Éditorial rédigé par le collectif Synergie de la Transition Alpes Maritimes.
La situation économique des Alpes Maritimes est très contrastée. On peut l’analyser sur des critères purement financiers, et trouver de magnifiques réussites, mais on peut aussi l’analyser en intégrant les paramètres sociaux et environnementaux, ce qui donne une toute autre vision.
Un bon exemple est la 7ème année-record consécutive sur le nombre de passagers en 2017 à l’aéroport de Nice, les 3/4 à l’international. Cette attractivité se paye sur sur la qualité de vie du littoral: Nice est la plus polluée des 15 métropoles Françaises, en polluants aériens [source Métroscope 2017]. Ce succès a également un impact pour la population locale sur la disponibilité et coût de l’immobilier locatif, bien plus rentable en location touristique qu’en location résidentielle.
La notoriété géographique et climatique du département, importante pour les travailleurs exigeants de l’économie du numérique que visent la zone de Sophia ou de l’Eco-vallée, se trouve contre-balancée par ce manque de qualité de vie sur la zone littorale, qualité très en deçà de ce que l’on peut trouver en Europe pour des plateaux d’emploi similaires, notamment à cause des problématiques de transport, de culture, d’équipements, d’environnement, ou de coût de l’immobilier. Sur ce dernier point, Nice est en tête de liste des villes les plus chères sur les 15 métropoles Françaises, juste après Paris intra-muros. [source Métroscope 2017]
Du point de vue de la consommation, là aussi, de grands projets très médiatiques cachent des conséquences plus fâcheuses pour la société. Le petit commerce urbain disparait progressivement au profit des grandes ou méga-surfaces excentrées en banlieue, aussi bien sur la Côte qu’en zone rurale (où toute disparition de commerce peut être dramatique pour un village), en contraste avec la Ligurie proche où toutes les villes et villages ont gardé des activités commerciales intra-muros, pourvoyeuses d’emplois, de bien-vivre et de lien social.
Le département étant très peu industrialisé, et contenant peu de stock, l’abondance des produits de consommation courante que nous trouvons dans le département est grandement dépendante des rares voies de communication terrestre du département avec le Var et l’Italie. Cette économie à flux tendu pourrait se trouver affectée par la montée des diverses crises liées au bouleversement du climat et aux ressources, notamment dans le secteur alimentaire, où la dépendance à court terme est énorme.
Les Alpes Maritimes disposent pourtant de ressources importantes, dont certaines peu ou mal exploitées, comme l’agriculture, l’énergie, l’artisanat, le tourisme scientifique et industriel, le tourisme éducatif, le tourisme vert et d’autres secteurs peu connus liés à nos particularismes culturels et environnementaux.
Réduire ces disparités, casser ce manque de résilience, implique de relocaliser autant que possible ce qui est re-localisable, de changer d’échelle, aussi bien dans la production, la transformation, la distribution, le recyclage, que dans l’aspect monétaire, avec une économie aussi circulaire que possible, impliquant également les territoires proches du 06, -83/04/05/Ouest-Ligurie/Sud Piémont- dans un réseau solidaire et communicant. La complémentarité des Alpes Maritimes avec le Sud-Piémont, l’Ouest-Ligurie, avec le Var et les Alpes de Haute-Provence semble une voie de transition écologique et citoyenne efficace si l’on arrive à privilégier les transports doux, notamment maritimes et également le fret ferroviaire, rapide et non polluant.
Produire et consommer local comporte de nombreux avantages: ne pas être dépendant de l'ailleurs, mieux configurer les produits aux particularismes locaux, limiter les consommations énergétiques, coûts et pollutions liées aux transports, augmenter la qualité des produits par le rapprochement entre producteurs et consommateurs, créer des emplois locaux, limiter les gaspillages, pouvoir créer des systèmes d'échange, de solidarité, de recyclage, de circularité dans une gestion moderne.
Les crises émergentes, la mutation énergétique et le manque de disponibilité des ressources nous obligent à repenser nos biens, nos équipements et nos services dans des structures et des méthodes basées sur la pérennité plus que sur le renouvellement rapide. Nous devrons également repenser nos stratégies de recyclage, tellement notre retard est grand par rapport à de nombreux pays européens.
Entrepreneurs et citoyens commencent à prendre en compte les nouvelles formes de relation possibles entre partenaires et consommateurs. Les modèles économiques basés sur la coopération, l’inclusion du citoyen et du travailleur dans l’investissement et le management, montrent de nouvelles voies vertueuses, qui ont toutes pour effet de casser ou limiter la dépendance grandissante de l’économie à des phénomènes globaux.
Les Assises nous permettront de découvrir des initiatives locales ou proches du département, mais aussi de lancer des débats et des propositions, au cours des ateliers de la Transition qui concluent la journée Économie et Consommation.
LE PROGRAMME DES INTERVENTIONS DE LA JOURNÉE ÉCONOMIE ET CONSOMMATION , le Vendredi 2 novembre 2018, Amphithéatre 2, Saint Jean d’Angély 1, (en cours)
ATTENTION, L’ INSCRIPTION AUX JOURNÉES EST OBLIGATOIRE (pour cause de Vigipirate)
Et bien sûr, c’est à un repas BIO ET LOCAL que nous vous convions à la mi-journée ainsi qu’au goûter, concocté par nos meilleurs collectifs de transition alimentaire du département ! INSCRIPTION OBLIGATOIRE afin de prévoir les quantités
En parallèle sur l’autre amphithéatre, la journée thématique « Culture«