Éditorial rédigé par le collectif Synergie de la Transition Alpes Maritimes.
Il n’est pas facile, si nous ne connaissons pas l’origine de nos aliments, de déterminer l’impact de notre alimentation sur la planète et sur notre santé. Le contenu d’une seule assiette issue de l’alimentation industrielle peut cacher des dizaines de milliers de kilomètres en transport de matières, de ressources, d’énergie, d’intrants et d’emballages.
Les solutions pour manger sainement sans polluer la planète sont simples: manger local, manger de saison, manger bio, choisir des circuits courts, apprendre à cuisiner, apprendre à conserver, apprendre à cultiver, apprendre à échanger, participer à la vie agricole de son territoire.
Que du plaisir !
L’alimentation concerne tous les champs économiques et industriels
L’alimentation est notre premier levier d’action sur la planète et sur nous-mêmes. La mondialisation des flux alimentaires impacte tous les domaines de la société : aussi bien par la production, la transformation, le transport et la distribution, par la santé individuelle et publique, que par l’économie, la finance, l’environnement, et la géopolitique liée aux ressources associées, notamment l’énergie, la chimie, la terre et l’eau. Un modèle interdépendant et fragile, auquel le département, peu producteur, est profondément lié.
Mais cette situation peut changer en relocalisant la production et en changeant les pratiques agricoles et alimentaires: des initiatives de transition se mettent en œuvre partout dans le monde, avec les constantes suivantes: autonomie alimentaire, circuits courts, échanges agricoles, agriculture biologique, agro-écologie, permaculture, réhabilitation et réappropriation des terres, diététique moins riche en lipides et glucides, plus fibreuse, plus légumineuse, diététique moins carnée, peu carnée ou non carnée, diététique de saison et locavore, cuisine auto-produite, responsabilisation du citoyen, recyclage, investissement d’espaces inutilisés en espaces agricoles, gestion du territoire comme un territoire nourricier, alimentation comme élément et flux d’un écosystème, alimentation comme un fait culturel et social…tout nous ramène à l’alimentation !
A l’échelle du citoyen ou du foyer, plusieurs formes d’action sont possibles sans trop de difficultés. Il n’en est pas de même pour la restauration collective, professionnelle ou touristique, deux marchés investis par l’industrie agro-alimentaire, où toute transition nécessite des actions plus étudiées, plus globales et parfois contraignantes. C’est aussi dans ce domaine que les volumes sont très importants dans le département.
L’alimentation dans les Alpes Maritimes
Au niveau local, le département possède quelques particularismes. Citons quelques points qui apparaissent dans les constats des acteurs de terrain:
-l’autonomie alimentaire du département est extrêmement faible avec, par exemple, seulement 2.1 % d’autonomie alimentaire pour Nice en 2016 [Source] le résultat d’une politique agricole qui n’a pas œuvré vers la sanctuarisation ou le développement de terres cultivées, à l’inverse de la Ligurie voisine qui présente pourtant une topographie bien plus tourmentée. Ce manque d’autonomie fait craindre une très faible résilience du département face aux crises émergentes : climat, économie, sanitaire végétal et humain, énergie, migration économique ou climatique, etc. Une résilience d’autant plus faible que le département n’est desservi que par un nombre réduit de voies d’approvisionnement terrestre acceptant de gros volumes: Route côtière, RN7, Autoroute, Train, et D6202.
-l’industrie du tourisme, d’une part, et la grande distribution, d’autre part, n’ont pas encore de politique spécifique sur le sourçage et sur le gaspillage alimentaire dans le département, malgré quelques initiatives locales ou sectorielles.
-l’agriculture et d’élevage local manquent d’appuis pour la conversion vers l’agriculture biologique, la sanctuarisation des terres agricoles et l’augmentation des surfaces cultivées.
-la consommation alimentaire des structures collectives publiques est souvent menée selon des principes diététiques anciens, peu adaptés à l’évolution du monde et de la santé: aliments hors-saison, régimes trop carnés, sourçages industriels, sourçages lointains, etc. mais des évolutions sont en cours depuis quelques mois comme par exemple auprès de l’université de Nice.
-la culture alimentaire traditionnelle des Alpes du Sud n’est pas assez mise en valeur dans la restauration collective, ni dans les activités économiques et culturelles traditionnelles du littoral.
-l’agriculture urbaine n’est pas encore incluse à plein titre dans les stratégies d’aménagement urbain et péri-urbain.
La journée thématique Alimentation aux Assises
Les Assises de la Transition Écologique et Citoyenne donneront quelques éléments de réflexion sur des indicateurs du département ( 4 conférences + Posters et autres contributions dédiées) en matière d’alimentation. Suivront ensuite 10 conférences sur des actions de transition réussies en Alimentation, au plus proche des Alpes-Maritimes ou dans les Alpes-Maritimes, ainsi que Posters et autres contributions dédiés. Les Ateliers de la Transition, qui clôtureront la journée, mettront en relation différents acteurs, experts, décisionnaires, producteurs et consommateurs du département, dans le but de promouvoir ou lancer des opérations de transition à l’échelle locale et/ou citoyenne.
La journée thématique consacrée à l’Alimentation est le Mardi 30 octobre 2018, Amphithéatre 2 du campus St Jean d’Angély I: Introduction et première intervention à partir de 9H .
PROGRAMME DES INTERVENTIONS DE LA JOURNÉE ALIMENTATION Cliquer-ici
ATTENTION, L’ INSCRIPTION AUX JOURNÉES EST OBLIGATOIRE (pour cause de Vigipirate)
Et bien sûr, c’est à un repas BIO ET LOCAL que nous vous convions à la mi-journée ainsi qu’au goûter, concocté par nos meilleurs collectifs de transition alimentaire du département ! INSCRIPTION OBLIGATOIRE afin de prévoir les quantités
En parallèle sur l’autre amphithéatre, la journée thématique « Transports »
ressources locales: