Archives de catégorie : Culture

Télé Chez Moi, Télévision participative de proximité

Par Stéphane Le Dû et David Mus

 »Télé Chez Moi » est la rencontre entre le collectif vidéo niçois  »Bob Pretends To Be Blind », créé en 2011 et produisant des courts-métrages, des clips et des expériences filmiques, et un mouvement social :  »Nuit Debout Nice ».

Le traitement des médias traditionnels sur ce mouvement montre des casseurs à Paris ; ailleurs, on a des alcooliques et des utopistes chevelus (Nice-Matin, le 11 avril 2016, parle d’un « mini mai 68 » et écrit de manière un peu condescendante « Ils se réunissent place Garibaldi pour prolonger la nuit dans une ambiance pacifique. Entre débats sur la Loi Travail, bières blondes et toilettes sèches. L’objectif est simple: « refaire le monde » »).

Saisissant la beauté de l’expérience et l’importance de laisser des traces, Bob prend sa caméra et filme les Agoras, lieux de libre parole, les ateliers et les actions, souvent décalées et humoristiques.Entre mars et mai 2016, les rendez-vous de  »Nuit Debout » à Nice permettent au collectif de prendre conscience du plaisir et de l’importance de couvrir ces événements autrement.Bob met donc en valeur celles et ceux qui parlent dans un micro, souvent pour la première fois, face à une foule attentive.12 documentaires sur  »Nuits Debout » sont tournés. S’en suivent d’autres productions, notamment sur la cause des réfugiés, jusqu’en janvier 2017, date de fondation du collectif  »Télé Chez Moi », qui se monte en association au mois d’août de la même année. »Télé Chez Moi » est d’abord un média de proximité.

Télévision participative de proximité, elle est libre et indépendante, privilégiant l’intérêt général. La chaîne consacre la plupart de ses programmes à la couverture d’événements culturels, notamment musicaux, mais aussi à des documentaires sur des thèmes sociaux, des vidéoclips, des courts métrages et autres expériences audiovisuelles.Son indépendance éditoriale lui permet d’user d’une liberté de ton.

L’exercice de ses missions doit servir l’intérêt général, le pluralisme, la création, l’expression citoyenne et donner priorité à l’utilité sociale et culturelle. Les obligations de production ne peuvent en aucun cas prédominer sur l’honnêteté de la démarche et le respect total du droit à l’image, le respect des téléspectateurs et l’intégrité des personnes. »Télé Chez Moi » veut promouvoir la culture. « Télé Chez Moi » filme des événements organisés par les réseaux associatifs niçois, mais également des artistes et créatifs qui, le temps d’un documentaire, montrent l’éventail de leur inventivité et de leur engagement.

La collaboration avec l’association  »Concert Chez Moi », qui organise depuis presque dix ans, des concerts en appartement et en jardin, a permis à la chaîne de tisser des liens avec des artistes. Ainsi, tous les documentaires ont une bande originale constituée de musiques ou de compositions spécialement créées pour l’occasion. A sa manière, la chaîne promeut la culture musicale alternative. »Télé Chez Moi » est enfin un lieu d’expression et d’émulation. La chaîne donne la parole au citoyen et s’inscrit dans une démarche de démocratie participative, privilégiant un rôle éducatif et informatif. Ses documentaires participent à la vie citoyenne, à l’évolution des mentalités, à la lutte contre les préjugés et toutes formes de discrimination.Outil d’intégration, de respect des différences, de connaissance de l’autre, « Télé Chez Moi » incite à  l’implication de l’ensemble de la population dans la vie de la cité.Donc…


 »Télé Chez Moi » facilite les connexions entre artistes, bénévoles et militants et offre une existence médiatique à des initiatives citoyennes et événements alternatifs, car elle est intégrée localement et participe de la richesse du réseau culturel niçois.Après un an et demi d’existence, l’équipe compte aujourd’hui 8 journalistes dont deux cameramen / monteurs. Plus de 70 productions ont été tournées, dont deux vidéos clips et huit captations de concerts.Faire du journalisme autrement, avec toujours une forte dose d’espoir et de « feel-good », et fédérer les associations, mouvements, collectifs, individus, citoyennes et citoyens, artistes et motivé-e-s, c’est finalement ce qui définit le mieux l’esprit de « Télé Chez Moi », la web-télé qui édite, chaque mercredi, un petit documentaire de 10 minutes sur l’actualité de Nice et de sa région.

http://www.telechezmoi.com

Sport et Développement Durable, l’exemple de la F. F. Badminton

Contexte 

La dernière Coupe du monde de football a rappelé (si cela était nécessaire) que le sport est source d’émotion et de communion et démontre l’intérêt de « considérer le sport comme une grande cause d’intérêt national, comme un bien commun, un bien d’utilité sociale dont les impacts sont partagés par tous.» (CNOSF).

La Fédération Française de Badminton, ses clubs et ses bénévoles, ont compris ces enjeux et très tôt ont engagé des actions concrètes dans ce sens. En basant son action autour de la « charte des engagements éco-responsables des organisateurs d’événements », elle souhaite démontrer une nouvelle fois toute la détermination des acteurs du sport dans tous les domaines que recouvre la responsabilité sociale et environnementale. Cette charte, rédigée par le Ministère des Sports et le WWF implique les organisateurs de très grands événements (JO, championnats du monde etc…). La FFBaD travaille à sa déclinaison sur le territoire auprès des organisateurs de manifestations d’envergure plus locale et dans les actions quotidiennes des associations sportives. (Restauration, Transports, Achats, Déchets, Sites Naturels, Ressources naturelles et Energie, Innovation(s), Ambassadeur(s), Handicap (accès des sites), Action(s) d’accès à tous, Bénévoles, Cause solidaire, Parité H/F, Référent DD, Sensibilisation(s) DD)

Genèse du projet

La démarche dans le badminton s’est initiée à Saint-Laurent-du-Var en 2007, lorsque le Stade Laurentin Badminton a organisé le premier « Grand Prix écocitoyen de badminton », qui fut la première compétition sportive éco-labellisée par la CNOSF en PACA. Buvette 100% bio, promotion du covoiturage, partenaires éthiques, récompenses en fruits et légumes, actions solidaires, tri sélectif… durant 10 ans ensuite, le club a pérennisé et amélioré annuellement cette manifestation fédérant quelques partenaires autour de lui jusqu’à servir de moteur à la démarche de la Fédération Française.

Stratégie et actions

Pour que le badminton devienne un vecteur des changements de comportement au quotidien, la FFBaD a décidé de porter cette démarche au travers de 5 axes prioritaires à destination des ligues régionales, des comités départementaux et des clubs (9900 licenciés dans 111 clubs en PACA):

-Sensibiliser, informer et former les acteurs du badminton au développement durable, notamment en organisant des formations « organiser une manifestation de Badminton éco-responsable » et en proposant la mutualisation d’outils d’organisation et des supports de communication dédiés.

-Promouvoir les actions en faveur du développement durable et favoriser l’émergence de manifestations sportives écoresponsables avec l’accompagnement, la valorisation et la labellisation « ECOBaD » des tournois qui mettent en place des actions vertueuses (24 manifestations labellisées dans le 06 en 2018).

-Montrer l’exemple en élaborant des manifestations fédérales qui répondent à des exigences fortes et signant et respectant la « charte des engagements éco-responsables des organisateurs d’évènements », en pilotant cette démarche à haut niveau et en impliquant les sportifs emblématiques à chaque niveau, comme les jeunes champions azuréens.

-Prendre en compte la durabilité dans le fonctionnement associatif en faisant la promotion du covoiturage, des transports doux ou de la téléconférence et en refusant certains partenariats.

