Association Les Jardins du Loup
- Nature et genèse de l’alternative :
A l’origine il y a 2 porteuses de projet en fin de quarantaine qui partagent l’envie de vivre une « sobriété heureuse » en pleine nature. L’une a acheté en 2006 un terrain de 7500m² en restanques étroites très pentues au bord du Loup, à l’entrée des gorges ; des arbres de 15m y ont remplacé les cultures de jasmin et bigaradiers abandonnées 30 ans plus tôt. L’accès au terrain est compliqué : 300m à pied ou en 4×4.
Le site est très beau et comporte une petite maison à restaurer ; la rénovation écologique démarre, le jardin naturel déjà mulché, le mode de vie recherché est décroissant.
C’est la découverte de la permaculture en 2010 qui créé le déclic avec, au-delà de ses applications agricoles, les solutions qu’elle propose pour créer des systèmes résilients, sa proposition de modèle alternatif de société, de paradigme.
Le projet se dessine : créer sur place une activité en accord avec nos envies et nos valeurs pour diffuser les solutions qu’offre la permaculture encore méconnue, produire de la nourriture saine avec la nature et pas contre elle, partager les connaissances, créer de l’emploi, du lien social, dans un lieu résilient. L’association les Jardins du Loup est créée en décembre 2011 avec 5 amis réunis autour de ses valeurs et objectifs : expérimenter et diffuser les principes et techniques de l’agroécologie et la Permaculture auprès des particuliers et des collectivités, transmettre les connaissances et éduquer à l’Environnement et au développement soutenable.
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Paramètres techniques :
Le site présente un fort potentiel pour le transformer en paradis permacole productif et pédagogique : terre vierge de pollution, zone Natura 2000, eau de source à profusion par gravité, ensoleillement réduit à cause des gorges mais suffisant, bioclimat grâce aux falaises, à la rivière. Dès le début, des bénévoles réguliers et impliqués viennent aider à l’aménagement et à la remise en culture des terres. En 2012 une subvention du FSE nous permet d’embaucher le premier salarié qui travaille 3 jours /semaine au Jardin Participatif.
Les années suivantes, plusieurs projets sont développés avec différents partenaires associatifs ou institutionnels : lancement d’un jardin collectif hors-sol à Grasse, expérimentations sur la valorisation des bio-déchets, création d’un réseau de parrainage en lombricompostage, animations de modules de formations (au compostage, au jardinage naturel) et d’ateliers de sensibilisation, accompagnement de projets, organisation d’événements, de fêtes, etc.
Le développement d’une production maraîchère professionnelle s’avère compliqué pour différentes raisons (difficulté d’accès et de livraison, ½ temps insuffisant au jardin, manque d’amendement sur place) ; nous avons réduit nos ambitions en visant maintenant le plus d’autonomie alimentaire possible, la vente de quelques productions et le partage des excédents.
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Paramètres économiques et financiers :
Démarrage du Jardin Nourricier Permacole et Participatif en 2012 avec une subvention de 22.000€ sur 30 mois (Europe + Région PACA) qui nous a permis de démarrer, acheter les premiers équipements (protection anti-faune, abris, composts, serre), embaucher les premiers salariés en contrat aidé et lancer les activités de l’association.
Depuis, plusieurs activités ont été développées pour essayer d’équilibrer notre budget annuel (autour de 40.000€ en 2017) : la vente des surplus de productions aux adhérents (légumes, plants, safran), l’organisation d’ateliers et de formations payants ou à participation libre, les prestations d’animation, de formation ou d’accompagnement, les dons, cotisations et les subventions pour mener des actions ou des expérimentations extérieures (autofinancées à 20% minimum), en forte baisse depuis le désengagement financier des collectivités locales sur les sujets environnementaux.
Nous essayons de nous autofinancer au maximum pour rester « libres » et refusons les dons d’entreprises non inscrites dans les valeurs écologiques et humaines. Notre équilibre financier lui, reste très précaire voire critique parfois, ce qui nous érige difficilement en modèle économique…
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Paramètres juridiques,
Nous avons choisi le statut associatif car il est relativement léger, souple dans les possibilités de moyens d’actions et surtout il porte nos valeurs (pas de but d’enrichissement personnel). Il nous permet de mener légalement l’ensemble de nos actions, d’embaucher du personnel, de facturer des prestations dans le cadre de la loi et de déposer des dossiers de demande de subvention. Sous certaines conditions, une association peut être habilitée à émettre des reçus fiscaux à ses généreux donateurs, ce qui est notre cas. Nous avons aussi obtenu un numéro de formateur.
Le statut de SCOOP a été évoqué à une période où nous étions plus nombreux, sans être retenu.
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Mode de gouvernance de l’action,
Gouvernance démocratique avec C.A.et Bureau élus lors de l’AG annuelle. Environ une centaine d’adhérents à jour de cotisation annuelle (à montant libre depuis 2016, auparavant 15€).
Organisation de plusieurs « forums ouverts » avec les bénévoles pour connaître leurs attentes, leurs envies, leur capacité d’engagement sur les actions. Création d’outils collaboratifs en ligne.
Gouvernance des salariés « horizontale » (pas de hiérarchie et référence directe au C.A.).
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Temporalités du montage et du fonctionnement,
Après une phase de développement chronophage et bénévole, l’embauche des premiers salariés a eu lieu en 2012 grâce au financement du FSE : d’abord une jardinière, puis une des porteuses de projet comme coordinatrice et développeuse de projets + une animatrice + un coordinateur technique / Maître Composteur en 2014, au plus fort de nos activités (2.5 ETP en CUI/CAE). Repassés à 2 salariés (1.1 ETP) en droit commun depuis 2016 (coordinatrice/animatrice et jardinière/formatrice/maître composteur). Si elle veut garder ses emplois, la polyvalence est indispensable pour une petite structure comme la nôtre, tout comme le bénévolat. Beaucoup de bénévolat ! Les actions en partie subventionnées que nous menions « à l’extérieur » nous permettaient de mener d’autres actions entièrement bénévoles ou à participation libre.
Nous avons développé plusieurs outils de communication dès le départ : création d’affiches et de visuels, site internet, réseaux sociaux et près de 2000 foyers sont abonnés à notre newsletter.
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Paramètres humains et prospective d’évolution.
L’association a bénéficié depuis sa création de l’aide de beaucoup de bénévoles qui se sont investis à différents niveaux dans son développement. Et apportent soutien moral, motivation, idées neuves, énergie… C’est là que nous puisons la force de continuer à essayer de faire changer les choses autour de nous ! C’est aussi dans les retours émouvants que nous recevons parfois en cadeau, par une visite surprise ou un mail d’un-e ancien-ne bénévole qui nous raconte tous les changements positifs que nous avons inspirés ou accompagnés dans sa vie ou dans son jardin.
En revanche, les tentatives que nous menons auprès des collectivités locales du 06 deviennent trop décevantes et nous avons renoncé fin 2018 à chercher des subventions pour des projets visant à développer des pratiques soutenables « à l’extérieur ».
2019 sera l’année de l’adaptation et de la transition pour les Jardins du Loup avec un nouveau projet que nous espérons vecteur de résilience : la création d’une guinguette associative à vocation pédagogique sur une belle restanque au bord du Loup. Pour sensibiliser les milliers de touristes qui s’y baignent ou promènent chaque année, pour valoriser nos productions, pour compléter nos ressources. Et rester libres !