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L’importance des sols

Ghislain Nicaise

Composition

On y trouve du minéral, de l’eau, des gaz, et des matières organiques dont… beaucoup d’êtres vivants.
Le sol cultivable est formé de petits granulés séparés par des vides.
C’est dans ces espaces (de l’ordre de 50 % en vol.) que vont circuler les gaz et l’eau, indispensables aux racines. La dimension et le volume total de ces « vides » vont donc être importants. Un sol trop compact, ou un sol trop sec, ne permettront pas le développement des végétaux que nous souhaitons.

Les sols cultivables sont au départ une production des êtres vivants

Les sols forment un écosystème complexe menacé

Dans la décomposition d’une litière une chaîne alimentaire est à l’œuvre: ces êtres vivants sont interdépendants et nécessaires.
Bactéries (au sens large), champignons, animaux, végétaux contribuent tous à faire un sol. Au rythme de 0,1 à 0,02 mm/an il leur faut de 10 000 à 50 000 ans pour atteindre une épaisseur d’1 m. Le sol nourrit les êtres
vivants mais sans respect des êtres vivants pas de sol. L’agriculture dite conventionnelle, par la suppression de la couverture organique,
par l’utilisation de pesticides et d’engrais de synthèse, réduit les sols à leur partie minérale.
L’érosion exporte en moyenne 1mm/an de sol.
Ils sont affectés ou détruits
– par les insecticides
– par les fongicides
– par les acaricides
– par l’exposition au soleil
– par la perte de matière organique
– par la sécheresse.
Depuis 7000 ans nous consommons ce sol, l’agriculture a ainsi transformé 2 milliards d’ha en déserts (C. & L. Bourguignon : 1 milliard d’ha rien qu’au XXe siècle soit 18 fois l’hexagone français). La disparition des auxiliaires, sous l’effet des traitements dits “phytosanitaires”, favorise les pestes.

Le sol vivant est un lieu de production de fertilisants

Prenons l’exemple de l’azote, nécessaire à toute forme de vie : les
racines sont à peu près incapables d’utiliser directement l’azote organique
ou l’azote gazeux. Il leur faut sur place le cation ammonium (NH 4+ ) ou l’anion nitrate (NO 3- ) qui sont recyclés par des bactéries. Ces ions sont facilement dissous par la pluie. L’agriculteur qui apporte de l’ammonitrate observe rapidement une croissance des feuilles mais il n’a pu apporter
exactement ce qui était utilisé : l’excédent va être lessivé et polluer les
cours d’eaux ou les nappes souterraines.
Pire, il va mettre hors service les systèmes naturels de recyclage des animaux et végétaux morts qui forment la litière. S’il n’a pas assez de biomasse morte pour faire une litière, il pourra semer une fabacée qui héberge des bactéries capables d’utiliser l’azote de l’atmosphère.
Le cycle du carbone est une autre merveille qui pourrait absorber l’excédent de CO2 produit par l’humanité…

Ligne 16 Média Participatif et web citoyen à l’Ariane, Nice

par Tania Cognée

Ligne16 est un média participatif, un site web citoyen de proximité:

Média parce qu’il informe sur des sujets citoyens, des initiatives de quartier, des portraits d’habitants, des lieux du territoire…

Participatif parce que ce sont les citoyens qui font l’information, qui choisissent les sujets au comité de rédaction, qui réfléchissent dessus, qui s’interrogent et vont faire des interviews pour comprendre davantage le sujet.Ils s’initient au journalisme numérique, à la réalisation de reportages jusqu’à la publication sur le site web www.ligne16.net. Ils débattent de sujets en organisant des émissions radios qu’ils animent.

Pour réaliser un média qui nous ressemble, raconter avec nos mots, nos idées, nos envies, notre façon de voir la vie aux travers de vos yeux… Créer ensemble, par la participation active de chacun, un Média de proximité. Ligne 16 est tout d’abord un lien entre les personnes d’un même quartier mais aussi une ouverture vers l’extérieur, grâce à une diffusion internet. Donner à voir une véritable image du quartier… Devenir Le Média…

Le cœur du projet est l’aventure et la rencontre créée par les participants lors d’un reportage:

-phase de préparation

-phase de collecte des informations (son, photos, …)

-phase de traitement (article, montage son sur logiciel libre Audacity, tri et traitement des images jusqu’à la publication sur Ligne16.net (site WordPress).

Matériel de Ligne16 :

ZOOM H4 (captation sonore), câble + micro / appareil photo / caméra + téléphone portable pour les photos. Pour les émissions : câblage + micros + H6 + haut-parleur + petite régie

NATURE ET GENESE

> En 2013, le site web citoyen www.ligne16.net a été créé à l’Ariane par l’association La Boîte, à l’initiative de Katia Vonna Beltran photographe et vidéaste. Il s’agissait de réaliser un média différent qui donne une autre image du quartier de l’Ariane, de relayer les initiatives développées, d’être plus proche de la réalité et de la vie de ce quartier de Nice. Le nom « Ligne16 » a été trouvé par les jeunes du quartier, relatif au bus Ligne16, unique transport en commun qui relie le quartier au centre ville.

Un Média Citoyen, créatif et ludique où l’on s’amuse à fabriquer et que l’on prend plaisir à regarder. Avec une identité visuelle et graphique…

> En 2015/2016, Le Hublot a fait un partenariat avec la Boite (FEJ, Fond d’Expérimentation Jeunesse) durant deux ans avec le projet « Art Mobilis », un parcours en réalité augmentée, permettant de mettre en lumière les reportages de Ligne16 en RA (une ballade à l’Ariane ; des QR Code permettant via l’application Art mobilis développée par le Hublot d’écouter un reportage sur le lieu où était installé le QR Code)

Site du projet « Art mobilis » : https://sites.google.com/a/lehublot.net/artmobilis/media-citoyen   Reportage sur le média citoyen du parcours final à l’Ariane : http://www.ligne16.net/echos-de-la-journee-ligne16-art-mobilis/

>Tania Cognée (responsable de l’espace numérique du Hublot), a orienté davantage le média sous une forme journalistique. Un comité de rédaction composé d’habitants se réunissait dans un local mis à disposition tous les vendredis matins. Le travail en partenariat sur un projet commun (le FEJ) avec le Hublot a renforcé le projet du média et son intérêt d’un média citoyen.  Katia partant sur d’autres chemins, Tania a repris le projet pour le poursuivre et le faire évoluer.

> Septembre 2016 à juillet 2017 :

L’association le Hublot, centre de création multimédia, porte désormais le projet du média. Tania Cognée, salariée du Hublot qui s’occupe de l’espace numérique, organise alors tous les mercredis des ateliers pédagogiques « Devenez web reporters ! » avec un groupe constitué, autour du journalisme numérique. Douze jeunes (de 12 à 18 ans) viennent et travaillent sur le projet IPM (Identités Parcours Mémoire) et les sujets de reportages des quartiers. Ils sont initiés aux techniques de reportage (phase de préparation des interviews, des sujets, … / phase de collecte d’informations avec sons, photos et vidéos / phase de traitement de la collecte jusqu’à la publication sur le média).

