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Végétalisation et Biodiversité urbaine à la portée de tous

1/Description du sujet, des mots-clés :
Mot clé à définir: politique d’urbanisation, ville, végétalisation urbaine, habitat, agriculture urbaine, biodiversité
2/Historique des problématiques, contexte actuel
Démographie, urbanisation intensive, problèmes urbains, perte du lien avec la nature, alimentation en circuits très long, besoin de biodiversité en ville, végétalisation et Agriculture Urbaine pour repenser un cadre de vie équilibré entre les urbains et la biodiversité en ne retenant que les aspects positifs de la ville et sa magie.
3/Panel des solutions existantes et en réussite
Végétalisation: Bosco Verticale, Jardin pédagogique Collège Pierre Mendes France, Jardin Partagé : Cuneo,
4/Exemples en cours de réussite autour de nous
Léa, Cité de l’agriculture, Exemple Pro : Terre de Monaco
5/Panel d’organisations, ou pointeurs associés, supportant la transition dans le domaine.
Parisculteurs, l’AFAUP, Potager en ville agence

1) Voyons quelques mots clefs

L’urbanisation​ décrit l’augmentation de la population en ville.​ Pendant longtemps, la politique d’urbanisation​ n’a donné qu’une importance relative à la végétalisation et à la biodiversité dans les villes, celle-ci étant essentiellement liée à son embellissement. Depuis la COP21, en 2015, les villes associent cette politique à la gestion du changement climatique.


En France, l’INSEE définit la Ville​ par une population d’au moins 2 000 habitants, dont les habitations doivent être à moins de 200 mètres l’une de l’autre. Ce critère permet de définir ce qui relève de l’urbain et ce que l’on considère comme périurbain ou rural.
La ville du XXI siècle et les projets d’​habitats​ sont face à un dilemme : d’une part répondre aux besoins croissants de logements et de commerces, et d’autre part lutter contre le réchauffement climatique, les pollutions et un cadre de vie inadapté à l’être humain. Cela nécessite une végétalisation urbaine​ accrue et différente qui peut prendre plusieurs formes. Les projets doivent réconcilier deux ambitions : construire et végétaliser. On entend par habitat non seulement le domicile mais également l’ensemble des lieux de vie des citadins : une entreprise, un supermarché, un restaurant, une salle de sport, un établissement public. C’est dans les métropoles que le besoin de végétalisation se fait le plus ressentir du fait de l’impact négatif de leurs activités sur l’environnement.
Concernant la production alimentaire, l’​agriculture urbaine​ est une des formes que peut prendre la végétalisation. Il n’y a pas de consensus sur la définition de l’agriculture urbaine, mais on peut la considérer comme toute pratique agricole ou pastorale réalisée en ville. La végétalisation peut également être appliquée au loisir, à la santé, etc… Il n’existe pas à ce jour d’indicateur spécialisé permettant de quantifier la part de végétalisation d’une ville. Dans les deux cas, la végétalisation doit se faire sans intrants chimiques pour être non polluante.
En ville, l​a biodiversité​ représente un enjeu tout aussi important. Au fil des années, le manque de végétalisation dans les villes a conduit à la perte d’un grand nombre d’espèces pourtant fondamentales à la vie. C’est en 1988 qu’apparaît le mot “biodiversité” pour décrire la diversité et la variabilité des organismes vivants. Il est repris en 1992 au sommet de Rio qui reconnaît pour la première fois en​ droit international​ que la conservation de la diversité biologique est une préoccupation commune pour l’ensemble de l’humanité, et est consubstantielle au processus de développement. L’enjeu pour les villes est de ramener un grand nombre d’espèces végétales, qui vont attirer insectes, oiseaux, arachnides, abeilles… C’est cette biodiversité urbaine qui permet le bon fonctionnement des écosystèmes et recrée des dynamiques biologiques naturelles comme la pollinisation, nécessaire à la reproduction des plantes.
Pourquoi a-t-on alors tant besoin de végétalisation et de biodiversité aujourd’hui ? En quoi la végétalisation et le retour de la biodiversité amélioreraient-elles le bien-être des citadins ? Comment faire pour y parvenir ?