-Répondre aux enjeux sociétaux en s’impliquant dans les thématiques sport pour tous, de sport-santé et du plan citoyen du sport. Le badminton, sport individuel et par équipe, s’y prête particulièrement bien : accessible par tous, porteur de valeurs civiques et de convivialité, symbole de mixités, est pratiqué par beaucoup d’enfants dans les écoles et les centres de loisirs grâce à l’appui des clubs et comités.

Paramètres économiques

La transition écologique n’est plus une priorité du Centre National de Développement du Sport depuis 2015, mais la correction des inégalités d’accès de la pratique sportive, le sport dans les quartiers et les zones rurales, la lutte contre les discriminations et la violence dans le sport, le sport-santé, et l’innovation sociale par le sport représentent encore des leviers financiers importants pour les clubs qui souhaitent construire des projets dans ce sens, créer des emplois et les pérenniser.

La formation des bénévoles et des dirigeants permet l’évolution des mentalités et des comportements. L’éco-conditionnalisation de certaines aides et remboursements engage de plus en plus les instances sportives à associer les enjeux environnementaux aux activités sportives.La Fédération Française de Badminton pilote, encourage et accompagne les initiatives. Moins de déplacements en avion en France, plus de covoiturage, et des coupes budgétaires pour ceux qui ne respectent pas les cahiers des charges sur les aspects environnementaux et sociétaux.

Freins institutionnels

Même si elles sont des partenaires financiers et opérationnels privilégiées, les collectivités locales ont encore du mal à fonctionner de manière transversale. Si la mairie est facilement prompte à féliciter les initiatives éco-responsables des associations sportives (lorsqu’elles le font savoir), obtenir un temporisateur, un composteur, ou juste un container de tri sélectif dans un gymnase de collège utilisé tous les soirs et les week-ends par les associations sportives relève d’une mission parfois impossible. Cela nécessite une coordination multipartite complexe et parfois décourageante. (Département, établissement, mairie, syndicat de gestion des déchets, service environnement, service des sports…). Il est nécessaire que les responsables institutionnels prennent conscience de l’impact du mouvement sportif. Pour cela, les associations sportives doivent aussi mieux évaluer, conduire, documenter et partager leurs actions.

Gouvernance

Depuis deux olympiades la Fédération Française de Badminton dispose d’une vice-présidence Développement Durable. Ce thème est inscrit comme un des trois objectifs prioritaires du projet fédéral « Ambition 2025 » (Objectif 3 : participer aux engagements sociétaux). La transversalité de la démarche et de la commission « Développement durable et citoyenneté » permet d’assurer une plus grande influence au sein de l’organisation et d’évaluer les impacts socio-économico-environnementaux des actions projetées et des politiques menées sur l’ensemble des secteurs de la vie fédérale.Les responsables de cette démarche forment les bénévoles, mais aussi partagent avec les dirigeants et les acteurs du monde sportif et politique ainsi qu’avec les partenaires et les prospects. La FFBaD est ainsi très fortement reconnue pour son action et son engament sur les thématiques sociétales.

Conclusion

Le développement durable relève d’une prise de conscience que les acteurs du badminton s’approprient progressivement à grand renfort d’information, d’actions visibles et d’une gouvernance rénovée pour un impact sociétal accru. Mais il reste encore des doutes à lever chez de nombreux acteurs quant au lien entre sport et Développement Durable. La sensibilisation, la promotion et l’accompagnement doivent être les piliers majeurs de l’action Développement Durable de la FFBaD.

Professionnels, bénévoles, éducateurs, dirigeants, officiels techniques, sportifs de haut niveau, parents, interlocuteurs des collectivités et partenaires privés, doivent tous parler d’une même voix grâce à un dialogue renforcé. Le sport doit être vu comme un investissement sociétal, au regard des actions d’intérêt commun qu’il représente et du rôle essentiel rempli par les associations sportives pour qu’il résulte un héritage sociétal durable, de Paris 2024.