Tout en continuant à produire des reportages multimédia dans les quartiers, avec les partenaires du territoire (associations portant des initiatives, …), Ligne16 travaille sur la mémoire des quartiers Est avec :

>quartier des Abattoirs : histoire de ce site industriel et de la vie de quartier développée autour.

>quartier Bon Voyage : origine des habitants

>quartier de l’Ariane : les femmes

Site du projet : http://www.ligne16.net/memoires/le-projet/

Un partenariat avec Casa doc’ a permis la réalisation d’un film documentaire sur l’ensemble de nos recherches sur l’Histoire des quartiers Est : http://www.ligne16.net/memoires/film-documentaire/

Ligne16 organise également des émissions radio publiques où les participants à l’atelier « Devenez web reporters » sont les animateurs radio de l’émission, les régisseurs, photographe, vidéaste…

Ex. Émission sur les abattoirs : http://www.ligne16.net/1ere-emission-publique-des-web-reporters/

>Septembre 2017 à juillet 2018

Le média participatif propose cette année de modifier le fonctionnement en proposant un comité de rédaction ouvert aux intéressés (jeunes plus âgé-es) tous les mercredis à 17h. Ce comité décide des sujets à traiter, les participants peuvent évidemment en proposer. Tania Cognée qui coordonne propose également des événements et sujets liés aux quartiers Est et à l’actualité.

De 14h à 17h est un après-midi, sous forme de workshop, pour travailler sur le média : préparation des interviews, traitement de la collecte d’informations (tri et choix des photos à mettre dans le reportage, traitement du son avec montage sur audacity…). Écriture des articles.

Le comité de rédaction est aujourd’hui composé de personnes très impliquées. Des jeunes (16 à 18 ans), et des moins jeunes (une habitante de l’Ariane à la retraite, une personne de 50 ans intéressée par la photographie, … ).

>Septembre 2018 à juillet 2019

REPRISE le mercredi 3 octobre 2018 à 14H :

Présentation du projet « Devenez web reporter » de Ligne16.

• 14H : Ligne16 vous présentera son projet « devenez web reporter! » >Présentation du média participatif www.ligne16.net >Comment participer? >Travailler un sujet, préparer une interview, la réaliser, faire des photos, les traiter, écrire un article, …, et publier sur le site.

>Participer au comité de rédaction >Les émissions publiques (être animateur de l’émission, chroniqueur, photographe…)

• 16H : visite des locaux de l’Entre-Pont suivi d’un pot/goûter convivial. L’aventure continue à partir de septembre avec un nouveau projet : l’organisation d’un cycle d’émissions publiques de janvier à juin 2019, tous les derniers jeudis du mois à 18H.

Les sujets ont été travaillés avec le comité de rédaction et sont tous liés au monde numérique qui nous entoure. Les émissions proposent un échange autour de témoignages et seront animées par les web reporters qui participent au média.

Tél. 04.93.31.33.72 / Tania Cognée – tania(à)lehublot.net Le Hublot c/o L’Entre-Pont au 89 route de Turin 06300 Nice.

Les transports du futur : les objets roulants légers

Gabriel PLASSAT

Les transports du futur : les objets roulants légers.
Approche prospective des transports légers de demain et moyens de se les approprier. Aider tous les acteurs de l’écosystème dans les transformations en cours.

Ingénieur ADEME transportsdufutur(à)gmail.com

L’écart entre la réalité de nos transports et les objectifs à atteindre pour respecter, entre autres, les plafonds des émissions de polluants et la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) ne cesse de croître. Aucun acteur seul ne trouvera la solution. Pas de technologie ni sauveur ni héros. La transformation en cours est intégrale. Ce sont les conditions, le contexte, le substrat qu’il faut transformer.

DEPUIS DES ANNÉES… Depuis les premiers signes émis en 1972 (club de Rome) et 1973 (premier choc pétrolier), rien n’a vraiment changé. Nous avons agi et agissons à la marge. La situation est tellement commode, confortable. Personne ne paie le prix de sa mobilité et de ses conséquences. Ni l’automobiliste pour qui les multiples taxes ne parviennent à compenser les externalités réelles produites, ni l’usager des transports en commun, ni le voyageur en avion, le carburant alimentant l’appareil étant complètement détaxé. Sans signal de retour pour nous limiter dans notre exigence, la mobilité se consomme goulûment. Excepté la congestion, les externalités restent peu visibles à celles et ceux qui ne veulent pas les voir.

Depuis des années, nous avons produit, conçu, expérimenté des « morceaux » de solution. Mal reliées aux autres composants du « système de transport », ces tentatives échouent à changer les pratiques de mobilité.

Depuis des années, nous attendons LA solution (technique) magique qui va tout résoudre : la voiture électrique, l’hydrogène, puis le véhicule autonome ou, récemment, le MaaS (« mobility as a service »). Sans rien changer à nos processus privés et publics, à nos cultures respectives, à nos organisations, cette solution serait capable de résoudre congestion, pollution, dérèglement climatique et autre épuisement des ressources. La rencontre du pétrole, du moteur à combustion interne et plus d’un siècle de travail ont construit une technologie extrêmement difficile à déloger car elle a conditionné nos modes de vie et nos imaginaires. « La clé dans la poche est tellement commode. »

Depuis des années, nous savons qu’il faut décloisonner, casser les silos, travailler en transversal. Et concrètement ? Rien de neuf dans toutes les organisations privées ou publiques. La culture s’impose à toutes les stratégies. Nous croulons sous les rapports des commissions indiquant toutes les actions à engager dans les vingt prochaines années. La pratique du « Il faut… » ne fonctionne pas, lancer de grands plans non plus.

Depuis des années, nous imaginons des futurs centrés sur des objets roulants, avec des vies organisées selon les mêmes temporalités, avec les mêmes emplois, avec les mêmes codes sociaux. Nos imaginaires restent pauvres, prévisibles et, finalement, stériles.

Depuis des années, nous pensons le soutien à l’innovation de la même façon. Créés pour soutenir des filières industrielles établies et structurées après la guerre (énergie, automobile, chimie…), des processus se sont construits pour apporter des aides publiques à des changements industriels incrémentaux réalisés dans des contextes relativement stables.

Plus récemment, nous pensions que ce renouveau viendrait des start-up : des dynamiques, des solutions « plug & play », permettant aux autres de faire comme avant tout en limitant les dommages collatéraux portés aux acteurs établis. Là encore, nous découvrons les limites.

COMPLEXUS, CE QUI EST TISSÉ ENSEMBLE. Le sujet de la mobilité est un système complexe au sens de Edgar Morin. « Complexus », ce qui est tissé ensemble. Vouloir penser, puis changer ce système implique de s’y plonger, d’accepter ses contradictions apparentes issues des nombreuses boucles rétroactives en tentant de comprendre les différentes cultures et points de vue sans vouloir les changer.

