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Le commerce équitable engagé avec Artisans du Monde

Le commerce équitable engagé: soutenir des organisations d’agriculture familiale pour promouvoir une souveraineté alimentaire mondiale respectueuse de l’environnement Dans un contexte de libéralisation des échanges et du commerce, le monde agricole a subi le modèle d’agriculture intensif, qui s’appuie sur une agro-industrie dominée par de grandes firmes multinationales. Ceci cantonne les pays producteurs du sud dans un rôle de fournisseur de matières premières, freinant tout développement des industries locales et a conduit à une situation de faim
récurrente pour les paysans de la planète (augmentation actuelle du nombre de personnes souffrant de la faim a 825 millions), une très grande pauvreté, avec des populations qui ne peuvent plus vivre sur leur terre et doivent émigrer dans les grandes villes ou dans nos pays dans l’espoir, illusoire, d’une meilleure situation. Cela a aussi entraîné une uniformisation des variétés, des modes de production basés sur la monoculture qui contribuent à une diminution rapide et inquiétante de la biodiversité ainsi
qu’à la dégradation de l’environnement (produits chimiques, déforestation,…).
Pour essayer de contrer ces phénomènes le commerce équitable, depuis les années 50 a défini un partenariat commercial visant à soutenir une plus grande équité dans le commerce mondial et l’a mis en application par de nombreuses initiatives. Ce contrat couvre les aspects économiques, sociaux et environnementaux comme décrit ci dessous :


La garantie que ces échanges suivent les règles définies a été certifié par des « labels » dont les plus connus sont celui de Max Havellaar (aujourd’hui Fair Trade Labeling Organization), celui de la WFTO (Worldwide Fair Trade Organization), et d’autres comme ci dessous, qui définissent un cahier
des charges incluant les 3 volets, validés par un organisme de certification comme ECOCERT

Le commerce équitable est un mouvement pluriel qui peut prendre une ou plusieurs des composantes commerciales (ventes de produits), éducatives et politiques (plaidoyer).
Commerce Équitable France, le collectif national de concertation et de représentation des acteurs de commerce équitable français agit pour que ces principes aient vocation à irriguer l’ensemble de l’économie, au « Sud » comme au « Nord », dans une nécessité de repenser globalement les modes de production et de commercialisation. Actuellement soutien à l’agriculture , agroforesterie, bio, local et équitable s’unissent pour une convergence vers une Transition Écologique et Citoyenne.
Les denrées agricoles les plus échangées au niveau international sont le sucre, le café, le cacao. Nous illustrerons donc notre présentation sur ces exemples, mais bien d’autres peuvent être considérées car non cultivables en France ou en quantité suffisante avec une meilleure empreinte carbone totale (incluant production et distribution), ce sont par exemple le thé, le coton, les épices, le riz, le quinoa…
Ces 3 produits sont le symbole d’une culture coloniale, surtout cultivés à l’origine par des esclaves noirs au Sud et consommés au Nord, et aujourd’hui par des travailleurs et enfants exploités.
• La coopérative de café CECOVASA au Pérou a pu miser sur la qualité, le bio, la formation, le rôle de la femme, la construction d’une usine locale de traitement, la lutte contre la culture illicite de la coca et devenir leader régional.
• La coopérative de cacao el Ceibo en Bolivie a pu créer une filière directe et autonome et se doter de capacités de transformation,et promouvoir l’agroécologie pour une souveraineté alimentaire et fournir un chocolat bio sans lécithine de soja (souvent OGM)
• Le collectif Alter Trade et l’ONG Panay Fair Trade Center aux Philippines qui fournit un sucre de canne complet et bio, sont des symboles de réussite de la réforme agraire et d’une agriculture qui respecte la biodiversité, partage les revenus de manière juste, milite pour l’émancipation des femmes et maîtrise complètement sa chaîne de production.

Dans les Alpes Maritimes, 2 associations œuvrent pour vous permettre de redonner du sens à vos achats, vous permettent d’être acteur d’alternatives concrètes en vous offrant ces produits alimentaires du Sud, mais aussi ceux de petits producteurs locaux en bio, et un artisanat original
et de qualité, qui seul permet de continuer a faire vivre la richesse des traditions culturelles et offrir un revenu complémentaire ou essentiel à ces populations en détresse politique et/ou environnementale.
Elles offrent également les 3 facettes d’un commerce équitable engagé, c’est à dire les ventes en boutique bien sur, mais aussi les interventions en milieu scolaire ou universitaire, et la participation aux actions de plaidoyer/sensibilisation national ou local, ce sont :

Artisans du Monde, 5 rue Vernier à Nice, ouverte depuis maintenant 20 ans et qui initié également une librairie engagée, Mots du Monde à ses cotés. Le réseau Artisans du Monde est une fédération de plus de 120 associations dans toute la France et qui a initié sa propre centrale d’achat Solidarmonde, membre de WFTO.

La Maison du Commerce Équitable à Mouans Sartoux, membre relais Artisans du Monde, et soutien au label « Territoire de Commerce Équitable » attribué à la ville de Mouans Sartoux

Le commerce équitable engagé

Le commerce équitable engagé:

soutenir des organisations d’agriculture familiale pour promouvoir une souveraineté alimentaire mondiale respectueuse de l’environnement.

Dans un contexte de libéralisation des échanges et du commerce, le monde agricole a subi le modèle d’agriculture intensif, qui s’appuie sur une agro-industrie dominée par de grandes firmes multinationales. Ceci cantonne les pays producteurs du sud dans un rôle de fournisseur de matières premières, freinant tout développement des industries locales et a conduit à une situation de faim récurrente pour les paysans de la planète (augmentation actuelle du nombre de personnes souffrant de la faim a 825 millions), une très grande pauvreté, avec des populations qui ne peuvent plus vivre sur leur terre et doivent émigrer dans les grandes villes ou dans nos pays dans l’espoir, illusoire, d’une meilleure situation. Cela a aussi entraîné une uniformisation des variétés, des modes de production basés sur la monoculture qui contribuent à une diminution rapide et inquiétante de la biodiversité ainsi qu’à la dégradation de l’environnement (produits chimiques, déforestation,…).
Pour essayer de contrer ces phénomènes le commerce équitable, depuis les années 50 a défini un partenariat commercial visant à soutenir une plus grande équité dans le commerce mondial et l’a mis en application par de nombreuses initiatives. Ce contrat couvre les aspects économiques, sociaux et environnementaux comme décrit ci dessous :
La garantie que ces échanges suivent les règles définies a été certifié par des « labels » dont les plus connus sont celui de Max Havellaar (aujourd’hui Fair Trade Labeling Organization) , celui de la WFTO (Worldwide Fair Trade Organization), et d’autres comme ci dessous , qui définissent un cahier des charges incluant les 3 volets, validés par un organisme de certification comme ECOCERT.

Le commerce équitable est un mouvement pluriel qui peut prendre une ou plusieurs des composantes commerciales (ventes de produits), éducatives et politiques (plaidoyer).
Commerce Équitable France , le collectif national de concertation et de représentation des acteurs de commerce équitable français agit pour que ces principes aient vocation à irriguer l’ensemble de l’économie, au « Sud » comme au « Nord », dans une nécessité de repenser globalement les modes de production et de commercialisation. Actuellement soutien à l’agriculture , agroforesterie, bio, local et équitable s’unissent pour une convergence vers une Transition Écologique et Citoyenne.
Les denrées agricoles les plus échangées au niveau international sont le sucre, le café, le cacao. Nous illustrerons donc notre présentation sur ces exemples, mais bien d’autres peuvent être considérées car non cultivables en France ou en quantité suffisante avec une meilleure empreinte carbone totale (incluant production et distribution), ce sont par exemple le thé, le coton, les épices, le riz, le quinoa…
Ces 3 produits sont le symbole d’une culture coloniale, surtout cultivés à l’origine par des esclaves noirs au Sud et consommés au Nord, et aujourd’hui par des travailleurs et enfants exploités.
• La coopérative de café CECOVASA au Pérou a pu miser sur la qualité, le bio, la formation, le rôle de la femme, la construction d’une usine locale de traitement, la lutte contre la culture illicite de la coca et devenir leader régional.
• La coopérative de cacao el Ceibo en Bolivie a pu créer une filière directe et autonome et se doter de capacités de transformation,et promouvoir l’agroécologie pour une souveraineté alimentaire et fournir un chocolat bio sans lécithine de soja (souvent OGM)
• Le collectif Alter Trade et l’ONG Panay Fair Trade Center aux Philippines qui fournit un sucre de canne complet et bio, sont des symboles de réussite de la réforme agraire et d’une agriculture qui respecte la biodiversité, partage les revenus de manière juste, milite pour l’émancipation des femmes et maîtrise complètement sa chaîne de production.
Dans les Alpes Maritimes, 2 associations œuvrent pour vous permettre de redonner du sens à vos achats, vous permettent d’être acteur d’alternatives concrètes en vous offrant ces produits alimentaires du Sud, mais aussi ceux de petits producteurs locaux en bio, et un artisanat original et de qualité, qui seul permet de continuer a faire vivre la richesse des traditions culturelles et offrir un revenu complémentaire ou essentiel à ces populations en détresse politique et/ou environnementale.
Elles offrent également les 3 facettes d’un commerce équitable engagé, c’est à dire les ventes en boutique bien sur, mais aussi les interventions en milieu scolaire ou universitaire, et la participation aux actions de plaidoyer/sensibilisation national ou local, ce sont :

Artisans du Monde, 5 rue Vernier à Nice, ouverte depuis maintenant 20 ans et qui initié également une librairie engagée, Mots du Monde à ses cotés. Le réseau Artisans du Monde est une fédération de plus de 120 associations dans toute la France et qui a initié sa propre centrale d’achat Solidarmonde, membre de WFTO.