2) Historique

En 3 décennies, le département des Alpes-Maritimes a vu sa population augmenter de plus 200 000 personnes, portant à 1 082 014 le nombre d’habitants au titre du recensement de population de 2012, soit une évolution de +22,7 %. En 2012, près de 30% de la population des Alpes-Maritimes a plus de 60 ans (soit 1,6 point de plus qu’en 2004) (données Economie 06). La croissance démographique a conduit à une urbanisation massive et précipitée et à de nombreux problèmes, symboles de la mauvaise qualité de vie en ville: pollution de l’air, saleté, îlots de chaleur urbains, inondations, nuisances sonores, mobilité difficile, insécurité, coût de la vie, manque de lien à la nature, dépendance de circuits alimentaires longs, isolement social, etc… En Mai 2018, l’Union Européenne a attaqué la France en pointant 14 zones de dépassement chronique des taux dont Nice. La végétalisation est une des solutions envisagées pour améliorer le bien-être en ville et accélérer la transition écologique urbaine. Elle permettrait de limiter les menaces sanitaires, sociales et alimentaires qui pèsent sur les citadins car non seulement elle peut produire des aliments, mais aussi dépollue l’air, les sols et l’eau, réduit la température de la ville, diminue le ruissellement, améliore l’isolation phonique, favorise la mobilité douce, l’esthétique, et change en profondeur le mode de vie des urbains par ses vertus sociales. Végétaliser sa ville​, c’est la rendre résiliente.
Une des solutions d’aménagement urbain, pour lutter contre les îlots de chaleur urbain, a été les parcs. Il s’avère que ceux-ci représentent de véritables îlots de fraîcheur. Plus les parcs sont grands, plus le refroidissement est important.
Pourtant, aux alentours des parcs, l’espace urbain ne perd en moyenne qu’un degré. En ce qui concerne les alignements d’arbres, ceux-ci ont également un effet refroidissant sur la ville, notamment par l’ombrage qu’ils fournissent. En fonction des espèces d’arbres, le piéton peut bénéficier d’une baisse des températures allant jusqu’à 2°C. Pourtant, au-delà de 100 mètres, plus aucun bénéfice n’est ressenti.
Des jardins thérapeutiques peuvent également être aménagés dans des hôpitaux, des maisons de retraites, etc… car la proximité à la nature a de grandes vertus sociales et contribue au bien être des patients.
En milieu urbain, la végétalisation et le développement de la biodiversité prennent des formes différentes des milieux ruraux, car les contraintes sont spécifiques: densité de l’aménagement, structures inadaptées, activités anthropiques, etc… C’est pourquoi des techniques culturales adaptées comme l’hydroponie ont vu le jour, comme la culture verticale ou
vegitecture, qui permet de végétaliser des façades ou des murs intérieurs pour gagner de l’espace. Les toits peuvent également être exploités, mais cela amène des problèmes de structure, notamment leurs poids.
Concernant l’agriculture urbaine, le principal frein à son développement est le prix du foncier urbain, en particulier dans les Alpes Maritimes. La solution pourrait alors être d’intégrer dans les documents d’urbanisme des parcelles spéciales, dédiées à cette activité et qui ne subiraient pas cette pression foncière.
Pour conclure, la végétalisation touche tous les milieux, toutes sortes d’établissements, tous les acteurs de la ville, elle est à la portée de tous. Ce processus qui profite à tous nécessite l’implication de tous pour être soutenable. Un autre regard sur la ville est en train de naître grâce à ce mouvement, qui permettra à terme de ne retenir que les aspects positifs de la ville et de garder la magie de cette vie urbaine qui attire tant de monde!
Voyons à présent un panel de solutions existantes et en réussite.