La révolution numérique transforme ce secteur, comme les autres, mais avec ses spécificités. Et c’est probablement là le point clé. Alors que certains numérisent leur ancien produit industriel, d’autres pensent les problèmes des citoyens à travers le numérique. Alors que certains vont continuer à vouloir que chacun ait une clé dans la poche, d’autres ne vont penser qu’à la retirer.

En Europe, les États jouent un double jeu : l’un à l’échelle de l’Union et l’autre à celle des nations protégeant leurs industries. Sans vision cohérente affirmée avec des moyens associés pour placer l’Europe aux frontières de l’innovation dans les transformations, nous regardons les événements comme des menaces, tentant d’ériger des barrières, agissant de façon dispersée sans logique de mutualisation. Pourtant, l’Europe a presque toutes les conditions pour être le leader international : des acteurs historiques de rang mondial dans tous les domaines, des villes avec une multitude de solutions déjà déployées, un riche vivier d’entrepreneurs. En l’absence de GAFA et de plates-formes numériques à l’échelle, une autre stratégie doit être imaginée : l’open innovation et la production industrielle de briques open source. Pour cela, le rôle des acteurs publics est à réinventer. Notre principal problème est la vitesse de mise en œuvre et de changement. Un calendrier s’impose à l’Europe : la Chine et les États-Unis ; un autre s’impose à tous : le dérèglement climatique.

ET LES CINQ PROCHAINES ANNÉES ? À court terme, le transport collectif public sera de plus en plus stressé. Ne sachant pas exprimé clairement ses indicateurs de performance, il sera remis en question, assailli par des acteurs privés. Ces derniers profitent d’une maîtrise accrue du numérique, des investissements et optimisations invisibles réalisés par l’acteur public, d’une capacité à se limiter aux secteurs et aux domaines solvables. L’équité d’accès, l’aménagement du territoire, la qualité de l’air ou les émissions de GES seront, paradoxalement, de moins en moins intégrés dans l’équation. Des territoires vont voir se retirer encore plus les transports publics, sans aucune solution de remplacement. En même temps, des solutions issues de communautés locales, mises en réseau, pour servir des clients moins solvables se développeront.

L’industrie automobile sera remise en question par la multitude qui lui préférera de nouveaux opérateurs de mobilité comme Didi, Uber ou Moovel. Ces derniers rédigeront les cahiers des charges de leurs véhicules et replaceront plus bas dans la chaîne de valeur de nombreux constructeurs.

Certaines industries auront réussi à engager une véritable révolution culturelle pour penser et agir à plusieurs grâce à des ressources ouvertes leur permettant de créer en écosystème. La Fabrique des Mobilités accompagne ces pionniers.

lien : http://transportsdufutur.ademe.fr/2018/08/lautomobile-foxconnisee.html

Le modèle des coopératives : les SCOP et les SCIC

Une SCOP, c’est quoi ?

Une société commerciale SARL, SAS ou SA impératif de rentabilité sur son marché

Une société coopérative et participative :

  • Salariés associés majoritaires : au moins 51% du capital

Devenir associé d’une Scop développe l’esprit de responsabilité. Chacun prend conscience de son rôle dans la chaîne de création de valeur.

  • Gouvernance démocratique : 1 associé = 1 voix
  • Répartition des bénéfices équitable :

– une part pour tous les salariés (25 % minimum), sous forme de participation

– une part mise en réserves dans l’entreprise pour renforcer ses fonds propres

– éventuellement une part pour les associés (33 % maximum) sous forme de dividendes

 

Pourquoi crée-t-on une SCOP ?

– créer ex-nihilo : Développer un outil de travail pour exercer collectivement son métier

– transmettre l’entreprise : Assurer la pérennité en l’absence de successeur

– reprendre une entreprise en difficulté : Préserver l’emploi et le savoir faire

– transformer l’association : Développer des ressources propres, simplifier la gouvernance

Des SCOP qui réussissent  

Une SCIC, c’est quoi ?

Une société commerciale SARL, SAS ou SA impératif de rentabilité sur son marché

Une société coopérative d’intérêt collectif :

  • Porter un projet d’utilité sociale et collective
  • Un ancrage territorial
  • Le multi-sociétariat : les salariés (ou producteurs), les bénéficiaires du service ou des produits, autres (collectivités territoriales, bénévoles, partenaires financiers,…) avec une gouvernance démocratique
  • Une quasi non lucrativité : de 57,5% à 100% des bénéfices mis en réserves dans l’entreprise

Pourquoi crée-t-on une SCIC ?

– créer ex-nihilo : Porter un projet d’utilité sociale sur un territoire, en rassemblant diverses parties prenantes

– transformer l’association : Développement des ressources propres, ouvrir la gouvernance

– transformer une société : Impliquer les parties prenantes sur le territoire

REZO POUCE : Le coup de pouce citoyen Biotois

Dispositif d’autostop organisé à Biot (06)

La Municipalité de Biot s’attache à renforcer les services à la population en développant des solutions toujours plus innovantes. L’autostop organisé est apparu comme une solution intéressante, permettant à la fois de contribuer à une mobilité plus durable, tout en favorisant le lien social et la solidarité entre les habitants.

Afin de mettre en place ce dispositif, la Ville de Biot a choisi d’adhérer à Rezo Pouce : premier réseau d’autostop au quotidien en France, déjà en place sur plus de 1000 communes. La Ville de Biot est ainsi accompagnée par la SCIC REZO POUCE pour mettre en place et animer le dispositif.

Rezo Pouce permet de structurer, d’organiser et de sécuriser la pratique de l’autostop ; il favorise ainsi la mobilité des personnes, complète l’offre de transport existante, crée de la solidarité et du lien social et diminue l’autosolisme.

La Ville de Biot a procédé à l’installation d’une cinquantaine d’arrêts dédiés à l’autostop, appelés « Arrêts sur le Pouce ». Ceux-ci sont localisés sur des emplacements sécurisés pour l’autostoppeur et permettent l’arrêt d’une voiture sans danger. Les arrêts de bus existants peuvent également être utilisés pour l’autostop, ce qui représente au total une centaine d’arrêts sur tout le territoire biotois.

Comment ça fonctionne ?

Chaque personne (conducteur et passager) s’inscrit gratuitement au Comptoir Citoyen en Mairie principale de Biot – 10 route de Valbonne (04 92 91 55 80) ou sur le site internet www.rezopouce.fr. Elle s’engage en signant une charte de bonne conduite et fournit une pièce d’identité. Elle reçoit en échange une carte de membre et un macaron à apposer sur le véhicule si c’est un conducteur.

Elle peut ensuite utiliser le Rezo :

 Si je ne suis pas connecté(e), je fais du stop en version « vintage » : Passager, je me rends à un arrêt sur le Pouce avec ma
fiche destination et mon plus beau sourire (je serai pris la plupart du temps en moins de 5 minutes).