Ligne 16 Média Participatif et web citoyen à l’Ariane, Nice

par Tania Cognée

Ligne16 est un média participatif, un site web citoyen de proximité:

Média parce qu’il informe sur des sujets citoyens, des initiatives de quartier, des portraits d’habitants, des lieux du territoire…

Participatif parce que ce sont les citoyens qui font l’information, qui choisissent les sujets au comité de rédaction, qui réfléchissent dessus, qui s’interrogent et vont faire des interviews pour comprendre davantage le sujet.Ils s’initient au journalisme numérique, à la réalisation de reportages jusqu’à la publication sur le site web www.ligne16.net. Ils débattent de sujets en organisant des émissions radios qu’ils animent.

Pour réaliser un média qui nous ressemble, raconter avec nos mots, nos idées, nos envies, notre façon de voir la vie aux travers de vos yeux… Créer ensemble, par la participation active de chacun, un Média de proximité. Ligne 16 est tout d’abord un lien entre les personnes d’un même quartier mais aussi une ouverture vers l’extérieur, grâce à une diffusion internet. Donner à voir une véritable image du quartier… Devenir Le Média…

Le cœur du projet est l’aventure et la rencontre créée par les participants lors d’un reportage:

-phase de préparation

-phase de collecte des informations (son, photos, …)

-phase de traitement (article, montage son sur logiciel libre Audacity, tri et traitement des images jusqu’à la publication sur Ligne16.net (site WordPress).

Matériel de Ligne16 :

ZOOM H4 (captation sonore), câble + micro / appareil photo / caméra + téléphone portable pour les photos. Pour les émissions : câblage + micros + H6 + haut-parleur + petite régie

NATURE ET GENESE

> En 2013, le site web citoyen www.ligne16.net a été créé à l’Ariane par l’association La Boîte, à l’initiative de Katia Vonna Beltran photographe et vidéaste. Il s’agissait de réaliser un média différent qui donne une autre image du quartier de l’Ariane, de relayer les initiatives développées, d’être plus proche de la réalité et de la vie de ce quartier de Nice. Le nom « Ligne16 » a été trouvé par les jeunes du quartier, relatif au bus Ligne16, unique transport en commun qui relie le quartier au centre ville.

Un Média Citoyen, créatif et ludique où l’on s’amuse à fabriquer et que l’on prend plaisir à regarder. Avec une identité visuelle et graphique…

> En 2015/2016, Le Hublot a fait un partenariat avec la Boite (FEJ, Fond d’Expérimentation Jeunesse) durant deux ans avec le projet « Art Mobilis », un parcours en réalité augmentée, permettant de mettre en lumière les reportages de Ligne16 en RA (une ballade à l’Ariane ; des QR Code permettant via l’application Art mobilis développée par le Hublot d’écouter un reportage sur le lieu où était installé le QR Code)

Site du projet « Art mobilis » : https://sites.google.com/a/lehublot.net/artmobilis/media-citoyen   Reportage sur le média citoyen du parcours final à l’Ariane : http://www.ligne16.net/echos-de-la-journee-ligne16-art-mobilis/

>Tania Cognée (responsable de l’espace numérique du Hublot), a orienté davantage le média sous une forme journalistique. Un comité de rédaction composé d’habitants se réunissait dans un local mis à disposition tous les vendredis matins. Le travail en partenariat sur un projet commun (le FEJ) avec le Hublot a renforcé le projet du média et son intérêt d’un média citoyen.  Katia partant sur d’autres chemins, Tania a repris le projet pour le poursuivre et le faire évoluer.

> Septembre 2016 à juillet 2017 :

L’association le Hublot, centre de création multimédia, porte désormais le projet du média. Tania Cognée, salariée du Hublot qui s’occupe de l’espace numérique, organise alors tous les mercredis des ateliers pédagogiques « Devenez web reporters ! » avec un groupe constitué, autour du journalisme numérique. Douze jeunes (de 12 à 18 ans) viennent et travaillent sur le projet IPM (Identités Parcours Mémoire) et les sujets de reportages des quartiers. Ils sont initiés aux techniques de reportage (phase de préparation des interviews, des sujets, … / phase de collecte d’informations avec sons, photos et vidéos / phase de traitement de la collecte jusqu’à la publication sur le média).