La Maison du Commerce Équitable à Mouans Sartoux, membre relais Artisans du Monde, et soutien au label « Territoire de Commerce Équitable » attribué à la ville de Mouans Sartoux

L’Agriculture d’Appartement

Dominique HUSKEN

L’ Historique

Dans le jardin de mon enfance, j’aimais beaucoup m’occuper des fleurs et des plantes.

Dans mon premier appartement, j’ai fait mes premières armes avec du basilic et quelques plants de persil, mais c’est à mon installation à Nice que débutent réellement mes premiers pas d’agricultrice d’appartement en installant un petit jardin de plantes aromatiques sur mon petit balcon.

Quelques années plus tard, j’ai emménagé dans un appartement qui possède une petite terrasse ombragée qui a vite reçu la visite d’oseille peu gourmande de soleil tout comme le persil et une terrasse plus ensoleillée, un peu plus grande, devenue le champs de mes manœuvres jardinières à l’occasion d’un cadeau de deux plants de tomates.

Dès l’année suivante, j’ai testé différentes espèces de tomates avec plus ou moins de succès et je me suis rendu compte que plus les pots étaient profonds,, plus les plants grandissaient et me donnaient de beaux fruits. En fin de compte, actuellement je plante surtout des « Noires de Crimée » qui deviennent bien charnues et savoureuses à souhait ainsi que quelques plants de tomates « Cornues » dans de grands bacs bien profonds.

Les pots du début, j’en garnissais les fonds avec une couche d’épluchures de légumes, mais bientôt j’ai lancé mes premiers essais de compost dans une vieille poubelle qui dégagea très vite une épouvantable odeur. Le Net et ses explications sur le compost épargnèrent mes facultés olfactives.

Du coup, je m’équipais d’un petit composteur dans lequel j’alterne une couche de « vert » avec une couche de « brun » à savoir des végétaux frais avec de vieilles feuilles séchées et des brindilles sèches. Maintenant en début de saison je garnis le fond de mes bacs avec ce compost riche en nutriments. C’est grâce au composteur que j’ai fait pousser de petites plantes inconnues qui se sont avérées être des melons issus de graines jetées dedans et un pied de pommes de terre né d’une vieille pomme de terre toute ridée.

Il y a quatre ans au cours de la saison hivernale, mes bacs vides de toute plantation, j’ai essayé de planter des gousses d’ail qui se sont montrées à la hauteur de mes espérances et depuis chaque hiver je prépare ma consommation de l’année suivante, délicieuse, digeste et « bio ».

Cette année, j’essaie des plants d’aubergine pour tenir compagnie aux trois plants de poivrons que je bichonne depuis plusieurs années.

Si vous voulez vraiment vous amuser, dans la seconde moitié de février, vous installez une petite serre démontable et vous plantez les graines de tomate précieusement recueillies la saison précédente, vous allez vous émerveiller de voir tout ces petits plants émerger de la terre de coco ou vous les avez planté. Lorsque vous couper vos tomates, vous en profitez pour garder les graines que vous faites tremper dans l’eau pendant une bonne semaine et ensuite vous les faites bien sécher sur du papier de cuisine, puis vous les rangez dans un endroit bien sec ou elles attendront patiemment le début de l’année suivante.

La Temporalité

Pour les tomates, à la mi-février, je plante mes graines dans de la terre de coco, achetée préparée, que je positionne sous ma petite serre démontable. Après les « Saints de Glace », je dédouble les petites pousses que je replante en pleine terre dans des bacs profonds. Au cours du mois d’octobre, je procède petit à petit à l’arrachage des plants au fur et à mesure de leur fin de production. Après avoir incorporé à la terre une moitié de compost, je plante dans mes bacs devenus vides tout les quinze centimètres une gousse d’ail rose.

En ce qui concerne le basilic, fin avril, je plante les graines dans la terre de coco et les mets sous serre. Dans le courant de la seconde quinzaine du mois de mai, je plante dans des bacs ou des balconnières les petits plants de basilic. Ils vont parfumer ma cuisine jusqu’à fin octobre.

Les plants de poivrons sont persistants et je les garde plusieurs années, il devrait en être de même pour les plants d’aubergines selon une de mes amies.

Les plantes aromatiques – oseille, ciboulette, persil, aneth, thym, laurier, sauge, romarin, menthe – sont boostées avec un apport de compost au printemps.

Les terrasses

La liste des plantes potagères et ornementales de la terrasse sud  – environ 20 m2

  • tomates noires de Crimée remplacées par de l’ail en octobre et tomates cerise

  • concombres, remplacés par des oignons floraux en octobre

  • poivrons, aubergines et romarin

  • basilic remplacé par des bulbes en octobre

  • olivier, citronnier

  • mimosa, roses, jasmin, poids de senteur, gueules de loup etc …

La liste des plantes de la terrasse nord – environ 10 m2

  • menthe, persil, ciboulette, coriandre, aneth, basilic

  • sauge, laurier, oseille, thym

Matériels

Bac grand modèle  – 30/40 € – 90 litres – 100/42/40 cm – environ 70 kg en fonction

Bac moyen modèle – 25/35 € – 60 litres – 80/38/38 cm – environ 50 kg en fonction

Composteur – 25 € – 60/60/80 cm

Les bacs sont positionnés sur des supports à roulettes pour une maniabilité plus aisée et une évacuation du « trop d’eau »

Répartition des bacs

Terrasse sud : 4 grands bacs et 3 moyens + une vingtaine de pots de tailles variées et une vingtaine de balconnières

Terrasse nord : 2 bacs moyens + une dizaine de balconnière et 3 pots

Petit matériel

Arrosoir, mini-pelle, mini-râteau, plantoir, sécateur à branche, tuteurs, pulvérisateur

Un tuyau d’arrosage et un petit meuble pour ranger les graines et le petit outillage facilitent cette activité.

Prix de revient des légumes

Il est pratiquement impossible d’élaborer un prix de revient. Ce dernier est fonction d’un grand nombre de paramètres :

– selon la surface que je vais consacrer à mon « potager en ville ».

  • selon que je possède les bacs ou si je dois les acheter.

  • selon que je possède un composteur ou si je dois acheter le terreau.

  • selon que j’aie récupéré les graines l’année précédente ou si je dois les acheter.

  • selon qu’il me reste de l’engrais ou que je sois obligée de le renouveler.

  • selon le degré d’hydrométrie de l’année, j’arrose abondement ou pas.

  • et la liste est loin d’être close

Les conclusions

Cette activité va vous inviter à faire un petit tour quasiment quotidien afin d’apprécier le manque d’eau ou encore un petit problème – par exemple, l’apparition d’une poudre blanche sur les feuilles d’un olivier qui va nécessiter la pulvérisation d’un mélange d’eau et de savon noir.

D’une part, il me paraît important d’avancer pas à pas dans l’élaboration du potager en ville, cela permet de ressentir son attachement réel à cette activité. D’autre part, l’expérience s’acquière petit à petit de son propre vécu et des conseils glanés dans son cercle relationnel.

Enfin, chacun peut ouvrir son expérience en testant, suivant ses goûts, la culture de pommes de terre, de radis et autre légume

La transition alimentaire et écologique passera par la préservation et l’optimisation du sol, ce réservoir unique de vie, sous-estimé et malmené

Justine Lipuma (Ingénieur biologiste, PhD, CEO MYCOPHYTO)

De grands défis sont à réaliser au cours de ce siècle. Il faut mettre en place une transition agricole et alimentaire afin d’assurer un approvisionnement en denrées alimentaires pour 9,6 milliards d’êtres humains d’ici 2050. Cet enjeu implique de produire plus et mieux sans possibilité d’augmenter les surfaces agricoles. Cette évolution doit se réaliser dans un contexte de transition environnementale intégrant la réduction de l’utilisation de substances chimiques (engrais, pesticides…) de 50%. Et enfin, nous devons le faire dans un contexte de changement climatique global et de pénurie de ressources naturelles. L’agriculture est effectivement soumise au changement global, climatique en particulier, qui conduit à une irrégularité des rendements dès à présent et qui entraîne les filières agricoles dans des situations critiques.