3) Solutions existantes

Plusieurs solutions sont envisagées pour accélérer la végétalisation des villes en fonction de leurs caractéristiques (aménagement existant, configuration géographique, volonté politique, intérêt citoyen, etc…)
Citons l’exemple du “Bosco Verticale” de Milan, projet immobilier, inauguré en 2014,. Il a été imaginé par l’architecte Stephano Boeri, avec l’aide d’horticulteurs et de botanistes. Deux grandes tours de 26 et 18 étages ont été construites dans Milan, avec la particularité d’abriter quelques 800 arbres, 4500 arbustes et 15000 plantes, distribués sur toutes les façades en fonction de l’exposition soit au total, presque deux hectares de forêt. Selon Boeri, cette forêt verticale offre un microclimat aux habitants et favorise le développement de la biodiversité. La construction a débuté en 2009 et a nécessité des renforcements structurels pour prendre en compte le poids de la forêt. Ceux-ci ont engendrés des surcoûts estimés à environ 5% du coût habituel. Ce projet haut de gamme n’est pas destiné à toutes les populations.
L’entretien de la forêt est compris dans les charges de copropriété, et les habitants n’ont donc pas le droit d’y toucher. Ce sont uniquement les critères esthétiques et climatiques qui ont été pris en compte dans ce projet, mais pas du tout l’aspect social…
Toujours en Italie, mais dans un tout autre contexte, un projet d’agriculture urbaine a été initiée par des citoyens dans un quartier défavorisé de Cunéo. En Juillet 2012, un collectif appelé ZdiZappa, s’est formé autour d’un projet en agriculture urbaine. Un terrain a été trouvé dans un quartier périphérique. Cet espace fait environ 1700m2 et est entouré d’immeubles. Le projet a réellement commencé en 2014, avec la création d’un jardin-forêt, sur le principe de la permaculture, en y intégrant un maximum de biodiversité. Pour cela, des nichoirs et des hôtels à insectes ont été aménagés. Les premières plantations ont été faites en 2015 en utilisant du paillage, du compost et des filets de protection. L’entretien du jardin-forêt est minime. En 2017 et 2018, un deuxième jardin-forêt et une zone de 14 potagers partagés de 5m2 ont été aménagés sur le terrain à destination des résidents. Depuis le début du projet, cet espace est resté totalement ouvert au public et a été respecté par les habitants. Cette exemple, qui est autant une aventure humaine que environnementale, montre toute la dimension sociale que peut prendre un projet citoyen.
Une autre initiative d’agriculture urbaine, à but pédagogique cette fois, a été développée au collège Pierre Mendès-France à Paris. Depuis 2014, une ferme urbaine s’est implantée autour de l’établissement. Ce sont au total environ 4500m2 qui sont dédiés à cette activité. Le jardinage est utilisé comme un outil d’éducation dans cette zone située à seulement cinquante mètres du périphérique. La ferme comprend différentes cultures alimentaires et nonalimentaires, du seigle, du blé, de l’orge, des fleurs d’oignons, et des petits élevages. Dans cet exemple, l’objectif n’est pas d’arriver à une grosse production alimentaire. Ce collège fait partie du réseau d’éducation prioritaire et certains jeunes en difficulté scolaire s’épanouissent dans la culture du jardin de l’école. Les élèves participent de manière volontaire, ainsi que pendant leurs cours de SVT et peuvent même repartir chez eux avec leur production.

4) Réussites autour de nous:

