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Partageons notre expérience, autour de nos enfants avec Grandissons

Grandissons

Partageons notre expérience autour de nos enfants avec Grandissons

Grandissons est une association à but non lucratif loi 1901, créée par 3 jeunes mamans de Cagnes-sur-Mer et Nice en décembre 2013. Pourquoi ? Parce que nous nous sommes rendu compte que la parentalité était moins difficile à 3 que seule, et que le soutien entre pairs, les moments de conversation entre adultes, les échanges de conseils et de moments agréables étaient essentiels.

Notre association offre un espace de parole, de partage, d’échange et de rencontre à Nice et Cagnes-sur-Mer. Bientôt, ces actions devraient aussi être menées dans la vallée du Paillon.

Grandissons accueille toutes les personnes intéressées ou concernées par l’éducation et la parentalité.

L’objectif de l’association est de réunir des parents, issus de tous pays et de tous horizons, pour partageret échanger sur tous les sujets en rapport avec la parentalité, afin qu’aucun parent ni aucune famille ne se retrouve isolé avec son enfant si ce n’est pas son souhait.

Nous proposons des cafés des parents, des ateliers parents-enfants, des séances d’information, de discussions et d’échanges, ouverts à tous les parents avec leurs enfants et animés uniquement par des parents bénévoles. Ensemble on parle d’accouchement, d’alimentation, d’éducation bienveillante, de communication et de langage…

Nous organisons également des évènements comme des conférences, des manifestations publiques … Nous nous sommes chargées de la gestion globale des évènements (comptabilité, réservation, logistique…)

Nous avons à notre actif plusieurs conférences, dont une avec un conférencier étranger reconnu internationalement (Carlos Gonzalez).

Nous trouvons des lieux d’accueil, majoritairement chez des particuliers adhérents de l’association, plus occasionnellement avec des cafés alternatifs. La Mairie de Cagnes-sur-Mer met à notre disposition deux locaux une fois par mois. Nous diffusons l’information via les réseaux sociaux et notre Info-lettre mensuelle.

Grandissons est attentive à certaines réalités parentales demandant un soutien spécifique: allaitement maternel, grossesse et accouchement, éducation bienveillante, multilinguisme, familles monoparentales…

En ce qui concerne le multilinguisme, nous avons la chance d’être accueillis chaque mois à l’École des Parents de Nice. Grandissons y propose des ateliers lors desquels un locuteur étranger, recruté chaque mois parmi les participants aux ateliers et les réseaux sociaux, vient présenter sa langue et sa culture. Ainsi, les enfants de tous âges se voient présenter des danses traditionnelles, des vidéos, des livres, des images, des musiques, des plats… de différents pays du monde.

A l’École des Parents, nous avons également proposé des rencontres internationales entre les familles expatriées et des séances d’information sur le bilinguisme.

Nous tenons à jour un site internet enrichi de nos recherches personnelles, expériences et réflexions. Ce site se veut participatif, c’est-à-dire que chaque personne ayant envie de partager un article avec Grandissons, en lien avec la parentalité, est la bienvenue. Un comité de lecture lit les articles proposés, qui s’ils correspondent aux valeurs défendues par l‘association, sont publiés par les administrateurs du site.

Nous avons aussi une bibliothèque participative particulièrement variée. Chacun des propriétaires garde ses livres à son domicile et les met à disposition de l’emprunteur, en général lors des rencontres que nous proposons.

Tous nos ateliers et rencontres sont gratuits sauf ceux qui engendrent des coûts, tels que les conférences, et dans ce cas, nous proposons les prix les plus abordables possible afin que cela soit accessible au plus grand nombre.

L’idée centrale de l’association est le respect de l’enfant, du parent et de la famille.

Quelques témoignages de parents

Sandra : Grandissons m’a apporté les informations et les échanges nécessaires dans les recherches sur la parentalité positive. Moins isolée, plus documentée et mieux accompagnée, j’ai eu les ressources pour changer mon mode d’éducation. Grandissons m’a accompagnée sur une partie de ma vie, pour que je Grandisse !!

Angélique : Grandissons m’a permis de me mettre en confiance avec mes valeurs.

Ludivine : Grandissons m’a aidé à avoir confiance en moi.

Élisabeth : l’association m’a permis de participer à des rencontres d’éveil à différentes cultures et langues (Anglais, Arabe…) adaptées aux plus jeunes.

Faten : l’association nous a apporté des rencontres, des échanges pas loin de chez moi, sur Cagnes-sur-Mer

Isabelle : Échange, convivialité, une association qui crée du lien !

grandissons(à)yahoo.com

tél.: Frédérique 0664210858 // Lise 0762244354  fredamole(à)hotmail.fr

Site Internet : https://grandissons.org/

Facebook : https://facebook.com/grandissons.asso

RESF, qu’est-ce que c’est ?

RESF n’est pas une association, mais, comme son nom l’indique,

RESF est un réseau, un collectif d’associations (ADN, Agir contre le racisme, Amis de la démocratie, ATTAC, CCFD-Terres solidaires, CIMADE, CLAJ, COVIAM, EEDF, FCPE, Habitat et citoyenneté, ICEM-Pédagogie Freinet, Ligue des Droits de l’homme, MRAP, Pax Christi, Roya citoyenne, Tous citoyens, …), de syndicats (CFDT, CGT, CGT Éduc-action, FSU, SGEN-CFDT, SUD-Solidaires, UNEF, SM, SAF, …) de soutiens politiques (PCF, Ensemble ! France insoumise, PS, NPA, EELV, …) et d’individus. Un regroupement de bonnes volontés, donc, qui se passe d’instances, de président, de porte-parole, de cartes de membres et d’adhésion.

Le réseau a été créé en juin 2004 à l’initiative de personnels de l’éducation nationale, de parents d’élève, de militants soucieux des Droits de l’Homme.

Le site : http://www.educationsansfrontieres.org/

Les buts

Au départ :  militer pour le respect du droit à l’éducation d’enfants étrangers menacés d’éloignement, car enfants d’étrangers en situation irrégulière.

Concrètement, notre action au jour le jour à Nice : Permettre le soutien à la scolarisation et à la socialisation de familles en très grande précarité administrative et financière, qu’elles soient demandeuses d’asile, réfugiées, sans papiers, roms…. On peut distinguer les principales situations suivantes :

  • En attente de dépôt de demande d’asile
  • En demande d’asile avec une ADA (Allocation pour Demandeurs d’Asile) ou sans ADA (dublinée, déboutée, en réexamen…)
  • Réfugiées en attente d’activité professionnelle et/ou d’ouverture des droits sociaux
  • Sans papiers en attente d’une régularisation préfectorale (souvent plusieurs années d’attente)
  • Européennes sans emploi (d’origine rom ou pas)
  • D’origine non européenne avec titre de séjour européen et en attente de régulariser leur situation administrative par le travail.

Notre conviction est que l’école est le moyen le plus sûr d’intégration.

Les activités

Une permanence hebdomadaire (le vendredi à partir de 14 h 30) dans les locaux de l’association Habitat et citoyenneté au 28 rue Dabray à Nice.

  • Soutien des familles dans les démarches administratives liées à la scolarisation :
    • Inscriptions
    • Demandes de bourses (second degré)
    • Accès aux aides sociales (fonds social, aides sociales de la MDPH)
  • Soutien dans les démarches d’intégration :
    • Aide à l’apprentissage de la langue
    • Soutien scolaire
    • Contacts avec les équipes éducatives
    • Inscriptions aux activités para scolaires ou éducatives
    • Animations (atelier théâtral)
  • Interface entre les familles et la municipalité de Nice pour l’octroi de mesures temporaires de gratuité de la cantine dans les écoles de Nice.
    • Mesure accordée pour 3 mois renouvelables une fois par année scolaire.
    • Critère unique : les ressources (ou leur absence).
    • Le dossier est constitué par nos soins avec les pièces fournies par la famille, et nous sommes l’interlocuteur unique de la mairie.
    • En fin d’année scolaire, nos faibles ressources sont utilisées à compenser les factures impayées pour les 4 mois non couverts par la gratuité (mais par un tarif réduit).

Notre souci, partagé avec les services concernés de la mairie : assurer à ces enfants qui vivent dans des conditions précaires un minimum de confort dans le milieu scolaire. En particulier, l’accès à la cantine est essentiel. D’abord parce que bien souvent, les repas sont les seuls repas équilibrés pour l’enfant. Ensuite parce que la cantine et la pause méridienne qui suit sont un moment plus convivial, où se nouent des amitiés qui sont souvent un excellent moyen d’éviter l’agressivité et la défiance de l’autre, de celui qui n’a pas la même couleur, la même façon de parler et d’être ….

Des activités militantes de sensibilisation de la population

  • « Cercle de silence » mensuel sur la place Garibaldi
  • Participation à des manifestations publiques : festival du livre de Mouans-Sartoux, initiatives diverses sur le thème des réfugiés ou du soutien aux « aidants »
  • Interventions dans les établissements scolaires ou universitaires
  • Rencontres régulières de « remue-méninges » entre militants RESF

Et toutes les bonnes idées que vous voudrez bien nous donner…

Quel rôle pour le marché du travail local sur le risque de décrochage scolaire ?

Quel rôle pour le marché du travail local sur le risque de décrochage scolaire ?