Il y a donc une urgence à mettre en place de façon rapide une véritable transition dans ce domaine avec tous les acteurs de cet écosystème. Pour cela, il est important de sensibiliser/former les consommateurs à de nouveaux modes de consommations ainsi que les professionnels à de nouveaux itinéraires de culture. Une des clefs réside sur une meilleure compréhension et utilisation des organismes présents dans le sol : le sol est avec les océans, le compartiment terrestre renfermant le plus de vie sur terre.

Le sol : un constat alarmant et une prise de conscience sur le potentiel de la vie microbienne des sols

Le sol est, outre le support physique d’une culture, un réservoir microbien dont les diversités et fonctionnalités vont conditionner l’état sanitaire des plantes cultivées. Les communautés microbiennes telluriques, qui jouent un rôle primordial dans les cycles biogéochimiques du carbone, de l’azote et d’autres éléments, exercent également des effets bénéfiques sur les plantes par le biais d’interactions symbiotiques. Rares sont les micro-organismes pathogènes. En revanche, nombre d’entre eux favorisent la croissance des végétaux, assurent la dégradation de polluants, et fournissent des composés d’intérêt tels des enzymes, des antibiotiques ou d’autres molécules (antiviraux, antitumoraux). Le sol représente le plus grand réservoir de carbone contenant environ deux fois le stock de carbone atmosphérique et trois fois le stock de carbone contenu dans la végétation (40 tonnes par hectare (t/ha) en sols cultivés et 65 t/ha sous prairies). Une augmentation des stocks de carbone organique des sols cultivés peut jouer un rôle significatif dans la limitation des émissions nettes de gaz à effet de serre vers l’atmosphère en stockant du CO 2 atmosphérique dans la matière organique (M.O.) des sols. Cette action est réalisée par les organismes vivants présents dans le sol (Figure 1).

Figure 1 : Décomposition de la matière organique par les organismes vivants du sol

Il existe un continuum microbien du sol aux parties aériennes et il est connu que le microbiome de la plante est influencé par celui du sol. L’holobionte correspond à l’ensemble des micro-organismes avec lesquels la plante interagit et établit un dialogue. Il peut être modifié suite à l’attaque d’un agent pathogène, mais il peut aussi influencer la réponse à cette attaque (par des mécanismes de bio-protection). La biodiversité présente dans le sol est un réservoir sous-évalué encore aujourd’hui. Dans 1g de sol de forêt, on trouve en moyenne 109 micro-organismes contre 103 dans 1g de sol cultivé. 1 hectare de sol forestier compte plus d’organismes vivants que d’êtres humains sur Terre !  Les techniques agricoles d’après-guerre (intensification des cultures, monoculture…) ont considérablement réduit cette réserve biologique.

Un sol de prairie renferme une biomasse constituée à 70% de micro-organismes : dont 39% de bactéries et actinomycètes (microflore), 28% de champignons et algues (microflore) et à 5% de protozoaires et nématodes (microfaune). Cette biomasse se compose également de 22% de vers de terre, tandis que les autres animaux réunis (macrofaune et mésofaune) ne représentent que 6% des organismes vivants du sol. La biodiversité est encore un vaste terrain inconnu pour les chercheurs. Aujourd’hui, environ 1,7 million d’espèces ont été décrites sur Terre (G. Lecointre et H. Le Guyader, 2006), dont 21% (360000 espèces) sont des animaux du sol (sans compter la microflore).

Les sols sont soumis à des pressions multiples (urbanisation, désertification, érosion) associées en grande partie aux activités humaines. La biodiversité des sols est la première menacée par ces pressions car elle n’a souvent pas le temps de s’adapter à son nouvel environnement. Par ailleurs, les ressources utilisées en agriculture intensive vont, soit diminuer (énergie fossile, phosphates d’origine minière), soit suivront des régimes très irréguliers du fait du changement global (eau) ce qui implique la réflexion et la mise en place de systèmes de productions moins dépendant de ces ressources. A ce jour, de nombreuses méthodes intégrées dans les systèmes agricoles intensifs sont néfastes pour le sol. Par exemple, les labours ou la mise en culture de prairies altèrent la diversité des champignons et l’abondance des vers de terre. Les amendements organiques, la limitation de l’usage des pesticides et du travail mécanique peuvent atténuer cette perte. Le mélange d’essences forestières en sylviculture, les amendements organiques, les rotations et les intercultures améliorent l’abondance microbienne des sols.

D’une façon générale, la gestion actuelle des sols n’apparait pas durable au regard de ce bilan. Ce constat a d’ailleurs conduit la Commission Européenne à développer une stratégie de gestion durable des sols et la FAO a récemment publié un rapport sur l’état des sols (FAO & ITPS, 2015) (Figure 2). La commission européenne a publié en 2010 une brochure bien conçue et toujours d’actualité sur l’importance de la biodiversité du sol « L’usine de la vie : pourquoi la biodiversité des sols est-elle si importante ? ».

Figure 2 : Campagne de la FAO – 2015 l’année international des sols

La gestion durable des sols vise à préserver un patrimoine essentiel pour l’Humanité́ qui n’est pas renouvelable à notre échelle de temps. Cette gestion est au cœur des systèmes agroécologiques qui visent à mieux valoriser la biodiversité et les interactions biotiques afin de réduire l’utilisation d’intrants de synthèse et ainsi préserver les ressources (eau, sol, biodiversité). Des innovations portées par des laboratoires de recherches ainsi que des jeunes pousses sont en place pour permettre la mise en place de parcelles tests intégrant des modes de productions plus respectueux de l’environnement mais également plus productifs. Une augmentation ainsi qu’une gestion de la biodiversité naturelle des sols sont une des clefs majeures pour la réussite d’une transition agricole.

Références :

Ouvrages :

G. Lecointre et H. Le Guyader, 2006, Classification phylogénétique du vivant .

J.-M. Gobat, M. Aragno et W. Matthey, 1998, Le sol vivant . Editions Presses Polytechniques et Universitaires Romandes (PPUR)

Articles :

M. Frac et al., 2018, Fungal Biodiversity and Their Role in Soil Health, Front Microbiol. 2018; 9: 707.

C. Wagg et al., 2014, Soil biodiversity and soil community composition determine ecosystem multifunctionality, Proc Natl Acad Sci U S A. 2014 Apr 8; 111(14): 5266–5270

Sites internet :

http://ec.europa.eu/environment/soil/three_en.htm

http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/272/1122/biodiversite-sols.html

http://www.gessol.fr/ (GESSOL « Fonctions environnementales et GEStion du patrimoine SOL ») Rubrique > Dossiers thématiques > Biodiversité: La vie cachée des sols

http://moodle-ensat.inp-toulouse.fr/pluginfile.php/13612/mod_resource/content/1/DNO_2014_EvaSchreck.pdf

La Régie agricole de Mouans-Sartoux pour alimenter en bio les cantines scolaires

Comment créer le tissu agricole et économique pour faire passer une cantine en bio et en faire un levier de développement d’une politique alimentaire locale ?

Genèse de l’alternative

Nourrie par des prises de conscience des enjeux santé/environnement et suite à la crise de la « vache folle », la ville de Mouans-Sartoux s’est très tôt penchée sur les questions du lien entre alimentation, santé et environnement. Elle mène sur le sujet une politique volontariste depuis plusieurs mandats. Elle a ainsi commencé dès 1999 à introduire des produits biologiques dans les cantines, avec le choix d’une restauration en régie municipale. Le bio a pris de plus en plus de place, avec une augmentation progressive par gamme de produits: de 23% en 2009, 73% en 2011, jusqu’à atteindre 100% en 2012. En 2010, une régie agricole municipale a été créée, produisant à ce jour 85 % des légumes consommés dans les cantines, et enfin, la Maison d’Éducation à l’Alimentation Durable a vu le jour en octobre 2016.

Volume géré

10 000 habitants à Mouans Sartoux1 000 élèves dont 96 % de demi-pensionnaires152 000 repas par an, soit 1 200 repas par jour, tous publics confondus (écoles, crèches et personnel communal), composés pour 70% en volume de denrées d’origine locale (PACA et région du Piémont). Plus de 24 tonnes de légumes bio produits par an par la régie agricole (85% d’autonomie en légumes pour alimenter les cantines).

Moyens affectés

– Un terrain communal de 6 hectares (régie agricole) équipé de matériel agricole dont la production est gérée par 3 (équivalents temps plein) agents municipaux

– 3 cuisines intégrées aux 3 groupes scolaires, 21 agents dans le service restauration, une camionnette permettant la livraison quotidienne des légumes

– Des animateurs pour accompagner les enfants lors du temps du repas (1 animateur pour 10 enfants en maternelle, 1 pour 14 en élémentaire).