Conducteur, je mets le macaron sur ma voiture et m’arrête, sans obligation, prendre un passager qui va dans la même direction que moi.

Avec l’application, disponible sur Android et iOS :
Conducteur, avant le départ, je lance mon application gratuitement et visualise les autostoppeurs dans les environs.
Passager, je saisis ma destination et attends qu’un conducteur propose de me prendre au cours de son trajet. J’accepte la proposition et pour gérer mon attente, je visualise la progression du véhicule sur la carte.

Et c’est sécurisé ?

Quand vous montez dans un véhicule, montrez votre carte d’identifiant avec votre numéro et demandez la carte du conducteur.

Et à Biot ?

Biot est la première commune des Alpes-Maritimes à mettre en place ce dispositif ! Déjà plus de 100 inscrits à Biot et environ une vingtaine sur les communes alentours !

La mise en place de l’autostop organisé à Biot permet de répondre à plusieurs enjeux spécifiques au territoire :

  •   Plusieurs quartiers résidentiels disposés en longs chemins en cul-de-sac. Les transports en commun desservent uniquement le début du chemin. L’autostop répond ainsi à la problématique du dernier (ou premier) kilomètre.
  •  Le stationnement autour du vieux village de Biot est parfois compliqué. L’autostop permet aux visiteurs d’accéder au village sans prendre leur voiture.

 Pour rejoindre la technopôle de Sophia-Antipolis depuis le village, il est nécessaire d’utiliser deux lignes de bus. L’autostop est un moyen rapide et pratique pour faire cet itinéraire très empruntée.

Respect de l’environnement

Le dispositif d’autostop organisé « Rezo Pouce » contribue de manière significative à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En effet, encourager l’autostop correspond à réduire l’autosolisme, et donc limiter le nombre de voitures circulant sur la route. Cela permet de diminuer d’autant les émissions de gaz à effet de serre.

Par ailleurs, la pratique de l’autostop contribue également à décongestionner les routes aux heures de pointe.
Enfin, l’autostop organisé favorise la solidarité et le lien social, et participe ainsi à diffuser des valeurs de partage et de citoyenneté.

Le choix des panneaux des « arrêts sur le pouce » a été fait de tel sorte à favoriser leur durabilité, et donc éviter une consommation inutile de ressources.

La communication faite autour du dispositif « Rezo Pouce » est réalisée de manière ciblée, visant ainsi à limiter les impressions et réduire les déchets. Dans cette même perspective, l’usage des réseaux sociaux est privilégié.

Toutes les informations sur : http://www.biot.fr/cadre-de-vie/les-transports/rezo- pouce-auto-stop-biot/

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Une expérience en passe de réussir: les Potagers de la Vésubie


Intervenants :

Hélène MARTIN, Présidente de l’association les Potagers de la Vésubie.
Gilles PASSERON SEITRE, propriétaire d’une parcelle située à Lantosque

1. Description du sujet – mots clés
Modélisation des liens entre l’association et les propriétaires de terres agricoles.
Mots clefs : Agro écologie. Terres agricoles.

2. Historique des problématiques – contexte actuel
On constate la disparition des terres agricoles tant à l’échelle mondiale, nationale, que locale.

Les raisons principales sont :

  • La pression foncière,
  • L’artificialisation des terres à travers des opérations d’aménagement du territoire.
  • L’augmentation des surfaces boisées.

Les conséquences de cette situation sont :

  • Des propriétés en friche présentant un aspect d’abandon dévalorisant le paysage rural et son environnement
  • Risque accru d’incendie et une nette prolifération de la faune de type sangliers.
  • Une Population agricole vieillissante avec la création de « désert habité » par l’arrivée de nouveaux habitants travaillant dans les grandes villes périphériques.
  • Une production de fruits et légumes délocalisée vers les pays émergents présentant un impact carbone très lourd (transports, etc).
  • Une absence d’autosuffisance alimentaire
  • Disparition de la biodiversité.
  • Disparition de sources de création de richesses locales.

En contre point, la demande de produits locaux à consommer sur place. Une prise de conscience des questions écologiques et environnementales entraîne une recherche de solutions.

Restauration de restanque

3. Panel des solutions existantes et en réussite
Augmentation des jardins partagés et d’initiatives sur la recherche de foncier.
Augmentation des exploitations de petite taille exploitées en famille.

4. Exemple des Potagers
L’expérience des Potagers de la Vésubie :
Association crée en 2015 pour lutter contre l’abandon des terres et les confier à des exploitants agricoles.
Elle a pour objectif de regagner des terres agricoles et de développer, dans la vallée des circuits courts de produits de qualité par la remise en culture des terres en friches.
Cette activité agro écologique retrouvée, permettra de créer des richesses économiques durables et fixer ainsi des familles sur le territoire.
Notre action s’étend des rives de la Vésubie jusqu’aux territoires du Paillon où un jeune agriculteur et son épouse se sont installés en maraîchage sur une parcelle prêtée en commodat. C’est le premier projet en cours de réalisation et de succès.
Notre action s’articule sur plusieurs axes :

  • Trouver du foncier agricole par un dialogue étroit avec les propriétaires.
  • Proposer ces terres à des porteurs de projet qui souhaitent s’installer en maraîchages Bio ou en permaculture ou en vergers. A ce jour, plusieurs parcelles sont encore disponibles.
  • Venir en appui au développement de leur activité par des « journées de bénévolat ».
  • Instaurer un dialogue avec les communes intéressées et les partenaires institutionnels.
  • Sensibiliser le grand public aux enjeux de l’agro écologie.

5. Succès
A ce jour, nous avons un exploitant agricole installé à la Grave de Peille sur 6000 m2 de terrain avec une production maraîchère vendue sous forme de paniers à des clients fidélisés.
Deux projets en cours de montage sur la Vésubie à Lantosque.