A Nice Nord, en avril 2018, dans le quartier de Las Planas, face à l’insécurité et la saleté des espaces verts de la cité, une habitante s’est appropriée une initiative citoyenne. Après avoir demandé l’autorisation à Côte d​’Azur Habitat (office public de l’habitat​ des Alpes-Maritimes) de disposer d’une des parcelles de la cour, cette habitante a entrepris l’aménagement d’un potager en plein cœur de la cité. D’abord seule, ce sont ensuite plusieurs voisins qui ont apporté leur aide et un potager de plus de 20m2 a pu être aménagé grâce notamment à l’aide bénévole d’un professeur du lycée horticole d’Antibes. Toutes les générations s’y sont intéressées, et les idées affluent chaque jour. Cet espace a avant tout une vocation sociale car il propose un espace nouveau que les habitants s’approprie. Un des objectifs est à court terme d’y faire venir l’école de quartier.
La Cité de l’Agriculture est une association d’intérêt général née à Marseille en 2015. Son ambition est de faire émerger une société ouverte, attentive et protectrice des ressources naturelles, où s’inventent de nouveaux modes de production agricole, plus proches des citoyens, en faveur d’une alimentation plus saine, plus locale, plus durable. Le projet de la Cité de l’Agriculture vise à soutenir, faciliter, et promouvoir le développement de l’agriculture urbaine en France en faisant de la métropole marseillaise son premier territoire d’action. De plus, la Cité de l’Agriculture réalise des expertises au service des acteurs publics et privés pour développer des modes alternatifs de production agricole en ville et en péri-urbain.
Des entreprises commerciales se sont également emparés de ce sujet, comme la société Terre de Monaco.
Depuis 2016, Terre de Monaco propose des offres d’aménagement de potager, en sol ou hors sol. Pour un particulier avec une terrasse ou un balcon privé qui souhaite aménager un potager. Terre de Monaco conçoit le potager sur mesure et propose l’entretien ainsi que des cours tout au long de l’année en échange d’un coût forfaitaire. Terre de Monaco propose une collaboration personnalisée avec des chefs de cuisine, des architectes, des promoteurs immobiliers et des paysagistes. Pour des surfaces plus grandes, la société propose d’exploiter le bien, en échange des coûts d’entretien, d’un éventuel loyer ou de panier de fruits et légumes produits sur la parcelle exploitée. Les produits seront alors récoltés et vendus sous le label de Terre de Monaco. Terre de Monaco exploite aujourd’hui cinq sites dans la principauté, soit environ 1400m2 de maraîchage.
Ainsi, ces différents exemples montrent que les acteurs et les formes de la végétalisation de la ville sont multiples.
Voyons maintenant quelles organisations supportent la transition dans ce domaine.
5) Organisations dans ce domaine:
Depuis 2016, la ville de Paris a lancé un grand programme, “Les Parisculteurs”. La Ville et ses partenaires se mobilisent pour végétaliser 100 hectares de bâti d’ici 2020 dans la capitale, dont un tiers consacré à la production alimentaire. Une charte “Objectif 100 hectares” a été signée par 33 entreprises, acteurs publics et parapublics engagés aux côtés de la ville pour contribuer à la végétalisation du bâti parisien et au développement de l’agriculture urbaine pour porter l’ambition de démonstration et d’accélération des initiatives parisiennes d’agriculture urbaine et de végétalisation sur les toits, façades et murs. Aujourd’hui, 41 nouveaux partenaires ont rejoint la Charte.
L’association Française Agriculture Urbaine Professionnelle (AFAUP) est une association à rayonnement national ayant vocation à fédérer les professionnels de l’agriculture urbaine et faciliter les liens avec les autres acteurs de la ville, le monde agricole et le grand public. Les créateurs avaient à cœur de voir se développer une agriculture urbaine multiforme, aussi bien associative qu’ entrepreneuriale, low-tech que high-tech, s’installant au sol, sur les toits ou même dans les parkings. Sont admis les consultants, fournisseurs, exploitants, animateurs, acteurs de l’insertion par le travail, porteurs de projets créateurs de lien social, de projets à vocation pédagogique, concepteurs de paysages comestibles…
A Nice, l’association Potager en Ville est une Agence Végétalisation et Biodiversité Urbaine. Sa mission principale est de proposer aux citadins de porter un autre regard sur leur ville en les aidant à repenser leur cadre de vie et trouver un équilibre entre leurs besoins et ceux de la biodiversité.​ ​ Son objectif est d’intégrer de la végétalisation dans la ville, sous forme d’agriculture urbaine alimentaire et non alimentaire soutenable. Pour ce faire, l’agence fédère tous les acteurs et tous les projets sur ces sujets, et crée une communauté de particuliers, professionnels, associations et collectivités afin de générer un réel mouvement. Elle intervient sous différentes formes d’événements et services.

mBio7, l’éco-matériau innovant pour la construction d’habitations

 

www.mbio7.com

Concours Lépine Paris 2015 : Médaille du Ministère des affaires étrangères et du développement international

mBio7, l’éco-matériau innovant
pour la construction d’habitations

mBio7 est un panneau en bois moulé, qui permet de bâtir facilement et rapidement des habitations d’urgence et durables, un gisement mondial de matière première bois issu du recyclage, inépuisable

mBio7 s’adapte à tous les styles d’habitations. Ses performances antisismiques, écologiques et résistantes au feu lui confère autant d’avantages attendus des ONG notamment dans la reconstruction d’urgence, mais aussi à destination des collectivités locales et des particuliers.

mBio7 est issu de recyclage de résidus sans déforestation
mBio7 est un piège à CO²

Les propriétés uniques de mBio7
– Matériau imputrescible, anti-thermite, fongicide, ininflammable, adapté à l’antisismique (non sécable)
– Matériaux de remplissage illimités et locaux (cellulose, paille, laine, terre, béton ou autres…)
– Logistique facilitée : gain de place en stockage et transport
– Facilité d’assemblage
– Auto-construction sans besoin en eau
– Modulable et transformable à volonté
– Faible coût
– Légèreté

Techniques d’assemblage et de construction

Après un transport optimisé par le faible poids et la compacité de l’empilage, le montage en décalé des panneaux et l’assemblage par vissage des zones de croisement des pattes inclinées garantit la rigidité de la construction sans utiliser d’ossature. Sans distorsion géométrique, le mur épais de 14 cm a alors une face extérieure et une face intérieure finies et prêtes à être (éventuellement) décorées.

