Diplôme Universitaire « Chef de Projet en Alimentation Durable »

  1. Description de la nature et genèse de l’initiative, de son contexte

Depuis les crises sanitaires des années 2000, les questions de nutrition et santé sont de plus en plus prises en compte dans les politiques publiques. La loi Grenelle 2 de 2012 préconise notamment d’insérer 20 % de produits locaux et bio dans les repas servis aux enfants.

Plusieurs collectivités ont ainsi décidé d’intégrer une part non négligeable de produits locaux et bio dans les cantines scolaires. La Ville de Mouans-Sartoux a été une des villes pionnières en la matière et propose depuis 2012 des repas 100 % bio avec 85 % des légumes provenant de sa régie municipale.

C’est en s’appuyant sur l’expérience désormais reconnue de la commune de Mouans-Sartoux que le Diplôme Universitaire « Chef de Projet en Alimentation Durable option collectivité territoriale » a été co-construit par l’Université Côte d’Azur et cette ville en 2017.

L’objectif est de permettre l’émergence de projets d’alimentation durable déployée à l’échelle d’un territoire, dont le but est de relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en soutenant les circuits courts ou les produits locaux de qualité dans les cantines. Ces projets offriront aux participants et à leurs institutions, la possibilité de progresser en terme de qualité alimentaire via l’élaboration d’un projet alimentaire territorial s’appuyant sur la restauration collective et les enjeux de production durable et contextualisé bien sûr à chaque contexte local.

  1. Description des paramètres techniques, du « volume »

Cette formation fortement professionnalisante dure six mois, elle comporte deux semaines de cours qui alternent avec deux périodes de stage de trois mois.

Elle s’adresse à des élus, agents territoriaux administratifs ou techniciens mais aussi à des jeunes diplômés (niveau licence) souhaitant compléter leur formation ou à des personnes en reconversion professionnelle.

Chaque promotion comprend entre 8 et 15 étudiants. 

L’équipe pédagogique est constituée de chercheurs et enseignants-chercheurs de plusieurs organismes (Université Côte d’Azur, INRA, INSERM, …) et d’agents territoriaux et membres d’associations (Ville de Mouans-Sartoux, Un plus Bio, ….). 

  1. Description des paramètres économiques et financiers

Le coût de la formation pour les étudiants est de 3 500 € net de taxes par stagiaire. Il existe un tarif réduit de 1 000 € net de taxes pour les jeunes diplômés de la Communauté d’Université et d’Établissement (ComUE) « Université Côte d’Azur (UCA) qui sont en Formation Initiale et qui ont obtenu leur dernier diplôme depuis moins de 2 ans.

  1. Description des temporalités  du fonctionnement

La formation s’organise en cinq phases avec deux périodes de regroupement à Mouans-Sartoux (phases 1 et 3 d’une durée d’une semaine chacune).

La phase 1 est dédiée à l’identification des enjeux de l’alimentation durable et l’acquisition de la méthodologie du diagnostic territorial, avec des cours également sur la qualité nutritionnelle et sanitaire des produits issus de l’agriculture biologique, les neurosciences et les comportements alimentaire, l’alimentation biologique et durable en restauration collective, la géographie culturelle de l’alimentation.

. La phase 3 a pour objectif l’acquisition de compétences en gestion de projet appliquée à la construction d’un projet alimentaire territorialisé, avec également des cours juridiques autour de l’alimentation et de l’environnement.

Ces deux phases de cours alternent avec deux phases de stage en collectivité (phases 2 et 4 d’une durée de 3 mois chacune). La phase 2 est utilisée à la réalisation du diagnostic territorial. La phase 4 est elle consacrée à l’initiation du projet en tant que tel. Au cours de ces stages, chaque étudiant bénéficie d’un accompagnement individualisé par l’équipe pédagogique.

La formation s’achève par la présentation et l’analyse des travaux de chaque étudiant (phase 5 sur une journée).

A l’issue de la formation, le projet n’est bien sûr pas finalisé mais la collectivité d’accueil dispose d’un diagnostic de territoire approfondie et d’un plan d’action précis pour poursuivre la démarche. Elle perçoit alors plus clairement ce qui est faisable, dans quels délais, et quels sont les moyens à y consacrer. Elle dispose par ailleurs d’un agent formé, ou d’un nouveau collaborateur à recruter, directement opérationnel pour poursuivre.

  1. Description des paramètres humains 

Les trois publics de la formation, élus, agents territoriaux et jeunes diplômés, sont représentés à part quasi-égale dans la première promotion de 12 étudiants.

Voici le témoignage de Mara, étudiante de la première promotion, qui travaille depuis 5 ans sur le contrat de santé de la communauté de communes du Haut Allier (5000 habitants):

«  Je me suis éclatée! Cette formation a été un vrai tremplin pour lancer un Projet d’Alimentation Territorial global dans un territoire d’agriculture plutôt traditionnelle pas spécialement sensibilisé au bio. J’ai pu avancer plus vite avec les élus grâce aux données précises acquises au cours de cette formation concrète et très dense. La formation m’a beaucoup aidée au niveau du diagnostic, indispensable au lancement de la démarche. Les échanges ont été très riches avec les enseignants, mais aussi les autres étudiants, car nous venions d’horizons différents et avions donc des compétences variées. »

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