6. Constats
6.1 – Le point de vue d’un propriétaire
– Ces derniers perçoivent l’installation d’un agriculteur sur leur terrain comme un risque de perte d’un patrimoine personnel au profit d’une entreprise agricole ;
– Les terrains, non utilisés en agriculture sont, la plupart du temps, exploités à outrance par les éleveurs bovins locaux qui laissent leur troupeaux divaguer sans surveillance en hiver, occasionnant des dégâts irrémédiables sur les parcelles fréquentées ;
– L’exode rural engagé depuis des décennies provoque l’abandon à la nature des paysages de restanques témoins de l’activité maraîchère d’antan : les nouveaux propriétaires (par voie successorale…) sont de moins en moins enclins à entretenir leurs terrains de par l’éloignement et souvent la méconnaissance de l’existence même des terrains.
– La disparition des terres agricoles sur un littoral soumis à la pression foncière urbanistique, nécessite leur remplacement dans des zones moins intéressantes « urbanistiquement » parlant.
– L’homme doit se réapproprier les espaces qu’il a abandonnés et favoriser ainsi l’émergence d’une agriculture raisonnée adaptée aux circuits courts locaux.
6.2 – Le point de vue de l’association
L‘originalité du projet de l’association est de ne pas utiliser le bail rural et de lui substituer un contrat de droit privé qui a toujours exister et qui est le commodat.
Légalement appelé prêt à usage, le commodat est un contrat en vertu duquel une chose est prêtée gratuitement à une personne qui s’engage à la restituer. La personne bénéficiaire du commodat est appelée commodataire, alors que celui qui prête est le commodant. Depuis la
loi du 12 mai 2009, le terme de commodat n’est plus usité et il est remplacé par son synonyme, à savoir le prêt à usage. Le commodataire est responsable de la chose qui lui a été prêtée.
Les propriétaires doivent bien comprendre les objectifs recherchés par l’association. L’ensemble des questions portant sur la durée du commodat et sur l’application du droit commun des contrats doivent être résolues avant la signature.
Le commodat offre la souplesse nécessaire pour ajouter les clauses indispensables à la sécurité de chaque partie.
L’association est l’articulation nécessaire pour instaurer et mettre en contact les propriétaires et les porteurs de projet. Elle est l’interface de leur dialogue.
6.3 – Du côté des exploitants
Du coté des exploitants, la difficulté principale réside dans l’absence de sécurité du commodat par rapport à un bail rural traditionnel.

Conclusion :
Innovation
Liens humains
Richesses multiples (économiques, sociales, relationnelles et
environ

Les Petits Loups Maraîchers

Présentation par Nicole Henry du Pôle Communication

Les Petits Loups Maraîchers ont créé leur association au printemps dernier après 6 mois de travail préliminaire pour définir le projet de jardin collectif. Ce projet d’agriculture biologique à circuit court concerne toute personne intéressée principalement des communes de Bar sur loup, Gourdon et Tourrettes.

Les débuts sur le terrain de la Papeterie

Ce projet n’invente rien de nouveau, mais il reprend un concept déjà utilisé depuis plusieurs années en France et dans bien d’autres pays. Le modèle de référence en France est l’Association: Côté Jardins basée à Lyon depuis 30 ans.
Son principe est simple et s’appuie sur les compétences d’un maraîcher ou jardinier professionnel qui organise la production en respectant des méthodes de cultures définies par la communauté.
Chaque adhérent à l’association cotise annuellement afin de couvrir les frais de culture et le salaire du professionnel et participe, à hauteur 7 jours par an, à la production maraîchère.

Apprentissage sous l’œil du maraîcher

En retour, il reçoit un panier de légumes hebdomadaire pour une famille de 4 personnes sur une quarantaine de semaines sur l’année. Le prix du panier est moins cher que le panier bio du commerce.
De nombreuses activités annexes (valorisation des récoltes, cuisine, visite et activités scolaires…) peuvent se greffer à l’activité de base. Dans un contexte collaboratif avec un mélange des générations. Il s’agit de fédérer des bonnes volontés pour travailler ensemble ce qui lisse les différences. C’est aussi l’occasion de rencontres entre voisins et de se connaître dans un environnement d’habitat individuel. L’association organise des occasions de se retrouver et de faire la fête par exemple avec un pique nique mensuel.

Le jardin Carbon 1er essais

Un premier jardin expérimental avait démarré sur Gourdon, au Pont du Loup, dès février 2018. Lieu de rencontre concret avec la création d’un potager mais aussi l’occasion de partage autour des principes d’actions des Petits Loups Maraîchers, par exemple éduquer à l’environnement, partager des savoir faire et créer du lien social…
Le projet est rentré dans sa phase active depuis la dernière semaine d’avril 2018 dès que les autorisations ont été accordées pour exploiter une parcelle située sur la zone de l’ancienne Papeterie sur la commune de Bar sur Loup.

Préparation du terrain

En un temps record grâce à une préparation et une organisation efficaces dès que l’accord de la Mairie de Bar sur Loup a été concrétisé le terrain a été préparé et les premières plantations ont été mises en place, le tout en 3 jours !!! Un bel élan de solidarité et de travail en équipe !

Planning du jour

Depuis, toutes les semaines, soit le mercredi soir soit le samedi matin, les adhérents sont venus travailler sur la parcelle et ont récolté un panier par famille avec parfois un trop plein de légumes avec par exemple la récolte abondante des courgettes !!!

Ramassage des haricots

De 23 adhérents l’ambition est pour 2019 de passer à 50 avec l’ajout d’un terrain qui est loué par la Mairie du Bar sur Loup.

Préparation des paniers

Les Petits Loups Maraîchers ont été présents pour se faire connaître sur plusieurs évènements dans la région et collaborent avec les associations du secteur comme Nature et Partage et les Rendez vous du Loup.

Stand à la fête du Parc naturel Régional

Les partenaires se sont élargis et un projet de collaboration avec le CFPPA horticole se met en place pour l’année 2018-2019.

liste de nos partenaires :
Côté Jardin, association référente de Lyon ; Coopérative de Nice ; Lycée horticole d’Antibes ; Mairie du Bar sur loup ; Mairie de Gourdon ; Les jardins du Loup, permaculture ; Le rucher frétillant, exploitant agricole apiculture ; Stéphane de Nunzio exploitant agricole ; PNR des Pré-Alpes d’Azur ; Chambre d’agriculture de Nice

 

La culture scientifique et technique à l’heure de la Transition avec Les Petits Débrouillards

par Soledad Tolosa, coordinatrice des Petits Débrouillards Alpes-Maritimes

Comprendre pour agir

L’éducation par la pratique et l’expérimentation constitue un moyen privilégié pour prendre conscience des enjeux liés aux changements climatiques et aux transitions. C’est une démarche collaborative et participative que nous proposons. Elle vise à faire dialoguer et réfléchir ensemble des citoyens, en particulier des jeunes, sur des sujets en rapport avec leur vie, leur quotidien et leur avenir. Une telle méthode privilégie la pratique pour faciliter l’appropriation des notions de base en les mettant à la portée de toutes et tous. Surtout, elle s’efforce de tenir compte et de valoriser les connaissances et questionnements de chacun.

En effet, que peut-on espérer d’une réponse donnée à une question qui n’a pas été posée ? Partant du constat qu’il est vain de vouloir transmettre ou faire construire une connaissance à un public si celui-ci n’est pas motivé par le sujet, il s’agit avant tout de susciter l’intérêt, le désir, le questionnement, l’expression, le doute, la confrontation et le débat argumenté. Autour de situations concrètes mises en scène à l’aide d’observations, de ressources et de données scientifiques, les jeunes construisent leurs propres réponses aux questions soulevées et les confrontent aux contributions d’experts et de scientifiques.

Ainsi, nous allons évaluer nos actions en fonction du changement de posture des participants: ont-ils été surpris ou touchés ? Ont-ils expérimenté ? Sont-ils arrivés à des conclusions par eux-mêmes? Se sentent-ils valorisés dans leurs propositions ? Avons-nous réussi à intégrer des publics différents?