Description des paramètres économiques et financiers

Budget restauration 2016 (comprenant les frais de personnel) :1,2 M € pour 143 500 repas, dont budget alimentation : 240 000 €

Repas:

Prix de revient d’un repas tout compris : 8,39 €

Participation des familles en fonction du QF : de 2 € à 6,6 € (prix moyen 3,13 €).

A noter que le passage des cantines en bio n’a pas fait augmenter les impôts locaux ! Coût des denrées d’un repas 100 % bio en 2017 : 2,01 €.

Gaspillage:

Entre 2011 et 2015, réduction de 80 % des restes alimentaires (de 147 g à 32 g en 2015 par assiette). Par exemple, les grammages ne suivent pas les recommandations officielles mais les quantités réellement consommées. Cette action a permis de dégager une économie de 0,20 € par repas, réinvestie dans le bio, compensant ainsi le passage au 100 % bio.

Renouvellement des marchés publics:

– Révision des critères d’attribution pour privilégier les producteurs locaux: 40 % pour la qualité, 30 % pour le respect de l’environnement et 30 % pour les tarifs

– Allotissement dans les appels d’offre en fonction des denrées pouvant être produites localement : le marché alimentaire est ainsi passé de 8 à 25 lots

Création d’un tissu économique local:

– Politique de soutien à l’installation agricole: plan d’action d’aide à l’installation (projet européen AGRI-URBAN)

– Porteurs de projet régulièrement reçus par la mairie afin d’étudier les possibilités d’installation sur Mouans-Sartoux. Installation d’un maraîcher bio et d’un producteur de plantes à parfum.

– Aide financière de la ville pour l’installation agricole (gestion économe de l’eau)

– Création d’un atlas du foncier agricole et réhabilitation de friches pour permettre la mise à disposition de terres agricoles à de nouveaux agriculteurs

– Installation d’une association d’insertion en agriculture biologique rattachée au Réseau Cocagne

– Forte demande en produits bio locaux: création d’une épicerie bio, locale et sans emballages, magasin de producteur, Maison du Commerce Équitable, deux marchés, une AMAP

– Développement d’une gamme de pains bio par la boulangerie du village, suite à son engagement avec les cantines

Partenaires financiers par le biais de financement de projets:

État (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt PACA – via le PNA, labellisation PAT), ADEME, Conseil Régional PACA (pour l’Observatoire), Fondation Carasso (pour la Maison d’éducation à l’alimentation durable), Union Européenne FEDER – programme URBACT (AGRI-URBAN, BioCanteens).

Description des paramètres réglementaires

Depuis près de 40 ans, la maîtrise du foncier est une préoccupation constante de l’action municipale. Ainsi, la commune est propriétaire de près de 200 hectares d’espaces naturels, forestiers et agricoles, certains acquis à l’amiable ou en usant du droit de préemption.En 2012, la ville a adopté un nouveau plan local d’urbanisme et est passée de 40 à 112 hectares classés en zone agricole. Un pari osé entre Cannes et Grasse où le foncier est très convoité ! Depuis, la municipalité a évalué son potentiel agricole à 13 zones susceptibles d’accueillir des agriculteurs.

L’Agenda 21 et le PLU précisent que les espaces agricoles et naturels existants seront préservés de toute extension urbaine et confortés par une augmentation des espaces agricoles ou zones A. A noter qu’un Projet Alimentaire Territorial, labellisé par le Ministère de l’Agriculture (voir 6, 2016 MEAD) a été construit en articulation avec l’Agenda 21 local de la commune, le PLU et le PEL (projet éducatif local).

Gouvernance

Acteurs mobilisés:Personnel municipal des services Enfance (MEAD, Restauration, Animation, Jeunesse), Urbanisme, Espaces verts, CultureActeurs du territoire, dont Professionnels d’Agribio Alpes Maritimes, de la Chambre d’Agriculture départementale, service agriculture de la CAPG, CFPPA d’Antibes, DDTM, ADEARAutres partenaires : Association Un Plus Bio (Club des Territoires Français et Européen), Pacte de Milan, OFSP – Organic Food System Program, Programmes européens « Urbact Agri-Urban », URBACT BioCanteens, l’INRA d’Avignon, Skema Business School, ImmaTerra, l’UCA, Universitaires

Gouvernance de l’action : L’équipe de la MEAD coordonne le Projet Alimentaire de la commune. Le comité de pilotage regroupe des acteurs internes à la mairie (élus, techniciens) ainsi que des associations spécialisées, scientifiques et chercheurs, experts,… pour évaluer le projet, le faire avancer et orienter les actions.

Par ailleurs, l’Observatoire de la restauration durable dresse des bilans d’étape en faisant la lumière sur ce qui fonctionne et sur les éventuels freins. Il constitue un instrument de prospective au service des futurs changements et offre des arguments à d’autres collectivités pour franchir le pas. Depuis 2013, l’Observatoire se réunit deux fois par an. Il a permis d’évaluer les comportements alimentaires des familles : évolution vers des habitudes alimentaires plus saines et plus durables, adoption de bonnes pratiques encouragées dans les cantines (moins de gaspillage, moins de sucre, plus de produits locaux et bio) pour 85 % des familles (enquête 2016).

Temporalités du montage

-1999 : 4 % de bio : le bœuf (crise de la vache folle). Choix d’une restauration en régie municipale, une cuisine par école

-2005 : révision des menus pour intégrer la saisonnalité, Ville active PNNS

-2008 : étude de faisabilité pour créer une régie agricole. Début de l’opération “un fruit à la récré” dans les écoles -2010 : démarrage des cultures expérimentales à la régie agricole municipale. Certification Ecocert

-2010 : mise en place d’une politique de réduction des déchets alimentaires. Résultats rapides : réduction de 80 % du gaspillage alimentaire en 5 ans.

-2011 : embauche de l’agriculteur sous contrat municipal.

-2012 : triplement des surfaces agricoles dans le PLU, déclassement de zones constructibles pour implanter des solutions de développement agricole.

-2012 : création de l’Observatoire de la restauration durable

-2014 : instauration d’une aide financière à l’installation d’agriculteurs bio

-2016: démarrage d’une expérience de conservation des légumes à la régie agricole en vue d’atteindre l’autonomie en légumes pour fournir les cantines

-2016 : création de la Maison d’Éducation à l’Alimentation Durable (www.mead-mouans-sartoux.fr). La MEAD porte le projet alimentaire territorial de MS avec cinq axes d’action : aide à l’installation agricole, laboratoire de transformation alimentaire, sensibilisation et éducation à l’alimentation durable, recherche-action, communication et partage du projet

-2017 : lancement du diplôme universitaire « chef de projet alimentation durable» en collaboration avec l’UCA. Cette formation, destinée principalement aux élus et agents des collectivités territoriales, a pour objectif l’émergence de projets d’alimentation durable à l’échelle du territoire

-2018 : chef de file du projet européen URBACT BioCanteens

Description des paramètres humains et prospective de développement

Le facteur humain a été primordial dans la réussite du projet à différents niveaux : prise de conscience des élus, implication et motivation du personnel municipal, appropriation par les habitants, sensibilisation et implication des familles avec un volet pédagogique qui a démarré très tôt dans les écoles:

– accompagnement pédagogique du repas des enfants par des animateurs

– ateliers autour de la nutrition et ateliers cuisine animés par les chefs des cuisines organisés durant les temps périscolaires

– tri des déchets par les élèves, pesée quotidienne des poubelles, petites, moyennes et grandes portions proposées aux enfants qui se servent en fonction de leur appétit (et peuvent revenir se servir s’ils le désirent !)

– jardins pédagogiques dans chaque école et sur le domaine de Haute-Combe

La MEAD développe sa vocation pédagogique. Visites des petits (écoliers), des grands (élus, techniciens de collectivités, agents territoriaux), ateliers cuisine et nutrition, découverte de l’agronomie appliquée… Elle s’ouvre également à d’autres publics : parents, bénéficiaires de l’épicerie sociale, seniors et acteurs économiques (restaurants, hôtels, commerces alimentaires, métiers de bouche, entreprises…). En 2017, le défi « Familles à alimentation positive » a été créé pour engager les habitants de Mouans-Sartoux dans l’évolution de leurs pratiques alimentaires.

Les perspectives de développement sont les suivantes:

– Favoriser les installations agricoles: Installation de 2 à 5 agriculteurs sur les zones agricoles communales et privées libérées par le PLU.

– Transformer et conserver les légumes: Pérennisation de l’expérimentation en cours par la création d’un atelier de transformation (surgélation, stérilisation, pasteurisation) à disposition de la régie agricole et des agriculteurs locaux pour stabiliser leur modèle économique.

Objectif : atteindre 100% d’autonomie en légumes pour les cantines.