Vanessa di Paola et Stéphanie Moullet (Maîtres de Conférences, Aix-Marseille Université, LEST-Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail)La lutte contre le décrochage scolaire constitue un enjeu majeur au niveau européen comme il a pu être une priorité nationale (« Tous mobilisés pour vaincre le décrochage scolaire » plan d’action mis en œuvre en 2014 par la Ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche). L’expression « décrochage scolaire » repose sur une définition institutionnelle qui renvoie aux situations d’élèves ayant dépassé l’âge de la scolarité obligatoire (16 ans) sans avoir achevé au minimum avec succès des études secondaires complètes (Bernard, 2015). Le décrochage est un processus multifactoriel qui combine des facteurs individuels, scolaires, sociaux et contextuels. On connait assez bien les facteurs relatifs à l’élève et à son environnement familial et ceux relatifs à l’institution scolaire. On sait également que les parcours et la réussite scolaire des élèves présentent des inégalités entre espaces géographiques : plus les ressources sur le territoire sont nombreuses et plus les élèves y sont avantagés en termes de réussite scolaire (Boudesseul et al., 2014). L’offre de formation territoriale joue en particulier non seulement sur les taux de poursuite d’études – notamment dans la voie générale et technologique après la classe de troisième en particulier pour ceux qui présentent le plus de difficultés scolaires (Miconnet, 2016), mais aussi sur les motifs du décrochage (Bell et Bernard, 2016).

Au-delà du contexte éducatif territorial, c’est le contexte économique en matière d’emploi notamment qui peut influencer le risque de décrocher des jeunes en difficulté scolaire. Il convient donc dans l’évaluation des risques de décrochage de prendre en compte non seulement les effets individuels, mais également les effets territoriaux et leurs éventuelles interactions avec les caractéristiques des jeunes. Quels sont les facteurs caractérisant le marché du travail local qui pourraient pousser les jeunes à décrocher et ceux qui au contraire les maintiennent attachés à l’institution scolaire ?

A partir de l’enquête Génération 2010 du Céreq qui porte sur l’ensemble des sortants du système éducatif en 2010, on définit les décrocheurs comme les jeunes de plus de 16 ans sans aucun diplôme (à l’exception du Diplôme National du Brevet) en 2010, sans poursuite d’étude ni en alternance l’année suivante. Ils représentent 16% de l’ensemble des jeunes ayant quitté le système éducatif en 2010. On ne peut envisager de comparer les jeunes en rupture de scolarité sans aucun diplôme en 2010 à l’ensemble des diplômés sortant du système éducatif cette année-là. Il nous faut opérer une sélection parmi ces sortants diplômés pour retenir des jeunes qui ont débuté leur scolarité en même temps que ceux en situation de décrochage de sorte que leur décision de décrocher versus poursuivre se soit prise à un moment proche. Le choix opéré consiste à comparer les situations des décrocheurs à celles des jeunes qui ont achevé avec succès leur cursus dans l’enseignement secondaire.

On observe comme déjà établi sur ce sujet, que les filles sont moins nombreuses parmi les décrocheurs qu’elles ne le sont parmi les sortants diplômés du secondaire (Afsa, 2013). Concernant le parcours scolaire, comme établi dans la littérature (Khouaja et Moullet, 2016), les décrocheurs interrompent leur scolarité plus souvent en CAP-BEP que les sortants diplômés du secondaire ; seuls les décrocheurs peuvent avoir arrêté leurs études en classe de 3ème et ils sont 16 % dans ce cas. La part des jeunes ayant vu leur vœu d’orientation contrarié à l’issue de la 3e est plus élevée parmi les décrocheurs que parmi les diplômés du secondaire. Ils avaient un peu plus souvent que la population de référence déjà interrompu leur scolarité et accusent également plus fréquemment un retard à l’entrée en 6ème. Ils ont par ailleurs un peu moins souvent bénéficié d’une bourse sur critères sociaux, témoignant du caractère incitatif à la poursuite d’études de la bourse. Les décrocheurs ont en outre plus souvent bénéficié d’une aide régulière de la part de leur entourage, laissant penser à de plus grandes difficultés scolaires mais ils ont dans le même temps un peu moins profité d’un soutien scolaire payant. Enfin, quand les jeunes sont interrogés sur les raisons de l’arrêt des études sur la base d’une question à choix multiple, les jeunes ayant précocement interrompu leur formation déclarent plus souvent l’avoir fait par lassitude de l’école ou pour entrer dans la vie active, mais en revanche moins souvent parce qu’ils avaient trouvé un emploi ou pour raisons financières.

Concernant l’environnement familial, globalement les décrocheurs ont moins souvent des pères et des mères en emploi, plus fréquemment une mère non diplômée. L’information relative aux pères (son niveau d’études, sa situation vis-à-vis du marché du travail et sa catégorie sociale à la fin des études) est plus souvent manquante lorsque le jeune a décroché ; en l’absence d’information sur la situation de monoparentalité dont on sait qu’elle est un facteur de décrochage, cet élément pourrait en constituer un indice. Les jeunes décrocheurs ont moins souvent deux parents nés en France. Enfin, ils vivent deux fois plus fréquemment en ZUS.Qui décroche ?

Tableau 1Source : Enquête génération 2010 (Céreq)Par marché local du travail, on entend la zone géographique à l’intérieur de laquelle se situe l’ensemble des possibilités d’emplois offertes à un individu sans qu’il ait à changer de lieu de résidence. Pour caractériser ce marché du travail local, on opte ainsi pour la zone d’emploi qui est un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les employeurs sont susceptibles de trouver l’essentiel de la main d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts. Pour chacune de ces zones, on dispose d’indicateurs issus des données de l’Atlas des zones d’emploi de 2010, (DARES-INSEE-DATAR) et du Recensement de la population de 2014 (INSEE). Parmi ces indicateurs, certains rendent compte de la structure de la population de la zone d’emploi en matière de niveau d’éducation, traduisant la norme sociale d’achèvement des études ; du taux de chômage des 15-24 ans ; du poids des contrats aidés pour approcher l’offre d’emploi peu qualifié ; enfin, le poids de l’apprentissage dans les zones d’emploi peut refléter le dynamisme local du marché du travail en matière de possibilité de poursuivre ses études par ce biais.

Nos résultats montrent que le décrochage varie significativement d’une zone d’emploi à une autre : la zone d’emploi participe bien à expliquer les différentiels de décrochage. Parmi les dimensions déterminantes du décrochage scolaire, les variables individuelles sont les facteurs premiers, le contexte local dans lequel les jeunes s’inscrivent n’agit que dans une moindre mesure, mais il agit.

Un taux de chômage juvénile élevé semble inciter les jeunes à quitter l’école sans diplôme, alors que la dynamique de l’emploi se révèle sans effet. Un chômage des jeunes élevé dans la zone d’emploi, parce qu’il traduit probablement de moindres débouchés, induirait des effets de découragement, les jeunes ne verraient plus en quoi l’investissement éducatif pourrait être rentable ; on aurait pu s’attendre à ce que les jeunes interprètent ce fort taux de chômage comme de faibles perspectives d’emploi et poursuivent davantage leurs études.

En outre, l’existence de perspectives d’emplois peu qualifiés incite les jeunes à décrocher : là où les possibilités d’emplois aidés sont relativement plus nombreuses qu’ailleurs, le décrochage semblerait plus opportun. A l’inverse, plus le poids des contrats apprentissage dans la zone d’emploi est important et plus le risque de décrochage diminue. Cet indicateur traduit l’existence de débouchés professionnels mais conditionnés au fait d’être scolarisé. Aussi, les jeunes résidant dans des zones où l’apprentissage est plus important qu’ailleurs peuvent être incités à poursuivre leur scolarité. Enfin, il semble que des effets de norme sociale du niveau d’éducation atteint sont à l’œuvre : là où les diplômés du supérieur sont relativement nombreux, les jeunes décrochent moins, et inversement : les jeunes dans une zone qui concentre une part importante de non diplômés interagissent plus fréquemment avec ces personnes et pourraient internaliser ce comportement comme une alternative acceptable.

Enfin, on montre qu’une origine sociale défavorisée contribue à accroître le risque de décrochage d’autant plus que le taux de chômage est élevé dans la zone d’emploi. Ce résultat peut être lu comme celui d’une double peine subie par ces jeunes : celle d’une moindre capacité économique et sociale à la poursuite d’études et celle d’une moindre appréciation des profits à retirer de la poursuite d’études parce que grandissant dans des environnements défavorisés.

Références

Afsa C. (2013) : « Qui décroche ? », Éducation et formations, n°84, MEN-DEPP.

Bell L. et P-Y. Bernard (2016), « Territoires, offre de formation et expérience du décrochage scolaire : une étude de cas », Espaces et sociétés, 3/166, p. 95-111.

Bernard, P-Y. (2015). Le décrochage scolaire. Paris: Presses Universitaires de France.

Boudesseul, G., Caro, P., Grelet, Y., & Vivent, C. (2014). Atlas académique des risques sociaux d’échec scolaire : l’exemple du décrochage.

Céreq.Khouaja E.-M et S. Moullet (2016) : « Le rôle des caractéristiques des établissements dans le décrochage scolaire », Formation emploi, n°134.

Miconnet N. (2016), « Influence de l’offre de formation et de l’académie », Éducation & formations, N° 90, avril.

 

Perceptions du changement climatique et engagement écologique ?

 

Thierry Long1, Nathalie Pantaléon1, Rolf Kleerebezen2 et Zakaria Babutsidze3

Université Côte d’Azur- France

1Laboratoire d’Anthropologie et de Psychologie Cliniques, cognitives et Sociales (LAPCOS)

2Master 2 Communication Écocitoyenne, Patrimoines et Développement Durable (COMEDD)

3SKEMA Business School: Economie & Management

1 – Introduction

Cette recherche s’est penchée sur le fossé existant entre les valeurs écologiques avancées par la plupart des citoyens et leurs inactions comportementales à ce sujet. Les études scientifiques avancent différentes explications, individuelles (mécanismes de désengagement moral, difficulté de changer ses habitudes, etc.) et contextuelles (manque de temps, abstraction du changement climatique, prégnance des facteurs économiques…).