L’assemblage aura aussi créé une zone interne de 12 cm que l’on remplira si nécessaire de l’isolant de son choix, après passage des gaines techniques (eau, électricité), garantissant une isolation confortable intégrée à la structure.

Cet assemblage très rapide ne nécessite aucune maîtrise préalable des techniques de maçonnerie traditionnelle et n’utilise qu’un appareillage léger (visseuse, scie et niveau). L’eau n’est pas utile pour cette technique de construction.

mBio7, une vocation humanitaire et mondiale

La demande mondiale en reconstruction d’urgence est gigantesque et continue : chaque tremblement de terre, cyclone ou mouvement de réfugiés engendre, hélas… un besoin énorme de reconstruction d’urgence à faible coût. La Banque Mondiale et le HCR de l’ONU cherchent en vain, depuis bien des années, à financer des « maisons de l’urgence » à très faible coût (moins de 300 € le m²), incluant, eau et électricité…

mBio7 a comme double intérêt que toute personne, sans connaissance particulière de construction, peut assembler nos panneaux :

. la main d’œuvre locale est à même de reconstruire sans formation aucune, avec mBio7 et les matériaux à disposition sur site

. les sinistrés, eux-mêmes, deviennent acteurs de leur survie et de leur avenir.

L’impact psychologique est alors très bénéfique.

Par ailleurs et hors contexte de catastrophe, des millions de personnes vivent dans des logements de fortune, avec un confort pour le moins précaire.

Il y a 3,5 millions de mal logés en France, dont 600 000 enfants

Notre concept permettra une construction économique accessible aux budgets plus modestes et aux organismes d’aide sociale.

La capacité d’auto-construction se rajoutera aux nombreux atouts économiques et écologiques du concept « MBio7», pour le bien de la planète et de l’humanité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Évolution et professionnalisation de l’écoconstruction en France et en région SUD PACA.

Richard Lacortiglia (Association le Gabion)

Cette présentation va porter sur l’évolution de l’écoconstruction et la professionnalisation de cette approche en France et en région SUD PACA. Elle abordera les perspectives de développement de cette filière professionnelle et les freins à cette approche, en espérant que les objectifs de la réglementation écologique 2020 seront maintenus, et que les moyens de l’appliquer seront donnés aux entreprises. En complément, cette présentation mettra en avant la nécessité d’une politique impliquant concrètement les occupants dans les travaux et les mesures d’économies d’énergie de leur logement. L’approche technique et réglementaire actuelle est nécessaire mais elle ne parvient pas à traiter avec l’ampleur nécessaire la rénovation thermique du bâti existant.

Mon nom est Richard Lacortiglia. Toute ma vie a été consacrée avec mon épouse au social et au bâtiment. Nous avons créé il y a 25 ans cette année, l’association le Gabion, à Embrun dans les Hautes Alpes, qui gère un chantier d’insertion avec 17 salariés en contrats aidés et un centre de formation. Le Gabion est spécialisé en restauration du patrimoine et en écoconstruction ( http://gabionorg.free.fr/ ). Je vais résumer notre activité car c’est à partir de cette expérience de chantier décalée que je me fonde pour développer les propos qui vont suivre.

Dans le cadre du chantier d’insertion, nous avons beaucoup travaillé à la restauration de l’abbaye de Boscodon (Crots, Hautes-Alpes), pour laquelle nous avons réalisé les menuiseries, et à de nombreux chantiers patrimoniaux en maçonnerie pierre, enduits chaux, en charpente, en couverture ardoise, etc.. Il y a une très grande proximité entre le bâti ancien et l’écoconstruction et très naturellement avec nos formateurs et encadrants nous sommes allés vers ce que nous appelions la construction en matériaux naturels, c’est-à-dire utilisant des matériaux fournis par notre environnement depuis toujours : le mélèze de pays, la pierre, l’ardoise, le plâtre, la chaux, la paille, la terre. Nous nous sommes beaucoup intéressés à la construction en terre, briques et enduits, et nous avons été l’un des acteurs majeurs du développement (encore très modeste) de la construction « paille» en France.