– Au niveau des cantines: Veiller lors de chaque renouvellement de marché d’identifier les producteurs locaux potentiels, poursuivre les formations du personnel de restauration

– Sensibiliser à l’alimentation durable, permettre l’essaimage de projets alimentaires, soutenir les projets de recherche nationaux et internationaux

Et enfin les facteurs clés de réussite :

– Construire une vision ambitieuse du projet alimentaire du territoire en restant à l’écoute ce que nous disent les scientifiques

– Fédérer des acteurs différents (élus, agents municipaux, habitants, parents d’élèves) pour identifier des objectifs communs et surmonter les divergences

– Bénéficier d’une forte volonté politique qui s’inscrive dans la durée

– Mettre en place un système de gouvernance garantissant la pérennité du projet et le portage d’une vision globale, construire une vision de la politique alimentaire de la ville et de la souveraineté alimentaire de son territoire ;

– Identifier en amont les sources d’information, d’appui technique et de financement ;avancer pas à pas en actionnant tous les leviers, y compris les plus difficiles comme l’urbanisme.

Site http://restauration-bio-durable-mouans-sartoux.fr/

La NEF, référence de la finance éthique

LA NEF,

RÉFÉRENCE DE LA FINANCE ÉTHIQUE

Unique en France, la Nef est une coopérative financière qui offre des solutions d’épargne, de crédit et de financement participatif, orientées exclusivement vers des projets ayant une utilité écologique, sociale, et/ou culturelle. Sa mission, depuis près de 30 ans, est de fournir à chacun les moyens d’être acteur de la transition écologique et sociale de notre société.

Fidèle à son principe fondateur “Pour que l’argent relie les hommes”, la Nef crée des outils financiers de participation citoyenne, pour mettre en marche et accompagner des nouvelles façons de produire, de consommer, d’entreprendre, d’habiter.

Les projets qu’elle soutient au quotidien sont ceux qui construisent la société de demain : agriculture biologique et paysanne, énergies renouvelables, entrepreneuriat social, filières bio, insertion, développement local, associations, pédagogies alternatives, logement social, commerce équitable, etc.

Être une banque autrement

La Nef propose une offre sobre et transparente, basée sur une tarification équitable et par-dessus tout, qui a du sens. Elle a su développer une véritable expertise du financement des filières bio, des énergies renouvelables ou encore de l’insertion par l’activité économique.

Ses équipes de conseillers, de banquiers itinérants et ses groupes locaux de sociétaires sont présents sur le terrain. Ils rencontrent épargnants et entrepreneurs et participent activement au développement local d’une économie durable au service de l’humain. Plus largement, les pratiques de la Nef sont guidées par une éthique forte de la relation humaine.

  • Transparence totale : seul établissement financier français à publier chaque année la liste complète de ses financements ;

  • Seul établissement financier français agréé ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) ;

  • Aucune présence sur les marchés financiers ;

  • Rapport entre salaire le plus faible et le plus élevé inférieur à 5 ;

  • Siège social à énergie positive.

La Nef une coopérative vivante

Bien plus qu’un établissement financier, la Nef est une coopérative portée par ses sociétaires qui font vivre au quotidien son projet de développement d’une nouvelle économie plus solidaire et humaine.

Comment épargner, investir et financer avec la Nef

DONNER DU SENS À VOTRE ARGENT Vous souhaitez épargner de manière responsable ? Vous cherchez un placement en accord avec vos valeurs ? La Nef vous propose des solutions d’épargne et de crédit qui répondent à vos besoins et contribuent au développement d’une économie au service de l’humain.

ENTREPRENDRE EN RESPECTANT VOS VALEURS Vous êtes : une société, une entreprise individuelle, en activité libérale, un agriculteur, une association, une commune… Vous souhaitez créer, développer ou reprendre une activité ayant une dimension sociale, culturelle ou écologique ? La Nef vous propose une offre adaptée à vos besoins, à votre situation professionnelle et au développement de votre territoire.

Contacter la Délégation Particuliers Immeuble Woopa 8 avenue des Canuts CS 60032 69517 Vaulx-en-Velin 04.81.65.00.00 delegation.particuliers@lanef.com

Contacter la Délégation Professionnelle de Lyon Immeuble Woopa 8 avenue des Canuts CS 60032 69517 Vaulx-en-Velin 04.72.69.64.43 delegation.lyon@lanef.com

Crowdfunding éthique : financer autrement vos projets durables

Grâce à la plateforme Zeste, la Nef vous accompagne dans la réussite de votre campagne de dons. Vous pouvez ainsi collecter des fonds dans les meilleures conditions, en vous appuyant sur ce qui fait votre force : votre entourage, la communauté de personnes qui partagent vos valeurs et vos usagers.

En savoir plus : www.zeste.coop

La métropole et le défi des reports modaux vertueux : Le projet Tramway Connecté

ROGER Mona, Université Nice Côte d’Azur, Laboratoire TransitionS

MASSE Gael, Université Nice Côté d’Azur, Laboratoire TransitionS

Comment habiter la métropole urbanisée du XXIème siècle et s’y déplacer de manière plus vertueuse ? Enjeu sociétal majeur, la question est ancrée au cœur du territoire de Nice Côte d’Azur, en pleine transition vers un réseau de transports en commun connecté et multimodal. Confronté à une offre de modes de déplacements propres de plus en plus étoffée, comment les usagers se saisissent-ils de ces alternatives et quels sont les facteurs environnementaux et sociétaux favorisant les reports modaux ?

État des lieux et perspectives azuréennes.

Présentation et objectifs

Le challenge reposait sur la perception de la qualité de l’air intérieur et la perception des usagers vis à-vis du tramway connecté. Pour information, la ligne 2 du tramway de la ville de Nice est en construction pour une partie des rails et fonctionnelle sur le tronçon « Magnan-CADAM ». Dans sa finalité, cette ligne rejoindra le Port à Magnan et CADAM à l’Aéroport. Globalement, notre problématique questionne comment un transport doux comme le tramway peut-il changer la perception des usagers sur leur environnement quotidien, comme la perception de la qualité de l’air (Joumard, 2003).Pour répondre à cela, les membres du laboratoire URE // TransitionS ont exploré les perceptions des usagers du tramway métropolitain Nice côte d’Azur afin de cerner les dynamiques de déplacements et le poids de la question de la qualité de l’air dans les reports modaux.Nous avons également exploré comment le tramway connecté peut être un facteur incitatif d’adhésion à ce mode de transport vertueux. Par « connecté », nous entendons que ce tramway sera relié à la ville et à ses usagers, en leur proposant des services nouveaux par le biais des outils numériques (applications, écrans, etc.).En utilisant pour notre enquête des outils ludiques et/ou relatifs au champ des humanités numériques (Bouzidi et Boulesnane, 2017), nous avons cherché à contourner les limites des techniques exploratoires traditionnelles.

Observations

La nouvelle ligne de Tramway dessert 210 000 personnes. Elle permet notamment d’effectuer la liaison entre le port de Nice et l’aéroport Nice Côte d’Azur en 26 minutes pour 1€50 (tarif en vigueur sur le réseau Ligne d’Azur). Or, 55% des touristes interrogés nous ont confié utiliser les transports en commun durant leur séjour, notamment pour des raisons économiques. On peut ainsi aisément supposer que ce nouveau moyen de transport sera largement plébiscité par ces derniers.Aussi, on estime une baisse du trafic routier, soit environ 20 000 voitures en moins le long de la promenade des Anglais, réduisant les émissions de gaz à effet de serre introduites dans l’atmosphère et pointée du doigt par les commerçants comme principale source de pollution dans leur quartier. Ainsi, si la pollution ternit l’image que les niçois ont de leur quartier, les 2400 arbres plantés le long du nouveau tronçon permettront sans doute d’améliorer la perception de cet environnement.Par ailleurs, les usagers des transports en commun ont dévoilé différents aspects de leur rapport aux reports modaux. Lors de notre étude qualitative sur ce panel, un quart des sondés a montré sa préférence pour la voiture malgré une conscience des désavantages écologiques qu’elle présente. Les autres ont souligné l’importance de la mobilité active dans son quotidien, ainsi que la volonté d’emprunter le nouveau tramway, qualifié de « transport écologique » par nos sondés.L’étude qualitative auprès des usagers (de leurs reports modaux à leurs connaissances sur les thèmes du développement durable) s’est effectuée grâce à un outil méthodologique innovant : Un Jeu de plateau créé par le Laboratoire //TransitionS.

Extrait issue de la retranscription d’une partie (4 joueurs, 25 minutes de jeu) : « Marine : Là je prends… le tram. Morgane : Moi je vais prendre le chemin bleu. Marine : T’as voulu prendre le chemin à pieds parce qu’il y a des bonus ? Morgane : Non parce que je suis écolo dans l’âme. Marine : Ouais mais le tram c’est écolo aussi. »   (Nuage de mots réalisé à partir des retranscriptions des parties) On perçoit le verbe hésiter relativement présent, et c’est justement autour de cette hésitation que porte une partie de notre étude, comprendre comment les décisions sont prises en matière de choix de transport. Les mots durable, écolo, et responsable sont également présents ce qui montre que les sujet est bien remis en contexte par les participants.