Nous avons alors fait l’hypothèse que des personnes touchées de « plein fouet » par une catastrophe naturelle (comme une inondation) pourraient davantage modifier leur mode de vie et s’engager écologiquement. Dans ce court résumé, nous prenons le parti de minimiser les dimensions théoriques et méthodologiques pour davantage développer les résultats de cette étude, ainsi que leurs implications éventuelles.

2 – Méthodologie

            Afin de tester l’hypothèse de notre recherche, nous avons conduit des entretiens semi-directifs auprès de 10 personnes ayant vécu une même inondation dans les Alpes Maritimes en 2015. Trois de ces personnes avaient entre 45 et 54 ans ; 3 entre 55 et 64 ans et 4 au-delà de 65 ans. Huit participants sur dix habitaient des quartiers résidentiels limitrophes. Ils présentaient donc des caractéristiques socio-économiques et culturelles proches. Même si l’effectif paraît petit, il est d’une part difficile de trouver des personnes sinistrées acceptant de revenir sur une expérience traumatisante et, d’autre part, il s’est avéré que la saturation empirique est parvenue assez tôt dans les entretiens (plus aucuns nouveaux thèmes ne sont apparus après le 6ème entretien). Le guide d’entretien que nous avons construit amenait les participants à discuter de leurs expériences, de leurs perceptions de la nature et du changement climatique et de leurs propensions à agir écologiquement (ou pas).

3 – Résultats- Discussion

D’après les discours recueillis auprès des dix participants à cette étude ayant vécu l’inondation de 2015 à Biot, nous avons réparti les résultats selon deux tableaux : le premier tableau renvoie aux perceptions de ces participants au sujet des risques naturels, du changement climatique et de leurs causes.

Tableau 1. Perceptions des risques naturels, du changement climatique et de leurs causes.

Thèmes Sous-thèmes O[1] F1
Perceptions des risques naturels Augmentation de la violence et de la soudaineté des catastrophes naturelles

 

Augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles

 

Région à risque

62

 

 

40

 

 

33

8

 

 

7

 

 

7

Perceptions de la relation entre catastrophes naturelles et changement climatique Croyance en cette relation

 

Croyance dans le changement climatique

 

Croyances dans le cycle historique régulier des catastrophes naturelles

11

 

41

 

23

7

 

9

 

7

Perceptions des causes Urbanisation

 

Surexploitation de la nature

(inconscience collective envers la nature)

 

Activités humaines (transports, aéroports, industries…)

 

Consommation

186

 

86

 

 

37

 

 

21

9

 

10

 

 

8

 

 

7

Nous pouvons noter combien la perception des risques est présente dans notre échantillon, en particulier vis-à-vis de notre département. Bien que de nombreux participants à cette étude fassent valoir l’aspect cyclique et historique des catastrophes naturelles, celles-ci paraissent s’accélérer en fréquence et en violence à leurs yeux. Les causes en sont clairement la nature des activités humaines, en particulier une urbanisation galopante qui empêche l’infiltration naturelle des eaux dans la terre. La surexploitation générale de la nature dont on fait fi pour des raisons économiques marque une réelle inconscience, voire la folie, dans l’esprit des personnes interrogées. Les extraits d’entretien sont très explicites à ce sujet : « Ils construisent de partout sans calculer » ; « Les humains envahissent tout. Ils en veulent trop pour de l’argent » ; « Les gens passent leur week-end dans les centres commerciaux. Ils ne consomment pas forcément mais c’est la sortie des enfants. Il n’est jamais trop tôt pour les conditionner : McDo pour le déjeuner et voilà ! » ; « Nous ne pensons plus ni aux hommes, ni à la nature ».

Ce fatalisme dû au système se retrouve dans leur discours au sujet de leurs difficultés à agir écologiquement, comme spécifié dans le tableau suivant.

Tableau 2. Propension à agir (ou pas) de manière écologique.

 

Thèmes Sous-thèmes O F
Perceptions des freins Impuissance et inertie politique

 

Enjeux économiques

 

Impuissance individuelle (fatalisme, diffusion de responsabilité, sentiment d’injustice…)

 

Enjeux généraux de la vie moderne (manqué de temps, “chimères”, distractions…)

240

 

196

 

146

 

 

53

10

 

10

 

10

 

 

9

Perceptions des déclencheurs Education / transmission

 

Engagement collectif du village

 

La santé

 

La conscience individuelle

68

 

39

 

34

 

25

9

 

7

 

8

 

6

Effet de l’inondation sur la propension à agir Absolument aucun effet 29 10

 

A travers ce tableau, nous voyons combien les contraintes (politiques et économiques en particulier) sont des freins à la transition écologique. Ces tenailles semblent tellement fortes dans le discours des personnes interrogées qu’elles en deviennent fatalistes et impuissantes. Certains extraits d’entretien sont là aussi très illustratifs à ce sujet : « c’est le piège du système : il y a beaucoup de choses qui nous parasitent mais dont nous devenons dépendants malgré nous » ; « vous avez l’impression que nos politiques ont une pierre à la place du cœur » ; « un ami est allé voir le maire pour lui demander d’agir de manière écologique, en lui proposant des actions concrètes. Le maire lui a répondu : si je fais ça, je ne suis pas réélu ».

Parallèlement à cela, les participants à cette recherche soulignent des déclencheurs très intéressants en termes d’engagement écologique : l’éducation, les prises de conscience collectives et individuelles (l’influence sociale étant très puissante à ce sujet) et la santé.

4 – Implications pratiques

 L’ensemble de ces résultats marquent la responsabilité grandissante des pouvoirs publics dans le changement climatique et dans la nécessité d’agir. Les actions ne doivent plus être de simples modifications à la marge de la dynamique actuelle de notre société mais, au contraire, un renversement complet de notre mode de vie. Comme le souligne un des participants, « si nous devons agir, nous devons traiter tous les domaines de la vie ; et non quelques détails ». Parmi ces domaines, il en est un qui ressort particulièrement des discours des participants : celui de la transmission et de l’éducation. Si elle incombe partiellement à l’entourage des jeunes, elle incombe également globalement à la nation, voire au monde. Tant que nous ne passerons pas d’une éducation nationale qui dresse de futurs « robots-consommateurs » en une éducation réflexive et humaniste qui éveille les jeunes à leur nature et à la nature, la transition écologique ne devra compter que sur des ressorts individuels qui ont bien du mal à se détendre depuis cette glue politique, économique et sociale.

[1] « O » renvoie aux occurrences -à savoir au nombre de fois que le sous-thème est cité dans les entretiens- et « F » à la fréquence –à savoir au nombre de participants ayant évoqué ce sous-thème sur 10 participants au total.

 

 

Un « Lycée en Transition » Le Lycée Dumont d’Urville à Toulon

En quelques mots

« Dumont en transition » est un projet visant à fédérer les initiatives en faveur d’un lycée plus solidaire et plus durable.

Le but est d’impliquer les élèves et les adultes dans une démarche citoyenne et éco-citoyenne.

Le projet a été validé par le CA, l’an dernier : il a tout l’appui des instances représentées au CA, c’est-à-dire l’administration, les parents d’élèves et les collectivités territoriales, sans oublier les enseignants et les autres personnels.

Action

Diagnostic à l’origine de l’action

Au départ, il y a, comme dans tant d’autres établissements, l’idée d’un potager partagé, pour créer du lien entre adultes, entre élèves et adultes, tout en sensibilisant aux problématiques de l’alimentation durable.

Puis nous avons élargi notre projet au concept de « transition ».

Il y a des lycées en transition (lycée Beck à Guebwiller), mais aussi des villes ou des régions « en transition ».

L’exemple d’Ungersheim, ville en transition, décrit par Marie-Monique Robin dans le film (projeté aux élèves en 2016) « Qu’est-ce qu’on attend ? », nous a également inspiré.

Il s’agissait donc d’impliquer les élèves dans des modifications possibles et réalisables du fonctionnement du lycée.

*La CHARTE de la TRANSITION du 2 juin 2017 a été rédigée par les élèves

Elle a été lue en classe et distribuée à partir de la rentrée 2017-2018 avec le carnet de correspondance

Elle est utilisée dans la formation des éco-délégués, pilotée par « Dumont en transition »

Nombre d’élèves et niveau(x) concernés

Tous les élèves, de la seconde aux classes préparatoires sont concernés.

A la fois sur la base du volontariat et de façon parfois plus directive en inscrivant des classes sur des initiatives, non sans les avoir consultées.

La filière technologique s’est également engagée, des 1ères et T STMG jusqu’aux BTS assistant de gestion.

Le réseau interpersonnel des enseignants a joué un rôle déclencheur.

Cela offre à ces élèves une perspective de valorisation et de meilleure intégration dans l’établissement.

Bref, du lien et du sens.

Les élections des éco-délégués, dans lesquelles Dumont en transition s’est grandement investi, ont d’ailleurs également atteint ces sections, traditionnellement en retrait, qui ont fourni des éco-délégués.

Description

Lors des ateliers et forum de 2017, 10 thématiques ont été proposées aux élèves :

1. POTAGER, VERGER
2. CANTINE, ALIMENTATION
3. RÉDUCTION DES DECHETS
4. ÉDUCATION, ÉDUCATION ALTERNATIVE, RÉSEAU ECO-ECOLES
5. BIODIVERSITÉ
6. TRANSPORTS
7. COMMUNICATION
8. SOLIDARITÉ
9. ÉNERGIES
10. DÉMOCRATIE AU LYCÉE

1. POTAGER, VERGER


Le potager a été créé de toute pièces (de récup) par les élèves et les adultes et a produit courgettes, tomates, fraises, et salades. Un système d’irrigation automatique a été mis en place, avec l’aide d’élèves de Terminale pour la conception et l’exécution. Un citronnier,un abricotier et un pommier ont été planté par les élèves.