Quelques exemples d’actions

Un laboratoire mobile au service des territoires

Le Science Tour permet d’amener la culture scientifique et technique dans les territoires ruraux et éloignés. La porte d’entrée est souvent une question locale en lien avec le patrimoine naturel: accès à l’eau, protection des rivières, pollution lumineuse…

Ce dispositif mobile permet de proposer des ateliers pratiques, d’ouvrir des espaces de débat, de favoriser la collaboration entre acteurs différents (collectivités, scientifiques, établissement scolaires, centres de loisirs, organismes publics…). En 2017, le Science Tour, en partenariat avec le Parc Régional des Préalpes d’Azur a ainsi parcouru la vallée de l’Estéron pour recueillir l’avis des locaux autour de la labellisation de cette rivière: sont-ils au courant de la spécificité de cette rivière dite « sauvage »? Ont-ils une vision globale de celle-ci ou très locale ? Comment vivent-ils la rivière au quotidien ? Sont-ils au courant de son plan de gestion ?

Motiver les jeunes à prendre parti

Les séminaires d’exploration de controverses permettent à des groupes de jeunes de se forger la meilleure opinion possible autour d’une question dont la réponse est complexe. Il s’agit ainsi de définir et de formuler la question, étape essentielle, de l’explorer sur tous les angles possibles en identifiant les acteurs en jeux, en les rencontrant (scientifiques, professionnels, militants…), en analysant leurs discours et leurs positions. Enfin, il s’agira de restituer tout ça en élaborant un outil de diffusion (lien vidéo eau virtuelle). Les jeunes sont ensuite amenés à présenter leur travail devant ses pairs et lors d’évènements thématiques. L’expérience réalisée sur toute la région PACA montre que cette démarche rend les jeunes enthousiastes. Les collégiens et les lycéens ont finalement peu d’opportunités de se placer en tant qu‘intervenants devant des adultes. Le forum de l’eau à Marseille a été un exemple de prise de position des jeunes autour de questions essentielles : Faut-il rendre l’eau gratuite dans les pays en voie de développement ? Mettre un prix à la nature, une solution pour la protéger ?

Faciliter le dialogue entre la Science et la Société

Les cafés science permettent de créer, le temps d’une soirée, un débat entre des scientifiques et le grand public, dans un cadre convivial autour d’une question Science-Société locale: Comment le changement climatique affectera-t-il nos montagnes transalpines ? Agriculture et urbanisation, un binôme irréconciliable?Cette démarche facilite le débat entre des mondes souvent éloignés, le monde de la recherche et de l’enseignement supérieur, et le grand public. Elle permet aux chercheurs de voir comment les questions scientifiques sont vécues sur la place publique. Ce dialogue est essentiel également pour lutter contre les idées reçues, très répandues lorsqu’il s’agit des transitions écologiques et sociétales.

Dans la joie et la bonne humeur

Pour finir, il semble essentiel d’éviter l’approche catastrophiste lorsque nous abordons l’éducation aux transitions. Il ne s’agit pas de nier les dures réalités ni de promouvoir un faux optimisme mais de partir du constat que des alternatives créatives existent et que nous pouvons en faire partie.

Les opportunités offertes par le tourisme adapté, l’exemple du tourisme accessible aux personnes en situation de handicap

Mai-Anh NGO

Docteur et HDR en droit privé, Ingénieur de recherche,

Université Côte d’Azur, CNRS, GREDEG, France

ngo(à)gredeg.cnrs.fr

Il semblait pertinent d’évoquer la question du handicap dans ces assises de la transition écologique et citoyenne parce que, par nature, la question du handicap touchait l’idée de solidarité, mais aussi celle du développement durable.

Le rapport Brundtland en 1987 est le premier à avoir conceptualisé la notion de développement durable. Le texte définit un développement durable « comme un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »1. Cette formule avait pour objectif de chercher la conciliation entre le développement économique, la protection de l’environnement et la solidarité sociale.

Il connait de nombreuses applications, mais repose toujours sur ses trois piliers fondamentaux : l’économie, l’environnement et le social. Le volet social est le plus souvent négligé. Cependant, il est incontestable que le concept de développement durable comporte une telle dimension. Le rapport Brundtland précise «  que le développement soutenable présuppose un souci d’équité sociale entre les générations qui en toute logique doivent l’étendre à l’intérieur d’une même génération »2.

Appliqué au cas particulier des personnes en situation de handicap, le développement durable a donc pour effet de redessiner des nouveaux rapports sociaux envers ces personnes. Le principe d’inclusion largement utilisé à propos des personnes en situation de handicap est également consubstantiel au développement durable puisqu’il s’agit de la conciliation et de l’interconnexion des logiques sociales, environnementales et économiques du développement durable.

La question de l’inclusion des personnes en situation de handicap couvre tous les champs de la vie. Dans le cadre de cette manifestation, il est cependant particulièrement intéressant de se concentrer sur l’exemple du tourisme. Ceci pour plusieurs raisons : premièrement la question du tourisme adapté est novatrice d’un point de vue scientifique, deuxièmement le département des Alpes-Maritimes a fait du tourisme un axe majeur de développement avec ses 11 millions de touristes par an, troisièmement le département est déjà sensible au tourisme sénior qui constitue un facteur important de la Silver économie. Or, les seniors rencontrent les mêmes problèmes de perte d’autonomie que les personnes en situation de handicap. Il s’agit d’une problématique commune à ces deux publics, que pourrait satisfaire le tourisme adapté.

Pour comprendre la problématique du tourisme adapté, il faut d’abord s’intéresser au concept d’accessibilité qui reste une question centrale, avant d’entrer dans les détails de sa mise en œuvre en matière touristique.

I. L’accessibilité : une question centrale du tourisme adapté

L’importance de l’accessibilité est évidente pour les personnes en situation de handicap, mais aussi pour la société en général. L’accessibilité, prise comme un concept de gouvernance, peut participer au mieux-être de tous. Au-delà de cette importance sociétale générale, il conviendra ensuite de s’intéresser au secteur concerné par la question de l’accessibilité en matière de tourisme adapté.

  • L’accessibilité une problématique allant bien au-delà des personnes en situation de handicap

La question de l’accessibilité est une question centrale pour plusieurs raisons. Premièrement, l’accessibilité « sert de clé pour déverrouiller les multiples constructions sociales qui conduisent à l’exclusion des personnes handicapées et au déni de leurs droits respectifs »3. Deuxièmement, la question de l’accessibilité ne concerne pas uniquement les personnes en situation de handicap. Une meilleure accessibilité participe au mieux-être de tous et non pas uniquement aux personnes en situation de handicap. Cela est illustré par la notion de conception universelle qui implique « la conception de produits, d’équipements, de programmes et de services qui puissent être utilisés par tous, dans toute la mesure possible, sans nécessité ni adaptation, ni conception spéciale »4. « La notion de conception universelle contribue à une conception davantage axée sur l’usager en suivant une démarche globale et en cherchant à satisfaire les besoins des personnes de tous âges, tailles et capacités, quelles que soient les situations nouvelles qu’elles pourront être amenées à connaître au cours de leur vie »5.