Avec nos salariés, qui ne sont pas du bâtiment, nous avons construit pour notre association un bâtiment de 600m² (200m² sur 3 niveaux). Nous avons construit ce bâtiment expérimental en totalité par nous-mêmes avec principalement des matériaux de notre environnement immédiat : terre du site, paille des environs, pierres de la Durance qui coule à 50 m, mélèzes de la scierie pour l’ossature, la charpente, les planchers et une majorité des meubles.

Le bâtiment expérimental de l’Association Le Gabion, à Embrun

Ce bâtiment consomme environ 400€ de pellets par an pour le chauffage malgré une implantation dans un lieu particulièrement froid et masqué toute la matinée en hiver.

Dans le domaine de la formation nous avons organisé des formations courtes sur ces techniques pour les professionnels et les auto-constructeurs. Depuis 15 ans nous assurons, dans le cadre du Programme Régional de Formation, une formation diplômante « Ouvrier Professionnel en Restauration du Patrimoine » de 9 mois. Depuis 5 ans nous avons créé une autre formation diplômante sur le même modèle « Ouvrier Professionnel en Eco-Construction ». Nous accueillons environ 50 stagiaires par an sur ces deux formations. Ce sont des adultes en reconversion professionnelle, ayant souvent un niveau d’études élevé, qui ont pour projet de créer leur entreprise.

La prise de conscience sur les problèmes engendrés par notre manière de construire a commencé avec le choc pétrolier de 1973 qui a vu le prix du pétrole multiplié par 4. En 1974 une première réglementation thermique est créée. Cela a conduit, pour des raisons économiques et non écologiques, à introduire le double vitrage et une isolation de 10 cm dans les murs et de 20 cm en toiture et permis le recours au chauffage électrique. Les Réglementations Thermiques successives ont conduit à une réduction par trois de l’exigence réglementaire pour le bâtiment neuf et il faut s’en féliciter. La réduction de la consommation d’énergie conduit à une réduction de rejets de CO² et autres gaz à effet de serre. Ainsi, progressivement, les objectifs environnementaux se sont agrégés aux objectifs énergétiques, notamment avec le Grenelle de l’environnement. Mais l’approche est restée très technique et réglementaire. D’autres sujets sont apparus comme les problèmes de santé dans l’habitat avec l’amiante et les Composés Organiques Volatils (COV).

Dans ce contexte, l’écoconstruction a été portée par les auto-constructeurs, des non professionnels. Ils ont cherché des solutions qui répondaient à leurs aspirations écologiques, de santé et d’économie, souvent sans mesurer pleinement l’ampleur de leur projet. Ils se sont tournés largement vers la construction à ossature bois, l’isolation en paille ou en chanvre, les enduits en terre ou chaux. Cela a été possible grâce à la loi française sur les permis de construire qui n’impose pas une étude de structure par un bureau d’étude, ce qu’ils auraient eu du mal à justifier. Nous avons fait une étude exhaustive en 2010 sur les constructions « paille » en région PACA. Nous avons trouvé 112 réalisations et en recoupant avec les autres informations du Réseau Français de la Construction Paille nous avons estimé qu’il devait y avoir en France entre 2500 et 3000 réalisations.

Cartographie des constructions « paille » en région PACA (2010). Étude réalisée par l’Association Le Gabion.

Curieusement à la même période il n’y avait que 300 maisons paille en Allemagne alors qu’ils étaient très en avance dans les travaux de recherche. La répartition des réalisations au sein de la région PACA est aussi très instructive. Les Hautes Alpes ont 40 fois plus de constructions paille par habitant que les Alpes-Maritimes et 180 fois plus que les Bouches du Rhône !! Il y a certainement de nombreuses explications d’ordre technique, climatique et culturel, et je ne m’aventurerai pas à les chercher. Par contre il serait intéressant d’actualiser ces chiffres pour vérifier les évolutions.

Depuis 2010, nous assistons à une professionnalisation de la construction paille notamment avec de grands projets. Cela a été possible grâce à la validation des règles professionnelles de la construction paille rédigées par des membres du Réseau Français de la Construction Paille et par l’essai au feu réalisé par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) financé par la région PACA et le bureau d’étude structure bois Gaujard Technologies basé à Avignon. Des réalisations importantes ont été conduites comme l’isolation phonique d’une partie de la friche de la Belle de Mai à Marseille, la salle polyvalente de Mazan (Vaucluse, 1,2 million d’euros), des écoles à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine ; respectivement 14 et 17 millions d’euros), etc. Mais à l’échelle du secteur de la construction en France cela reste anecdotique.

Un travail comparable se termine dans le domaine de la construction terre avec la publication prochaine des règles de bonnes pratiques. Dans ce domaine aussi des évolutions techniques sont importantes. Certaines entreprises ont mis en place des processus pour réaliser des grands projets ; En Autriche une usine produit des murs porteurs en pisé. En France certains essais de terre coulée comme du béton de ciment semblent prometteurs.

L’approche purement technique et énergétique prime sur une approche écologique. J’ai été amusé de voir sur internet le Guide des formations à l’éco-construction (au niveau master : https://www.orientation-environnement.fr/formations-diplomantes-ecoconstruction/ ).  Pratiquement toutes proposent uniquement des formations sur l’énergie.

Pour ceux qui veulent avoir une approche écologique limitant au maximum les prélèvements de matériaux non renouvelables ou aisément recyclables sur la planète, la réglementation énergétique 2020 qui devrait succéder à la réglementation thermique 2012 donne un peu d’espoir. Les bilans CO² sur le cycle de vie vont normalement favoriser le bois, la terre, les fibres végétales par rapport aux matériaux à forte énergie grise. Mais 2020 c’est demain et les entreprises ne sont pas préparées et ignorent pour la plupart ce qui devrait s’appliquer. Il est nécessaire de lancer une information nationale sur cette évolution sinon elle sera inapplicable.

Pour le bâti existant, la rénovation thermique ne décolle pas. L’approche purement technique et économique ne répond pas à ce problème majeur. Tout est mis en œuvre, avec sans doute la volonté de créer des emplois, pour présenter la rénovation thermique comme une question réservée aux professionnels. Les aides y sont assujetties et un auto-constructeur qui veut isoler sa maison ne bénéficie d’aucune aide même pour l’achat des matériaux. La politique actuelle doit être complétée par une mobilisation de tous. Si l’objectif de réduction forte des gaz à effet de serre est réellement l’un des objectifs poursuivis, nous pouvons tous agir sur notre habitat ancien : mettre des joints aux fenêtres, réaliser des survitrages dans certains cas au lieu de changer toutes les menuiseries, veiller à supprimer les courants d’air.

L’approche actuelle cherche à atteindre dans tous les travaux envisagés des performances maximum pour ne pas tuer le gisement, mais il en résulte des coûts prohibitifs pour la majorité des personnes. Une autre approche pourrait consister à concentrer tous les efforts sur une petite partie de l’habitat, la pièce à vivre, en veillant aussi à son confort. Il est important d’offrir une palette plus large de solutions que le tout ou rien actuel pour permettre à la rénovation thermique de l’existant de prendre un réel essor. Enfin, la consommation de biens et d’énergie dépend beaucoup de notre manière de vivre. La consommation d’énergie peut varier du simple au double suivant notre comportement. C’est donc à nous d’agir.

Quelques sites internet :

Chamarel « Les Barges » : Une action de transition réussie dans une coopérative pour bien vieillir

Au départ, trois ami(e)s cherchent à anticiper leur vieillissement afin de ne pas être un poids pour leurs enfants et d’éviter l’isolement. À l’arrivée, une coopérative d’habitants pour retraités !

Les objectifs suivants :

rester acteur de sa vieillesse et de sa vie dans un environnement bienveillant, entouré de personnes qui partagent les mêmes valeurs. Et s’engager dans une pratique de changement environnemental.En 2010, nous avons créé l’association Chamarel, dont le but est de porter le projet En 2012, nous avons déposé les statuts de la société coopérative Chamarel « Les Barges »Le permis de construire: en Mai 2015. La première botte de paille a été posée en Novembre 2015 Nous avons été maîtres d’ouvrage sur toute la durée du projet jusqu’à son achèvement architectural en Juillet 2017.

LES PRINCIPES ET LES VALEURS DE LA COOPÉRATIVE D’HABITANTS

La démocratie Tout d’abord, le projet est initié, réalisé et géré par les futurs habitants eux-mêmes.

La lutte contre la spéculation Deuxièmement, la coopérative d’habitants offre un modèle de fonctionnement économique différent, un autre rapport au patrimoine, puisque les habitants ne sont pas propriétaires de leur appartement, ils achètent des parts de la société. La valeur des parts est déconnectée de la valeur du bien immobilier. La propriété est collective ; les habitants sont locataires de leur logement.