Les élèves ont aussi fabriqué du mobilier de jardin (à base de palettes de récup) qui est fréquenté.

Le potager devrait être agrandi et d’autres arbres fruitiers plantés.

La création de bac de culture a permis d’initier les élèves et adultes à la permaculture ,au bio et au cycle de la plante

Dans un premier temps nous avons bénéficié de la participation d’un conseiller en permaculture de l’association « Soleio » et Colibris Toulon.

2. CANTINE, ALIMENTATION

Des discussions avec l’intendante et les personnels de la restauration scolaire ont eu lieu à propos d’une alimentation bio à la cantine. Elles réunissaient l’intendante, le proviseur, le chef cuistot, un représentant d’Agribio Var, d’Ecosciences et « Dumont en transition ».

La question épineuse des appels d’offre, dans le cadre du Code des Marchés Publics a été au centre des débats.

Les réunions ont débouché sur l’élaboration de 5 repas bio dans l’année. Le potager va fournir les herbes aromatiques (persil, coriandre,thym, oignons et ciboulettes)

Ces 5 journées seront le théâtre d’animations autour du bio à la cantine (sensibilisation des élèves, invitation de producteurs).

Le bio à la cantine aura comme préalable (ne serait-ce que financier) une réduction du gaspillage alimentaire.

Une classe de 1ère STMG a travaillé sur ce thème appelé plan anti gaspi.

Il y eu 3 phases

*mesure détaillée du gaspillage alimentaire (1semaine par les élèves , sensibilisation au tri)

*sensibilisation et présentation des résultats avec l’association Bio-sphère à l’ensemble des classes de seconde.

*deuxième mesure du gaspillage alimentaire (1 semaine et présentation des résultats)

Dans la foulée deux sondages ont été réalisés par les élèves (Thème 1 : Repas Bio et local ; Thème 2 : pertinence d’un repas végétarien au restaurant scolaire)

Les résultats et les actions sont détaillées dans le plan anti Gaspi transmis.

3. RÉDUCTION DES DÉCHETS

Le nettoyage des pelouses par les élèves a été un acte fort et symbolique (plus de 60 kgs de déchets recyclés).

Le lycée est engagé depuis longtemps dans une démarche de recyclage et de tri sélectif.

Cette année, « Dumont en transition » met en place un système simple de récupération du papier dans chaque salle et à la salle de photocopies. Dans le cadre de l’action nationale appelée « défi papier  »,il est mis a disposition des élèves les photocopies de la salle des professeurs non utilisées afin qu’ils s’en servent de brouillon.Testé dans quelques classes, il devient un réflexe chez les élèves.

Des élèves de classes de seconde sont allées plus loin dans la démarche, après une rencontre avec les agents ARL et l’intendante du lycée dont le thème était le recyclage et la réduction des déchets  au sein du lycée.

Ils ont imaginé la fabrication d’un éco-brouillon entièrement fait à partir des déchets de la salle des photocopies(papiers et cartons)

Ces éco-brouillons sont rechargeables ,une vidéo de démonstration a été mis en ligne sur le site Atrium du lycée et sur la page facebook « dumont en transition ».

Le matériel nécessaire a été mis à dispositions des élèves à la vie scolaire.

Un atelier de démonstration a été aussi mis en place .

Un appel a été fait aux enseignants pour qu’ils fabriquent avec leur classe ces éco-brouillons en cours d’ EMC.

Environ une centaine de ces eco-brouillons circulent dans l’établissement.

Toujours dans une optique de réduction et recyclage des déchets,l’association zéro déchet Toulon est intervenu pour apprendre aux élèves à fabriquer leurs propres produits de ménages et de toilette.

Un composteur 3 bacs est en cours d’élaboration (à partir de palettes), il s’agit alors si possible de composter les déchets verts de tailles et tontes effectuées par les ARL du lycée avec qui l’emplacement du composteur a été choisi.

L’idée est aussi de composter les restes (fruits et légumes non servis ) en fin de service de la restauration scolaire, ce qui fait le lien avec le Projet anti gaspi menée par la première STMG1

Pour finir

Une serre en bouteilles plastiques recyclées avec récupérateur d’eau de pluie est en cours de fabrication.

A ce jour deux panneaux sont quasiment finis.

La Serre aux dimensions honorables nécessitent l’emploi de 1200 bouteilles , pour cela les élèves ont lancé une campagne « appelé défi bouteille » appelant les lycéens à ramener des bouteilles vides pour ce projet.

L’appel a moyennement fonctionné au lycée Dumont D’Urville, nous avons du faire appel au Sittomat pour récupérer les bouteilles vides de la colonne de collecte du lycée.

Le lycée Bonaparte de Toulon et une école primaire de la ville Pierrefeu ont participé honorablement à la collecte.

C’était alors l’occasion de parler du sittomat et du travail de collecte et de recyclage de la ville de Toulon.

A terme, L’objectif est de faire une grainothèque, de faire des semis pour alimenter le potager cultivé en bac façon permaculture et bio.

Des plants pourront être distribués aux élèves en fin d’année scolaire à planter sur leur balcon ou en jardin.

Encore donner du sens et partager nos actions.

5. BIODIVERSITÉ

Un gros projet MPS (« Méthodes et pratiques scientifiques ») sur la biodiversité a démarré l’année dernière.

Il concerne la biodiversité en ville.

En cours de SVT les élèves ont installé à proximité du potager, un hôtel à insectes et un nichoir à oiseau, avec des panneaux explicatifs.

*L’espace vert du lycée dédié aux projets regroupés sous le sigle « Dumont en transition » est ainsi une aire de travail toute trouvée pour mettre en place des protocoles de mesure, de préservation et de promulgation de la biodiversité. Nos actions s’inscrivent donc dans une démarche de transition écologique que beaucoup de professeurs du lycée Dumont d’Urville, avec le soutien de la direction, ont adopté dans leur enseignements cette année.

*Cette année nous avons installé au sein du lycée un rucher pédagogique connecté (2 ruches) avec un projet de former à l’apiculture une soixantaine d’élèves mais aussi des adultes volontaires (personnel de l’établissement, parents d’élèves).

L’idée est de former des ambassadeurs de la bio diversité. Plus généralement il s’agit aussi de sensibiliser les élèves au rôle de la bio diversité et à la menace qui pèse sur les insectes pollinisateurs.

Encore une fois cela permettra de donner du sens aux actions Dumont en transition.

Il s’agit ici de s’inscrire dans le plan écologique du développement durable, et de faire comprendre aux élèves que la biodiversité est un patrimoine à préserver pour les générations futures et qu’il est possible d’agir dans ce cadre au quotidien.

a) Découverte de la biodiversité des oiseaux:

Après une première séance de découverte du concept de sciences participatives, les élèves ont ainsi été invité à participer à deux programmes du Muséum d’histoire Naturelle: Vigie nature école sur ordinateur en classe et Bird lab, une app sur leur téléphone ce qui a permis le travail en extérieur.

Ils ont ainsi pu jouer à des Quizz en ligne pour apprendre à reconnaître les oiseaux.

Puis nous avons construit deux mangeoires en matériaux recyclés, dans l’optique d’une éducation au développement durable, dans l’espace potager « Dumont en transition ».

Ainsi les piquets porteur étaient faits de branche issue du débroussaillage, les plateformes en cagette.

Le proviseur, dont les fenêtres du bureau données sur ces mangeoires nous a alors signalé les allers et venus d’un goéland, faisant fuir les plus petits oiseaux.

Suite à une sortie à l’écoferme de la barre, les élèves ont découvert l’écosystème « Haie », et les oiseaux y vivant par observation à l’affût en petit groupe de 4 ou 5, ceci a été rendu possible grâce aux nombreux animateurs de la ferme.

Les notions ainsi découvertes ont pu être appliquées de retour au lycée: Les mangeoires ont été refaites avec des plate-formes plus robustes, et placées au plus près de haie.

b) Découverte et enrichissement de la biodiversité végétale du lycée:

Les élèves ont utilisé une clé de détermination papier, mais aussi de l’app sur téléphone « clé de forêt » de l’ONF pour évaluer la biodiversité végétale du lycée (plan en Annexe 2)

A venir: élaboration de panneau nominatif au pied de chaque plante, avec précision sur l’origine de l’espèce et les conditions climatiques qu’elle supporte afin de sensibiliser le plus grand nombre au lycée.

Création d’une prairie mellifère pour nos abeilles.

7. COMMUNICATION

L’actualité de « Dumont en transition » est retracée au travers d’une page facebook « Dumont en transition ». https://www.facebook.com/Dumont-en-transition-353549578328272/

Cette page essaie aussi de se faire l’écho d’initiatives comparables menées dans les autres établissements.

Elle publie également l’actualité associative locale en rapport avec la transition, ainsi que des informations plus générales sur le même thème.

Elle a pour ambition d’être source de liens, d’inspirations et de projets

Le CDI met à la disposition de « Dumont en transition » un espace mural (avec récup papier et piles) où l’on peut afficher l’actualité et les actions Dumont en transition.

Le site Atrium du lycée affiche aussi les actions menées par Dumont en transition.

Engagement eco citoyen :

« Dumont en transition » s’est engagé cette année, pour favoriser les élections d’élèves au CVL en organisant le passage des candidats dans les classes. Le nombre de votants a clairement augmenté.

« Dumont en transition » a intégralement organisé l’élection des éco-délégués (avec un relatif succès : 45 élus). L’an prochain, cette élection des éco-délégués devrait être couplée à celle des délégués de classe.

L’an dernier, les premiers élèves éco-délégués sont allés témoigner de l’expérience Dumont en transition à la foire bio de La Farlède puis sur le carré du port, à l’occasion de la semaine européenne du développement durable, avec le concours de l’association « Colibris »

Modalités pratiques de mise en œuvre

Le fonctionnement de « Dumont en transition » est rythmé par des « événements », qui sont autant de rassemblements d’élèves et d’adultes et donnent l’impulsion au reste des projets.

En 2016-2017, à la suite de la projection (fondatrice) du film « Demain », nous avons sollicité les élèves pour réfléchir sur les cinq thématiques du film (alimentation, énergie, recyclage, démocratie, économie).

Les élèves se sont vraiment emparés des sujets, ont discuté de manière responsable et fourni des listes de propositions précises. Il fallait voir l’effervescence des ateliers ! Il se passait quelque chose.

C’est là qu’ont émergé des propositions qu’on tient à mener à terme comme le bio à la cantine ou la création d’un verger (où les élèves « puissent se servir »).

En 2017-2018, les réunions sont et seront encore les temps forts du projet : diffusion du film « Nouveau monde»,suivi d’atelier débat avec le réalisateur Yann Richet, , animations et stands lors de la journée de l’engagement citoyen en avril, animations et stands lors de semaine du développement durable.

En 2018-2019 ; le lycée a reçu une étape du Tour Alternatiba pour une étape du midi le 13 septembre.

A cette occasion l’ensemble des secondes ont été sensibilisées à la transition écologique et au projet DET.

Des ateliers et stands ont été proposés aux élèves toute la journée avec succès.

Ce fut un moment festif et très rassembleur.

Effets constatés

  • sur les acquis des élèves

Dans une époque marquée par l’individualisme, « Dumont en transition » promeut les valeurs des biens communs et de l’altruisme.

Il fournit un cadre propice aux élèves, qui peuvent y exprimer ces valeurs qu’ils partagent.

La récupération du papier ou le nettoyage des pelouses, au-delà des quantités concernées, sensibilisent et installent des réflexes durables, on l’espère du moins, qui seront pérennisés année après année.

En tout cas, ils sont ainsi légitimés par la collectivité. Les élèves qui ont nettoyé les pelouses ou ceux qui portent les papiers au container, sont des porte-parole « naturels » du projet.

Nous informons au mieux les élèves sur les prolongements de ces initiatives, après le bac.

Par exemple, nous les avons informés des évènements liés à la semaine du développement durable dans les universités.

Par des actions concrètes (potager ; verger, composteur, serre etc…) nous voulons donné du sens à la notion de développement durable.

Cette année de nombreux élèves bacheliers sont restés abonnés à la page facebook et communiquent encore avec « Dumont en Transition ».

  • sur le leadership et les relations professionnelles

La direction, et en premier lieu le proviseur, soutient le projet et joue un rôle de facilitateur, par exemple en banalisant les heures lors des « évènements » organisés par « Dumont en transition ».

Ils sont présents lors des évènements organisés et n’hésitent pas à défendre le projet.

L’intendante, malgré ses contraintes budgétaires, essaie de répondre à nos demandes, en réaffirmant son soutien. Le projet rencontre néanmoins des difficultés de financement (voir § « difficultés rencontrées »)

  • sur l’école / l’établissement

« Dumont en transition » ne fait pas encore l’unanimité, ni chez les enseignants, ni chez les agents.

Certains pensent qu’on s’écarte des missions traditionnelles de l’école.

Nous pensons au contraire que nous jouons à plein notre rôle éducatif, en phase avec les réalités qui nous entourent.

Mieux, « Dumont en transition » commence à donner une tonalité, une couleur à tout le lycée

Des exemples anecdotiques mais significatifs : les meubles de jardin construits par élèves, à partir de palettes récupérées, connaissent une fréquentation croissante. Lors des ateliers, les élèves ont demandé un atelier « menuiserie » pour en construire d’autres. L’infirmière a amené une élève anxieuse sur le mobilier autour du potager, pour lui offrir un peu de calme.

Les pelouses inspirent.

Des élèves tournent autour du potager par curiosité, ou par interet, des fraises, des citrons, des brocolis, des salades , du persil, des oignons disparaissent…….

  • plus généralement, sur l’environnement

Le lycée, installé aux abords du centre-ville, peut jouer un rôle de vitrine et impulser des effets d’entraînement, auprès des établissements environnants (écoles, collèges, lycées).

L’autre grand lycée du centre-ville, le lycée Bonaparte vient de se déclarer (06/10/17) « en transition ».

« Dumont en transition » peut aussi donner des idées au reste de la ville.

« Dumont en transition » a noué un contact avec un jardin partagé installé au pied d’un immeuble proche.

Il est question qu’ils utilisent le compost de Dumont. Encore du lien.

Nous espérons aussi que des élèves, qui ont partagé des expériences au sein de « Dumont en transition », puissent être un jour les initiateurs de projets sur leur lieu de vie.

 

La culture scientifique et technique à l’heure de la Transition avec Les Petits Débrouillards

par Soledad Tolosa, coordinatrice des Petits Débrouillards Alpes-Maritimes

Comprendre pour agir

L’éducation par la pratique et l’expérimentation constitue un moyen privilégié pour prendre conscience des enjeux liés aux changements climatiques et aux transitions. C’est une démarche collaborative et participative que nous proposons. Elle vise à faire dialoguer et réfléchir ensemble des citoyens, en particulier des jeunes, sur des sujets en rapport avec leur vie, leur quotidien et leur avenir. Une telle méthode privilégie la pratique pour faciliter l’appropriation des notions de base en les mettant à la portée de toutes et tous. Surtout, elle s’efforce de tenir compte et de valoriser les connaissances et questionnements de chacun.

En effet, que peut-on espérer d’une réponse donnée à une question qui n’a pas été posée ? Partant du constat qu’il est vain de vouloir transmettre ou faire construire une connaissance à un public si celui-ci n’est pas motivé par le sujet, il s’agit avant tout de susciter l’intérêt, le désir, le questionnement, l’expression, le doute, la confrontation et le débat argumenté. Autour de situations concrètes mises en scène à l’aide d’observations, de ressources et de données scientifiques, les jeunes construisent leurs propres réponses aux questions soulevées et les confrontent aux contributions d’experts et de scientifiques.

Ainsi, nous allons évaluer nos actions en fonction du changement de posture des participants: ont-ils été surpris ou touchés ? Ont-ils expérimenté ? Sont-ils arrivés à des conclusions par eux-mêmes? Se sentent-ils valorisés dans leurs propositions ? Avons-nous réussi à intégrer des publics différents?

Quelques exemples d’actions

Un laboratoire mobile au service des territoires

Le Science Tour permet d’amener la culture scientifique et technique dans les territoires ruraux et éloignés. La porte d’entrée est souvent une question locale en lien avec le patrimoine naturel: accès à l’eau, protection des rivières, pollution lumineuse…

Ce dispositif mobile permet de proposer des ateliers pratiques, d’ouvrir des espaces de débat, de favoriser la collaboration entre acteurs différents (collectivités, scientifiques, établissement scolaires, centres de loisirs, organismes publics…). En 2017, le Science Tour, en partenariat avec le Parc Régional des Préalpes d’Azur a ainsi parcouru la vallée de l’Estéron pour recueillir l’avis des locaux autour de la labellisation de cette rivière: sont-ils au courant de la spécificité de cette rivière dite « sauvage »? Ont-ils une vision globale de celle-ci ou très locale ? Comment vivent-ils la rivière au quotidien ? Sont-ils au courant de son plan de gestion ?

Motiver les jeunes à prendre parti

Les séminaires d’exploration de controverses permettent à des groupes de jeunes de se forger la meilleure opinion possible autour d’une question dont la réponse est complexe. Il s’agit ainsi de définir et de formuler la question, étape essentielle, de l’explorer sur tous les angles possibles en identifiant les acteurs en jeux, en les rencontrant (scientifiques, professionnels, militants…), en analysant leurs discours et leurs positions. Enfin, il s’agira de restituer tout ça en élaborant un outil de diffusion (lien vidéo eau virtuelle). Les jeunes sont ensuite amenés à présenter leur travail devant ses pairs et lors d’évènements thématiques. L’expérience réalisée sur toute la région PACA montre que cette démarche rend les jeunes enthousiastes. Les collégiens et les lycéens ont finalement peu d’opportunités de se placer en tant qu‘intervenants devant des adultes. Le forum de l’eau à Marseille a été un exemple de prise de position des jeunes autour de questions essentielles : Faut-il rendre l’eau gratuite dans les pays en voie de développement ? Mettre un prix à la nature, une solution pour la protéger ?

Faciliter le dialogue entre la Science et la Société

Les cafés science permettent de créer, le temps d’une soirée, un débat entre des scientifiques et le grand public, dans un cadre convivial autour d’une question Science-Société locale: Comment le changement climatique affectera-t-il nos montagnes transalpines ? Agriculture et urbanisation, un binôme irréconciliable?Cette démarche facilite le débat entre des mondes souvent éloignés, le monde de la recherche et de l’enseignement supérieur, et le grand public. Elle permet aux chercheurs de voir comment les questions scientifiques sont vécues sur la place publique. Ce dialogue est essentiel également pour lutter contre les idées reçues, très répandues lorsqu’il s’agit des transitions écologiques et sociétales.

Dans la joie et la bonne humeur

Pour finir, il semble essentiel d’éviter l’approche catastrophiste lorsque nous abordons l’éducation aux transitions. Il ne s’agit pas de nier les dures réalités ni de promouvoir un faux optimisme mais de partir du constat que des alternatives créatives existent et que nous pouvons en faire partie.