Si on en revient au domaine du tourisme, cette idée d’évolution au cours de la vie n’est pas sans rappeler la démarche intergénérationnelle que peut présenter le tourisme durable. Le tourisme durable est défini par l’organisation mondiale du tourisme comme « un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil »6.

Les développements précédents ont permis de montrer l’intérêt d’un tourisme inclusif qui répond à la fois aux besoins des personnes en situation de handicap, mais pas uniquement à cette frange de population. Les réponses du tourisme inclusif pour les personnes en situation de handicap pouvant également servir les intérêts d’un tourisme senior, d’un tourisme durable, d’un tourisme plus solidaire.

  • L’accessibilité appliquée au tourisme adapté

La question de l’accessibilité du tourisme inclusif se pose dans de nombreux champs. Premièrement celui du cadre bâti, cela pose la question de l’accessibilité des établissements recevant du public, avec une difficulté supplémentaire lorsqu’on s’intéresse à la culture et une potentielle incompatibilité avec le patrimoine historique. Deuxièmement, les transports comprenant l’ensemble de la chaîne de déplacement dont notamment les transports publics. Troisièmement, la question des services liés aux visites touristiques, telles que l’accessibilité des visites guidées. Quatrièmement, les nouvelles technologies et l’accessibilité des sites Internet sur lesquels se trouvent les informations touristiques.

Voici un tableau synthétique reprenant l’ensemble des contraintes environnementales se posant à une personne en situation de handicap qui souhaite partir en vacances

À travers ce rapide exemple et ce tableau, on voit que le tourisme est soumis à la même réglementation générale concernant l’accessibilité que les autres secteurs d’activité, mais qu’il est nécessaire pour assurer sa mise en œuvre de mettre en place des outils spécifiques permettant de faciliter les démarches du touriste en situation de handicap.

C’est l’analyse de ces mécanismes qui va être réalisée à présent. L’étude va se concentrer sur trois labels : « tourisme et handicap », « handiplage » et « destination pour tous »

II La mise en pratique d’un tourisme inclusif dans les Alpes-Maritimes : des difficultés, mais surtout des opportunités

L’Insee estime à 77 % la part des personnes handicapées partant au moins une fois dans l’année à plus de 80 kilomètres de chez elles. Toujours selon l’Insee, 20 % de ces personnes aimeraient partir plus souvent. La durée moyenne du séjour est d’un peu moins de deux semaines, ce qui est bien supérieur au marché de la population sans handicap. Le budget moyen est estimé par l’Insee dans une fourchette de 300 à 650 Euros par personne, sachant qu’en moyenne il y a 2,5 accompagnants7

L’opportunité semble évidente pour notre département hautement touristique. Cependant, sur ce sujet, il existe un retard, mais une prise de conscience semble s’être opérée et les professionnels du tourisme saisissent à présent les perspectives intéressantes offertes par ce nouveau marché.

  • Un retard à combler

Malgré l’intérêt évident d’un tourisme inclusif, le département accuse un réel retard sur cette question. À titre d’exemple, à Nice comme à Cannes, seul un hôtel est labellisé « tourisme et handicap » pour l’ensemble des quatre handicaps (auditif, mental, moteur, visuel).8 Ce label est très intéressant pour cette étude car il garantit d’une part une « information fiable, descriptive et objective de l’accessibilité des sites et équipements touristiques en tenant compte de tous les types de handicaps et d’autre part vise à développer une offre touristique adaptée et intégrée à l’offre généraliste »9. Il a été choisi de soulever les difficultés rencontrées en matière d’hébergement car la question de l’hébergement est fondamentale dans la mesure où elle conditionne le fait pour une personne en situation de handicap de rester sur le lieu de villégiature. Ceci est d’autant plus important que statistiquement le touriste en situation de handicap demeure plus longtemps en vacances que la moyenne et sur des périodes creuses. Sur l’ensemble du département ce sont 88 sites qui ont été labellisés ; parmi ces sites, on compte les hébergements, les structures d’information, les loisirs, la restauration et les lieux de visite.10

  • Des opportunités à saisir

Il convient cependant de mettre en exergue de belles initiatives qui démontrent la volonté du département de réellement prendre en compte l’accessibilité. Ainsi, il est possible de souligner l’obtention d’un prix par la ville de Cap-d’Ail notamment grâce à l’accessibilité du sentier des douaniers aux personnes en situation de handicap. Il convient de mettre en lumière le véritable effort du département de rendre la montagne accessible et d’ouvrir ainsi de nouvelles zones touristiques à un public qui en a été jusqu’à présent exclu. Ceci notamment par la mise à disposition de Jöelettes permettant des randonnées en montagne,11 de clubs développant le Fauteuil Tout Terrain12 ou de matériel de ski pour la saison hivernale avec des journées d’initiation et de prêt du matériel13.

Il faut remarquer également que le département est en avance en ce qui concerne la labellisation plage Handiplage. Celle-ci « permet de donner une information fiable aux usagers sur l’équipement du site, et d’apporter une sécurité à la personne handicapée. L’association a décidé de délivrer aux plages un label de quatre niveaux proposés en fonction des équipements et aménagements des sites : handiplagistes, sanitaires, vestiaires, système audio-plage pour les non-voyants…»14. Il y a quatre niveaux de reconnaissance handiplages. Les quatre étoiles étant le meilleur niveau d’accessibilité. Sur les huit plages labellisées au niveau 4 sur le territoire national, quatre plages se situent dans le département : Bijoux plage, plage du Tiercé, plage de la Salis, plage du Ponteil.

Les réalisations dans le secteur de la culture doivent également être mises en lumière, notamment le festival l’Entre2marche à Cannes qui est un festival international du court et long métrage sur le thème du handicap qui valorise les personnes en situation de handicap à travers des réalisations cinématographiques.15

Il faut souligner l’importance de la valorisation d’une politique d’accessibilité à travers des labels et des certifications. Ces démarches permettent d’offrir des garanties aux touristes en situation de handicap qui sont ainsi rassurés et se déplacent sur les sites labellisés.

Au-delà de la nécessité de multiplier les demandes de labellisation « tourisme et handicap », il serait intéressant que le département s’engage dans une démarche de labellisation « destination pour tous »16 qui mettrait en exergue un effort collectif d’accessibilité. Ce label récompense un séjour prolongé inclusif pour tous, habitants du territoire ou visiteurs extérieurs, tenant compte de toutes les situations de handicap. La simplification récente du dispositif en 2018 encourage encore plus à tenter cette démarche.

Le tourisme adapté représente une véritable opportunité, et non pas seulement une contrainte, pour un développement encore plus important de ce domaine d’activité.

Bibliographie

Amiaux D., 2012, Tourisme et handicap : culture du handicap, expériences des territoires et de l’habitat touristiques et émergence de nouveaux espaces pédagogiques pour tous, in G. Brougère et G. Fabbiano (dir.), Tourisme et apprentissage, 2012, p. 14.