Bibliographie : Bouzidi Laïd, Boulesnane Sabrina. Les humanités numériques. Enjeux et apports des recherches en humanités numériques. Les Cahiers du Numérique, p.19-38, 2017. Joumard Robert. Les enjeux de la pollution de l’air des transports. Transports et pollution de l’air, Jun 2003, Avignon, France. Inrets, 1 (92), pp.233-240, 2003, actes.

La consommation énergétique et les enjeux de la transition écologique

Nathalie Lazaric (Directrice de Recherches CNRS, GREDEG – Groupe de Recherche en Droit, Économie, Gestion)

La région SUD PACA est caractérisée par une forte croissance démographique, tant au niveau des agglomérations qu’au niveau des zones rurales. Il en découle des tensions importantes sur l’approvisionnement énergétique, amplifiées, d’une part, par une fragilité du système électrique et, d’autre part, par la forte consommation locale et le développement rapide de l’urbanisation. La région est, par conséquent, en dépendance énergétique. En effet, si la consommation de la région SUD PACA représente 8 % de la consommation nationale, sa production énergétique primaire représente 1 % de la production nationale, ce qui permet de couvrir seulement 10 % de sa consommation effective. Cette situation est souvent jugée critique et accentue les tensions sur l’approvisionnement électrique, la région, et plus précisément les Alpes-Maritimes, étant par ailleurs en situation de péninsule électrique car située en « bout de réseau ». Au niveau des principaux postes de consommation (cf. Figure 1), le secteur industriel (33 % au niveau local contre 19 % au niveau national) est prédominant du fait de la présence de grandes infrastructures, telles que l’Etang de Berre, qui contribue à accroître fortement la consommation énergétique.

Figure 1 : Consommation d’énergie finale par secteur d’activité (Source : ORECA)

Consommation régionale Consommation nationale

Par ailleurs, le secteur des transports (35 % ) est le principal consommateur d’énergie et représente le principal poste d’émissions des gaz à effet de serre. Le transport routier est, en 2016, responsable de plus de 52 % des émissions d’oxydes d’azote NOx et de 32 % de celles de particules fines PM2.5. Le principal émetteur des particules fines est le secteur de l’habitat et du tertiaire (36 % ). Au niveau de la consommation énergétique de l’habitat et du tertiaire, le chauffage représente 75 % de la consommation. Ce poids très important du chauffage est une caractéristique régionale liée à la faible performance énergétique locale et la surreprésentation des chauffages électriques. La vétusté de l’équipement énergétique (équipement en double vitrage insuffisant dans les bâtiments collectifs, et réhabilitations thermiques très en retard par rapport au niveau national), conjuguée à un taux de pauvreté élevé dans la région, conduisent à une précarité énergétique qui devrait être une priorité en matière de politique publique locale pour les partenaires publics et privés. En 2012, 16,9 % des ménages vivent en dessous du seuil de pauvreté. La région SUD PACA est la troisième région touchée par la pauvreté, derrière la Corse et le Nord-Pas de Calais. Un ménage sur huit vit en situation de vulnérabilité énergétique en 2012, selon les données de l’INSEE. Cette vulnérabilité touche les logements anciens chauffés au fioul et à l’électricité. La rénovation des logements anciens, l’amélioration thermique des logements sociaux et le remplacement des chauffages énergivores sont aussi les principaux enjeux de la transition écologique et énergétique de la région.

Au niveau de la production régionale d’énergie, fortement dépendante de l’approvisionnement national, il existe d’importantes singularités. La production hydraulique reste importante et constitue 58 % de la production locale, le second poste étant le bois (27 %) et le photovoltaïque (8 % ), ainsi qu’on peut le voir dans la Figure 2 ci-dessous.

Figure 2 : Production régionale d’énergie primaire par filière en 2016 (Source : ORECA)

La production hydraulique est principalement réalisée par les barrages construits sur la Durance et le Verdon. Ces barrages, édifiés après la seconde guerre mondiale pour alimenter la région, n’ont pas connu de véritable essor. Comme on peut le constater dans le tableau suivant (Tableau 1), la part de l’hydraulique est en baisse constante ces dernières années. Ces barrages sont aussi fortement controversés. Représentant, pour les uns, une énergie verte, ils sont aussi décriés, par d’autres, comme néfastes pour l’environnement et pour les milieux aquatiques. Ils sont dans tous les cas à l’interface des préoccupations environnementales actuelles : l’eau et l’énergie.

Tableau 1 : Situation de l’hydroélectricité en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Source : ORECA)

Nombre de grands barrages

21

Nombre de petites centrales

143

Puissance installée

3 222 MW

(Source RTE)

2009

Production (en Gwh)

10 010

Si le bois reste une filière très dynamique pour la région et représente 27 % de la production locale, il est intéressant de souligner le fort essor des installations photovoltaïques (cf Tableau 2) qui fournissent 8 % de la production locale. La filière a bénéficié d’importants soutiens institutionnels, ce qui a permis à la région SUD PACA d’être la deuxième région solaire en France raccordée au réseau. L’énergie solaire thermique, qui consiste à capter l’énergie du soleil pour produire de la chaleur (l’eau chaude ou le chauffage pour les particuliers) constitue une énergie d’appoint. Le Tableau 3 montre son essor récent, soutenu par d’importants dispositifs locaux, ce qui explique sa diffusion récente en termes de surfaces installées.

Tableau 2 : Installations photovoltaïques raccordées (Source : ORECA)

Année

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018 (au 30/03)

Nombre d’installations

25 370

27 758

29 932

31 892

32 944

33 938

34 842

35 184

Puissance (MW)

385

531

664

766

870

945

1 111

1 147

Tableau 3 : Le solaire thermique collectif en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Source : SOeS de ORECA)

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

Surface installée (m²) – Collectif

22 986

26 193

26 999

28 077

29 286

29 911

30 441

30 558

Nombre d’installations collectives

385

443

469

487

508

518

520

525

Surface installée (m²) – Individuel

81 275

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

Surface installée (m²) – Total

158 000

178 000

195 000

221 000

240 000

252 000

ND

ND

Pour conclure, il faut souligner que si l’offre reste très tournée vers les énergies renouvelables, elle est insuffisante (voire dérisoire) pour faire face à la croissance des besoins locaux. La transition écologique passe donc par une maîtrise de la consommation locale à travers une diversité des sources d’approvisionnement et une amélioration de la performance énergétique des bâtiments. Un effort important doit, par ailleurs, être réalisé au niveau des infrastructures de transport, encore largement insuffisantes et conduisant à augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Enfin, la transition écologique requiert une attention aux disparités sociales et la nécessité d’inscrire cette question dans la conduite des politiques publiques pour réduire la précarité énergétique, accroître les infrastructures publiques et préserver la cohésion sociale du territoire.

Sources  : ORECA (Observatoire régional de l’énergie et du climat) ; INSEE, « Provence-Alpes-Côte d’Azur est la troisième région touchée par la pauvreté », dossier Provence-Alpes-Côte d’Azur, 4 juin 2016 ; Rapport ELPE (État des lieux de la précarité énergétique) 2011.

Les Jardins du Loup, un jardin permacole et pédagogique à Pont du Loup

Association Les Jardins du Loup

  1. Nature et genèse de l’alternative :

A l’origine il y a 2 porteuses de projet en fin de quarantaine qui partagent l’envie de vivre une « sobriété heureuse » en pleine nature. L’une a acheté en 2006 un terrain de 7500m² en restanques étroites très pentues au bord du Loup, à l’entrée des gorges ; des arbres de 15m y ont remplacé les cultures de jasmin et bigaradiers abandonnées 30 ans plus tôt. L’accès au terrain est compliqué : 300m à pied ou en 4×4.
Le site est très beau et comporte une petite maison à restaurer ; la rénovation écologique démarre, le jardin naturel déjà mulché, le mode de vie recherché est décroissant.
C’est la découverte de la permaculture en 2010 qui créé le déclic avec, au-delà de ses applications agricoles, les solutions qu’elle propose pour créer des systèmes résilients, sa proposition de modèle alternatif de société, de paradigme.
Le projet se dessine : créer sur place une activité en accord avec nos envies et nos valeurs pour diffuser les solutions qu’offre la permaculture encore méconnue, produire de la nourriture saine avec la nature et pas contre elle, partager les connaissances, créer de l’emploi, du lien social, dans un lieu résilient. L’association les Jardins du Loup est créée en décembre 2011 avec 5 amis réunis autour de ses valeurs et objectifs : expérimenter et diffuser les principes et techniques de l’agroécologie et la Permaculture auprès des particuliers et des collectivités, transmettre les connaissances et éduquer à l’Environnement et au développement soutenable.