L’école de la Nature, ferme pédagogique et thérapeutique en permaculture avec OSE

Par Maï Boulom, association O.S.E

C’est en effectuant un stage de découverte des métiers de l’agriculture (ADEMA) au lycée agricole d’Antibes que l’aventure a commencé. À l’issue de ce stage, je me suis investie au sein de l’association des Jardins Partagés de Terra Segurana à Colomars, pour y développer notamment le pôle pédagogique. Il me tenait à cœur d’aborder l’éducation à l’environnement à travers des activités ludiques et artistiques. J’ai mis ce projet en place et ai expérimenté pendant un an, à travers l’École de la Nature. J’ai pu mettre en œuvre des pédagogies alternatives avec des enfants d’âges très variés. J’ai également pu animer des ateliers mixtes avec des enfants d’IME (Instituts Médico-Éducatifs).L’expérience fut fort enrichissante, mais la distance restant tout de même problématique (une heure de trajet), il me semblait essentiel de créer un tel lieu sur ma commune de résidence : Levens. Après une rencontre avec le maire, ce dernier m’a demandé de rédiger une présentation détaillée de cette ferme pédagogique et thérapeutique en permaculture, telle que je l’imaginais (avec une dizaine de pôles interdépendants). Le projet a été merveilleusement bien accueilli par la commune, qui l’a mis en avant pour répondre à un appel à projet pour l’agenda 21. Et nous avons récemment reçu une réponse positive, qui va nous permettre d’amorcer ce projet.

Comment fait-on techniquement pour organiser des ateliers d’éducation à l’environnement destinés aux enfants ? Si on a de l’expérience et des compétences, on peut commencer par enseigner ce qu’on connaît. En ce qui me concerne : la découverte des plantes sauvages, le jardinage en permaculture, la cuisine-santé, mais aussi la compréhension de ses émotions, les arts : le théâtre, la peinture, le land-art sont les supports sur lesquels je me suis appuyée pour faire passer le message d’une nécessaire transition écologique et citoyenne.Le statut de bénévole au sein de l’association m’a permis de « tester » les ateliers avec les enfants dans le cadre de l’École de la Nature. L’objectif est d’autonomiser les enfants à travers les activités proposées, de leur faire prendre conscience de leurs dons et talents, tout en éveillant leur curiosité au contact de la nature. Il s’agit pour eux d’apprendre à se connaître tout en découvrant l’écologie. Les enfants sont capables d’une créativité et d’une imagination incroyable. S’ils désirent s’épanouir en les mettant au service de projets éthiques et inspirants, nous aurons tout gagné. Afin de pérenniser mon activité : l’association souhaitait m’embaucher en septembre 2017 en contrat CAE. Ces derniers ayant été supprimés pendant l’été, il a fallu que je cherche d’autres solutions pour pérenniser mon emploi. Après avoir suivi une formation en création d’entreprise, je me suis finalement tournée vers la coopérative d’emploi. Je démarrerai mon activité d’animatrice nature en janvier 2019.En parallèle, j’ai participé à la création de l’association O.S.E (On Sème Ensemble), domiciliée à Levens. C’est avec cette association que j’ai pu présenter le projet de ferme pédagogique et thérapeutique « les jardins d’OSE » au maire. Et c’est avec O.S.E également que nous pouvons prétendre à des subventions publiques, à commencer par celle de l’agenda 21, qui va permettre de prendre en charge l’animation d’ateliers d’initiation à la permaculture au sein des écoles et de la maison de retraite de la commune. Ils nous serviront de support pour impliquer les citoyens de Levens dans la conceptualisation du jardin (la première phase du projet).

Économiquement parlant, il s’agit pour nous de relever le défi de prouver que ce modèle est viable. Chaque pôle des jardins d’OSE pourra générer les ressources suffisantes à la création d’emplois.Afin de pouvoir accueillir les enfants dans les cadre de l’école de la nature, nous avons dû, dans un premier temps, « jongler » juridiquement, pour pouvoir pratiquer ces ateliers avant de déclarer un accueil collectif pour mineur, qui est une étape longue et fastidieuse mais absolument nécessaire, si l’on souhaite pérenniser l’activité. C’est donc ce à quoi je vais m’atteler à Levens, une fois les infrastructures mises en place.En ce qui concerne les activités que je souhaite développer en coopérative d’emploi, les animations permaculture seront rémunérées par les associations qui proposeront ce type de prestations. Cette forme juridique offre bien des avantages, (comme la simplification de la comptabilité, la cotisation à l’assurance chômage, etc).Le mode de gouvernance d’O.S.E est celui d’une association soumise à la loi 1901. Chaque adhérent a la possibilité de prendre part au projet. Nous sommes soumis également au regard de la municipalité, qui est propriétaire des lieux. Et enfin, nous souhaitons lors de la conceptualisation des jardins d’OSE impliquer les citoyens de Levens à la conceptualisation et l’aménagement des jardins. Lors du prochain CA, nous allons exposer les différentes possibilités qu’offre chaque pôle et les décisions seront prises à l’unanimité. Nous souhaitons, par ailleurs, nous pencher davantage sur les techniques de gouvernance empruntées à la sociocratie. Nous sommes d’ailleurs à la recherche de personnes, associations ou entreprises spécialisées dans ce domaine, afin de nous guider à travers cette démarche.Nous avons commencé par établir un prévisionnel sur 3 ans, afin de pouvoir prétendre à la subvention d’agenda 21. Mais il me semble que 5 ans seraient plus réaliste si l’on souhaite développer intelligemment tous les pôles exposés dans notre projet. Nous avons exposé des phases d’action dans un ordre précis, afin de pouvoir mener à bien ce projet et le rendre pérenne. Ces phases sont détaillées sur notre site internet : https://osepermaculture.wixsite.com/o-s-eIl existe à Levens une multitude de ressources humaines dotées de talents et de savoir-faire incroyables. La plupart ne demande qu’à partager. Il s’agit donc avant tout de mettre en relation ces personnes, à travers les activités proposées par l’association au sein de la commune et de leur proposer de s’impliquer dans le projet. Une expérience humaine unique nous attend : nous sommes nombreux à souhaiter travailler à Levens (« ville dortoir »). La plupart des actifs travaille, fait ses courses et pratique ses loisirs à Nice. L’aménagement des jardins d’OSE pourrait créer dans un premier temps une dizaine d’emplois, et encore bien plus si les initiatives se multiplient et si nous devenons, comme nous le souhaitons, une référence en la matière. Personnellement je souhaite m’orienter par la suite vers la Formation d’animateurs Nature. Il y a beaucoup de demandes et peu d’offres. Il serait temps d’organiser également tout cela. Mais allons-y pas à pas.

Jardin pédagogique en permaculture du Petit Pessicart

Jardin pédagogique en permaculture du Petit Pessicart

(Nice, association d’éducation à l’environnement Shilakong)

  1. Nature et genèse de l’alternative, de son contexte

    Après avoir vécu le changement climatique dans un gorge inondée de l’Himalaya nommée Shilakong (littéralement « vallée de l’éthique »), les membres fondateurs créent une association d’éducation à l’environnement portant le nom de cette gorge. S’appuyant principalement sur la permaculture, elle a pour objet de « faciliter les transitions individuelles et collectives vers des modes de vie éthiques et durables », et intervient auprès des enfants comme des adultes.

    En septembre 2015, lors d’une journée thématique dédiée à la systémie1 que nous organisons, nous présentons la permaculture et une membre de l’association nous indique qu’elle possède un terrain qui pourrait nous intéresser… Confrontés à l’urgence climatique et motivés par la reconnexion humain-nature et les questions éducatives, nous entreprenons d’y créer un jardin pédagogique en permaculture, afin d’y accueillir enfants et adultes. Pour y parvenir, nous formalisons concept, mission et vision du projet comme suit :

    Le concept :  »concevoir et créer collectivement un jardin démonstratif et pédagogique, s’inspirant des principes éthiques et des principes de conception de la permaculture, où les enfants ont l’espace de concevoir ensemble leurs jardins potagers et d’approfondir leur rapport à la nature.

    Le lieu est un espace de partage de connaissances, qui permet de s’immerger dans la nature et de donner l’opportunité au public de développer sa créativité. Les infrastructures permettent d’accueillir enfants et adultes dans un cadre harmonieux ».

    La mission :  »faire découvrir la permaculture par la démonstration, la pratique et la formation. La permaculture nous permet de reconsidérer les liens qui unissent l’humain à la Terre, tant par l’aspect matériel (nourriture, fibres, énergies…) qu’immatériel (bien être, conscience, organisation humaine, vision du monde et de la société). L’approche systémique qu’elle implique nous invite à une transformation individuelle et collective ».

    Enfin, la vision :  »le jardin est utilisé comme support de développement du pouvoir créatif individuel et collectif. D’autre part, il nous permet de mettre en lumière l’intelligence de la nature, de laquelle il nous semble essentiel de se rapprocher ».

    3 ans plus tard, le Jardin répond aux objectifs initiaux2 par la création d’une forêt-jardin et grâce à différentes activités, menées auprès de publics variés :

    – organisation de formations d’ « Introduction à la permaculture » et d’un cycle de chantiers formatifs au design circulaire par des formatrices certifiées,

    – création d’un groupe de design en permaculture, afin de concevoir, réaliser et entretenir les différentes zones du Jardin (fin 2017),

    – organisation de journées participatives, permettant de découvrir et apprendre la permaculture par la pratique (une vingtaine de journée depuis le 13 mai 2017, date de l’ouverture au public),

    – organisation d’ateliers de land-art et poterie pour enfants, et, à partir de septembre 2018, ateliers  »Permaculture » tous les mercredis des périodes scolaires pour les 3-6 ans et les 7-12 ans,

    – organisation d’événements (Fêtes des possibles, concerts, piques-niques 0 déchets…), ainsi que d’une rencontre entre enseignants, formateurs Espe, parents, éducateurs et infirmières en pédopsychiatrie sur le thème des « projets nature »,

    – réception de classes (maternelle et primaire) depuis février 2018, ainsi que d’un centre aéré sur 2 journées lors des vacances d’été 2018.