Brundtland G. H., 1987, Notre avenir à tous, Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations unies, Oxford University Press, 1987, 383 p.

Schulze  M., 2010, Comprendre la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, Handicap international, 2010.

Zeghni S., 2004, L’impact économique du handicap sur le secteur du tourisme, Juris tourisme 2014, n°168, p. 22.

Les lignes de flottaison

Les lignes de flottaison est une pièce de théâtre, sous forme d’enquête partagée qui part du constat suivant : dans notre quotidien, par les écrans, les infos en boucle, la publicité, les notifications, nous sommes submergés.

Cette autofiction performée questionne sur la perte progressive d’attention. Que devient notre contact direct avec le monde ? De quelle manière l’a-t-on perdu ? Comment le retrouver ? En une heure, le comédien navigue sur une marée de doutes, déniche des dérisions, s’arrache à
des certitudes, traque l’ironie puis vogue vers un salut jubilatoire. Ses investigations sont passées, transmises au public.

Et si une ligne de flottaison nous habitait tous ? Une représentation où la matière première est invisible, impalpable et pourtant tellement présente. Une quête essentielle. Le propos qui part d’une expérience personnelle est rendu universel par le biais de l’écriture et la mise en scène. Le propos politique est revendiqué.

L’apparition des technologies numériques a conduit à une accélération des mécanismes de captation de l’attention et de sa monétisation.

Georg Franck affirme dans son ouvrage Capitalisme mental : la consommation involontaire de publicité équivaut à un impôt prélevé sur la perception. Herbert Simon, prix Nobel d’économie en 1978, mettait déjà la rareté de l’attention au cœur de nos préoccupations civilisationnelles. Il évoque une « théorie des ressources », ancrant dans notre cerveau une véritable économie énergétique de l’attention : définie en tant qu’effort mental, l’attention volontaire doit être envisagée comme une ressource rare, limitée à la fois dans sa quantité absolue et dans ses distributions possibles. La notion d’écologie de l’attention, développée par Yves Citton, consiste à privilégier une relation soutenable à l’environnement plutôt qu’une relation seulement profitable, qui s’exercerait à travers des dispositifs de détournement de l’attention.

Nous possédons dans notre cerveau une « carte de saillance » qui régit ce qui doit être important à nos sens. Les stimuli extérieurs et fortement visibles (affiches, publicités, sollicitations) nous attirent instinctivement. Ils occupent cette carte et viennent se substituer à notre pensée. Notre mécanisme de l’attention qui, d’après Jean-Philippe Lachaux, peut être comparé à un équilibriste s’en trouve déstabilisé. 

Notre expérience des lieux, des rencontres et par extension, de la vie elle-même, par les conséquences de ces détournements sur l’observation, la contemplation, la rêverie, s’en trouve affectée.

Afin de ne pas rendre ce propos trop sentencieux, le texte s’appuie sur les renversements de situation illustrés par les extraits de textes qui suivent.

« Mesdames et Messieurs sur l’air de la marche funèbre de Chopin, j’ai maintenant la déshonorante tâche, la triste mission de vous informer d’une macabre nouvelle. » Pause, puis la lente mélodie reprend. Celui qui a accompagné fidèlement des millions de vies, celui qui a permis la création de mots merveilleux comme l’oisiveté ou la rêverie, celui que l’on redoutait parfois, que l’on chérissait ensuite, le vecteur et un des meilleurs engrais de la création humaine vient de nous quitter, tué par une armée de développeurs venus de la Silicon Valley.» L’air en si bémol mineur continue. « Mesdames et Messieurs, l’ennui est mort ! Vous ne contemplerez plus des visages en proie à la mélancolie, les yeux en hyperfocale, en attendant un train, une ridule de tristesse au coin de l’œil, d’autre fois une lueur de joie dans le regard. Non ! Nulle part ! Vous ne verrez plus que des faces bleutées, éclairées à vingt centimètres par des écrans lumineux, le regard fixe, captivé par un mini-monde qui se compte en pouces de diagonale. C’est fini les pensées qui jouaient aux perles de verre avec la beauté du monde alentour, conjuguées à notre vécu, multipliées par les sons environnants, additionnées de vent contre le visage. L’ennui est mort. Et vive l’ennui, car il ne nous restera qu’à lui laisser un peu d’espace et il reviendra, aussi sûrement qu’après-demain il fera jour. »

Ce récit met le doigt sur les dérives d’une certaine forme de développement personnel, qui a tendance à faire accepter l’hypersollicitation dont nous sommes l’objet, et à responsabiliser totalement l’individu pour les dérives sociales contemporaines.

« Dans les grandes entreprises où les coachs en développement personnel sont les nouveaux consultants, le but du bien-être est juste d’être plus productif. Tout manquement à la perfection, comme continuer de fumer, être en surpoids ou autre, amène la personne imparfaite à de l’anxiété, de la culpabilité.

La recherche du bien-être permanent a en fait un but : une augmentation des chiffres de productivité, avec un retour sur investissement recherché, pour ceux qui ont bénéficié de coachings. Le mal-être ne dépend plus d’une cause structurelle de l’entreprise, mais d’un manque d’effort de l’individu, pour arriver au bien-être, quelles que soient les circonstances qu’on lui fait subir.

Quand cela déteint sur la société, en affirmant que la réussite ne dépend que de nos efforts, on instille l’idée que le succès est dû uniquement au mérite, y compris pour le bien-être, ce qui nous amène à lintérêt politique, qui est de permettre des réformes libérales, au détriment d’un engagement social.»

L’accent est également mis sur deux modes de fonctionnement de l’esprit.

« Dans notre mode de fonctionnement par défaut, la pensée vagabonde automatiquement. On parle de “focalisation narrative”. On a un récit dans notre tête, indépendant de nos actions. On est hier, demain, tout à l’heure, dans une autre ville, avec d’autres gens.

En “focalisation expérientielle”, on parle aussi de pleine conscience, on vit l’expérience du moment présent. On est à l’écoute de nos sens, on perçoit ce qui se passe autour de nous, on est bien ancré, bien centré, en prise avec l’instant, après instant, après instant. »

« Je me rendais compte que je réagissais aux événements avec une focalisation majoritairement narrative, c’est à dire que ce qui survenait se rajoutait au reste. Ces incidents s’inscrivaient dans une histoire passée et j’imaginais leurs conséquences dans le futur. Je faisais comme si le tout ainsi constitué était devenu un empilement de choses problématiques. »

La suite de la pièce traite de divers moyens simples de se réapproprier de l’attention et de reprendre contact avec le monde car, après tout :

« Qu’est ce que l’existence, si ce n’est un rapport direct au monde, qu’il soit notre monde intérieur ou le monde extérieur, À TRAVERS l’attention ?

Quand on vole notre attention, on vole une partie de notre vie. »

Nicolas Deliau