, le transport collectif public sera de plus en plus stressé. Ne sachant pas exprimé clairement ses indicateurs de performance, il sera remis en question, assailli par des acteurs privés. Ces derniers profitent d’une maîtrise accrue du numérique, des investissements et optimisations invisibles réalisés par l’acteur public, d’une capacité à se limiter aux secteurs et aux domaines solvables. L’équité d’accès, l’aménagement du territoire, la qualité de l’air ou les émissions de GES seront, paradoxalement, de moins en moins intégrés dans l’équation. Des territoires vont voir se retirer encore plus les transports publics, sans aucune solution de remplacement. En même temps, des solutions issues de communautés locales, mises en réseau, pour servir des clients moins solvables se développeront.

L’industrie automobile sera remise en question par la multitude qui lui préférera de nouveaux opérateurs de mobilité comme Didi, Uber ou Moovel. Ces derniers rédigeront les cahiers des charges de leurs véhicules et replaceront plus bas dans la chaîne de valeur de nombreux constructeurs.

Certaines industries auront réussi à engager une véritable révolution culturelle pour penser et agir à plusieurs grâce à des ressources ouvertes leur permettant de créer en écosystème. La Fabrique des Mobilités accompagne ces pionniers.

lien : http://transportsdufutur.ademe.fr/2018/08/lautomobile-foxconnisee.html