2. Paramètres techniques

Situé à Nice, le terrain surplombe la ville depuis la colline de Pessicart. Il se trouve à quelques centaines de mètres de la piscine du Piol et du lycée du Parc Impérial, et à quelques minutes en transport motorisé du centre ville, via un escalier communal desservi par les lignes de bus n°17 et 63. Exposé Sud-Ouest, le terrain offre une vue sur la mer d’un côté et sur la colline de Saint-Pierre de Feric de l’autre. Il assure une atmosphère paisible et propice au bien-être général du public ainsi qu’à celui de la biodiversité.

Le terrain occupe une superficie d’1 hectare, dont environ 4000 m2 sont réellement utilisés pour la création d’espaces potagers ou thématiques, et un accueil du public sécurisé. Le reste est composé de pentes importantes et d’une végétation dense et sauvage, représentative du milieu calcaire, qu’il nous semble essentiel de préserver.

3. Description des paramètres économiques et financiers

La réhabilitation et l’aménagement ont et continuent de nécessiter des fonds, notamment pour l’achat d’outillage (jardinage et construction), d’essences d’arbres et arbustes (création d’une foret comestible), de matériel pédagogique et de matériaux d’éco-construction. L‘efficacité de la permaculture en ce qui concerne la collecte et le stockage de l’eau en permet une très faible consommation (environ 10m2 par an). Enfin, l’association débourse plus d’une centaine d’euros annuels d’assurance, et à peu près autant pour son site Internet et nom de domaine (shilakong.org).

Face à ces dépenses, nous avons entrepris entre novembre 2017 et janvier 2018 un financement participatif sur la plateforme Zeste de la banque Nef, qui s’est soldé par plus 7200€ de contributions (une fois les 8 % de frais de la plateforme déduits). Cours de permaculture, ateliers pour enfants et adultes et événements complètent le modèle économique. L’équipement en matériel pédagogique a été en majorité financé par les 9èmes Trophées de l’Environnement de la Ville de Nice (1800€, auxquels s’ajoutent 400€ pris sur le financement participatif).

Nous souhaitons éviter au maximum que les classes aient à payer leurs projets et sorties au Jardin, et avons donc entrepris des démarches vis-à-vis des collectivités afin qu’elles financent les classes demandeuses. En cohérence avec les démarches de décroissance et de zéro-déchet, nous utilisons dès que possible les ressources renouvelables du terrain (balustrades, etc), la circularité (toilettes sèches), la récupération ou encore le don pour nos aménagements et autres besoins. Enfin, un partenariat avec le semencier Kokopelli, ainsi que des dons de membres et sympathisants, nous ont permis d’éviter quasiment toute dépense pour l’achat de graines et plants.

4. Description des paramètres juridiques

L’association Loi de 1901 est déclarée en Préfecture depuis 2013. Elle dispose d’un bureau de forme classique (Président, Vice-Présidente, Trésorière, Secrétaire) paritaire femmes/hommes, et d’une centaine de membres, dont une quarantaine d’actifs.

Le terrain est quant à lui occupé via un « commodat », ou prêt à usage, contrat très répandu dans le cadre agricole. Nous souhaiterions évoluer vers un bail, qui devra être civil étant donné que les baux agricoles induisent une requalification possible en « bail à ferme » très contraignant pour le propriétaire.

5. Mode de gouvernance de l’action

Nous nous appuyons sur les principes de la sociocratie pour nos séances de travail. En groupe de design, nous avons convenu de 11 principes pour guider notre action3. Nous sommes à ce jour organisés en 3 pôles : Jardin du Petit Pessicart, perma-pédagogie et support, ce dernier pôle comprenant des fonctions classiques telles que la communication ou la gestion financière et administrative. La permaculture dite « humaine » (organisations humaines inspirées des écosystèmes) nous a permis de réaliser un design de notre association afin de rendre son organisation explicite et de faciliter l’intégration des nouveaux venus et la répartition des taches et fonctions associatives. Ainsi, lors d’un forum réalisé en mai 2017, les membres actifs se sont positionnés dans un ou plusieurs pôles et sous-pôles sur le design associatif par des étiquettes indiquant leurs centres d’intérêts et l’ampleur de l’implication qu’ils souhaitaient.

Enfin, des groupes se créent et se dissolvent (pilotage, projets, design, jardinage, pédagogie…) en fonction des besoins et des disponibilités des membres.

6. Description des temporalités du montage, du fonctionnement

A notre prise de contact avec le lieu, en octobre 2015, il était en grande partie recouvert de ronces et d’ailantes et souillé à certains endroits par des décharges sauvages de divers objets et matériaux, à l’exception d’une zone d’environ 1500m2 déforestée pour l’horticulture qui s’y pratiquait jusqu’aux années 1970. Aucun sentier ou escalier ne subsistait et 2 cuves de stockage d’eau étaient encore présentes, mais plus étanches. Sur cette base, nous avons entamé 3 ans de réhabilitation et d’aménagements en suivant les principes, éthiques et méthodologies de conception de la permaculture.

Un travail bénévole régulier conséquent (estimé en cumulé à plus d’un temps plein), des ateliers et une vingtaine de chantiers participatifs rassemblant en moyenne vingt personnes ont permis la mise en place d’une grande partie du design en 15 mois (rétrospective en images dans la présentation/vidéo).

Avec deux zones potagères sécurisées (une forêt-jardin et un  »keyhole »), une serre, des toilettes sèches, un système d’irrigation, un abri, un espace forestier de rassemblement/formation et un ensemble de chemins et escaliers recréés, le Jardin a reçu en 2018 ses premières sorties scolaires et souhaite obtenir l’agrément (lieu et associatif) de l’Éducation Nationale prochainement.

7. Description des paramètres humains et prospective de votre évolution

Notre projet et l’évolution que nous souhaitons qu’il connaisse mettent au centre le retissage des liens humains à des fins de résilience et de partage de connaissances. Nous souhaitons donc continuer de développer l’intelligence collective au sein de l’association en nous attachant à l’aspect organisationnel (permaculture humaine) mais aussi à la libération du pouvoir créateur et à la mise en confiance. Une entrave constatée à l’initiative individuelle (présente de notre point de vue dans le projet comme dans la société) est en effet la  »peur de mal faire », que nous souhaitons limiter par la formation, le travail en groupe et la prise de conscience de la nécessaire expérimentation (dédramatisation de l’erreur, détachement du résultat, facilitation de l’expression de la créativité).

Résilience (permanence) et partage de connaissance (pédagogie) nous amènent enfin logiquement à ce que nous appelons la perma-pédagogie. Cette approche ne se limite pas aux projets scolaires et s’étend sur les tous les ateliers, événements et formations que nous proposons aux différents publics4. Au niveau scolaire, nous souhaitons travailler cette année avec une trentaine de classes de cycle 2 (Cp, Ce1, Ce2), mais aussi expérimenter avec une classe de cycle 1 (Grande Section de maternelle) et une autre de cycle 3 (cm1-cm2 en REP+ / éducation prioritaire).

Nous continuons d’imaginer des ponts entre programmes de l’Éducation Nationale et permaculture5, afin qu’entre éducations populaire et nationale, le Jardin du Petit Pessicart devienne un centre d’expérimentation des liens entre nature, permaculture, apprentissage et bien-être des enfants et des adultes.

1 Interdependence Day, septembre 2015, avec et au Court Circuit Café (ESS, astro-physique, permaculture, etc).

2 – Démontrer la capacité de la permaculture à nourrir les hommes tout en régénérant l’écosystème,

– reconnecter enfants et adultes à la nature,

– proposer une cadre pédagogique naturel afin de donner plus de sens et de concret aux apprentissages scolaires,

– créer une bulle d’avenir à 2 pas d’un centre ville.

Les 11 principes du JPP sont : TENDRE VERS LE « ZÉRO HYDROCARBURES », CULTIVER LA BEAUTÉ, FAVORISER LES SYSTÈMES OUVERTS, CHERCHER UN MAXIMUM DE REPRODUCTIBILITE, PRATIQUER UN HUMOUR ÉCLAIRÉ, transformer les problèmes en opportunités, CULTIVER LA PATIENCE, ETRE ATTENTIF À L’INCLUSION, ASSURER LA TRANSPARENCE DES DÉCISIONS ET ACTIONS, CÉLÉBRER LA VIE, PROMOUVOIR LES ÉCHANGES ET LE PARTAGE (déterminés de façon collégiale par le groupe de design en décembre 2017).

4 A ce jour : enfants, adultes, familles, adolescents et adultes en remédiation psychiatrique, étudiants, groupes de travail en recherche de cohésion.

5 Projet pédagogique disponible sur demande à pedagogie@shilakong.org

L’instruction en famille avec École Buissonnière 06

Association l’École Buissonnière 06 – Instruction en famille

  • L’instruction en famille, qu’est-ce que c’est ?

L’instruction en famille, ou “école à la maison”, c’est la possibilité pour les familles d’instruire eux-mêmes leurs enfants à leur domicile.

En effet l’école n’est pas obligatoire en France, c’est l’instruction qui l’est de 6 ans à 16 ans. Les parents peuvent tout à fait instruire leurs enfants, quel que soit leur âge : c’est un droit constitutionnel.

 

  • Pourquoi ce choix ?

Les motivations des familles sont variées : respect du rythme de l’enfant, éducation non coercitive, éducation à la nature, pédagogie personnalisée, projet de voyage au long cours, phobie scolaire, enfant atypique…

  • Quelle pédagogie ?