  1. Paramètres techniques :

Le site présente un fort potentiel pour le transformer en paradis permacole productif et pédagogique : terre vierge de pollution, zone Natura 2000, eau de source à profusion par gravité, ensoleillement réduit à cause des gorges mais suffisant, bioclimat grâce aux falaises, à la rivière. Dès le début, des bénévoles réguliers et impliqués viennent aider à l’aménagement et à la remise en culture des terres. En 2012 une subvention du FSE nous permet d’embaucher le premier salarié qui travaille 3 jours /semaine au Jardin Participatif.
Les années suivantes, plusieurs projets sont développés avec différents partenaires associatifs ou institutionnels : lancement d’un jardin collectif hors-sol à Grasse, expérimentations sur la valorisation des bio-déchets, création d’un réseau de parrainage en lombricompostage, animations de modules de formations (au compostage, au jardinage naturel) et d’ateliers de sensibilisation, accompagnement de projets, organisation d’événements, de fêtes, etc.
Le développement d’une production maraîchère professionnelle s’avère compliqué pour différentes raisons (difficulté d’accès et de livraison, ½ temps insuffisant au jardin, manque d’amendement sur place) ; nous avons réduit nos ambitions en visant maintenant le plus d’autonomie alimentaire possible, la vente de quelques productions et le partage des excédents.

  1. Paramètres économiques et financiers :

Démarrage du Jardin Nourricier Permacole et Participatif en 2012 avec une subvention de 22.000€ sur 30 mois (Europe + Région PACA) qui nous a permis de démarrer, acheter les premiers équipements (protection anti-faune, abris, composts, serre), embaucher les premiers salariés en contrat aidé et lancer les activités de l’association.
Depuis, plusieurs activités ont été développées pour essayer d’équilibrer notre budget annuel (autour de 40.000€ en 2017) : la vente des surplus de productions aux adhérents (légumes, plants, safran), l’organisation d’ateliers et de formations payants ou à participation libre, les prestations d’animation, de formation ou d’accompagnement, les dons, cotisations et les subventions pour mener des actions ou des expérimentations extérieures (autofinancées à 20% minimum), en forte baisse depuis le désengagement financier des collectivités locales sur les sujets environnementaux.

Nous essayons de nous autofinancer au maximum pour rester « libres » et refusons les dons d’entreprises non inscrites dans les valeurs écologiques et humaines. Notre équilibre financier lui, reste très précaire voire critique parfois, ce qui nous érige difficilement en modèle économique…

  1. Paramètres juridiques,

Nous avons choisi le statut associatif car il est relativement léger, souple dans les possibilités de moyens d’actions et surtout il porte nos valeurs (pas de but d’enrichissement personnel). Il nous permet de mener légalement l’ensemble de nos actions, d’embaucher du personnel, de facturer des prestations dans le cadre de la loi et de déposer des dossiers de demande de subvention. Sous certaines conditions, une association peut être habilitée à émettre des reçus fiscaux à ses généreux donateurs, ce qui est notre cas. Nous avons aussi obtenu un numéro de formateur.
Le statut de SCOOP a été évoqué à une période où nous étions plus nombreux, sans être retenu.

  1. Mode de gouvernance de l’action,

Gouvernance démocratique avec C.A.et Bureau élus lors de l’AG annuelle. Environ une centaine d’adhérents à jour de cotisation annuelle (à montant libre depuis 2016, auparavant 15€).
Organisation de plusieurs « forums ouverts » avec les bénévoles pour connaître leurs attentes, leurs envies, leur capacité d’engagement sur les actions. Création d’outils collaboratifs en ligne.
Gouvernance des salariés « horizontale » (pas de hiérarchie et référence directe au C.A.).

  1. Temporalités du montage et du fonctionnement,

Après une phase de développement chronophage et bénévole, l’embauche des premiers salariés a eu lieu en 2012 grâce au financement du FSE : d’abord une jardinière, puis une des porteuses de projet comme coordinatrice et développeuse de projets + une animatrice + un coordinateur technique / Maître Composteur en 2014, au plus fort de nos activités (2.5 ETP en CUI/CAE). Repassés à 2 salariés (1.1 ETP) en droit commun depuis 2016 (coordinatrice/animatrice et jardinière/formatrice/maître composteur). Si elle veut garder ses emplois, la polyvalence est indispensable pour une petite structure comme la nôtre, tout comme le bénévolat. Beaucoup de bénévolat ! Les actions en partie subventionnées que nous menions « à l’extérieur » nous permettaient de mener d’autres actions entièrement bénévoles ou à participation libre.
Nous avons développé plusieurs outils de communication dès le départ : création d’affiches et de visuels, site internet, réseaux sociaux et près de 2000 foyers sont abonnés à notre newsletter.

  1. Paramètres humains et prospective d’évolution.

L’association a bénéficié depuis sa création de l’aide de beaucoup de bénévoles qui se sont investis à différents niveaux dans son développement. Et apportent soutien moral, motivation, idées neuves, énergie… C’est là que nous puisons la force de continuer à essayer de faire changer les choses autour de nous ! C’est aussi dans les retours émouvants que nous recevons parfois en cadeau, par une visite surprise ou un mail d’un-e ancien-ne bénévole qui nous raconte tous les changements positifs que nous avons inspirés ou accompagnés dans sa vie ou dans son jardin.
En revanche, les tentatives que nous menons auprès des collectivités locales du 06 deviennent trop décevantes et nous avons renoncé fin 2018 à chercher des subventions pour des projets visant à développer des pratiques soutenables « à l’extérieur ».
2019 sera l’année de l’adaptation et de la transition pour les Jardins du Loup avec un nouveau projet que nous espérons vecteur de résilience : la création d’une guinguette associative à vocation pédagogique sur une belle restanque au bord du Loup. Pour sensibiliser les milliers de touristes qui s’y baignent ou promènent chaque année, pour valoriser nos productions, pour compléter nos ressources. Et rester libres !

Jardin pédagogique en permaculture du Petit Pessicart

Jardin pédagogique en permaculture du Petit Pessicart

(Nice, association d’éducation à l’environnement Shilakong)

  1. Nature et genèse de l’alternative, de son contexte

    Après avoir vécu le changement climatique dans un gorge inondée de l’Himalaya nommée Shilakong (littéralement « vallée de l’éthique »), les membres fondateurs créent une association d’éducation à l’environnement portant le nom de cette gorge. S’appuyant principalement sur la permaculture, elle a pour objet de « faciliter les transitions individuelles et collectives vers des modes de vie éthiques et durables », et intervient auprès des enfants comme des adultes.

    En septembre 2015, lors d’une journée thématique dédiée à la systémie1 que nous organisons, nous présentons la permaculture et une membre de l’association nous indique qu’elle possède un terrain qui pourrait nous intéresser… Confrontés à l’urgence climatique et motivés par la reconnexion humain-nature et les questions éducatives, nous entreprenons d’y créer un jardin pédagogique en permaculture, afin d’y accueillir enfants et adultes. Pour y parvenir, nous formalisons concept, mission et vision du projet comme suit :

    Le concept :  »concevoir et créer collectivement un jardin démonstratif et pédagogique, s’inspirant des principes éthiques et des principes de conception de la permaculture, où les enfants ont l’espace de concevoir ensemble leurs jardins potagers et d’approfondir leur rapport à la nature.

    Le lieu est un espace de partage de connaissances, qui permet de s’immerger dans la nature et de donner l’opportunité au public de développer sa créativité. Les infrastructures permettent d’accueillir enfants et adultes dans un cadre harmonieux ».

    La mission :  »faire découvrir la permaculture par la démonstration, la pratique et la formation. La permaculture nous permet de reconsidérer les liens qui unissent l’humain à la Terre, tant par l’aspect matériel (nourriture, fibres, énergies…) qu’immatériel (bien être, conscience, organisation humaine, vision du monde et de la société). L’approche systémique qu’elle implique nous invite à une transformation individuelle et collective ».

    Enfin, la vision :  »le jardin est utilisé comme support de développement du pouvoir créatif individuel et collectif. D’autre part, il nous permet de mettre en lumière l’intelligence de la nature, de laquelle il nous semble essentiel de se rapprocher ».

    3 ans plus tard, le Jardin répond aux objectifs initiaux2 par la création d’une forêt-jardin et grâce à différentes activités, menées auprès de publics variés :

    – organisation de formations d’ « Introduction à la permaculture » et d’un cycle de chantiers formatifs au design circulaire par des formatrices certifiées,

    – création d’un groupe de design en permaculture, afin de concevoir, réaliser et entretenir les différentes zones du Jardin (fin 2017),

    – organisation de journées participatives, permettant de découvrir et apprendre la permaculture par la pratique (une vingtaine de journée depuis le 13 mai 2017, date de l’ouverture au public),

    – organisation d’ateliers de land-art et poterie pour enfants, et, à partir de septembre 2018, ateliers  »Permaculture » tous les mercredis des périodes scolaires pour les 3-6 ans et les 7-12 ans,

    – organisation d’événements (Fêtes des possibles, concerts, piques-niques 0 déchets…), ainsi que d’une rencontre entre enseignants, formateurs Espe, parents, éducateurs et infirmières en pédopsychiatrie sur le thème des « projets nature »,

    – réception de classes (maternelle et primaire) depuis février 2018, ainsi que d’un centre aéré sur 2 journées lors des vacances d’été 2018.