Tout en continuant à produire des reportages multimédia dans les quartiers, avec les partenaires du territoire (associations portant des initiatives, …), Ligne16 travaille sur la mémoire des quartiers Est avec :

>quartier des Abattoirs : histoire de ce site industriel et de la vie de quartier développée autour.

>quartier Bon Voyage : origine des habitants

>quartier de l’Ariane : les femmes

Site du projet : http://www.ligne16.net/memoires/le-projet/

Un partenariat avec Casa doc’ a permis la réalisation d’un film documentaire sur l’ensemble de nos recherches sur l’Histoire des quartiers Est : http://www.ligne16.net/memoires/film-documentaire/

Ligne16 organise également des émissions radio publiques où les participants à l’atelier « Devenez web reporters » sont les animateurs radio de l’émission, les régisseurs, photographe, vidéaste…

Ex. Émission sur les abattoirs : http://www.ligne16.net/1ere-emission-publique-des-web-reporters/

>Septembre 2017 à juillet 2018

Le média participatif propose cette année de modifier le fonctionnement en proposant un comité de rédaction ouvert aux intéressés (jeunes plus âgé-es) tous les mercredis à 17h. Ce comité décide des sujets à traiter, les participants peuvent évidemment en proposer. Tania Cognée qui coordonne propose également des événements et sujets liés aux quartiers Est et à l’actualité.

De 14h à 17h est un après-midi, sous forme de workshop, pour travailler sur le média : préparation des interviews, traitement de la collecte d’informations (tri et choix des photos à mettre dans le reportage, traitement du son avec montage sur audacity…). Écriture des articles.

Le comité de rédaction est aujourd’hui composé de personnes très impliquées. Des jeunes (16 à 18 ans), et des moins jeunes (une habitante de l’Ariane à la retraite, une personne de 50 ans intéressée par la photographie, … ).

>Septembre 2018 à juillet 2019

REPRISE le mercredi 3 octobre 2018 à 14H :

Présentation du projet « Devenez web reporter » de Ligne16.

• 14H : Ligne16 vous présentera son projet « devenez web reporter! » >Présentation du média participatif www.ligne16.net >Comment participer? >Travailler un sujet, préparer une interview, la réaliser, faire des photos, les traiter, écrire un article, …, et publier sur le site.

>Participer au comité de rédaction >Les émissions publiques (être animateur de l’émission, chroniqueur, photographe…)

• 16H : visite des locaux de l’Entre-Pont suivi d’un pot/goûter convivial. L’aventure continue à partir de septembre avec un nouveau projet : l’organisation d’un cycle d’émissions publiques de janvier à juin 2019, tous les derniers jeudis du mois à 18H.

Les sujets ont été travaillés avec le comité de rédaction et sont tous liés au monde numérique qui nous entoure. Les émissions proposent un échange autour de témoignages et seront animées par les web reporters qui participent au média.

Tél. 04.93.31.33.72 / Tania Cognée – tania(à)lehublot.net Le Hublot c/o L’Entre-Pont au 89 route de Turin 06300 Nice.

Le Ti’Fest : expérience d’un projet inter-associatif

Ti’Pantaï, est une association loi 1901 fondée à Nice en mai 2017. Elle est gérée bénévolement par un bureau et un conseil d’administration composés respectivement de 4 et 5 membres. Tout au long de l’année, Ti’Pantaï organise des évènements variés, dans des lieux populaires ou “de passage”, avec trois objectifs :

  • –  dynamiser la vie dans les quartiers en valorisant les activités culturelles, sociales et associatives locales.
  • –  Sensibiliser la population aux problématiques sociétales et environnementales
  • Renforcer les liens inter-associatifs

Dans cet article, nous nous pencherons brièvement sur un évènement en particulier qui a réuni une quinzaine d’associations locales : le Ti’Fest

Présentation du Ti’Fest

Contexte

Ces récentes années, le paysage associatif local s’est enrichi de nombreuses initiatives qui tentent de répondre aux problématiques sociétales et environnementales : éco-citoyenneté, mieux-vivre et solidarité, lutte contre le gaspillage alimentaire, etc. Cependant des efforts restent à faire dans notre localité en termes d’accès à la culture, de communication entre les acteurs associatifs et de visibilité de leurs actions.