Les familles sont libres d’utiliser la pédagogie qu’elles souhaitent. Les grands courants sont :

L’enfant suit la progression de l’Éducation Nationale à partir de cours par correspondance ou de livres et cahiers du commerce. Il allège tout de même le nombre d’heures de cours grâce à une approche personnalisée, et complète ses connaissances au moyen de visites, ateliers, etc…

De Montessori à Freinet en passant par Charlotte Mason, l’enfant est acteur de ses apprentissages à partir de supports ludiques et bien pensés parmi lesquels il peut choisir. Cela lui permet de développer son autonomie et sa curiosité, et d’approfondir ses propres centres d’intérêt.

L’enfant apprend spontanément à marcher, à parler etc. sans passer par une méthode dédiée. La curiosité naturelle de l’enfant, et de l’être humain en général, mène aux apprentissages dont il a besoin, quand il en a besoin. L’adulte a ici le rôle de facilitateur d’apprentissage : il accompagne l’enfant dans la confiance et lui garantit un environnement diversifié et stimulant.

De nombreuses familles varient les pédagogies, et utilisent par exemple une instruction formelle pour certaines matières et informelle pour d’autres.

  • Quelles sont les obligations en termes d’apprentissage ?

D’un point de vue légal, nous sommes tenus de respecter une progression régulière qui mènera à l’acquisition du socle commun de connaissances et de compétences à 16 ans (le même que celui des élèves scolarisés).

Les familles reçoivent deux contrôles : celui de la Mairie (une fois tous les 2 ans) qui a pour but de connaître les motivations des familles et l’environnement de travail, et celui de l’Inspection d’Académie (tous les ans) qui a pour but de vérifier la réalité de l’instruction dispensée par les parents.

  • Et la socialisation ?

Les enfants non scolarisés côtoient des personnes de tous âges lors des sorties informelles ou pédagogiques qu’ils effectuent en semaine. Les enfants entretiennent un rapport naturel avec les autres adultes qu’ils rencontrent au gré des sorties.

Ils ont aussi, généralement, des camarades scolarisés grâce aux activités extra-scolaires, aux relations de voisinage, aux amis de la famille, etc…

  • Quel est le but de l’Association École Buissonnière 06 ?

Notre association est un regroupement de familles qui pratiquent l’instruction à domicile. Nous nous réunissons, une ou plusieurs fois par semaine, autour de sorties ludiques ou culturelles (visites de musées, ateliers pédagogiques ou simplement rencontres conviviales). Elle permet aussi aux enfants d’avoir un réseau d’amis instruits en famille, et aux parents de se soutenir et de s’informer sur ce choix éducatif.

  • Pour en savoir plus :

Film “Être et devenir”, Clara Bellar

Livre “Et je ne suis jamais allé à l’école”, André Stern

Site de l’association : www.ief06.fr

Groupe FB pour les familles voulant nous rejoindre : https://www.facebook.com/groups/lecolebuissonniere06/

 

École autogérée: Espaces éducatifs BRICABRACS, Marseille

Par Magali Braconnot, membre du Conseil de Fonctionnement de l’école

1• Nature, genèse et contexte

Novembre 2014, Marseille 3ème arrondissement (quartier socio-économiquement très défavorisé). Des parents et un enseignant luttent depuis plusieurs années à l’intérieur de l’Éducation Nationale (école primaire) pour développer une pédagogie émancipatrice de type Freinet dans sa version pédagogie sociale (*). L’enseignant est actif dans le mouvement des « enseignants désobéisseurs » contre les évaluations et les fichiers élèves.

L’usure psychologique crée la rupture, l’enseignant démissionne. S’ouvre alors la possibilité de création d’un autre espace éducatif, porté conjointement par l’enseignant et des parents, accompagnés par des soutiens militants.

(*) références pédagogie sociale : Laurent Ott, Radlinska, école du 3ème type de Bernard Collot.

2• La taille de l’école

Le local : un 3 pièces rez-de-jardin (44m2) dans un parc avec jardin partagé + un atelier partagé

L’encadrement et le public : 2 éducateurs, 20 enfants de 4 à 10 ans

Le matériel : mobilier, consommable de récupération

Les postes principaux de dépenses : loyer, Salaires (2 postes), hygiène sanitaire, peinture, colle, photocopies, site, communication, électricité.

3• Paramètres économiques et financiers

Pour être au plus proche du projet social revendiqué, une faible participation de 30 euros par mois est demandée aux familles, qui couvrent le loyer, les frais administratifs, l’électricité, etc. Il y a donc nécessité de trouver un financement autre (mécénat, événements divers, dons réguliers et ponctuels). Après 3 ans, les rentrées d’argent sont insuffisantes, la participation passe à 50€ par mois.

Le lieu d’accueil est peu onéreux (300€/ mois), ce sont les 2 salaires d’éducateurs (35h et 26h au smic) qui constituent le poste principal du budget (36 000 euros annuel).

Les frais de fournitures en matériel fongible et équipement relèvent d’une démarche de récupération et d’apports personnels.

Les financements publics par subvention sont difficiles à obtenir en tant qu’école. Le projet ne rentre pas dans les cases habituelles de financement soit du scolaire, soit du péri/extra scolaire.

Le mécénat : du coté des fondations, le financement ne peut pas être pérenne et ne règle pas la problématique de masse salariale annuelle (finance des projets et non du fonctionnement). Il ajoute un temps de travail important de montage de dossier. L’équilibre économique reste précaire dans ces conditions.

4• Paramètres juridiques

Le modèle juridique souhaité à l’origine correspond à celui d’une SCOP (le pouvoir aux travailleurs), mais la volonté d’en faire un service public hors État (le financement ne repose pas sur les usagers) impose une forme associative, loi 1901.

Le projet d’espaces éducatifs n’a pas pour but de créer une école au sens habituel. En 2015, le cadre légal impose de faire une déclaration de création d’école, pour accueillir des enfants toute la journée. Les contrôles effectués concernent l’hygiène, la santé sanitaire, les bonnes mœurs (sic), le socle des connaissances.

La loi change au printemps 2018 : la déclaration s’effectue auprès du Rectorat donc de l’État. D’autre part, une déclaration de lieu d’accueil pour mineurs sans hébergement extra-scolaire n’est pas acceptée par la jeunesse et sport, car les locaux ne correspondent pas aux normes requises.

5• Mode de gouvernance

La première année de gouvernance s’appuie sur les porteurs initiaux du projet et une grande ouverture aux personnes volontaires pour participer aux décisions lors des réunions appelées « Agora ». La réactivité décisionnelle et l’indépendance des éducateurs posent alors question.

Une deuxième étape (année 2 et 3) restreint les décisions à un conseil de fonctionnement de 5 personnes. Cooptées, elles travaillent bien ensemble et se font confiance pour prendre des décisions de manière rapide, et éviter de se perdre dans les tensions humaines inévitables. Le bureau collégial est réduit à trois personnes.

Le statut de parent n’est pas prépondérant. C’est l’engagement politique et une certaine distance affective qui permet de former ce collectif décisionnaire. L’Agora devient uniquement informative et consultative.

Une troisième étape (fin de l’année 3) crée 3 collèges : parents, travailleurs, garants. Le Conseil de Fonctionnement est constitué de leurs représentants élus. L’objectif est de protéger les travailleurs et le sens du projet par une relation coopérative entre les membres du Conseil. L’Agora est constituée des membres des collèges.

6• L’évolution du projet :

Le choix est fait de commencer à construire sans attendre que toutes les conditions soient réunies, pour mettre en œuvre réellement le tâtonnement expérimental.

Six mois pour : créer une association, écrire un projet social et éducatif, diffuser l’information, trouver un local et un financement. Un an pour tester la vie éducative avec 10 enfants et réajuster la structure associative.

Une deuxième année pour investir des locaux plus vastes avec 19 enfants, renforcer le lien avec l’environnement humain de proximité et rédiger de nouveaux statuts.

Enfin, une troisième année pour agrandir le local, créer un événement mensuel à vocation sociale, éducative et économique, s’ancrer dans l’environnement et stabiliser la gouvernance associative.

7• Paramètres humains, constats, réflexions et perspectives :

Au-delà d’une école il s’agit d’espaces éducatifs : éducation les uns par les autres, un projet ancré dans un quartier (projet social et écolo politique)

Le projet est difficile à tenir humainement pour assurer à la fois la recherche de financement, la partie pédagogique, l’ensemble des projets périphériques (jardin…) et la vie de l’association (administration, coordination, en plus du scolaire). Le temps en présence des enfants est important, il faut tenir compte aussi du besoin en temps de préparation, de recul et de réflexion.

La surcharge de travail est importante, les domaines de compétence sont vastes et concernent souvent les mêmes personnes : éducatif, gestion, administration, animation, projet politique, psychologie, sociologie, recherche de financement, entretien …

Pour maintenir l’accès à faible coût pour les familles, il faut développer des activités, en plus de celles éducatives.

Le travail se fait souvent dans l’urgence, sur des temps courts et quotidiens.

Mais les travailleurs doivent avant tout être des éducateurs (être en relation éducative avec enfants et adultes) avec une spécialité : enseignant, jardinier, animateur, rédacteur de projets, gestionnaire…).

Les définitions juridiques aident à construire les rapports humains mais le vécu est souvent plus complexe (rapports humains en jeux, leadership etc…). Cela nécessite de prendre du temps de concertation entre l’ensemble des auteurs : travailleurs rémunérés, travailleurs bénévoles du conseil de fonctionnement, parents, bénévoles engagés dans des actions de soutien, etc.

Les tensions humaines sont aussi accentuées par un équilibre économique fragile. Être sous contrat avec l’État permettrait de soulager cet aspect. Mais il existe un risque de tension d’une autre nature, plus politique, concernant les libertés d’éducation et de pratiques pédagogiques.

http://www.vieasso.bricabracs.org/

Contact: lesbricabracs(à)bricabracs.org