2. Paramètres techniques

Situé à Nice, le terrain surplombe la ville depuis la colline de Pessicart. Il se trouve à quelques centaines de mètres de la piscine du Piol et du lycée du Parc Impérial, et à quelques minutes en transport motorisé du centre ville, via un escalier communal desservi par les lignes de bus n°17 et 63. Exposé Sud-Ouest, le terrain offre une vue sur la mer d’un côté et sur la colline de Saint-Pierre de Feric de l’autre. Il assure une atmosphère paisible et propice au bien-être général du public ainsi qu’à celui de la biodiversité.

Le terrain occupe une superficie d’1 hectare, dont environ 4000 m2 sont réellement utilisés pour la création d’espaces potagers ou thématiques, et un accueil du public sécurisé. Le reste est composé de pentes importantes et d’une végétation dense et sauvage, représentative du milieu calcaire, qu’il nous semble essentiel de préserver.

3. Description des paramètres économiques et financiers

La réhabilitation et l’aménagement ont et continuent de nécessiter des fonds, notamment pour l’achat d’outillage (jardinage et construction), d’essences d’arbres et arbustes (création d’une foret comestible), de matériel pédagogique et de matériaux d’éco-construction. L‘efficacité de la permaculture en ce qui concerne la collecte et le stockage de l’eau en permet une très faible consommation (environ 10m2 par an). Enfin, l’association débourse plus d’une centaine d’euros annuels d’assurance, et à peu près autant pour son site Internet et nom de domaine (shilakong.org).

Face à ces dépenses, nous avons entrepris entre novembre 2017 et janvier 2018 un financement participatif sur la plateforme Zeste de la banque Nef, qui s’est soldé par plus 7200€ de contributions (une fois les 8 % de frais de la plateforme déduits). Cours de permaculture, ateliers pour enfants et adultes et événements complètent le modèle économique. L’équipement en matériel pédagogique a été en majorité financé par les 9èmes Trophées de l’Environnement de la Ville de Nice (1800€, auxquels s’ajoutent 400€ pris sur le financement participatif).

Nous souhaitons éviter au maximum que les classes aient à payer leurs projets et sorties au Jardin, et avons donc entrepris des démarches vis-à-vis des collectivités afin qu’elles financent les classes demandeuses. En cohérence avec les démarches de décroissance et de zéro-déchet, nous utilisons dès que possible les ressources renouvelables du terrain (balustrades, etc), la circularité (toilettes sèches), la récupération ou encore le don pour nos aménagements et autres besoins. Enfin, un partenariat avec le semencier Kokopelli, ainsi que des dons de membres et sympathisants, nous ont permis d’éviter quasiment toute dépense pour l’achat de graines et plants.

4. Description des paramètres juridiques

L’association Loi de 1901 est déclarée en Préfecture depuis 2013. Elle dispose d’un bureau de forme classique (Président, Vice-Présidente, Trésorière, Secrétaire) paritaire femmes/hommes, et d’une centaine de membres, dont une quarantaine d’actifs.

Le terrain est quant à lui occupé via un « commodat », ou prêt à usage, contrat très répandu dans le cadre agricole. Nous souhaiterions évoluer vers un bail, qui devra être civil étant donné que les baux agricoles induisent une requalification possible en « bail à ferme » très contraignant pour le propriétaire.

5. Mode de gouvernance de l’action

Nous nous appuyons sur les principes de la sociocratie pour nos séances de travail. En groupe de design, nous avons convenu de 11 principes pour guider notre action3. Nous sommes à ce jour organisés en 3 pôles : Jardin du Petit Pessicart, perma-pédagogie et support, ce dernier pôle comprenant des fonctions classiques telles que la communication ou la gestion financière et administrative. La permaculture dite « humaine » (organisations humaines inspirées des écosystèmes) nous a permis de réaliser un design de notre association afin de rendre son organisation explicite et de faciliter l’intégration des nouveaux venus et la répartition des taches et fonctions associatives. Ainsi, lors d’un forum réalisé en mai 2017, les membres actifs se sont positionnés dans un ou plusieurs pôles et sous-pôles sur le design associatif par des étiquettes indiquant leurs centres d’intérêts et l’ampleur de l’implication qu’ils souhaitaient.

Enfin, des groupes se créent et se dissolvent (pilotage, projets, design, jardinage, pédagogie…) en fonction des besoins et des disponibilités des membres.

6. Description des temporalités du montage, du fonctionnement

A notre prise de contact avec le lieu, en octobre 2015, il était en grande partie recouvert de ronces et d’ailantes et souillé à certains endroits par des décharges sauvages de divers objets et matériaux, à l’exception d’une zone d’environ 1500m2 déforestée pour l’horticulture qui s’y pratiquait jusqu’aux années 1970. Aucun sentier ou escalier ne subsistait et 2 cuves de stockage d’eau étaient encore présentes, mais plus étanches. Sur cette base, nous avons entamé 3 ans de réhabilitation et d’aménagements en suivant les principes, éthiques et méthodologies de conception de la permaculture.

Un travail bénévole régulier conséquent (estimé en cumulé à plus d’un temps plein), des ateliers et une vingtaine de chantiers participatifs rassemblant en moyenne vingt personnes ont permis la mise en place d’une grande partie du design en 15 mois (rétrospective en images dans la présentation/vidéo).

Avec deux zones potagères sécurisées (une forêt-jardin et un  »keyhole »), une serre, des toilettes sèches, un système d’irrigation, un abri, un espace forestier de rassemblement/formation et un ensemble de chemins et escaliers recréés, le Jardin a reçu en 2018 ses premières sorties scolaires et souhaite obtenir l’agrément (lieu et associatif) de l’Éducation Nationale prochainement.

7. Description des paramètres humains et prospective de votre évolution

Notre projet et l’évolution que nous souhaitons qu’il connaisse mettent au centre le retissage des liens humains à des fins de résilience et de partage de connaissances. Nous souhaitons donc continuer de développer l’intelligence collective au sein de l’association en nous attachant à l’aspect organisationnel (permaculture humaine) mais aussi à la libération du pouvoir créateur et à la mise en confiance. Une entrave constatée à l’initiative individuelle (présente de notre point de vue dans le projet comme dans la société) est en effet la  »peur de mal faire », que nous souhaitons limiter par la formation, le travail en groupe et la prise de conscience de la nécessaire expérimentation (dédramatisation de l’erreur, détachement du résultat, facilitation de l’expression de la créativité).

Résilience (permanence) et partage de connaissance (pédagogie) nous amènent enfin logiquement à ce que nous appelons la perma-pédagogie. Cette approche ne se limite pas aux projets scolaires et s’étend sur les tous les ateliers, événements et formations que nous proposons aux différents publics4. Au niveau scolaire, nous souhaitons travailler cette année avec une trentaine de classes de cycle 2 (Cp, Ce1, Ce2), mais aussi expérimenter avec une classe de cycle 1 (Grande Section de maternelle) et une autre de cycle 3 (cm1-cm2 en REP+ / éducation prioritaire).

Nous continuons d’imaginer des ponts entre programmes de l’Éducation Nationale et permaculture5, afin qu’entre éducations populaire et nationale, le Jardin du Petit Pessicart devienne un centre d’expérimentation des liens entre nature, permaculture, apprentissage et bien-être des enfants et des adultes.

1 Interdependence Day, septembre 2015, avec et au Court Circuit Café (ESS, astro-physique, permaculture, etc).

2 – Démontrer la capacité de la permaculture à nourrir les hommes tout en régénérant l’écosystème,

– reconnecter enfants et adultes à la nature,

– proposer une cadre pédagogique naturel afin de donner plus de sens et de concret aux apprentissages scolaires,

– créer une bulle d’avenir à 2 pas d’un centre ville.

Les 11 principes du JPP sont : TENDRE VERS LE « ZÉRO HYDROCARBURES », CULTIVER LA BEAUTÉ, FAVORISER LES SYSTÈMES OUVERTS, CHERCHER UN MAXIMUM DE REPRODUCTIBILITE, PRATIQUER UN HUMOUR ÉCLAIRÉ, transformer les problèmes en opportunités, CULTIVER LA PATIENCE, ETRE ATTENTIF À L’INCLUSION, ASSURER LA TRANSPARENCE DES DÉCISIONS ET ACTIONS, CÉLÉBRER LA VIE, PROMOUVOIR LES ÉCHANGES ET LE PARTAGE (déterminés de façon collégiale par le groupe de design en décembre 2017).

4 A ce jour : enfants, adultes, familles, adolescents et adultes en remédiation psychiatrique, étudiants, groupes de travail en recherche de cohésion.

5 Projet pédagogique disponible sur demande à pedagogie@shilakong.org