Montage et mode de gouvernance du projet

C’est dans ce contexte que l’idée d’organiser un événement inter-associatif a germé. Notre ambition était de fédérer et d’amener nos partenaires à mutualiser leurs moyens, à réunir leurs compétences et leurs réseaux autour d’un projet collectif, avec les objectifs suivants :

  • –  Proposer un événement diversifié, pluridisciplinaire et intergénérationnel ;
  • –  Mettre en avant les artistes et producteurs locaux ;
  • –  Favoriser et renforcer les liens entre les acteurs socio-culturels locaux ;
  • –  Sensibiliser aux questions sociétales et environnementales.

Un an de réflexion et environ 4 mois de préparation ont été nécessaires pour définir le projet, évaluer sa faisabilité et communiquer avec les partenaires, intervenants ou artistes. Pour accueillir une telle manifestation, deux semaines de travail in situ ont été requis.

Étant donné le grand nombre de partenaires impliqués, une organisation rigoureuse était indispensable, notamment en termes de prise de décision, de communication et de coordination. C’est pourquoi, plusieurs réunions et rencontres avec les partenaires ont été planifiées en amont afin que chacun s’approprie le projet.

Par ailleurs, le mode de gouvernance du Ti’Fest a été basé sur l’implication des partenaires et leur participation active. Une organisation par pôles de compétences spécifiques a été mise en place, avec un rôle alloué à chacun des partenaires (sons, lumière, déco, programmation musicale, restauration, théâtre et arts de rue, bien-être, etc.).

Bien que nous ayons fait le choix d’organiser le Ti’Fest comme un événement privé, c’est-à- dire, uniquement réservé aux adhérents de l’association Ti’Pantaï, les conditions légales d’accueil de public ont été respectées (déclaration auprès des maires et élus locaux, ainsi que les autorités de police et de gendarmerie, déclaration SACEM ; respect des normes d’hygiène et de sécurité, etc.).

Moyens humains, techniques et financiers mis en œuvre

Les efforts combinés des organisateurs, d’une trentaine de bénévoles et d’une quinzaine d’associations partenaires ont contribué au bon déroulement de cette manifestation.

Les financements de ce projet proviennent de plusieurs sources :

  • –  Autofinancement (prêts personnels des membres du bureau) ;
  • –  Soirées de soutien, y compris de nos partenaires ;
  • –  Billetterie.L’association n’a que très peu de matériel en sa possession, mais grâce au soutien de tiers (associations, collectifs, particuliers), nous avons pu répondre aux besoins humains, techniques et logistiques. Par exemple, grâce aux fruits et légumes bio sauvés du gaspillage alimentaire par une association partenaire, nous avons pu fournir environ 650 repas à l’ensemble des artistes et des bénévoles.

Bilan et perspectives d’évolution

Avec une programmation essentiellement locale, des activités riches et variées (expos, concerts, batucada, théâtre, conférences, jongle, accrobranche, ateliers bien-être, cabaret burlesque), le Ti’Fest a réuni sur 3 jours environ 450 personnes, de tout âge et de tous milieux professionnels.

Sur le site, des toilettes sèches étaient mise à disposition du public, ainsi que des douches limitées à 5l/personnes/j. Les participants ont utilisé huit conteneurs de tri sélectif durant les trois jours de festival ; la majorité des personnes présentes a eu une attitude éco-responsable et le site était propre.