La solidarité Les apports sont personnalisés. Aux Barges, l’apport est plafonné à 40 000 €. Les redevances mensuelles sont adaptées au revenu de chacun. Les loyers vont du PLAI (logements sociaux bas revenus) aux loyers libres en passant par les PLS (logements sociaux revenus moyens).

Un autre modèle social :

La coopérative d’habitants comprend des espaces privatifs et des espaces communs. Les appartements sont conçus en fonction des stricts besoins de chacun (et prévus pour le handicap).

Une pratique de changement environnemental.

Les logements sont conçus à minima, la mutualisation des espaces et des moyens entraînant la sobriété dans la consommation : buanderie commune, chambre d’amis, auto partage, mutualisation des aides à domicile etc… Aux Barges, notre volonté de diminuer notre empreinte écologique s’est concrétisée dans nos choix architecturaux et techniques, sur l’isolation et la construction bois/paille, installé 12m² de panneaux solaires thermiques,…. Pour le jardin, la permaculture, et le compostage.

L’éducation populaire

Enfin, ce projet est pour nous l’occasion de participer à des actions d’éducation populaire, dans une dynamique intergénérationnelle, en particulier avec des écoles, des lycées, avec des associations. Et notre salle commune est conçue pour organiser des événements ouverts à d’autres publics (réunions de mutuelles,  associations, évènements musicaux ou théâtraux)

LA GOUVERNANCE DE LA COOPÉRATIVE

Autogestion C’est le principe « une personne = une voix » qui est la règle. La gouvernance est horizontale, La responsabilité est collective, les tâches sont partagées.

L’importance des outils de communication Les ordres du jour sont prévus à l’avance, l’animation des AG avec tour de parole. Des comptes rendus écrits sont rédigés pour toutes les réunions.

LES POINTS D’APPUI QUI ONT AIDÉ A LA RÉALISATION DU PROJET

– En tout premier lieu, il s’agit de l’association Habicoop, qui nous a accompagné.es dès l’origine sur les plans financiers, juridiques, institutionnels et administratifs.

– Pour la construction proprement dite, nous avons pu compter sur des architectes et une maîtrise d’œuvre très sensibles à nos demandes- L’appui de personnalités politiques convaincues de l’intérêt de la coopérative d’habitants.

– Choix politique également de la Région Rhône-Alpes (avant 2015) qui nous a accordé 2 subventions : L’une pour le côté écologique de la construction et l’autre qui nous a permis de suivre une formation.

– Les caisses de retraite et des mutuelles ont été sensibles, en nous accordant un prêt sans intérêt, soit des subventions.

– Enfin, au Crédit Agricole, pour convaincre à son tour les décideurs de nous accorder des prêts couvrant 60% de l’opération sur 40 ans (pour le bâti) et sur 50 ans (pour le foncier). Prêts Logement Social, puisque 14 logements sur les 16 que comporte l’immeuble, relèvent de ce type de prêt.

LES DIFFICULTÉS

C’est aussi du caractère novateur du projet que sont venues parfois les difficultés. Il a fallu convaincre les politiques, les collectivités territoriales, les bailleurs sociaux afin d’obtenir les prêts et leurs garanties.

CONDITIONS DE REPRODUCTION

Une réalisation de coopérative d’habitants, par essence, n’est pas reproductible terme à terme.

Cependant, on pourrait dégager, d’après notre expérience limitée, quelques invariants :

– L’importance de la cooptation, après une période de travail en commun permettant à chaque partie de mieux se connaître.

– L’importance des « outils » de la gouvernance, déjà définie plus haut.

– L’importance d’un accompagnement de type Habicoop

– L’importance d’être convaincus pour convaincre et…. tenaces.

L’association Chamarel poursuit ses activités : recherche de financement, promotion des coopératives d’habitants, elle œuvre aussi pour construire un réseau de coopératives d’habitants pour les personnes vieillissantes. Dans la coopérative des Barges la vie est à l’image de ce que nous imaginions : solidarité et bienveillance, usage réussi des espaces communs dans le cadre de la transition citoyenne et écologique.

Pour tout contact : patrickchretion(à)hotmail.comOu 04 69 70 07 91 ou http://cooperativechamarel.wordpress.com/Ou Coopérative Chamarel-Les Barges, 10, rue du 19 mars 1962 69120 Vaulx en Velin