L’importance des sols

Ghislain Nicaise

Composition

On y trouve du minéral, de l’eau, des gaz, et des matières organiques dont… beaucoup d’êtres vivants.
Le sol cultivable est formé de petits granulés séparés par des vides.
C’est dans ces espaces (de l’ordre de 50 % en vol.) que vont circuler les gaz et l’eau, indispensables aux racines. La dimension et le volume total de ces « vides » vont donc être importants. Un sol trop compact, ou un sol trop sec, ne permettront pas le développement des végétaux que nous souhaitons.

Les sols cultivables sont au départ une production des êtres vivants

Les sols forment un écosystème complexe menacé

Dans la décomposition d’une litière une chaîne alimentaire est à l’œuvre: ces êtres vivants sont interdépendants et nécessaires.
Bactéries (au sens large), champignons, animaux, végétaux contribuent tous à faire un sol. Au rythme de 0,1 à 0,02 mm/an il leur faut de 10 000 à 50 000 ans pour atteindre une épaisseur d’1 m. Le sol nourrit les êtres
vivants mais sans respect des êtres vivants pas de sol. L’agriculture dite conventionnelle, par la suppression de la couverture organique,
par l’utilisation de pesticides et d’engrais de synthèse, réduit les sols à leur partie minérale.
L’érosion exporte en moyenne 1mm/an de sol.
Ils sont affectés ou détruits
– par les insecticides
– par les fongicides
– par les acaricides
– par l’exposition au soleil
– par la perte de matière organique
– par la sécheresse.
Depuis 7000 ans nous consommons ce sol, l’agriculture a ainsi transformé 2 milliards d’ha en déserts (C. & L. Bourguignon : 1 milliard d’ha rien qu’au XXe siècle soit 18 fois l’hexagone français). La disparition des auxiliaires, sous l’effet des traitements dits “phytosanitaires”, favorise les pestes.

Le sol vivant est un lieu de production de fertilisants

Prenons l’exemple de l’azote, nécessaire à toute forme de vie : les
racines sont à peu près incapables d’utiliser directement l’azote organique
ou l’azote gazeux. Il leur faut sur place le cation ammonium (NH 4+ ) ou l’anion nitrate (NO 3- ) qui sont recyclés par des bactéries. Ces ions sont facilement dissous par la pluie. L’agriculteur qui apporte de l’ammonitrate observe rapidement une croissance des feuilles mais il n’a pu apporter
exactement ce qui était utilisé : l’excédent va être lessivé et polluer les
cours d’eaux ou les nappes souterraines.
Pire, il va mettre hors service les systèmes naturels de recyclage des animaux et végétaux morts qui forment la litière. S’il n’a pas assez de biomasse morte pour faire une litière, il pourra semer une fabacée qui héberge des bactéries capables d’utiliser l’azote de l’atmosphère.
Le cycle du carbone est une autre merveille qui pourrait absorber l’excédent de CO2 produit par l’humanité…

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