Les partenaires avec des stands sur place (restauration, boissons, bien-être, etc.) ont suivi notre recommandation d’adopter une éthique de consommation en favorisant des produits issus des circuits courts et de l’agriculture raisonnée.

L’objectif de réduction de l’empreinte carbone a été partiellement atteint car les consignes que nous avions données concernant le co-voiturage notamment, n’ont pas été suivies par la majorité des participants (112 véhicules motorisés sur site).

Les participants du Ti’Fest (artistes, partenaires, festivaliers, bénévoles, hôtes, voisinage) nous ont fait des retours très positifs sur cette première édition, même si nous sommes conscients que certains points seront à améliorer à court ou moyen terme.

Pour les prochaines éditions, nous aimerions que le Ti’Fest devienne un événement fédérateur des énergies locales, multipliant les projets de sensibilisation et d’éducation populaire. Nous espérons aussi qu’il devienne un rendez-vous pour les idées innovantes en matière d’écologie, avec une volonté commune de tendre vers le “zéro déchet”.

Contact: contact.tipantai(à)gmail.com

https://www.facebook.com/tipantai/

Piste d’Azur, une SCIC consacrée au cirque et à sa diffusion sur le territoire

La transformation de Piste d’Azur en SCIC ne fut pas chose aisée et évidente. Elle est née d’une volonté idéologique, de mettre la réalité en conformité avec la coquille juridique. Dans de nombreuses associations, du moins celles qui salarient du personnel, la réalité du pouvoir n’est pas là où elle devrait. Le poids des salarié-e-s est souvent plus important que celui que leur confèrent les statuts.

C’est, entre autre, cette équivoque que nous avons voulu faire disparaître.

Le passage de l’association à la SCIC

Si la forme première de notre structure juridique était l’association, nous savions que ce n’était pas l’outil idéal pour nous. Nous avons créé cette association dans l’urgence, et parce que c’était l’outil que nous connaissions le mieux. Mais nous savions que tôt ou tard, nous changerions de statuts.

Mais vers quels statuts ?

L’association fonctionnait bien, mais les salarié-e-s, à l’origine du projet et les seul-e-s à maîtriser ce projet, n’avait aucun pouvoir de décision.

Nous avons alors pensé nous diriger vers une SCOP qui permettait aux salarié-e-s de contrôler l’entreprise.

Mais cette solution avait un inconvénient important à nos yeux : elle nous privait de la présence et de l’apport des bénéficiaires des activités. Or, ils avaient pris une part très importante dans la construction du projet. Etait-il juste de leur retirer tout pouvoir de décision ?

Par ailleurs, les bénéficiaires, par leur engagement bénévole quasi quotidien au sein de Piste d’Azur représentaient un apport en force de travail non négligeable. Comment et pourquoi se priver de cet apport ?

Piste d’Azur s’est créé sur la base d’un projet culturel, mais aussi sur une volonté d’insertion territorial fort. Il n’aurait pas été possible d’installer ce projet ailleurs que sur le territoire du Pays de Grasse. Cette implantation est aussi concrétisée par un financement issu des collectivités, (axé essentiellement sur la formation professionnelle pour le fonctionnement). La question s’est donc très vite posée de la place de la communauté d’agglomération dans cette nouvelle structure.

La réflexion, les recherches ont duré plusieurs années. Nous avons été accompagnés par un DLA. Nous avons très vite travaillé avec l’URSCOP Paca.

Au bout du compte, la création d’une SCIC nous a paru la solution idéale:

  • Parce qu’elle permet au salarié-e-s, grâce à un système de collèges, d’avoir une part substantielle des votes lors des assemblées générales (à PdA, 37,5%).
  • Parce qu’elle permet aux bénéficiaires d’être très présent-e-s dans les instances décisionnaires, et de continuer leur soutien bénévole si besoin.
  • Parce que les partenaires institutionnels sont aussi présents.
  • Parce que des partenaires extérieurs peuvent être associés au projet et dans les instances.
  • Parce que les valeurs de l’économie sociale et des coopératives sont bien présentes (un adhérent – une voix, impartageabilité des résultats…

Donc, la SCIC s’est avérée être la bonne solution !

Un parcours d’obstacles

Une fois le choix de la structure juridique effectuée, il restait à mobiliser les acteurs et actrices potentiels-les du projet.

La méconnaissance du statuts coopératif, et plus encore de la SCIC, a été une difficulté énorme pour nous. Toutes les réunions d’information que nous avons faites tournaient toujours autour de : qu’est ce c’est qu’une SCIC ? Et quels avantages pour nous ?

La proposition de l’équipe à l’origine du projet, était de construire une SCIC avec un nombre plus réduit de sociétaires, mais des gens plus investis (dans l’association, il y avait 400 adhérent-e-s, dont 350 ne participant à rien). Nous avons donc proposé une part sociale à 150€, montant relativement élevé. Pour les bénéficiaires, une part suffit pour être sociétaire. Pour les salarié-e-s, il faut au moins deux parts (10 parts pour les collectivités). Ces montants élevés s’expliquent aussi par la recherche d’un capital qui nous a fait cruellement défaut dans l’association.

Pour les salarié-e-s, nous avons vu qu’il existait des aides pour participer au sociétariat.

Sans surprises, les salarié-e-s ont souscrit de manière importante.

La collectivité l’a fait aussi, après de longues discussions.

Il y a aujourd’hui, une quarantaine de bénéficiaires sociétaires.

Ce qui amène le nombre de sociétaires à une cinquantaine, répartis en six catégories.

Mais nous avons pu voir que si les salarié-e-s et bénéficiaires de PdA ne connaissaient pas les SCIC, ils et elles ne sont pas les seul-e-s. La déclaration de transformation au tribunal de commerce s’est révélée ubuesque : personne ne savait ce qu’était une SCIC, personne ne savait qu’on pouvait transformé une association en société, etc.

Mais après maints rendez-vous, maints recommandés, la SCIC Piste d’Azur a officiellement vu le jour !!!

Et maintenant ?

La SCIC fonctionne depuis 18 mois et le projet culturel continue de bien avancer. C’est donc déjà une preuve que cette idée n’était pas dangereuse pour PdA.

Le premier choc à absorber a été fiscal. Le changement de statut a provoqué une fiscalisation quasi totale de nos activités. Cette difficulté financière (prévue et anticipée) a été facilité par le départ à la retraite du salarié au plus haut salaire !!!

La question ensuite, était de savoir comment la volonté idéologique du contrôle de l’entreprise par les salarié-e-s, sans oublier les bénéficiaires et les différents partenaires, allait pouvoir se mettre en place.

Sur la vingtaine de salarié-e-s, plus de 60 % sont devenu-e-s sociétaires. Les salarié-e-s non sociétaires ne voient pas de changement notable. Le conseil d’administration et l’assemblée générale continuent de prendre les décisions, mises en œuvre par l’équipe permanente.

Pour les salarié-e-s sociétaires, ils ou elles ont la possibilité de participer à cette prise de décision. Cela leur impose des réunions supplémentaires. Ces réunions ont lieu en collège de vote, pour préparer les réunions d’instance. Elles ont aussi lieu lors des moments officiels. Globalement, ces personnes ont une impression de meilleure suivi de leur entreprise.

Les bénéficiaires sociétaires sont restés très investis. Dans les lieux de décision, mais aussi dans un travail bénévole. Le changement de structure juridique les a soulagé du poids énorme de la responsabilité de l’entreprise, sans en avoir les totales compétences.

Mais 18 mois, c’est encore tôt pour faire un vrai bilan. Il faudra encore quelques années pour vraiment mesurer l’effet du passage en SCIC.

La conférence de Patrick Fodella aux assises de la Transition Écologique et Citoyenne Alpes Maritimes Alpes du Sud 2018.

http://www.pistedazur.org/